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Pierre Cazoulat
Champion de France de lancer de couteaux
à longue distance.
Pierre, dans sa salle d'entraînement.
Pierre Cazoulat
Champion
de France de lancer de couteaux à longue distance, le
titre impressionne mais n'imaginez pas Pierre Cazoulat, le
couteau entre les dents. « Je n'ai rien d'un guerrier, je
suis plutôt un doux rêveur, assure ce solide gaillard de
tout juste 40 ans.
Enfant,
il regardait avec admiration ses oncles revenir de la
chasse, du gibier dans la besace. « Ce sont même les
premiers souvenirs que j'ai, la chasse et la pêche sont
vraiment mes passions premières ». Et dans la campagne où
il est né, tous les hommes ou presque portent un couteau
sur eux en permanence. « C'est pour moi un outil plutôt
qu'une arme. Dès que j'en ai eu à moi, je me suis mis à
les lancer. le tournoiement dans l'air, le joli son que fait
ce mouvement, la pointe qui se plante dans le bois:
« ça m'a toujours fasciné, faudrait demander
pourquoi à un psy ! », plaisante-t-il.
Ce
hobby peu commun n'est pas du goût de tout le monde, «
Sans rire, j'ai cassé au moins deux cents couteaux depuis
que j'ai 10 ans. Mon grand-père en avait plein sa
quincaillerie : une fois, j'ai épuisé tout un stock
invendu de couteaux bon marché.
J'en ai aussi cassé des
neufs: je ne peux pas m'empêcher de les lancer! ». Dans
sa chambre d'adolescent, pas une surface n'échappe à ses
tirs: placards, porte... « Je me suis fait gronder mille
fois; j'ai même dû reboucher des impacts à la pâte à
bois... ».
Sagaies
et sarbacanes
A
Callac, tout le monde connaît les Cazoulat. Depuis la
guerre jusqu'à ses 82 ans, le grand-père tenait la grande
quincaillerie dont les longues vitrines longent toujours
la rue principale. Aujourd'hui, Pierre en est le propriétaire
et le magasin est scindé en deux: d'un côté, une
charmante boutique de décoration rétro et de l'autre, la
partie dédiée à la chasse et la pêche.
Au-dessus
de celle-ci, le champion vient de terminer une salle
d'entraînement et de démonstration pour le tir de loisir.
En plus de cibles de toutes tailles représentant des
animaux, l'endroit recèle nombre d'arcs, arbalètes, haches
et couteaux de lancer, fusils à air comprimé,
lance-pierres, sarbacanes de précision et même.., un lasso
américain.
Un
Breton dans le Grand Nord
Car
notre homme a noué des liens outre-Atlantique. Ses
clients anglais de Callac le devinent à son accent. « En
1996, je suis tombé sur une petite annonce: cherche guide
de chasse à la bécasse au Canada. J'ai aussitôt quitté
mes cours de gestion de la faune animale, mon rêve passait
à ma portée ». Non seulement il est engagé mais
quelque temps plus tard, il passe de la bécasse au caribou
et même à l'ours noir.
Depuis,
de juillet à octobre, il emmène des Américains à la
chasse, à 2.000 km au nord de Montréal, dans un camp en
pleine toundra que l'on rejoint en hydravion. « les Américains
viennent surtout pour le trophée, tandis que les Québécois,
eux, font de la viande pour l'hiver. Une fois le caribou tué,
je le découpe sur place et je porte ça sur mon dos
jusqu'au camp », raconte tranquillement le trappeur
breton. Espérons qu'il n'ait pas l'idée d'affronter un
ours avec ses couteaux de lancer.
Gwen
Catheline
Journal
« Ouest-France » du 21 juin 2008 .
Pierre CAZOULAT, meilleur
lanceur de couteaux du monde
Le
callacois revient du Texas. À sa grande surprise, il y a décroché
le titre
de
champion du monde au nez et à la barbe d'Américains
aguerris.
