Callac-de-Bretagne


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                                        LANDUGEN

    Une trêve de Duault, qui en vertu de nombreux différents entre la paroisse mère et sa trêve, depuis sept siècles sous l'autorité d'une abbaye bénédictine[1] de Quimperlé, élit une municipalité en 1790 et rejoint la commune de Callac en l'an VIII, puis sous la pression de ses édiles et une délibération du Conseil Général en date du 29 octobre 1874, revient enfin dans le giron de Duault [2].

   Ainsi ce prieuré n'était nullement pour la communauté bénédictine de Quimperlé, un lieu inconnu ou une "terra incognita", lorsque les abbés commendataires devinrent à partir de 1584 Seigneurs de Callac. La question qui se pose aujourd'hui, est de savoir de quelle importance avait pour l'abbaye, ce prieuré si éloigné de Quimperlé ; ainsi que de savoir le nombre de moines y ayant résidé. Mais les archives et le cartulaire de l'abbaye  ne semble pas apporter de réponses fondées. Ceux-ci ne mentionne que l'origine et les noms des églises : "Ecclesiam sancti Tutiani" (église de saint Trujan), "Lan Tujian" ( Landugen), "Tribum Sancti Tutiani" (Trêve de saint Tujen). Cette église de saint Tutian alias "Lantutian" fut donnée par le Duc de Bretagne à l'abbaye de Quimperlé entre 1081 et 1084.

   Nous nous sommes également demandé si les restes des tombes en granit qui cernent la chapelle saint Jean, n'étaient pas les sépultures des abbés ayant dirigé le prieuré au cours des siècles précédents.

                  
Description sommaire de la chapelle.

On peut distinguer 2 campagnes de construction:

     - Première campagne : L'édification d'une église, de dimensions moindres à l'église primitive, dont il ne reste que 
la  partie occidentale et la nef, fut achevée en1559.

      - Seconde campagne : En raison du mauvais état de l'édifice, une reconstruction des pignons du transept sud et du   
 chevet avec remplacement de la charpente, le chœur et le bras sud,  ainsi que la réfection de la toiture furent  effectuées en1685.

     La façade sud est à rapprocher de celle de St Blaise à Pestivien ainsi que l'église de Botmel à Callac. Les transepts sont inégaux, celui du nord est plus profond et plus large que celui du sud. Dans le transept nord, on trouve la chapelle de St Jean, dans celui du sud, la chapelle de la Trinité. La charpente, en bois de châtaigner, est en forme de carène renversée.
L'édifice qui un clocher-mur est entouré d'un étroit placître où subsiste une croix et de vénérables pierres tombales. Le clocher du 16° siècle oscille dès que l'on sonne les cloches et l'une des premières cloches datée de 1609 se trouve actuellement dans l'église saint Laurent de Callac.

    
    On enterrait dans le petit cimetière jusqu'au milieu du 19° siècle, on peut y voir encore quelques tombes. Ce cimetière a été amputé d'une certaine superficie lors de la réfection de la route départementale n° 97 allant de Pénity au bourg de Duault.

     La légende locale raconte que lorsque saint Tugen est venu à Landugen, les habitants du village refusèrent de le recevoir. Il dut s'en aller vers le Pénity et en passant au village de Loguel, il aurait laissé la marque de son pied dans un rocher. Il installa donc son ermitage sur les bords de la rivière l'Hyère, face à l'actuelle chapelle de Pénity.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




 

 




Histoire de Landugen

Nous avons vu dans l'histoire de Callac, la transmission de la seigneurie aux moines de l'abbaye de sainte Croix de Quimperlé en 1584.  Cette abbaye bénédictine vers l'an 980, l'île de Belle-Île, jusque-là soumise à l'autorité des Comtes de Vannes, est donnée en dot, avec le Pays de Belz, à la princesse Guinoëden lors de son mariage avec Bénédic, comte de Cornouaille.
En l'an 1006, une charte du Duc  Geoffroy Ier qui s'est emparé des biens d'Alain Cainhart, fils de Bénédict et de Guinoëden et comte de Cornouaille, donne "Bella Guedel "ou Belle-Ile aux Bénédictins de Saint-Sauveur de Redon. En 1029, le Duc Alain III, fils de Geoffroy Ier, désire épouser Berthe, fille du Comte de Chartres. Le roi Robert Le Pieux est opposé à cette union. Alain Canhiart , en exil à la cour du roi de France, intervient aussitôt par la force : il enlève la jeune fille et la conduit au duc de Bretagne. Le mariage d'Alain III et de Berthe peut ainsi avoir lieu à Rennes en grande pompe. A cette occasion et en signe de gratitude, le duc restitue à Canhiart ses terres, ses villes, ses forteresses, l'île de Guédel ou Belle-Ile et celle de Groix.

