Callac-de-Bretagne

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René Le Gac, chansonnier breton.


 

C’est un des derniers chansonniers sur feuilles volantes. Il a pratiqué cette occupation dans le Trégor jusqu’en 1960. Le Gac René est né le 3 octobre 1894 au village de Kerpaulin en Plusquellec, dans le canton de Callac. Il provient  d’une famille nombreuse et paysanne. Il est le cinquième enfant  d’une famille qui en comporte douze. Son père, Le Gac Yves, cultivateur, est né en 1863. Sa mère, Le Borgne Anne-Marie, ménagère, est née en 1867. La famille s’installe à Calanhel où il va à l’école. Il semble avoir été un bon élève à l’école et au catéchisme. Il abandonne l’école à l’âge de treize ans à la suite de son échec au certificat d’études. Selon lui, la mort de son instituteur en cours d’année, en est la raison. Il va donc se mettre à chercher du travail.  
 

    Il exerce divers métiers. En 1914, il a vingt ans et habite à Bolazec ainsi que ses parents. Il est exempté de l’armée en raison d’importantes varices (héréditaires) et ne participe donc pas à la première guerre mondiale. Il se marie le 27 mai 1919 à Bolazec, avec Anne-Marie Lamanda, sans profession. Ils quittent la région afin de trouver du travail. Ils trouvent du travail en Haute-Normandie et n’y restent que deux ans.     C’est le retour en Bretagne. Ils construisent une maison à Callac. René possède le permis de conduire. Il est livreur de vin jusqu’en mars 1944 où il se dispute avec son patron. En effet, il n’avait pas peur de dire ce qu’il pensait.

    Ce goût pour la chanson, le chômage, son caractère contestataire l’amènent à écrire des chansons et à les vendre. A Callac, il avait connu auparavant, un autre auteur de chanson sur feuilles volantes, Julien Godest (1849-1932)[1]. A la fin de la seconde guerre mondiale, Yves Cesson et François Gall[2], des environs, composent eux aussi. René vendait ses chansons par beau temps et composait lorsqu’il pleuvait. Il avait un atelier de composition. Le nom de l’imprimeur ne figure pas sur toutes les chansons sur feuilles volantes. Les illustrations sont absentes. C’est le succès avec des déplacements de plus en plus longs. Sa femme l’accompagne quelquefois. A la fin, ils chantaient tous les deux. Il se rend même dans le Morbihan.

    Composer des chansons n’était pas fréquent pour quelqu’un issu du peuple. Il était de ce fait considéré par celui-ci. Il compose près de 80 chansons en breton, en français ou bilingues de 1946 à 1969. Elles évoquent la politique, les crimes, les  guerres et sa vie. Il était impliqué dans le Parti Communiste. Le dernier des professionnels de la chanson en breton sur feuilles volantes  est mort à Callac en 1974.


               

Sources.
René LE GAC,chansonnier breton du 20ème siècle "Mémoire de maîtrise de breton" par Edern LE BASTARD.
Publié avec l'aimable autorisation de M. Jean-Luc QUÉRÉ.

Notes.
[1] Julien Marie GODEST, chansonnier breton, né à Plougonver en 1849 et marié à Marie Louise Le Bars de Lohuec. Le couple habitait Callac en 1806, rue du Moulin.
[2] François LE Gall, maire de Callac, chansonnier.




                                                                                    Joseph Lohou (16 avril 2013-2015 nov.)