Du
genre discret, il n'a pas vraiment ébruité la nouvelle
dans le bourg. Mais Callac ne devrait pas tarder
à
savoir qu'elle compte désormais un champion du monde de
lancer de couteaux. Pas banal. Surtout pour un novice en la
matière. Pierre Cazoulat revient tout juste du Texas, auréolé
d'un titre qu'il n'aurait jamais pensé décrocher, il y a
un an encore.
Aux
commandes du comptoir de campagne, une ravissante boutique
familiale de déco aux airs rétro, le quadragénaire
cultive sa passion du tir de loisirs quelques étages plus
haut. Il s'y est aménagé un terrain de Jeu de près de 400
m2. Des cibles en tous genres courent sur les murs. Les
haches voisinent des lance-pierres, arbalètes, carabines...
Et depuis quelques temps, les couteaux sont venus enrichir
la panoplie. « J'ai découvert l'an dernier qu'il existait
des championnats de lancer de couteaux.. Alors je m'y suis
essayé ", raconte Pierre. .
Un
brin trappeur, un peu cow-boy et il perce dans la
discipline, au
point de .devenir champion de France de lancer de couteaux
et de hache, en juin dernier. Pourquoi s'arrêter
en si bon chemin? "
Tous
les ans, je m'éclipse quelques semaines au- Canada, comme
guide de chasse. Alors tant qu'à être sur le continent américain,
j'al cédé à
la
tentation de m'inscrire au championnat du monde, qui se
tenait au Texas du 3 au 5 octobre ", sourit Pierre.
Le
callacois y fait sensation. "
Dans
ce milieu' assez fermé, où les concurrents se retrouvent
d'une année sur l'autre ", l'homme du Centre Bretagne
se mesure aux Mexicains, Amérindiens et aux États-Uniens
rompus aux traditions des trappeurs. Mais à ce jeu-là,
Pierre ne joue pas les seconds couteaux. Il fait des étincelles
au lancer longue distance, à 18,5 mètres de la cible, avec
le titre de vice-champion. Et s'impose avec éclat au
« fast-throwing » (épreuve de rapidité)
où il dégaine comme un cow-boy. Grand champion du monde.
Un sourire fleurit sur les lèvres du discret Pierre: ..
C'est vrai que je les ai
soufflés ! ..
concède-t-il,
s'arrêter
en si bon chemin? "
Céline
MARTIN.
Ouest-France
du
11 octobre 2008.
Une
nouvelle section sportive à Callac, celle des lanceurs de
couteaux, en breton "Lanserien Kontili Breizh". Cette
section sera, en juin 2011, en compétition au championnat de France en
Alsace, sous la conduite de Pierre Cazoulat, notre champion
international bien connu.
Cette annonce esr parue dans le Bulletin Municipal d'Infomation de Callac en janvier 2011.
Sylvain Guénégou, la relève est déjà là.
Extrait du magazine des Costarmoricains édit par le Conseil Gébéral- N° 109 de mai 2102.
Pierre Cazoulat devient double champion du monde ! - Callac
L'exploit
Deux nouvelles couronnes (jeudi 08 novembre 2012)
Champion du
monde l'an passé à Austin, Pierre Cazoulat a remis son titre en jeu le
week-end dernier, toujours au Texas, mais cette fois à Blanco, à une
heure au sud de la capitale texane. S'il n'a pas réussi à conserver sa
couronne en lancer d'adresse au couteau, il a cependant fait mieux
qu'en 2011, en s'adjugeant deux nouveaux titres de champion du monde,
au couteau et à la hache, en longue distance cette fois.
Deux Callacois sur le podium
Au concours de
lancer de hache longue distance, Pierre Cazoulat reconnaît que la
compétition n'a pas atteint des sommets, mais ne boude cependant pas
son plaisir. Avec 16,20 m, il a surclassé ses adversaires américains,
canadiens et anglais, entraînant dans son sillage son camarade de club
Sylvain Guénégou qui, bien que victime d'une sévère lombalgie, s'est
classé second de l'épreuve !
