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Quelques
éléments de l'histoire de Callac (Supplément)
D'après
Bernard TANGUY, «le nom de Callac (en breton, Kallag)
se rencontrerait pour la première fois, fautivement noté
Gallac, dans un document apocryphe daté de 1182, mais
sans doute rédigé au siècle suivant, énumérant les possessions
des Templiers. » Un doute subsiste néanmoins, car Callac a été
souvent confondu, entre autres, avec son homologue de Plumélec
(dans le Morbihan), également siège d'un château et d'une
seigneurie.
Deux
hypothèses semblent s'offrir quant à l'origine de ce nom: tout
d'abord, révélateur d'anciens domaines gallo-romains, le
suffixe gaulois -acos aurait pour radical un nom
d'homme, en l'occurrence le nom latin Callus; mais on
peut aussi penser que le toponyme viendrait du radical
celtique kal, «pierre, roche», étant donné le site
particulier de la région.
Au
centre du canton, Callac est en effet une petite ville plantée
au cour de paysages variés et tourmentés: bocage où alternent
prés et landes; vallons et collines séparés par gorges et
chaos; bois et vallées où coulent de nombreux cours d'eau
hantés par les pêcheurs on
compte deux cents kilomètres de rivières à truite dans un
rayon de quinze kilomètres autour de Callac, et les pêcheurs
n'ont que l'embarras du choix entre des rivières telles que
l'Hyères, l'Aulne, le Guer ou le Blavet. Originellement, une
voie romaine reliant Carhaix à Tréguier passait par Restellou
et les Quatre-Vents.
Sous
l'Ancien Régime, Callac n'était qu'une dépendance de Botmel,
elle-même trêve de Plusquellec (le blason de la ville -"
d'argent à trois chevrons de gueule" -
présente les armes des seigneurs de Plusquellec.
Une
première municipalité fut élue le 28 février 1790, tandis que
Botmel élisait sa propre administration. Déclarée illégale, la
municipalité de Callac fut réunie à celle de Botme! par un
arrêté du directoire des Côtes-du-Nord du 13 novembre 1790 -
Callac conservant cependant, pour des raisons de commodité, le
siège du canton. En l'an III, Callac absorba la commune de
Botmel et devint le siège de la nouvelle commune.
Callac perdit la section de Landugen (qui lui avait été
annexée en l'an VIII) au profit de Duault, en application
d'une délibération du Conseil général du 29 octobre 1874.
La ville est connue pour l'élevage de l'épagneul breton,
croisement du chien local, dit chien de charbonnier, avec le
setter écossais. Joseph PATIN,
callacois, fut le créateur, par sélection, de cette race.
L'élevage
de chevaux de trait est une activité constante de Callac, qui
possède un haras depuis le XIXe siècle. En 1958, le ministre
des Beaux-arts, André Cornu, originaire du département, obtint
pour Callac la commande d'une statue de bronze au sculpteur
animalier Guyot. La commune choisit alors de rendre hommage à
l'étalon Naous, mort en 1951 après dix-huit ans de services,
et dont la prestance et l'efficacité ont fait un temps la
gloire de la ville.
L'église de
Botmel
Sise à huit cents mètres au nord du bourg, elle fut
jadis l'église
paroissiale. Bâtie au XIVe siècle sur l'emplacement de
l'ermitage de l'anachorète Baumaël (qui pourrait avoir été
assimilé
au
saint breton Maël), elle fut reconstruite en majeure partie
aux XVII°
et
XVIII°
siècles (notamment en 1784. L'abside datait de 1628, la
tour de 1633-1634, a chapelle nord de 1644 et le transept de
1734. Il n'en reste que la tour, le clocher et trois arcades
de la nef. L'édifice était couvert de lierre et l'emplacement
de la nef était envahi par les
ronces et les orties - la
restauration en a été terminée en 1988. Quelques gargouilles
sont ancrées au campanile adossé d'une tourelle.
L'église
de Botmel est restée église paroissiale de Callac jusqu'au
XIX" siècle, quand le centre de la paroisse se déplaça au
bourg actuel, où fut construite en 1877 l'église Saint
Laurent.
Ces ruines ont été inscrites à l'inventaire
supplémentaire des Monuments historiques, par arrêté
ministériel du 22 janvier 1927.
Le château de Callac
Le
château était la forteresse des seigneurs de Plusquellec. Bâti
au XII siècle
par les comtes du Poher sur l'emplacement actuel du centre
ville, il était entouré de remparts qui dominaient au sud la
vallée de l'Hyère, au nord celle de Pont ar vaux. Il s'ouvrait
vers le sud : le nom de la rue des Portes en porte témoignage.
Le Cleumeur (Cleuz Meur, grande fosse en breton) en
était le rempart occidental. Dans l'enceinte des remparts se
trouvaient les halles, le pilori et la chapelle Sainte
Catherine, aujourd'hui disparus. Les bois de justice
s'élevaient à Pors-an-Quen. Un étang recouvrait les abords du
Moulin de Callac. Le château fort, siège d'une seigneurie
s'étendant sur treize paroisses, fut assiégé pendant la guerre
de succession de Bretagne, notamment par les troupes du
capitaine anglais Roger David, pris par Du Guesclin en 1363,
détruit sur ordre royal en 1393, relevé par les sires de
Plusquellec, à nouveau démoli vers 1550. Il est alors acquis
en 1584 par les bénédictins de Sainte-Croix de Quimperlé, puis
vendu par dispersion et définitivement rasé en 1619 par
décision de Richelieu. Il n'en subsiste que des vestiges de
murs inclus dans les constructions de la place du
Centre.
Bibliographie
sommaire.
Côtes-du-Nord,
Côtes-d'Armor (vol.
III, Arrondissement de Guingamp) - JOLLIVET (B.) -
Paris: Res Universis, 1990.
Département
des Côtes-d'Armor. Dictionnaire des communes. Éléments
d'histoire et d'archéologie
/
SAINT-JOUAN (Régis de) - Saint-Brieuc: Conseil Général des
Côtes-d'Armor, 1990.
Dictionnaire
des noms de communes, trêves et paroisses des Côtes-d'Armor.
Origine et signification
/
TANGUY (Bernard) -
Douarnenez:
Le Chasse-Marée, 1992. Analyse
d'un territoire communal, Callac /
DDE des Côtes-d'Armor - Saint-Brieuc,1991.
La
Résistance en lutte 1940
-
1944 dans la région de Maël-Carhaix - Callac -
Maël Carhaix: ANACR des Côtes-du-Nord, 1984.
Le
patrimoine des Côtes-d'Armor
-
Charenton-le-Pont: Flohic, 1998.
Extrait
de la page de présentation du dossier de classement des
Archives Communales.
Le Château de Callac par Frotier de la Messelière.