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Les Seigneurs de Callac
La
Seigneurie de Callac
sous l'autorité de l'abbaye de Ste Croix de Quimperlé
Sceau
de l'abbaye de Sainte-Croix
Seigneurs et
Seigneuries
On ne peut s'intéresser aux textes anciens sans être
affronté à ce redoutable problème de voir apparaître à
chaque détour de page, ces termes inséparables propres à
l'Ancien Régime que sont : seigneurs et seigneuries, sieurs
et sieuries, fiefs, censives, dîmes, etc...
Sans tomber dans une étude approfondie d'une part, ni sans
vulgariser à l'extrême d'autre part, essayons d'éclairer
le lecteur sur ce langage aujourd'hui oublié.
Donc succinctement : la seigneurie est cette forme de propriété qui unissait
terre ou domaine, que le seigneur se réservait, le fief et
les censives, terres qu'il concédait à charge de services
et de redevances, les uns nobles pour le fief, les autres
roturiers pour les censives.
La propriété d'une seigneurie procure une dignité
sociale, indépendante de la noblesse. Seigneur est un titre
d'honneur dont même un bourgeois peut qualifier et
accompagner son nom. Les bourgeois peuvent en effet, par tolérance,
acquérir des seigneuries, à condition d'une indemnité au
roi, le droit de franc-fief, une année sur vingt du revenu.
Cette forme de propriété a duré juridiquement en France
jusqu'à la Révolution.
Une seigneurie constituait une unité vivante, une
communauté avec des liens réels, réciproques, de
protection, d'aide, d'une part, de services de l'autre, une
participation commune au seigneur et à ses sujets, sous des
formes diverses, à l'exploitation du sol, une union contre
les autres pouvoirs, le roi et ses représentants,
gouverneur, officiers royaux, le duc, le comte, les états
provinciaux là où ils
subsistaient..
Ces liens sont de nature à changer toute la vie des
campagnes , des petites villes, selon qu'ils existent ou
sont absents, qu'ils sont forts ou faibles, qu'ils se
manifestent fréquemment ou rarement.
Ils sont d'ailleurs difficiles à déceler car la
documentation qui nous reste, hommages, aveux, dénombrements,,
baux, est de nature essentiellement juridique et concerne
les biens plus que les personnes, leurs relations affectives
et leurs sentiments.
Tout
d'abord on distingue de la seigneurie, avec laquelle elle était
habituellement confondue, une unité qu'on appelle la
sieurie, car le propriétaire en est qualifié
sieur de ,
dame de .
Le centre en est un manoir, placé en situation d'importance
stratégique, à l'origine probablement une unité de défense.
Le
seigneur exerce sur les paysans une autorité, en reçoit
des services, joue
un rôle dans l'assemblée de la communauté d'habitants.
Mais il n'exerce pas de pouvoir de justice, ni les pouvoirs
de commandement qui en découlent. Il est sans doute plus
qu'un simple propriétaire, mais il n'est pas un seigneur,
bien que cette appellation lui soit parfois décernée.
De cet écheveau de relations complexes , la
distinction entre sieuries
et seigneuries,
que l'on s'était obstiné à confondre, est fondamentale.
On s'aperçoit combien la persistance des termes et des dénominations
peut masquer, au fil des temps, des changements profonds et
décisifs. C'est une raison de plus de nous défier des
grandes théories simplificatrices.
(Voir : Quelques propos sur la
Seigneurie Bretonne)
Voici également
le jugement
conforté par l'historien Augustin THIERRY (1795-1856) qui
se déclarait frappé d'observer que "les gens du
peuple en Basse-Bretagne n'ont jamais cessé de reconnaître
dans les nobles de leur pays les enfants de la terre natale
: ils ne les ont jamais haï de cette haine violente que
l'on portait ailleurs à des seigneurs de race étrangère,
et sous ses titres féodaux de barons et de chevaliers, le
paysan breton retrouvait encore les tierns et les mac-tierns
des premiers temps de son indépendance"
L'abbaye de Sainte
Croix de Quimperlé.
Vers
l'an 980, l'île de Belle-Île, jusque-là soumise à
l'autorité des Comtes de Vannes, est donnée en dot, avec
le Pays de Belz, à la princesse Guinoëden lors de son
mariage avec Bénédic, comte de Cornouaille.
En l'an 1006, une charte du Duc
Geoffroy Ier
qui s'est emparé des biens d'Alain Cainhart, fils de Bénédict
et de Guinoëden et comte de Cornouaille, donne "Bella
Guedel "ou Belle-Ile aux Bénédictins de
Saint-Sauveur de Redon.
