Callac-de-Bretagne

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Les GUIOT.

Introduction

Le premier des GUIOT dont nous avons connaissance, mêlé au procès de Jeanne d’Arc, est fort probablement de la famille . C’était un clerc, ce qui ne veut pas dire qu’il fût prêtre, car à cette époque, tout individu touchant à l’Église à quelque titre que ce soit, fut-il bedeau ou sacristain était clerc, ce qui ne l’empêchait pas de se marier. Il fut adjoint, probablement comme greffier, à Gérard PETIT, lieutenant du toi à Andelot et à Nicolas BAILLY, tabellion à Andelot, pour procéder à la requête de Pierre CAUCHON, à une enquête sur Jeanne d’Arc à Domrémy.

 Or la famille GUIOT est originaire de Poissons et Poissons dépendait de la paroisse de Champagne du baillage de Chaumont, et de la prévôté d’Andelot ; il est donc tout naturel que le personnage d’Andelot chargés de cette information se soient adjoint un clerc de Poissons.
L’enquête fut d’ailleurs si favorable à Jeanne d’Arc que CAUCHON ne la communique pas aux juges du premier procès et elle ne fut comme que lors du procès de réhabilitation. (Note du Cdt BOUCHER)

Lettre de Virginie GUIOT, épouse du notaire Joseph RAFFRAY de Moncontour.

 » J’ai eu le plaisir de recevoir chez moi en 1879, écrit Madame RAFFRAY, née Virginie GUIOT, petite fille de Nicolas le 12 novembre 1890, la famille GUIOT de Champagne ; depuis cette époque, le chef de famille est mort, M. Joseph GUIOT. C’était un homme de valeur et tenait beaucoup à nos relations de parenté ; il était maire d’Épizon où il était très considéré et très aimé. Ses parents devaient occupé de bonnes positions dans le pays et par son industrie, il acquis une belle fortune dans la métallurgie ; il n’a laissé qu’un fils qui est actuellement maître des forges à Saint Dizier et avec lequel nous échangeons de temps en temps une correspondance amicale.

A   l’époque où je suis allé dans la Haute Marne(mai 1878) nous avons vu à Poissons une famille PHILIPPE dont la mère était une GUIOT ; depuis cette époque cette famille s’est éteinte ; le dernier des PHILIPPE était célibataire et s’occupait de sciences, il faisait de nombreuses expériences de chimie ; sa santé était très mauvaise et sa distraction journalière consistait à aller couper ses asperges dont il avait une grande quantité en plein champ. Il était maire de Poissons.

  Je ne puis vous dire , mon cousin, le bonheur que j’ai eu à visiter les lieux d’où notre grad-père était parti fonder notre famille en Bretagne. Il y était né en 1714 et moi, sa petite fille, je le trouvais 164 ans plus tard à prier dans la petite église de st Amand où il avait reçu le baptême…
La maison de notre grand père avait disparu, une route traversait l’emplacement qu’elle occupait et le cimetière de St Amand n’existait plus.

Notre grand père naquit à Poissons en 1714(Louis XIV régnant), fils de Melchior GUIOT et Marie CHIQUET, le petit fils de Michel GUIOT, né en 1630 et de Marie COLSON.
On ne possède aucune précision sur ce que fut l’éducation et l’instruction de Nicolas, ses parents étaient probablement de condition modeste quant à la position sociale et au degré d’aisance. Poissons, qui possédait plusieurs mines de fer, fournissait quelques fourneaux et employait l’habitant, ce qui jetait quelque argent dans le pays. On peut supposer que les GUIOT vivaient de cette industrie ainsi que de leurs vignes, car en 1804, on y avait fait 20 000 pièces de vin dont 9/10 de rouge et Jean Baptiste GUIOT, fils d’Urbain et frère de Melchior, le plus ancien des GUIOT, vivant alors à Poissons, fut trouvé le 11 décembre 1804 par Joseph Laurent EVEN, son visiteur « au coin de son feu, aiguisant des penaux ou échalas pour ses vignes. Il avait dans sa cave une cinquantaine de futailles pleines, produit de ses vignes.
(Voir la question des GUIOT, forgerons – visite de Mme RAFFRAY à Poissons – lettre de la même à Aimé GUIOT le 12 novembre 1890)

Nicolas fut, suivant toute probabilité, engagé volontaire ainsi que deux( ?) frères et son oncle Claude (fils de son grand père Michel et de la deuxième femme de celui-ci Marie DESCHAMPS) au régiment « Royal Cravates ».