Un concours d'anthologie
L'épreuve du
lancer de couteau longue distance, en revanche, a donné lieu à un duel
épique entre Pierre Cazoulat et le Manceau Pascal Boucreux. Tour à
tour, les deux lanceurs se sont emparés de la première place, alors que
tous les autres concurrents étaient éliminés. « En réussissant à 18,30
m, je pensais avoir clos les débats », raconte Pierre, « mais Pascal a
réussi 10 cm de mieux ! Il a fallu que je batte le record d'Europe à
20,63 m pour remporter le concours. Cette distance représente peut-être
même le record du monde, mais je n'en ai pas la certitude ».
Sandy plus que Barack
Au Texas,
Pierre et Sylvain n'ont pas ressenti d'engouement particulier pour les
élections américaines. En revanche, l'ouragan Sandy était au coeur de
toutes les conversations. Certains lanceurs ont même dû renoncer à
participer au championnat du monde, en raison de vols aériens supprimés.
Sylvain Guénégou chez les experts
Pour sa seconde
participation aux championnats du monde, Sylvain Guénégou peut afficher
une légitime satisfaction. Handicapé par son dos, il ne s'est pas
contenté d'un titre de vice-champion, mais a également sensiblement
amélioré ses performances au lancer d'adresse en franchissant le cap
symbolique des 200 points, se classant ainsi dans le club fermé des «
experts ».
Sources.
Ouest-France / Bretagne / Guingamp / Callac / Archives du jeudi 08-11-2012
PIERRE CAZOULAT – CHAMPIONNAT DE FRANCE-28 mai 2013
Déjà détenteur de nombreux titres, Pierre Cazoulat
a écrasé les championnats de France.
Une domination sans partage.
Samedi et dimanche,
à Pescheray, dans la Sarthe, Pierre Cazoulat a outrageusement dominé
les championnats de France de lancer de couteaux et de haches. Le
président callacois des Lanserien Kontili Breizh a réussi l'incroyable
exploit de s'adjuger sept titres, dont les quatre principaux !
Neuf podiums sur douze épreuves.
Vainqueur au lancer
de couteaux à 5 mètres et à 7 mètres (5ème à 3 m et
2ème en longue distance), vainqueur du lancer de haches à 7
mètres (2ème à 4 m, 5ème à 5 m et 6ème en longue distance),
Pierre Cazoulat a logiquement été sacré aux classements généraux de
couteaux et de haches. Non content de cette performance exceptionnelle,
il s'est également adjugé le challenge du Triskell (précision) et le
challenge James-Coburn (dégainé-lancer) !
Deux autres Callacois à l'honneur.
Sylvain Guénégou et
Florence Le Cerf, les deux autres Callacois engagés parmi les 55
participants, ont complété la moisson des Lanserien Kontili Breizh. En
dépit d'une blessure et de d'obligations professionnelles qui les ont
souvent privés d'entraînement cette année, ils ont obtenu deux
médailles de bronze : au lancer de haches à 5 mètres pour le premier,
et au lancer de couteaux à 3 mètres pour la seconde.
Festival des jeux d'adresse
Dimanche 16 juin,
le public aura l'occasion de voir ces trois champions en démonstration,
à l'occasion du festival des jeux d'adresse organisé par les Lanserien
Kontili Breizh à Kerbuannec, dès 11 h. Un repas sur réservation sera
également proposé.
Ouest-France 28 mai 2013.
L'Élite des lanceurs de couteaux à Callac (Août 2014)
Plus de 150 lanceurs, une quinzaine de nationalités représentées :
Etats-Unis, Russie, Allemagne, République-Tchèque, Italie... Sans
oublier la France ! La capitale de l'Epagneul breton va se transformer
l'espace d'un week-end en place forte du lancer de couteaux et de
haches. Les fines lames vont s'y succéder pour un concours qui
s'annonce de haute volée. Le champion local, c'est Pierre Cazoulat.