En
1029, le Duc Alain III, fils de Geoffroy Ier,
désire épouser Berthe, fille du Comte de Chartres. Le
roi Robert Le Pieux est opposé à cette union. Alain
Canhiart , en exil à la cour du roi de France, intervient
aussitôt par la force : il enlève la jeune fille et la
conduit au duc de Bretagne. Le mariage d'Alain III et de
Berthe peut ainsi avoir lieu à Rennes en grande pompe. A
cette occasion et en signe de gratitude, le duc restitue
à Canhiart ses
terres, ses villes, ses forteresses, l'île de Guédel ou
Belle-Ile et celle de Groix.
Fondation
de l'abbaye relatée par le cartulaire (XIIe)
conservé
à la British Library à Londres
Alain
Canhiart peut enfin rejoindre la Cornouaille, mais il
tombe gravement malade au château d'Anaurot, au confluent
de l'Isol et de l'Ellé. Peu après, miraculeusement guéri,
il veut témoigner sa reconnaissance à Dieu en fondant,
le 14 octobre 1029, l'abbaye bénédictine de Sainte-Croix
de Quimperlé, à laquelle il fait don de Belle-Ile le
jour de l'exaltation de la Sainte -Croix.
L'évêque de Quimper, dont l'île relève,
accorde à l'abbé de Quimperlé et à ses successeurs la
juridiction épiscopale sur l'île. Il bénit également
le premier abbé, Gurloès. Les moines de Quimperlé
remplacent alors ceux de
Redon, par la
force, disent certains, à
la suite d'une transaction à l'amiable,prétendent
d'autres. En tout cas, la contestation s'engage entre les
deux abbayes bénédictines et elle durera plus d'un siècle...
Les abbés
commendataires
En 1516, le 18 août, fut signé au concile de
Latran, entre le pape Léon X et le roi de France François
Ier, le fameux
Concordat dit de Bologne, qui reconnaissait au roi le
droit de disposer des dignités ecclésiastiques, et la
nomination des évêques et des abbés ne dépendit plus
d'un chapitre de chanoines et de moines, mais du bon
plaisir du roi.
Ce Concordat, imposé à l'Eglise, fut la
principale cause de la décadence des ordres religieux en
France. Les abbayes et les autres bénéfices ecclésiastiques
échurent aux prélats qui jouissaient de la faveur
royale. Des courtisans, des hommes de guerre
reçurent, en échange de services qui n'avaient
rien d'ecclésiastique, des titres d'abbés et surtout de
bénéficier des biens de leurs monastères, cette faveur
prit le nom de commande.
"
Le régime de la commande avait fini par sataniser les
monastères"
Sainte-Croix de Quimperlé eut à souffrir aussi de
ce malheur du temps que l'historien de l'abbaye appelle
:"Une saison où
l'on aboyait après la mort des réguliers pour envahir
leur crosse....".
L'abbé Daniel de Saint-Alouarn, dernier abbé
régulier de Sainte-Croix, étant mort en 1553, le roi
Henri II usa du pouvoir que lui donnait le Concordat et
nomma le 21 novembre 1553 abbé de Quimperlé, Odet de
Coligny. Celui-ci, comblé de charges, cardinal de
Chastillon, archevêque de Toulouse, évêque et comte de
Beauvais, pair de France, défraya la chronique de l'époque.
Fils de Gaspard de Coligny et Louise de Montmorency, et frère
de Gaspard, amiral de France, il adhéra aux thèses
calvinistes et s'engagea dans l'hérésie, puis épousa
Elisabeth de Hauteville qu'il avait entretenue longtemps
en secret. Privé de ses bénéfices par arrêt du
Parlement en 1569, il s'exila en Angleterre où il mourut
en 1571.
Les Gondi
Les Gondi étaient d'origine italienne et leur
maison avait joué un rôle important à Florence, au XIIIe
siècle.
Un des membres de cette famille, Antoine de Gondi né
en 1486, vint s'établir banquier à Lyon. Il fut remarqué
par Catherine de Médicis qui le prit pour maître d'hôtel
ordinaire du Dauphin,
futur roi Henri II.
Antoine de Gondi épousa, en 1515, Catherine de Pierrevive
dont il eut cinq enfants : Jean, Albert, Pierre, Charles,
Méraude, Marie.
Albert, né à Florence le 4 novembre 1522, épousa,
le 4 septembre 1565, Claude Catherine de Clermont, veuve
de Jean d'Annebaut, baron de Retz ou Rais. Il commanda
huit armées et servit cinq rois de France : Henri II,
François II, Charles IX, Henri III et Henri IV. Confident
de Catherine de Médicis, son ascension aux plus hautes
fonctions de la cour, suscita les plus vives réserves de
la part des princes royaux. Il fut, dit-on, l'instigateur
secret de la Saint-Barthélémy.