Alain Canhiart peut enfin rejoindre la Cornouaille, mais il tombe gravement malade au château d'Anaurot, au confluent de l'Isol et de l'Ellé. Peu après, miraculeusement guéri, il veut témoigner sa reconnaissance à Dieu en fondant, le 14 octobre 1029, l'abbaye bénédictine de Sainte-Croix de Quimperlé, à laquelle il fait don de Belle-Ile le jour de l'exaltation de la Sainte -Croix.
           
L'évêque de Quimper, dont l'île relève, accorde à l'abbé de Quimperlé et à ses successeurs la juridiction épiscopale sur l'île. Il bénit également le premier abbé, Gurloès. Les moines de Quimperlé remplacent alors ceux de  Redon, par la force, disent certains, à la suite d'une transaction à l'amiable, prétendent d'autres. En tout cas, la contestation s'engage entre les deux abbayes bénédictines et elle durera plus d'un siècle...


                                                  J.Lohou (janvier 2006)


[1] Abbaye bénédictine sous la règle de saint Benoît de Nursie(°480-547), fondateur de l'ordre monastique des Bénédictins.
[2] La formation des territoires communaux au 19° siècle: la section de Landugen, pomme de discorde. entre Callac et Duault-
Pays d'Argoat N° 31 - Serge Maléfan.
[3] Les Vauchel de Landugen- Maître Pierre Vauchel, après son mariage avec Marie Le Borgne à Botmel en 1737 vint s'installer à la maison prieurale de Landugen, une sorte de presbytère où demeurait autrefois les moines du prieuré :  Il avait le titre de Maître fermier et son influence s'exerça sur les habitants du quartier, auréolé par le souvenir de son père Pierre, ce normand, maître écrivain, qui par hasard s'établit à Callac vers la fin du 17° siècle. Yves Vauchel son fils, marié à Marie Louise Pinson en 1785, devint un personnage important du Prieuré dont il fut le régisseur. A la formation des municipalités en 1790, il fut choisi comme le premier maire de la commune de Duault. En 1798, Yves acheta le château de Rosviliou qui avait appartenu à la famille émigrée Fleuriot de Langle, puis revendu en 1804 à Barthélémy Desjars, négociant à Guingamp.
 












Le château de Rosviliou, bâti vers 1620 par Charles Maurice Bahezre, lieutenant général de Carhaix.

Notes.
C'est le premier château de style "non militaire" de Bretagne, à une époque où cherche à s'affirmer la noblesse politique. Construction à l'ordonnance symétrique, le pavillon central droit est couronné d'une fenêtre à lanternons. Il abrite l'escalier, remplaçant ainsi l'habituelle tour des manoirs. Le porche est de style Renaissance. Une bretèche en encorbellement figure à l'arrière du bâtiment. Des transformations sont effectuées aux XVII° et XVIII° siècles, alors que le château appartient à Antoine Paul FLEURIOT de LANGLE, commandant "L'Astrolabe" dans l'exploration de la PÉROUSE, massacré en 1787 par les indigènes des îles Samoa.
(Inscrit aux Monuments Historiques en 1927- Réf.22050504)
Sources. 
(
Flohic Éditions, 10, Bd de la Bastille, 75012 Paris)
 






 

 

 

 

 


                                                             

















    











Joseph Lohou(Janvier 2006-mars 2017)

Sources.

Revue "Le Pays d'Argoat" n°24 -2/1994(J.Lohou) - Revue d'Histoire et d'Archéologie des cantons d'Argoat.
SPREV22 (Sauvegarde du Patrimoine Religieux en Vie) - Les journées découvertes du patrimoine en juin 1999-Jean-Paul ROLLAND - Kerrolland 22160 Maël-Pestivien.
REBILLÉ, Edm."L'Argoat secret autour de Guingamp" -ISBN 2-852570-16-5.



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