Dans sa besace depuis 2008: plusieurs titres mondiaux, européens et
nationaux. A lui seul et grâce à ses résultats, l'ancien trappeur a
permis en quelques années de faire connaître ce sport. Mais également
de créer un club : les Lanserien Kontili Breizh. Des adhérents et
compétiteurs qui ont déjà planté leur lame au palmarès (lire
ci-dessous). Beaucoup de ses adeptes ont été bercés par les westerns,
Rahan ou Tarzan. Voilà pour l'effet déclencheur. Pour le reste, le
lanceur est un sportif comme un autre qui ne laisse rien au hasard.
Oubliez tout de suite, le couteau qui fuse et tranche la pomme
au-dessus de la tête.
Pierre Cazoulat et son complice Sylvain Guénégou...
LA BEAUTÉ DU GESTE
Car, ce jeu qui peut se pratiquer à tout âge (une fédération française
va bientôt voir le jour, les statuts ont été déposés il y a deux mois)
nécessite une bonne condition physique. « Il faut être en forme, avoir
une bonne coordination. Le lancer, ce n'est pas que le bras, précise
Pierre Cazoulat. Ça s'apparente à un swing au golf. C'est tout le corps
qui travaille. Un conseil incontournable du : coach : « la
concentration ».
Un lanceur, un couteau, une cible : cette discipline qui paraît toute
simple est une bonne manière de « savoir gérer la pression, le stress,
apprendre à se maîtriser ». « C'est comparable à un art martial »,
explique la ceinture noire callacoise qui avoue chercher sans arrêt à «
Améliorer son geste ». Un peu comme pour la pêche à la mouche.
A CHACUN SON STYLE
Ces championnats du monde sont organisés par le club callacois mais
aussi avec Eurothrowers, le club européen de lames volantes. Les
lanceurs auront les impondérables épreuves. Ils auront aussi pas mal de
nouveautés et défis à relever, des épreuves concoctées en grande partie
par les lanceurs locaux. Comme de savoir lancer le plus de couteaux en
20 secondes, de lancer sur une silhouette... Et même un challenge
local, le challenge du Triskel qui compte trois cibles. Ou encore la
Duel Cup : « un côte à côte avec la cible en face, celui qui plante le
plus vite l'emporte ». Pour compter les points, un dispositif
électrique ressemblant à ce qui se pratique en escrime sera installé.
A chaque nationalité son style : « dans les pays de l'est par exemple,
c'est du sérieux, ce sont souvent des militaires, ce sont moins des
doux rêveurs. La manière de lancer est plus virile. Les Américains ont
le côté cow-boy. En France, c'est plus récréatif, ce sont souvent des
gens fascinés par le lancer en lui-même ».
FRANÇOIS LE DU- Le Poher
Le coup de hache du champion Sylvain Guénégou.
Sylvain Guénégou
Comme la plupart des lanceurs, Sylvain Guénégou, un copain d'enfance du
champion du monde local, est très vite devenu accroc au lancer. « Je
venais le voir lancer, j'ai essayé et ça m'a plu ».
Il y a chez les lanceurs ce petit brin d'enfance qui est resté, un
retour au western. « Les lanceurs ont entre 40 et 60 ans, c'est une
génération western ! ».
Depuis 2008, il progresse d'année en année. Sa spécialité ? Le lancer de haches, ou plutôt de Tomahawk.
TOMAHAWK DE 500 GRAMMES 500 grammes au bout des ongles. Un drôle
d'effet : « C'est un peu comme tenir un marteau dans la main et quand
on le lance, c'est comme si on tentait d'enfoncer un clou », raconte ce
couvreur. Le compétiteur récolte ses premiers trophées deux ans après
le lancement.
Champion de France de lancer de hache à 4 m, ex aequo à 5 m,
champion de France de dégainer-lancer, 3' à 7 m. Et une petite virée
aux Etats-Unis par-dessus le marché où il devient vice-champion du
monde longue distance. Il y a les entrainements très réguliers au
boulodrome. Mais pas seulement.