En 1572, le comte de Montgomery, chef d'une flotte
de protestants français, hollandais et anglais qui, ayant
échoué dans une tentative de secourir la ville de La
Rochelle, s'empara de Belle-Île , dans l'intention de s'y
établir. Charles IX; s'apercevant que les moines ne
pouvait défendre l'île, donna celle-ci à Albert de
Gondi et l'érigea en marquisat avec charge de faire
construire un fort, d'entretenir une garnison et un état-major.Le
comte de Montgomery, sous la pression des forces conduites
par le nouveau marquis de Belle-Ile, évacua l'île.
Le contrat de permutation se fit en 1572, comme
mentionné dans l'aveu qui suit ; mais les abbés de
l'abbaye de Sainte-Croix n'étant pas d'accord avec le duc
de Retz, Albert de Gondi, pour l'évaluation des terres
qu'on leur offrait, terres et seigneuries de Housillé et
de Callac, entamèrent un procès qui se termina en 1584.
Cette même année 1572, Pierre de Gondi, frère
d'Albert et évêque de Paris reçut le bénéfice de la
commande de l'abbaye de Sainte-Croix. Il délégua ses
pouvoirs à Pierre de Labesse, chanoine de Notre-Dame de
Paris pour la gestion du monastère de Quimperlé.
Un premier acte, du 26 juillet 1578 signé à Paris
donne "une procure par laquelle Pierre de Labbesse accepte la récompense que
Messire Albert, baron de Retz,Maréchal de France est tenu
de bailler audit Seigneur Abbé du couvent de la dite
abbaye" L'affaire n'est partiellement conclue que
le 7 janvier 1583, mais Pierre de Labbesse meurt en 1584 et
Silvius de Pierrevive qui porte le même nom que Marie de
Pierrevive, mère d'Albert et de Pierre de Gondi, est nommé
abbé de Sainte-Croix.
En décembre 1584, un arrêt du Parlement de Rennes
termine l'affaire, Belle-Ile passe aux mains des Gondi et
l'abbé de Sainte-Croix de Quimperlé devient seigneur de
Housillé, près de Vitré et seigneur de Callac, succédant
ainsi à Albert de Gondi(1565-1572), à Claude de
Villeblanche,seigneur de Bron(1534-1565) et à Maurice de Plœsquellec(1442)
après
la mort de son père Ollivier.
Comme on le voit par les extraits précédents, ce ne fut
pas de leur plein gré que les moines vendirent Belle-Île,
mais bien obligés devant des raisons politiques et la
puissance royale.
Les Abbés de
Sainte-Croix de Quimperlé, seigneurs de Callac.
Pierre de Gondi, frère d'Albert , évêque de Paris,
conseiller du roi et ministre du Commerce fut abbé en titre
de Sainte-Croix et malgré la délégation de pouvoir exercée
par Pierre de Labbesse et les litiges, peut être considéré
comme le premier seigneur abbé de Callac de 1573 à 1584.
Silvius de Pierrevive, parent des Gondi, sous lequel
l'abbaye perdit le contrôle de Belle-Ile, ne resta abbbé
que de 1584 à 1588.
Henri de Gondi
Henri
de Gondi, fils d'Albert et cardinal de Retz, succéda presque à son
oncle Pierre. Il resta à la tête de l'abbaye sous Henri III, Henri IV
et Louis XIII, soit pendant près de trente quatre ans. En 1620, Henri
de Gondi, également seigneur de Plougonver, tenta de contrer Charles de Guergorlay, seigneur du Cludon,
en lui demandant d'effacer ses armes qu'il avait mis en l'église de
Plougonver, ainsi que dans la chapelle St Germain. Mais ses menaces
restèrent lettre morte et Charles de Guergolay oublia vite les
contestations d'un très lointain seigneur et cadinal.
Jean François de GONDI
Jean-François de Gondi, neveu d'Henri, doyen de la
Sorbonne et archevêque de Paris, succéda à son oncle le
10 août 1624. Il abandonna la direction de l'abbaye en
1668. Ce fut pour les Gondi et apparentés un règne de près
d'un siècle sur cette riche abbaye bénédictine. et la
seigneurie de Callac.
Guillaume Charrier de La Roche, fut le trente-huitième
abbé et le septième commandataire. Lyonnais d'origine, ce
gentilhomme, né le 10 août 1641, reçut en commande
l'abbaye de Ste Croix par la grâce du Cardinal de Retz. Il
vint en prendre possession le 23 juin 1668, accompagné de
M. de la Corbière, abbé de Valence, conseiller au
Parlement et de l'abbé Rousseau.
A l'inverse de ses prédécesseurs, l'abbé Charrier
vécut, non pas à la Cour royale , mais à Quimperlé,
L'abbé Charrier entreprit de grands travaux pour rendre à
l'église Ste Croix et au monastère son lustre d'antan, le
financement de ses travaux provint de la vente
d'arbres de haute futaie abattus dans la forêt de Callac.