Ce régiment, composé d’hommes d’élite par la taille et la force corporelle, fit des nouvelles de courtoisie et de bravoure à la bataille de Fontenoy en 1745. Nicolas GUIOT passait au grade de Maréchal des Logis Chef, ne pouvant devenir officier à défaut de titre de noblesse. En rapports journaliers avec les officiers, Nicolas observa leur tenue, leurs manières, leur langage, leurs habitudes et en fit son profit.

  De haute taille, ayant de la dignité dans les manières et dans le langage, beaucoup d’intelligence, il en imposait à son entourage habituel et aux étrangers. Il s’exprimait avec facilité soit qu’il parlait, soit qu’il écrivait ; il avait une très belle et très nette écriture. Nous en avons la preuve en feuilletant un registre où il consignait régulièrement tous les faits, tous les évènements qui se produisaient dans sa famille, dans son canton et au delà en France présentant quelque intérêt pour lui et sa famille, ses amis ou le pays en général : naissances, mariages, décès, pluies, vent, chaleur, froid extra, récoltes. Si Melchior GUIOT fit donner quelque instruction à Nicolas, l’aîné de ses fils, et à ses deux frères, nous ignorons où et par qui elle fut donnée.
Néanmoins nous sommes portés à présumer, ayant constaté que les trois garçons montraient de l’intelligence que les Bénédictins voisins de Poissons, qui furent leurs instituteurs, Nicolas ayant appris à lire avec intelligence, à parler et à écrire correctement le français, à compter et à calculer se trouva au régiment Royal Cravates dans des conditions qui lui permettent d’ajouter à son instruction.

 Il fallait qu’il fut heureusement doué pour avoir pu remplir honorablement les fonctions qu’il assura à Callac où il arriva ignorant complètement le langage, les habitudes et les mœurs des habitants.

  En 1752, la Champagne et le Bretagne étaient étrangères l’une à l’autre ; toutefois l’abbaye des Bénédictins de Quimperlé et celle des Bénédictins de Poissons pouvaient être en relations. On peut admettre que le supérieur de Poissons proposa à celui de Quimperlé la candidature de Nicolas GUIOT. Après sa libération des armées, se trouva vacant le poste de régisseur des biens que l’abbaye possédait  à Callac. Nicolas dut accepter avec empressement de quitter son pays où il n’aurait certes pas trouvé une position aussi avantageuse.
Il est noté que, lorsque Nicolas quitta Poissons en 1752, il n’emporta qu’un petit sac de pommes de terre. Le fait s’explique, car, à cette époque la pomme de terre était en France tout naturellement apportée, Nicolas qui avait constaté qu’elle constituait un bon aliment jugea avec intelligence et raison qu’il  ferait une bonne action en l’acclimatant en Basse Bretagne où il allait habiter.

En arrivant en Bretagne en 1752, Nicolas GUIOT assura la fonction de procureur fiscal ordinaire et gruyer de la châtellenie de Callac, fief amorti au Roi. Cette châtellenie étant devenue propriété royale après avoir été celle de la famille de Montmorency, anciens seigneurs de la localité. A ces fonctions, s’ajoutaient celle de régisseur des biens fonds très considérables appartenant aux Bénédictins de l’abbaye de Quimperlé.
 Le gruyer était chargé de veiller à ce qu’il ne fut causé aucun dommage aux forêts et bois, et dans le cas de dommages, de poursuivre les auteurs.
  Le procureur fiscal était un officier établi dans les justices des seigneurs pour défendre et soutenir leurs droits et ceux du public et remplir les mêmes fonctions que celles du Procureur du Roi dans la justice royale. Cette fonction a cessé d’exister depuis la Révolution de 1789 qui avaient le privilège des seigneurs.

En juillet 1754, Nicolas GUIOT épousa Marie Louise VAUCHEL, née en 1723. J’ai vu sur le registre de naissance de ses enfants que M. Jean VAUCHEL avait fait une sommation respectueuse à ses parents pour épouser notre grand père. Je suppose que le manque de fortune de celui-ci était l’obstacle opposant. Marie Louise VAUCHEL mourut le 31 décembre de la même année léguant à son mari toute sa fortune.