« Je pratique tous les soirs après le travail environ une heure et le
week-end, entre 4 et 5 heures. Ça demande énormément d'entraînement ».
Des séances « qui vident la tête ».
« IL FAUT ABSOLUMENT QUE LES GENS VOIENT ÇA »
A
ceux qui voudraient s'initier, le champion n'y voit aucune restriction.
« Ça s'adresse à tout le monde ». Le club des Lanserien Kontili Breizh
compte quatre femmes. Toutes les catégories socioprofessionnelles sont
représentées. Lors du concours, un lanceur lyonnais sera présent ;
profession : chirurgien.
« Il faut absolument que les gens voient ça », lance Sylvain Guénégou,
qui souhaite que ce sport grandisse encore. Notamment en raison de « la
bonne ambiance entre participants » « Ici, personne ne se prend la tête
».
Des animations pour tous.
Le programme de ces championnats du monde et de toutes les
animations est étalé sur trois jours, au terrain des sports. A noter
que l'entrée est gratuite.
En marge du championnat, de nombreuses animations vont avoir lieu dont
un marché artisanal sur le thème du cuir et de l'acier, des
démonstrations d'un forgeron artisanal, de bûcheronnage sportif, des
jeux d'adresse bretons originaux. Et même sur le site : le salon du
livre, avec une trentaine d'écrivains présents. Sans oublier la
restauration sur place. Au menu : pizza, burger bio et traiteur, Diwan
se charge de préparer crêpes et galettes.
LE PROGRAMME
Vendredi
22 : dès 9 h 15, épreuves de lancer de précision du couteau sur les
distances 3, 5 et 7 m. A 10 h 30 : à découvrir, les épreuves de
silhouette et du lancer de vitesse.
A 23 h 45 : lancer de précision à la hache, sur 4, 5 et 7 m. A 15 : épreuves de découverte. 18 h : remise de prix.
Samedi 23 : à 9 h 30, début du challenge Triskell, une épreuve de précision à élimination directe.
Début de la Duel Cup, une épreuve de rapidité à élimination directe.
Début du lancer de vitesse et de lancer instinctif. 13 h 30 : annonce
des finales des épreuves de lancer de précision. Ensuite, de 13 h 45 à
17 h 15, place aux finales. Dès 18 h : remise des trophées, de lancer
de précision toutes distances, pour le couteau et pour la hache. Remise
des trophées pour les vainqueurs de l'épreuve de la silhouette, du
lancer de vitesse et du lancer instinctif.
Dimanche 24 : à 9 h 30, qualifications pour le lancer longue distance
de couteau. A 11 H 00 : qualifications pour le lancer longue distance
de hache. De 13 h 45 à 16 h 45 : finales des épreuves de longue
distance mais aussi du challenge Triskell et la Duel Cup. A 18 h :
remise des trophées aux champions de lancer longue distance pour le
couteau et la hache et du challenge Triskell et de la Duel Cup.
Journal « LE POHER » de Carhaix - Semaine du 20 au 26 août 2014.
Un
lanceur de couteaux et de haches dispute en Bretagne les championnats
du monde de la discipline le 23 août 2014 à Callac (Photo Fred Tanneau.
AFP)
Concentration
maximale, regard aussi aiguisé que leurs lames et geste vif mais
précis, ce week-end, 147 lanceurs de couteaux et de haches de 15 pays
différents ont disputé en Bretagne les championnats du monde de la
discipline. A Callac, une petite ville des Côtes-d’Armor, des dizaines
de stands de tirs aux formes et aux couleurs variées ont été disposés
sur le terrain de football du stade municipal.