Guillaume Charrier dirigea le monastère pendant 49
ans et se retira ensuite dans les environs de Lyon , au château
de la Roche où il décéda le 5 septembre 1717, à l'âge
de 76 ans.
Pendant
la Révolte du Papier Timbré en 1675 et 1676, il servit de
médiateur entre les révoltés et les troupes envoyés par
le Duc de Chaulnes pour combattre les mutins.
Les Aveux
A
l'issue de la guerre de Hollande(1672-1678), et par un arrêt
du Conseil en date du 19 mars 1678, le roi Louis XIV ordonna
:
" Qu'il fut incessament procédé à la continuation du papier terrier et
refformation de ses domaines de Bretaigne...."
Le papier terrier avait déjà été consenti par les Etats
de Bretagne en 1674 et sa réalisation fut confié à des
commissaires spéciaux. Ces aveux, terriers et dénombrement
dus aux rois furent collationnés par la Chambre des Comptes
de Paris et inscrits dans les registres de celle-ci.
Le 5 février 1682, Maître René Le Guyader,
procureur fiscal de la Châtellenie de Callac, se rend
devant les notaires royaux de Carhaix afin de rendre les
aveux suivants :
"
Aveux par Messire Guillaume Charrier, Conseiller du
Roy, abbé commandataire de l'abbaye de Sainte Croix de Quimperlé, possédant et
tenant noblement du Roy à titre de fief amorty,
pierres et oraisons , la Terre de la Seigneurie et Châtellenie
de Callac, Plusquellec, paroisses et trêves de Calanhel,
Botmel, Pestivien, Maël-Pestivien, Moallou, Paule, Carnot.
L'emplacement du Château
Manoir de Kernormand.Isellan.
Aux
enfants et héritiers d'Allain Thomas,. terme payable en
deux fois: may et septembre. 109 livres et 2 deniers.
Prés dudit manoir:
Aux neveux et héritiers de Jacques Le Berre et François
Le Denmat. à
chacun 24 livres.
Dessous le Château,
pré du colombier, domaine congéable à la Dame de
Tréduday et de Keranlouant, 24 livres.
Pré du moulin à tan. A Maître Allain Cotonnec pour
6 livres.
Kermabilias.
A Maurice et Marie Lozach, nièces et héritiers de
Jacques le Berre.
Kerallain.
A Henry Le Gac pour 18 livres.
Kerminoret.
A Sébastien et Allain Le Gac, Louis Le Corre et
consorts pour 48 sols et 6 deniers.
Quernavalain./ Convenant Le Guiader.
A Henry Le Bon, Sébastien et Henry Le Gac, 3 livres
et.16 sols.
Quernavalain/ Convenant Guillou.
A Thomas Le Roux et consorts, Charles Theunou et héritiers
de feu Pierre Guéguen pour 3 livres et. 16 sols.
Penarun. Tenue au titre de domaine congéable
par Jeanne de La Boullaye, veuve du Sieur du Brunaut,Gilles
Lohou, pour en payer par an et pareille rente aux dits: 65
sols de monnoye, une renée
d'avoine et une poule et la corvée ordinaire.
Rosfao. A la veuve et héritiers et consorts de Maître
René Le Guyader, procureur fiscal, pour 3 livres. et
2 sols.
Respiriou/Convenant Le Milbeau. possédé par Pierre
Cadic, Henry Le Guyader et consorts pour 27sols.
Kerallain-Isellan.
A Yves Le Lay pour 4 livres et 5 sols. Au convenant
dudit village, Jean Le Coz et Anne Roperts pour 17 sols.
Guernancaffre./Convenant Le Milbeau.
A Yves, Pierre et Jacques Guéguen et héritiers de
feu Pierre Guyader pour 4 livres et 16 sols.
Guernancaffre/ Convenant Pladec.
A Jan Lohou et consorts pour 4 livres et 4 sols.
Kermeno.
A Maître Guillaume Guyader et Demoise
lle Alliénor
Marie Floyd pour 40 sols et 10 deniers.
Paroisse de
Plusquellec;
Kerliviou/ Convenant Turluer.
A Guillaume Daniel pour 6 livres.
Kerliviou/Convenant Cojan.
A
Guillaume Daniel pour 4
livres.
Liffernic.
A Allain et Guy Nicolas pour 3 livres et 7 sols.
Buclan/Calanhel. A Yves Pezron, François Le Gall et
Yves Merrien pour 5 livres.
Féages de
Callac en la dite tenue de Botmel.
A Maître Jacques Le Doualan, seigneur de Kerlossouarn et
Elléonore Le Gac dessus la moitié du jardin du Château
pour 2 sols et 6 deniers.
A Jean Le Bourhis, 1 maison pour 15 sols.
