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Le général Joseph Marie Le Bouédec,
commandant le fameux camp de Conlie(Sarthe) en 1871.
La famille Le
Bouédec
La famille Le
Bouédec est une vieille famille de la région de Callac
avec comme premier ancêtre connu,
Noble Homme Yves Le Bouédec, décédé au village de
Kernon à Burthulet en 1670, âgé de près de 90 ans. Les
témoins présents au décès furent son fils Alain, prêtre, deux
autres fils, Jean et Yves, notaires
et une fille, Allanette ayant convolé en justes noces avec
le seigneur de Kermathéan, François de Coatgouréden
et devenue ainsi Dame du lieu de Kermathéan.
Une famille de notaires et greffiers qui présentait une certaine aisance et
position dans la région, Deux de ses aïeux,Claude,
père et Yves fils, furent notaires royaux de la sénéchaussée
de Carhaix, le père en 1695 et le fils en 1722 (Voir
le texte d'attribution de l'office de notaire en 1722)
Le futur général,
Joseph Marie Le Bouédec.
Joseph
Marie naît à Pontrieux le 9 février1829 d’un père, Joseph Louis, clerc
de notaire, né à Callac d’une longue lignée de notaires et de
propriétaires fonciers de la région, et de Virginie Le Millier. Il fit
ses études au petit séminaire de Tréguier et les poursuitvit à
Rennes et intègre l’école spéciale militaire de Saint-Cyr. Nommé
sous-lieutenant au 46ème Rgt d'Infanterie en 1849, il participa à
la campagne d’Orient et combattit en Italie. A Sébastopol, il fut
blessé à l’épaule par une balle et cité à l’ordre général de l’armée
« comme s‘étant fait remarquer dans les attaques contre les
embuscades russes pendant la nuit de 13 au 14 avril 1855". Son
comportement au feu lui valut d’être fait chevalier de la Légion
d’Honneur. En 1858, à vingt neuf ans, le capitaine avait épousé Marie
Raymonde Antoinette Maynard de Lavalette, âgée d’environ quarante ans,
riche héritière originaire du Tarn. Un mois après son mariage, Joseph
Marie Le Bouédec avait présenté sa démission de l’armée ; il
souhaitait se retirer sur ses terres à Plounévez-Moëdec. Mais
l’autorisation ne lui fut pas accordée.
Ses états
de service.
La note adressée
au ministre précise que le capitaine « offre sa démission
parce que le colonel s’est refusé à le proposer pour un
congé de semestre », au motif qu’il a déjà été
absent durant treize mois en moins de quatre ans. Le jeune
homme est décrit par son supérieur comme « un peu
hautain et s’adonnant volontiers au plaisir »
« Monsieur Le Bouédec est breton, et foncièrement
militaire comme il l’est. Il aura vraisemblablement cédé
à un mouvement d’humeur en donnant sa démission pour
un motif futile. Une note d’inspection rédigée pendant
la campagne d’Italie et fait un portrait plus avantageux : »Bonne
conduite, bons principes, bonne tenue. Instruction générale
étendue. Officier capable, intelligent et travailleur. Sait
s’occuper dans ses loisirs. A de l’ambition et cherche
à se mettre en évidence. Connaît ses devoirs et les
remplit avec zèle et exactitude. Ne laisse rien à désirer
en campagne. A beaucoup d’énergie mais en même temps de
la raideur dans son caractère. Est quelque peu égoïste. »
Charles
Denis BOURBAKI
(Pau
1816- Cambo 1897)
Le général Bourbaki jugea que ce capitaine « énergique,
ferait un bon officier supérieur. Ayant, en février 1860,
présenté à nouveau sa démission, Joseph Marie obtint
gain de cause et put alors se consacrer à ses propriétés.
Adolphe NIEL
(Muret 1802-Paris 1869)
En 1868, il écrivit
au Maréchal Niel pour être admis dans
la garde mobile « peu de familles bretonnes possèdent
une influence plus grande et mieux méritée que la mienne »,
arguait le demandeur. Nommé chef des bataillons des mobiles
des Côtes-du-Nord le 4 août 1870, il ne fut pas, pour une
raison que nous ignorons, maintenu lors de l’élection.
L‘exploit
de Joseph Marie Le Bouédec.