Sous un très beau soleil d’août, Français, Allemands, Russes, Tchèques,
Italiens, mais aussi, pour la première fois, des Américains, ont entamé
à 9H00 la deuxième journée de cette compétition, organisée de vendredi
à dimanche. Des centaines de curieux, maintenus derrière des barrières
de sécurité, regardent les lanceurs rivaliser d’adresse à 3 mètres, à 5
mètres, à 7 mètres, dans des épreuves de vitesse, ou au tir sur une
silhouette - avec pour objectif, comme dans le célèbre numéro de
cirque, de viser des cibles entourant une Cléopâtre de carton, sans la
toucher.
Cette
rencontre internationale se déroule pour la première fois en France
grâce à Pierre Cazoulat, 46 ans, un enfant du pays, passionné depuis
tout petit par les lancers, et qui a fait de la coutellerie son métier.
Après avoir passé plusieurs années au Canada, il a découvert le lancer
de couteau sportif en 2008 et commencé à participer à des compétitions
nationales et européennes.
Rendre ce sport accessible au plus grand nombre
Cette
année, il a décidé de faire des championnats d’Europe, organisés tous
les ans par l’association Eurothrowers, un évènement mondial, en
invitant des lanceurs des États-Unis. «Il y a aussi de très bons
lanceurs en Indonésie et au Japon, mais on n’a pas pu les faire venir
cette fois-ci», a-t-il confié à l’AFP.
Il a aussi voulu rendre son sport, encore méconnu, accessible au plus
grand nombre, quitte à malmener un peu l’organisation des dernières
années, centrée autour des lancer à 3, 5 et 7 mètres. Cela donnait des
«compétitions assez monotones pour le public qui n’est pas averti»,
a-t-il estimé.
«On a essayé de créer un peu d’émotion autour de ça et d’apporter un
petit côté spectaculaire», en ajoutant par exemple une épreuve en
«duels», où les lanceurs s’affrontent « en tirant sur une cible,
évidemment » avec un système à tableau et à élimination directe. Le
lancer de couteau et de hache reste toutefois un sport très masculin,
avec seulement 33 femmes sur 147 concurrents. Une proportion
étonnamment basse, dans la mesure où la force ne joue qu’un petit rôle
dans ce sport.
«C’est
le relâchement qui apporte la force et la vitesse au couteau, ce n’est
pas une question de musculature», a expliqué M. Cazoulat. Ce qui
compte, c’est la «maîtrise de soi, et d’arriver à analyser comment le
couteau et la hache arrivent», a confirmé Daniela Meyer-Speicher, une
Alsacienne de 38 ans, médaille d’argent au lancer de couteau à 3 mètres
et de bronze à la hache à 7 mètres. Elle qui a découvert la discipline
il y a quelques mois, précise toutefois aussi qu'«il faut aimer
l’accessoire. Si on a peur de ces instruments, c’est pas la peine de
pratiquer».
Mais
la star de cette édition est incontestablement Melody Cuenca, une
lanceuse américaine qui a raflé vendredi, pour la première journée, le
bronze au couteau à 3 mètres, l’argent à la hache à 5 mètres, et l’or
au couteau à 5 mètres et à 7 mètres. L’Américaine a toutefois le
triomphe modeste. «Je lance des couteaux depuis 9 ans. Mon mari et moi
avons une école d’arts martiaux à Las Vegas où nous enseignons le
lancer des couteaux», a-t-elle raconté. A ceux qui seraient tentés par
cette discipline, elle n’a qu’une recette à conseiller: «beaucoup
d’entraînement et beaucoup de patience».
«Je
peux apprendre les bases à quelqu’un, mais après, c’est vraiment
l’entraînement qui fait la différence. Vous pouvez effectuer un lancer
parfait n’importe quand, mais il n’y a que l’entraînement qui vous
permettra de faire ce geste encore et encore et encore».
AFP-Journal "Libération du 28 août 2014.
L'association Lanserien Kontili Breizh (lancer de couteau et de haches).(2014)
L'association
Callacoise dirigée par Pierre Cazoulat se réunit régulièrement au
boulodrome pour l'entraînement de la vingtaine de membres.