A Allain Le Marrec, 1 courtil pour 15 sols.
A Michel Tilly, 1 courtil pour 15 sols.
Kernormand-Uhellan.
Le manoir possédé par Charlotte de la Boissière,
dame de Tréduday et de Keranlouant pour 24 livres et 2
sols.
Kermabiliou
A Maître Jacques Hamon et Louise Huitorel et
consorts pour 6 livres.
La Villeneuve.
A Louis Huitorel pour 72
sols
La Villeneuve/ Tenue Huellan.
A Louis Huitorel et Nicolas Le Gac pour 60 sols.
Kerguiniou.
A Noble Homme Jean Pichot, sieur de Trémais pour 70
sols.
Restguen/ Convenant Berrien.
A Maître René Le Joliff et Geffrain Laour pour 3
livres.
Restguen/Convenant Corgat.
A Maître François Guillaume et Vincent Lozach pour
3 livres et 2 sols.
Kergariou
A Allain Guyader et Jan Le Poupon pour 6 livres et 10
sols.
Lisle/Convenant Penhoat.
A François Guillaume pour 50
sols.
Lisle/Convenant Guibart
A Vincent Toudic, Jean Le Gac et consorts pour 9
livres et 10 sols.
A Pierre Le Parcheminer et enfants, François Guéguen
pour 4 livres.
Penancoat/Tenue Basse.
A Maître Rolland Le Graët pour 3 livres.
Collodou. /Tenue Isellan
A Pierre Cadic et Rolland Le Béniguer pour 4 livres
et 10 sols.
Collodou /Tenue Huellan.
A Marguerite Theunou et Guillaume Hemeury pour 5
livres.
Goashervé
A François Le Men, Vincent Toudic et Yves Guillerm
pour 8 livres 3 sols.
Kerhuellan
A Messire Louis Le Dilaouen, prêtre, pour 47 sols.
Au Bourg de Botmel
Tenue du Gac.
A Hamon Le Milbeau pour 30 sols de monnoye, une
renée d'avoine et une poule.
Tenue Coz
A François Le Coroller pour 4 livres.
Tenue Guiviec
Féage de la Dame de Tréduday pour 3 livres et 3
sols.
Kernestic/Tenue du Saux.
A Jean Guillaume pour 62 sols.
Kernestic/Tenue Le Guyader
A Maurice, Louis et Thomas Le Saux pour 60 sols.
Restellou Tanguy A
Yves et François Huitorel pour 4 livres, 2 renées d'avoine
et 2 poules.
Kerlossouarn Possédé
par Ollivier de La Boissière, sieur du Relaix pour 12
livres.
Maroux
Possédé par la Dame de Tréduday, Jean et autre
Jean Le Poupon et Mathieu Thomas pour 8 livres et 15 sols.
Kerdréquen
A Pierre Rinquin et Catherine Guyader pour 4 livres
et 16 sols.
Tenue audit village à Yves Guyader Le Jeune, Henry Le Roux
et consorts pour 4 livres, 2 renées d'avoine et 2 poules.
Kerallain.
A Henry Le
Fur et François Le Men pour 4 livres.
Kermeno / Richomme. Féage
à Henry Le Milbeau pour 19 sols.
Croas Crenhir. A
Jean Guillaume et consorts pour 6 livres.
La
Lande.
Les
habitants du lieu noble de Kerroux doivent dessus une
portion en la dite lande au Seigneur de Neuffbourg pour 6
livres.
Henry
Le Fur: 3livres 12 sols., Thomas et Vincent Le Roux:
Mathieu
Audren : 40 sols. Alain Rinquin: 31 sols.
Jacob
Guéguen : 3 livres. François et
Marguerite Douallen: 60 sols.
Antoine
et Charles Theunou: 20 sols. Marie Le Hénaff: 2à sols.
Jacques
Douallan, père et garde naturel des enfants de son mariage
avec
deffunte
Marie Rollantic: 30 sols;
Maître
Jacques Douallan, sieur de Kerlossouarn et Hélène Le Gac,
sa femme
pour
12 sols.
Ollivier
Lossouarn et Françoise Douallan, héritière de deffunt
Hamon Douallan pour 11 sols.
Louis
Le Flohic et héritier d'Allain Daniel pour 75 sols.
Héritiers
de deffunct Pierre Guéguen et Jean Guillou pour 3 livres.
Bertrand
Guiader et François Le Faisant pour 29 sols.
Bertrand
Le Tiec, François Le Bonhomme, François Guézennec et Yves
Le Goff pour 15 sols.
Yves
Le Dilaouen pour 3 sols, Maître François du Parc,
seigneur de Quercadou pour 42 sols. La Dame de Keranlouant pour 40 sols.
Le
Sieur du Brunaut Lohou pour le lieu de Kerharo: 23 sols.