Nicolas GUIOT se remaria le 20 novembre 1755 à Belle-Isle-en-Terre avec Marie Yvonne Françoise BOSSARD.

 Nicolas avait acquis, sans doute au contact des officiers de son régiment, de savoir vivre qui joint à son extérieur avantageux convenait à sa position ? Bel homme, grave sans raideur, bon et bienveillant, il était très laborieux et mettait beaucoup d’ordre dans ce qu’il faisait. Sa femme se modela sur lui et tous deux jouirent d’une considération méritée.

 A raison de se fonctions, il devait jouir d’une grande aisance. Il fit faire à l’aîné de ses fils, Jérôme Alexandre, des études classiques et des études de Droit, ces dernières à rennes. Pierre
Laurent, fit ses études au collège de Plougernével jusqu’à la classe de 3ème incluse. Aucune donnée sur les études des trois autres frères, de même que sur l’éducation et l’instruction des filles.

Suivant ce qu’il avait observé dans les familles nobles, Nicolas et sa femme ne se laissait pas tutoyer familièrement par leur enfants ; ils prenaient leur repas tous les deux en tête à tête et n’admettaient à leur table que ceux des enfants qui avaient dépassé l’âge de l’adolescence.

Nicolas et Françoise BOSSARD eurent 17 enfants, 5 garçons et 12 filles ; l’aînée, Anne Perinne naquit le 9 octobre 1756 et le dernier, Pierre Laurent, le 27 janvier 1778.
Des 5 garçons, aucun ne mourut ayant moins de 28 ans, tandis que 6 filles moururent ayant atteint au plus l’âge de 4 ou 5 ans. Un seul garçon demeura célibataire, Nicolas Marie, et des 6 filles ayant atteint l’âge nubile, une seule resta célibataire.

Nicolas GUIOT mourut à Callac le 22 février 1780, âgé de 66 ans, sa femme n’avait que 43 ans.
 »Lorsque mon grand père mourut, ma grand mère se trouvait chargée d’une très nombreuse famille dont beaucoup était encore à élever. Monsieur l’abbé de Cloye( ?) Floyd, qui depuis a té chanoine à la cathédrale de Saint Brieuc et dans ce temps, habitait Callac, vint trouver notre grand mère et lui dit : « Il faut partir de suite, je vais vous accompagner, car en ma qualité de prêtre noble, je suis sûr de réussir à vous obtenir la recette des religieux de l’abbaye de Quimperlé. Ils partirent tous les deux à cheval, bien leur en prit, il était temps, car, ayant réussi dans leur démarche, ils quittèrent l’abbaye et croisèrent un monsieur de Callac, qui lui aussi venait demander cette recette.

La veuve de Nicolas GUIOT obtint donc que les fonction de son mari soient reversées à Jérôme Alexandre, l’aîné de ses fils, alors âgé de 20 ans, étudiant enDroit à rennes et qu’en attendant qu’il ait atteint 25 ans accompli, elles soient confiées à un intérimaire capable.

 Cet intérimaire fut Jacques LE ROUX, né à la Roche-Derrien, chef-lieu de canton de l’arrondissement de Lannion, de parents aisés. La tâche accomplie convenablement, Jacques LE ROUX  obtint, probablement grâce à l’appui des Bénédictins et de quelque Montmorency, la place de Procureur au Présidial à Rennes, une fonction judiciaire.
Le 8 janvier 1787, il épouse Françoise Gabrielle GUIOT qu’il connaissait bien, ayant été pendant son intérim, en rapport quasi journalier avec elle et sa famille. En 1790, la France ayant été divisée en département,  LE ROUX  n’était plus procureur au Présidial de Rennes, son beau-frère, Jérôme Alexandre GUIOT, député des Côtes-du-Nord, le fit nommer administrateur au district de Rostrenen. Il avait déjà perdu sa femme et le seul enfant qu’elle eut.
Note de Mme Raffray,  née Virginie GUIOT à son cousin René GUIOT : « Nous ne sommes pas d’accord en ce qui concerne ce M. LE ROUX(Je parle d’après mes parents) qui avait de notre oncle. Il avait épousé en secondes noces une demoiselle GUIMART qui tenait un commerce de quincaillerie et que j’ai connu ; deux enfants leur ont succédé toujpours dans le même commerce. Mme Meunier qui tint le premier commerce de Saint Brieuc pourra vous donner des renseignements plus certains puisque, d’après moi, ce serait son grand père qui aurait épousé en premières noces une de nos tantes… et cela ne se rapportent plus à ce Monsieur qui a été assuré à saint Brieuc d’après les renseignements que vous me donnez… ni à la recette des Bénédictins qu’il a du gérer.
 J’ai souvent entendu mon père parler de la démarche de sa mère auprès des Bénédictins de Quimperlé, mais il n’a jamais été question d’un M. LE ROUX. Tout au plus, il serait possible qu’elle l’ait pris pour l’aider dans ses courses à faire à la campagne ou ses écritures, mais mon père me parlait toujours de la haute capacité de sa mère ».