Mais
c'est cet été, les 22, 23 et 24 Août, que l'association s'est illustrée
en organisant le championnat du monde de lancer de couteaux et de
haches sur le terrain de football de Callac.
Une organisation parfaite, qui a permis de parler de notre petite cité bien au-delà des frontières.
Les championnats en quelques chiffres :
147
participants - 15 nations - 72 trophées et médailles remis (créés par
Thierry Mefret de Sizun, Arwen Prigent de Belle Isle en Terre et Claude
Bougneaud de Ploeuc sur Lié).
Entre 5000 et 7000 spectateurs - 70 bénévoles.
Pas une chambre de libre dans un rayon de 20 km autour de Callac.
Tout le monde a apprécié l'adresse des concurrents et leur sportivité, dans une ambiance festive.
Autour de cet évènement, Pierre avait prévu de l'animation avec entre autre :
- un marché artisanal sur le thème du cuir et de l'acier
- une démonstration d'un forgeron artisanal
- une démonstration de bûcheronnage sportif
- des démonstrations et animations autour des jeux d’adresse bretons.
Tud Kallag-décembre/Kerzu 2014
Ouest-France du 5 mars 2016
Pierre Cazoulat devient double champion du monde !
Pierre
Cazoulat (à droite) est rentré du Texas avec deux nouveaux titres de
champion du monde de lancer de couteau et de hache, tandis que Sylvain
Guénégou (à gauche) s'est classé second au lancer de hache longue
distance.
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L'exploit : Deux nouvelles couronnes
Champion
du monde l'an passé à Austin, Pierre Cazoulat a remis son titre en jeu
le week-end dernier, toujours au Texas, mais cette fois à Blanco, à une
heure au sud de la capitale texane. S'il n'a pas réussi à conserver sa
couronne en lancer d'adresse au couteau, il a cependant fait mieux
qu'en 2011, en s'adjugeant deux nouveaux titres de champion du monde,
au couteau et à la hache, en longue distance cette fois.
Deux Callacois sur le podium
Au
concours de lancer de hache longue distance, Pierre Cazoulat reconnaît
que la compétition n'a pas atteint des sommets, mais ne boude cependant
pas son plaisir. Avec 16,20 m, il a surclassé ses adversaires
américains, canadiens et anglais, entraînant dans son sillage son
camarade de club Sylvain Guénégou qui, bien que victime d'une sévère
lombalgie, s'est classé second de l'épreuve !
Un concours d'anthologie
L'épreuve
du lancer de couteau longue distance, en revanche, a donné lieu à un
duel épique entre Pierre Cazoulat et le Manceau Pascal Boucreux. Tour à
tour, les deux lanceurs se sont emparés de la première place, alors que
tous les autres concurrents étaient éliminés. « En réussissant à 18,30
m, je pensais avoir clos les débats », raconte Pierre, « mais Pascal a
réussi 10 cm de mieux ! Il a fallu que je batte le record d'Europe à
20,63 m pour remporter le concours. Cette distance représente peut-être
même le record du monde, mais je n'en ai pas la certitude ».
Sandy plus que Barack
Au
Texas, Pierre et Sylvain n'ont pas ressenti d'engouement particulier
pour les élections américaines. En revanche, l'ouragan Sandy était au
coeur de toutes les conversations. Certains lanceurs ont même dû
renoncer à participer au championnat du monde, en raison de vols
aériens supprimés.
Sylvain Guénégou chez les experts
Pour
sa seconde participation aux championnats du monde, Sylvain Guénégou
peut afficher une légitime satisfaction. Handicapé par son dos, il ne
s'est pas contenté d'un titre de vice-champion, mais a également
sensiblement amélioré ses performances au lancer d'adresse en
franchissant le cap symbolique des 200 points, se classant ainsi dans
le club fermé des « experts ».
Ouest-France du 29 sept.2013
Bruno Cardin, fabricant de couteaux.
Ouest-France 08.2014
Joseph Lohou (février 2015-mars 2016-sept. 2017)