Le
Sieur de Kercado pour une parcelle de bois : 14 livres.
Paroisse de
Plusquellec.
Kerorcun.
A la Dame de Keranlouant pour 5 livres.
Kerliviou
A Maître Pierre Le Jaouen, Guillaume Daniel et
consort, Hervé Le Guilloux pour
60 sols.
Kerdavid
A François et Christien le Noan pour 51 sols.
Toulancoat
A Henry Le Gall et Guy Guillou pour 22 sols.
Porz-ar-roux. A
François Dincuff et Jean Seulvien pour 24 sols.
Rentes
censitaires
A Callac
Maison de Coatmeur à la Dame de Keranlouant pour 21
sols.
Maison de la rue des Tripoux à la Dame de
Keranlouant pour 10 sols
Constance Menguy, la veuve de Jan Boucher pour 3 sols
et 5 deniers dessus la
maison de Jean Saliou.
Maison de Jacques Euzenou pour 5 sols.
Geffrain Laour et Henry Guillaume dessus le
Parc-ar-Lan et le pré du Bouillen proche
de l'étang de Callac pour 6 sols.
Les enfants et héritiers de deffunct Maître Allain
Thomas, Jan Guillaume et consorts
pour la maison Nouel de Jan Tanguy, rue des Portes
pour 43 sols.
Isabeau Ladvenant, la veuve de Mathieu René et
enfants doivent dessus une maison
2 sols.
Maître Vincent Querancoz, causeiant de Vincent
Salliou pour 2 sols.
François Le Lagadec pour 6 sols.
Maître Louis Guichart, père et garde naturel de
Marguerite Guichart et Louis Le Berre
pour maison et jardin de Pouppon pour 3 sols.
Pierre Saliou et Marie Guichart, sa femme doivent à
la Saint Luc dessus le Parc
Quervistiou pour 6 sols.
Vincent Le Deuff et Guillaume Le Deuff, son frère
pour un emplacement de maison : 3
sols.
Maître François Guillaume et Perrine Mével, sa
femme, héritiers de deffuncte Catherine Mével, dessus plusieurs maisons, jardins et courtils
: 15 deniers.
Catherine Hamon, la veuve de Maître Yves Le Léannec
pour une maison à Callac : 11
s.
Maître Jacques Doualan et Eléonore Le Gac pour la
maison et courtil Cojan : 3 sols.
Maître Pierre Jaouen pour 3 sols.
Michel Tilly dessus un courtil pour 3 livres.
Thomas Gallet et sa femme pour la maison et courtil
de deffunct Messire Louis Guillou
6 sols. François Le Coirre: 2 sols pour une maison
et courtil
François Guéguen,Ollivier Herviou, Louise Landoir,
la veuve de deffunct René Cordier
pour 30 sols.Guillaume Morvan et sa femme pour 3
sols.
François Le Men et Louise Lozach pour Prat-Callac:
12 deniers.
Yves Huitorel et Yves Huon pour 6 deniers.
Les causeiants de Gilles Jaffray et Allain Le Marrec
pour une maison : 2 sols, 2 deniers.
Marie Tanguy pour 8 sols. René Le Berre et consorts
pour 5 sols.
Les héritiers d'Yves Ladvenant, François et Anne
Ladvenant pour 22 deniers.
La veuve et héritiers de Jacques Le Berre pour 8
sols.
Deniers Incertains
La greffe de la dite Juridiction de Callac affermé à Maître
Pierre Le Milbeau et à Guillaume Jehan pour en payer par an
la somme de 200 livres.
Les coustumes de la Halle et qui se paieront dessus les
dites marchandises et denrées qui sont vendues aux marchés
et foires dudit Callac affermé à Henry Jaffray pour la
somme de 540 livres par an.
Le four à ban affermé à Yves Le Neuder pour la somme de
180 livres par an.
Le moulin de Callac à Jean Le Fournier pour 720 livres par
an.
Le moulin du Plessix à Yves Le Person pour 420 livres par
an .
Le moulin de Kerdren à Jan Thomas pour 300 livres par an .
Les Dixmes en la
Seigneurie
La dixme de Raoulin.
La dixme de Botmel.
La dixme de La Lande.
La dixme de Lisle.
La dixme de la Villeneuve.
La dixme de Kerliviou en Plusquellec.
La dixme de Kerhuel en Calanhel.
La Cheffrente-
Sieuries de Callac
Dame Charlotte de la Boissière, Sieurie de Keranlouant et
de la Rochedroniou.
François du Parc, sieur de Quercadou, de Respérit et de
Kerroux.
Sébastien du Pontho, sieur de Coatleau.
Dame Suzanne de Plœuc, veuve dudit deffunct Maître Pierre
de Lémo, sieur de Kerandréan, Paulan.