Yves Marie, à
Paris en ce début d’octobre, quitte en ballon la capitale
assiégée le mardi 25 octobre. Le ballon " LE
MONTGOLFIER", conduit par l'aérostatier Hervé Sené
quitte la gare d'Orléans à 8 h 30. Le Bouédec est
accompagné d'un certain Lapierre et d'un chargement de
courrier. Après 3 h 10 de vol, le ballon atterrit à
Heiligenberg, près d'Obernai en Alsace et est
capturé par les Prussiens. Yves Marie, déguisé en paysan,
n'est pas arrêté et atteint Besançon le
vendredi suivant, passant par Saint-Dié et Gérardmer et
traversant à quatre reprises les lignes prussiennes. Il est
à Lyon le lendemain, puis rejoint le général de Keratry
le 1er novembre, près du Mans.
Une rapide promotion.
Jamais les prussiens
n'viendront
manger la soupe en Bretagne
Jamais les prussiens n'viendront
manger la soupe aux bretons
A peine arrivé à Conlie, il est nommé sur-le-champ
colonel et deux semaines plus tard, général et
commandant du camp. Le Comte Émile de Keratry, breton originaire de Ploaré(Finistère),
ancien préfet de police de Paris et commandant des forces
de Bretagne, avait pour mission
la poursuite de la guerre, il espérait recruter à
Conlie 50 000 mobilisés de l'ouest afin de former une armée
de Bretagne qui viendrait renforcer l'armée de la Loire pour
tenter de délivrer Paris de l'étreinte allemande...
Les bretons sacrifiés
Léon Gambetta, membre du gouvernement de la Défense
nationale, refusa à Kératry, armes et vivres,
craignant un réveil chouan. Le 27 novembre 1870, le général
Kératry démissionne de son commandement de l'armée de
Bretagne.
Il laisse le commandement du camp de Conlie au général Le
Bouedec et celui de la division de marche au général
Gougeard.
Après la bataille du Mans en janvier 1871 et la victoire
des Prussiens, l'armée de Bretagne fut dissoute en mars et
l'état des bataillons rentrant en Bretagne souleva
l'indignation générale...
Cet évènement fut l'objet de nombreuses chansons :
Soudard
Conlie / Le soldat de Conlie
P.M. Mevel
Didostait, mignoned, a barrez Plodiern
Ma kontin deoh va zourmant'
Me zo bet en ifern
E Conlie 'm-eus tremenet
Ouspenn daou viz hanter
O houzañv merzerinti, an naon hag ar vizer.
Ar Jeneral Keratry hag an noblisite
A halve ar Bretoned da zevel eun arme
Evid savetei ar vro partial a rankan
Hag an dour em daoulagad kenavo a laran.
Ni oe kaset da Conlie da ober pinijenn
Da zibri bara loued er fank hag el lagenn
Ar yenijenn, ar glahar, an hirnez, ar hleñved
A lakas meur a hini da gousked er vered.
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Approchez,
amis, de la paroisse de Plodiern
Pour que je vous conte mon tourment:
J'ai été en enfer
à Conlie j'ai passé
Plus de deux mois et demi
à souffrir le martyr, la faim et la misère.
Le Général Keratry et la noblesse
Appelaient les Bretons à lever une armée
Pour sauver le pays; je dois partir
Et, les larmes aux yeux, je vous dis adieu.
Je fus envoyé à Conlie pour faire pénitence
Pour manger du pain moisi dans la fange et le marais
La froidure, le chagrin, la nostalgie, la maladie
Envoyèrent plus d'un dormir au cimetière.
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Note de la rédaction :
Sullian
Collin et Joseph Le Bouédec sont deux petits cousins, issus de Nicolas
Guiot et de Marie Yvonne Bossard, couple de Callac dont la
descendance fut à l'origine des notaires et maires de Callac
jusqu'aux environs du 20ème siècle...
Sullian ou Sullion Collin était le fils de Charles Collin, le célèbre
organiste de la cathédrale de Saint-Brieuc et lui-même, inpecteur
d'assurances à Lyon en 1829.
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Sources.
SHAT. Dossier individuel du capitaine Le Bouédec, rapport
de gendarmerie.
Camille Le Mercier d'Erm : L'étrange aventure de
l'armée de Bretagne. 1870. Presses Universitaires de
Bretagne. Saint-Brieuc.1935. Réédition 1970.
Philatélie- Les ballons montés.
"Le Télégramme du 22.10.2013"
Libres Ballons du BASTBERG.
http://perso.wanadoo.fr/cfp1870/camp.htm
http://www.acronet.net/~robokopp/french/conlie.htm
+ Triskell, "Daou" -
Keltia Musique 1997
Joseph Lohou(juin 2006)
(mise à jour octo. 2013 -mars 2017)