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La Résistance à Callac et dans la région.
Un réseau de résistance d'obédience communiste commença à se
former dès le printemps 1941 dans la région de Callac, formé en grande partie
de jeunes réfractaires au STO, formant à partir de 1943 un bataillon FTPF qui
incendia au début de mars 1943 l'intendance allemande de Callac. Le 22 mars
1944 une voiture de gendarmerie de Guingamp fut attaquée par la résistance de
Callac afin de libérer un résistant qui était transféré, Joseph Guillerm.
Pendant la nuit du 25 au 26 mai 1944, la gendarmerie de Callac fut attaquée par
quinze résistants qui s'emparèrent de 700 litres d'essence. Les autorités
allemandes d'occupation procédèrent à une rafle le 9 avril 1944 à Callac[1] ,
organisée par le capitaine Maschke, chef des services de l'Abwehr à
Saint-Brieuc, et qui mobilise 800 soldats allemands appuyés par des miliciens
du Bezen Perrot : la population est rassemblée dans les halles et 120 personnes
en situation irrégulière sont transférées à Saint-Brieuc où une cinquantaine
furent arrêtées et, parmi elles, une dizaine déportées. Marcel Bitaille[2] et
trois autres résistants firent partie furent condamnés à mort le 5 mai 1944 par
la cour martiale de la Feldkommandantur de Saint-Brieuc et fusillés le 6 mai
1944 à Ploufragan.
19 résistants FTPF furent fusillés ce jour-là à
Ploufragan[3].
Le 3 juin 1944, au Pont-Guernadet(?), eut lieu un combat entre
la Résistance et les milices.
Le groupe de résistants FTPF de la région de Callac, dénommé
parfois "maquis de Callac" (mais les résistants étaient plutôt basés
en fait sur le territoire des communes de Maël-Pestivien, Trébrivan et
Peumerit-Quintin), rattaché au "Bataillon Guy Môquet", prit le nom de
"Compagnie Ernest Le Borgne"[4] après que ce dernier eût été fusillé.
Cette compagnie était commandée par Auguste Fercoq[5] et comptait parmi ses
membres Valentin Bertrand, auteur d'une brochure sur la Résistance dans la
région de Callac[6], Jean Devienne[7], etc. En raison de son importance
numérique, ce groupe de résistants se scinda en deux, Marcel Loussouarn prenant
la direction du deuxième groupe en compagnie de deux gendarmes de Maël-Carhaix,
Dinqua et Le Quéré. Plusieurs membres de ce groupe furent victimes d'une rafle
commise par l'armée allemande et des miliciens du Bezen Perrot le 29 juin 1944
à Trébrivan[8].
Louis Le Meur[10] fut un des autres responsables de la
résistance FTPF dans le secteur de Callac, fondant le "Comité secret de
libération nationale" et participant à de nombreuses attaques contre les
Allemands et organisant de nombreux parachutages dans la région de
Maël-Pestivien[11]. Parmi les résistants tués par les Allemands, François Marie
Guizouarn11, Auguste David12, coiffeur, qui participa à l'attaque de la mairie
de Plonévez-du-Faou le 3 août 1943 et fut arrêté le lendemain à Callac par un
gendarme français, livré aux Allemands et martyrisé à Brest13. Le "maquis
de Callac" accueillit aussi Georges Niemann, un soldat allemand déserteur
par amour d'une jeune fille de Trébrivan, gardé dans un premier temps
prisonnier par les maquisards de Lopuen en forêt de Duault, avant d'être pris
en charge et libéré par les résistants callacois qui décidèrent de lui faire
confiance. Le barde autonomiste Auguste Bocher[14] aurait aussi été assassiné par
des résistants de ce maquis, mais ce fait est nié par certains, qui accusent de
faux résistants d'être les auteurs de ce meurtre8.
Notes.
[1] Une plaque commémorative de cette rafle a été inaugurée en janvier 2014 au rez-de-chaussée des Halles de Callac.
-Voir "La rafle du 9 avril 1944".
[2] BITAILLE, Marcel
(°1923 Callac-1944 Ploufragan), fils de Paul et de Marie Gabrielle Le
Dissez, marchands forains à Callac, d'une famille Bitaille originaire
de la région de Tours.
- Voir " Marcel Bitaille, sabotier à Callac".
[3] Les Fusillés de Ploufragan.
- Voir " Les fusillés de Ploufragan".
[4] Les Cahiers de la Résistance Populaire-Cahier N° 12 de mai 2011, page 77.
-Voir "Ernest Le Borgne".
[5] FERCOQ,
Augustin (Auguste)(° 1924 La Chapelle-Neuve), fils de Yves Marie et de
Marie Person, marchands de tabac et bistrot sur la place du Centre.
Décède en juin 1944 dans un accident de moto sur la route de Trébrivan.
Chef de la Cie Ernest Le Borgne, prévenu à temps de la rafle du 9 avril
1944 et de l'encerclement de la ville, en pleine nuit, il réussit
à franchir le barrage à la hauteur de Pont-Bocher malgré la présence
d'un soldat allemand un peu inattentif.
qui gardait
l'endroit.
[6] BERTRAND, Valentin,
[7] DEVIENNE, Jean (°1911-1949), responsable du Front National des Côtes-du-Nord en 1943.
- "Voir Jean Devienne "
[8]Le 29 juin 1944, un bataillon allemand et des troupes du Bezen
Perrot arrive à Trébrivan alors qu'une vingtaine de résistants FTP de
Callac déjeunent dans l'auberge Guéguen, au bourg. L'aubergiste, Joseph
Guéguen, périt dans l'incendie de l'auberge, en même temps que deux
maquisards, René Le Gaudu et Kahatchick Korudjoumdgian, un arménien ;
13 personnes furent prises en otage et déportées (11 moururent en
déportation). Une plaque commémorative rappelle cette rafle.
[10] LE MEUR, Louis (°18.05.1906 Kergrist-Moëllou), commandant
"ROLLAND" : commandant FFI de l'État-major des Côtes-du-Nord de juin à
novembre 1944.
[11] "Maël-Pestivien était un havre de paix par rapport à ce que
nous avions vécu auparavant, un coin de France libéré avant l’heure.
Nous avons défilé en plein jour le 1er mai à Maël et à
Saint-Nicolas-du-Pélem. Je ne connais pas d’autres exemples. Et nous
n’avons jamais été attaqués, jamais dénoncés, même le 13 mai quand les
Allemands ont brutalisé les habitants de Maël-Pestivien et brûlé la
maison des Grenel. ».( Déclaration de Georges Ollitraut au maquis "Tito".)
[12]François Prigent avait 8 ans en 1944 et habitait Kerglas, comme François-Marie Guizouarn.
En 2013, à la demande des anciens combattants, une stèle lui a été
érigée. C'est sur cette route que les quatre hommes ont été surpris
après le couvre-feu par un convoi allemand.
[13] DAVID, Auguste, (°Callac 1920-Rennes 1944), fils d'Yves Marie et Marie Alexandrine Le Men, coiffeur à Callac.
Le monument du Colombier à Rennes.
[14] BOCHER, Auguste, (°07.12.1878 Duault-juin 1944 Duault), fils de Vincent et de Jeanne Tilly.
Auguste était garde forestier de la forêt de Duault à
Kerbernès et aussi barde breton sous le nom de "Ar Yeodet", signifiant
en breton " Trouz", faire du bruit avec ses sabots. Les
réssitants se méfiaient de lui et il fut exécuté, dit-on, par
l'un deux, un nommé "La Gorge". Une erreur non imputable aux réssitants
de la région.
Joseph Lohou (mai 2015)