La seigneurie de Gouhellec.
Dame Marie de Seillons, douairière de Kernon.
Ecuyer Vincent de la Marre, sieur de Qersalliou, père et
garde naturel de son enfant , de son mariage avec deffuncte
Marie Guillart, vivante compaigne du Sieur du Launay.
Jullien de Quelen.
Jean de Quermoisan et sa femme Marie de Quelen au village de
Questellic.
Demoiselle Jane Huon, Dame du Poirier au Manoir de
Quermaguerrien et Penancoat.
Sieuries de Carnot
Louis de Leslay, sieur de Querangouez, manoir du Rhun,
village du Cosquer,moulin de Pénity.
Sieuries de
Pestivien
Item pareille seigneurie et ligence
proche en lige
sur le manoir, fief du Bodeillo,
possédé par Dame Guillemette du Dresnay, de son
mariage avec deffunct Urbain de Tintiniac, vivant seigneur
de Bodeillo.
La seigneurie de Coatgoureden, possédé par Sébastien Bégaignon,
chevalier et seigneur du Rumen.
Sieuries de Maël-Pestivien
Manoir de Kerauffret, appartenant à Dame Jane Huon, douairière
de Querdaniel.
Crechambleiz et son moulin , possédé par François
Bahezre, sieur de Crechambleiz.
Noble et Puissant Vincent de Plœuc, seigneur de Plœuc,
moulin de Querrousan possédé par Maître Rolland Loz,
sieur de Beaulieu et de Querbastard.
Sieuries de
Moallou
Maurice de Plœsquellec.
Sieuries de Paol
Marie Quernaupin, Dame de Lesguiec.
Charges sur la
dite Seigneurie de Callac et de Plusquellec.
Au sénéchal pour gages est délivré 10 livres
Au bailly une pareille somme de 10 livres et aux lieutenants
la somme de 100 sols.
Au procureur fiscal la somme de 7 sols et 10 deniers.
Au susgarde de la forêt de Maroux et de Querbern la somme
de 75 sols.
Pour la dite rente de Callac la somme de 105 sols et
4 deniers.
L'échange
Laquelle terre et seigneurie est advenue ou annexée à
la dite abbaye de Quimperlé par eschange avec Messire
Albert de Gondy, Duc et Pair et Maréchal de France, pour l'isle
de Belle-Isle, les cy-devant despendants de la dite abbaye
et eschangée avec la Terre de Callac par acte de l'année
mil cinq cent soixante douze refferré en l'acte possessoire
du trente unième décembre mil cinq cent quatre vingt
quatre y recours.
Aveux
à Carhaix le 17 février 1682.
Laquelle déclaration et présent adveu a esté soumy par Maître
Guillaume Le Guyader, demeurant en sa maison de Quermeno en
la dite trêve de Botmel, de présent en cette ville de
Carhaix, logé en la maison et demeure de Magdelaine Le
Brun, rue des Augustines, faisant et agissant pour le dit
Seigneur Abbé de Quimperlé suivant sa procuration par luy
appparié présentement à nous nottaires royaux à Carhaix
soussignants et luy dattée du cinquième de ce présent
mois de feuvrier. Signé Charrier, Millan et J: Le Beac,
nottaires royaux à Quimperlé.
Ainsi nous obtenons dans cet aveu, un arrêt sur
image, une coupe de l'histoire sociale en cette fin du 17e
siècle, toute encore marquée par les évènements
de 1675, la Révolte du Papier Timbré dite des Bonnets Rouges.
Malgré la précarité des éléments relevés : une
liste de personnages, sieurs et paysans, des lieux connus,
des montants de baux, il est quand même intéressant de
remarquer le nombre relativement élevé de " Maistre
"cité dans le dénombrement. Une classe d'hommes de
lois, robins, notaires, clercs, ou procureurs fiscaux,
intermédiaires entre paysans et seigneurs, ruraux et
citadins, dominants et dominés, et qui vont dans le siècle
à venir, influencer de façon radicale l'histoire du pays.
Ce que nous avons remarqué par ailleurs en dépouillant
de façon systématique les registres paroissiaux, en ce
sens qu'au fur et à mesure de l'avancée dans le 18e siècle, les signatures des seigneurs de petite noblesse
laissent peu à peu la place aux signatures d'avocats, de
notaires et de procureurs, indiquant ainsi la montée en
puissance d'une nouvelle couche sociale, "imprégnée
de l'esprit du temps et ouverte aux idées nouvelles",
préfigurant l'évènement majeur de la fin du siècle, la Révolution.
Aux patronymes locaux, Guiader, Hamon, Thomas, Le Graët,
Fercoq, Guillaume, nous verrons apparaître d'autres
patronymes, étrangers à la région, tels que Guiot,
Vauchel, Delafargue, Brossard, souvent venus dans les
bagages des armées royales, et qui ne tarderons pas à
exercer les fonctions de dominance dans les années futures.
Joseph
Lohou(mise
à jour mai 2012_octo.2016)
Armoiries de CALLAC-BOTMEL
Notes
Bibliographiques
1.
Augé C.-Le
Larousse pour tous-Nouveau Dictionnaire Encyclopédique.Librairie
Larousse-Paris. 1913.
2.
Bellancourt Y. -L'abbatiale
Bénédictine de Sainte-Croix de Quimperlé.-1983.
3.
Corbinelli J.- Histoire
Généalogique de la famille de Gondi.-Paris-1702-2 vol.
in-4°.
4.
Flocquet Ch.-Belle-Ile-en
-Mer, Houat, Houédic.-Edit. Y. Salmon-Loudéac-1990.
5.
Gallet R.-La
Seigneurie Bretonne-1480-1680-L'exemple du Vannetais.BPI.Paris.1979.
6.
Geoffroy F.-Dictionnaire
de l'Ancienne Langue Françoise.-Edit. Bouillon-Paris.
1892.
7. Giffard A.-Les
Justices Seigneuriales en Bretagne au XVIIe
et XVIIIe siècle.-1903.
Réimpression.Edit. Montfort.1979
8.
Guyot M.-Répertoire
de Jurisprudence-Paris. 1784.
9.
Huysmans G.-En
route- tome 2-1895-
10.
Le Duc P. (dom)-Histoire
de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé.-Publ. Le
Men-1863.
11.
Maitre L.-Cartulaire
de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé.-1896-1904.
12.
Tambour E.-Les
Gondi et le château de Noisy.-Paris-1925.
13.
L'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé des origines à la Révolution-
Actes du colloque dse Quimperlé du 2 et 3 octobre 1998-
Centre de Recherche Bretonne et Celtique- UPRES-A 6038 du
CNRS-UBO, Brest - Association des Amis de l'Abbye de
Sainte-Croix de Quimperlé.- ISBN 2-901737-41-2-Déc 1999.
Autres sources
CARAN-Centre d'Accueil et de Recherches des Archives
Nationales-Paris.
Archives Départementales des Côtes d'Armor-Saint-Brieuc.
Bibliothèque Nationale-Paris.
-Cartulaire
de l'abbaye de Sainte-Croix. (L. Maitre et P. de
Berthou-Editions de 1896 et 1904)
-GALLET
R.-La Seigneurie
Bretonne-1480-1680-. L'exemple du Vannetais.Préface.
Publication de la Sorbonne.BPI. Pompidou;Paris.
-Dom
LE DUC-Histoire de
l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé-Edition R.F.
Le Men-Quimperlé-1863.
-FLOCQUET.
Ch.Belle-Isle-en-mer,Houat
et Houédic.Editions Y. Salmon.Loudéac-1990.
-HUYSMANS
G.-En route- t2
. 1895. p.295.
-CORBINELLI-Histoire
généalogique de la famille de Gondi.-Paris. 1705-2
vol. in-4.
-Titres
domaniaux de la Seigneurie de Callac- cote :
Q/1/166.CARAN-Archives Nationales.-Paris..
-Bretagne-Etat
des Domaines et Droits domaniaux-cote :
P1548-art.458-CARAN.-Paris
-Fief;
Mode de possession de propriété précaire qui
s'applique aux terres nobles et roturières,
aux
offices,
fonctions
et dignités."
C'est une concession du Roi faite aux gens de
main-morte(Ecclésiastiques,Hôpitaux,Villes, Communautés),
par laquelle il leur est permis de posséder des biens
sans pouvoir être contraint de vider leurs mains."(Répertoire
de Jurisprudence M;Guyot-Paris. 1784.)
-Domaine
congéable ou convenant: domaine affermé pour un temps
indéterminé, le propriétaire peut à sa volonté
reprendre sa jouissance (Propre à la Bretagne.)
-Renée
: Sorte de mesure de matière sèche utilisée en
Bretagne pour
les céréales.Renée de Callac; 24 renées = 1 tonneau.
-Féage
: Contrat d'inféodation, fonds de terre donnée au
fief.
-Censitaire
: celui qui devait le cens à un seigneur.
-Cheffrente
: Assurément un terme juridique de la Coutume de
Bretagne désignant une rente par tête, mais les
recherches effectuées sur les dictionnaires, glossaires
et encyclopédies de toutes les époques se sont révélées
vaines.
-Ligence
: état de celui qui est lié à son seigneur.
-Lige
: en parlant d'un vassal, qui a promis à son seigneur
toute fidélité sans restriction.
-Douarière
: veuve qui vit d'un douaire, qui sont des biens assurés
par le mari, en cas de survie.