    Descendance de Nicolas GUIOT

I- Sa fille aînée Anne Perrine (° 09.10.1756), mariée à Callac le 06.11.1778 à M. Hyacinthe CAVÉ(° 27.01.1747 – 07.09.1790), dont la fille Charlotte CAVE (° Rennes 01.10.1781 – 27.12.1822) épouse le 14.09.1800 M. Pierre COIRRE (° 02.11.1768-25.04.1862).
Leur fils François Édouard COIRRE(° Rennes 17.06.1801-12.05.1871), épouse sa cousine Zoé GUIOT(°Callac 04.02.1816-Rennes 10.11.1884) , fille de Pierre Laurent GUIOT et sœur d’Aîmé GUIOT. Le fils de ces derniers Édouard Pierre (°Rennes 21.08.1842-1911), avoué à la Cour d’Appel de Rennes, épouse également en premières noces à Callac le 27.081877, sa cousine Alice Marie Julie GUIOT (°Callac 27.09.1844-Rennes 10.08.1878), fille de Pierre Yves Marie GUIOT (° Callac 08.12.1812-11.101886) et de Pauline COIRRE (° Rennes 20.05.1813-26.02.1886 Callac)- Descendance : COIRRE, LEHIRE, BOUCHER (Rennes), SAIGET (Lorient) ?.

II- Françoise Gabrielle
     Sa deuxième fille Françoise Gabrielle (°Callac 23.10
.1757) aurait épousé le 8 janvier 1787, Jacques LE ROUX, né à la Roche-Derrien, à qui la veuve de Nicolas, ayant obtenu que les fonctions de son mari soient reservées à son fils Jérôme, encore étudiant à Rennes et aurait confié l’intérim.
Sa tâche convenablement accomplie, M. LE ROUX, passablement appuyé par les Bénédictins de Quimperlé et quelques Montmorency, est nommé Procureur au Présidial de Rennes(fonction judiciaire).
En 1792, la France était divisée en départements, districts, chef-lieux de canton et municipalités, M. LE ROUX n’étant plus procureur au Présidial de Rennes, il y a lieu de penser que Jérôme Alexandre GUIOT, son beau-frère, alors l’un des députés des Côtes-du-Nord, le fit nommer administrateur du District de Rostrenen. En cette année, M. LE ROUX perdit sa femme et l’unique enfant qu’il avait eu d’elle. En 1795, Guingamp remplaça Rostrenen pour chef-lieu du district. M. LE ROUX, resté sans fonction, alla sétablir à Saint Brieuc comme avoué, il s’y remaria. Lui et sa femme y moururent laissant un fils qui se fit armurier et mourut célibataire (Lettre d’Aîmé GUIOT du 12 juillet 1891)

IV- Jérôme Alexandre , aîné des cinq fils de Nicolas –voir note écrite de la main d’Aîmé GUIOT.

V- Victor René.

Né à Callac le 12 février 1761, il fit probablement des études classiques au collège de Plouguernével puis de Rostrenen. Il entra à 23  ou 24 ans dans la fonction publique d’ambulant des Devoirs et résida d’abord à Lamballe. En 1787, il exerçait les mêmes fonctions à Lanvollon. Publication faite au prône de la grand messe le 20 juin 1788. Un fils né à Lanvollon de ce mariage, le 6 janvier 1789, mort avant l’âge de 2 ans.
Le 26.10.1791 naissait une fille qui fut ondoyée le jour de sa naissance. L’acte d’ondoiement porte la signature du père ( Par erreur dans l’acte de l’État-Civil de son mariage, cette fille Constance Victorine GUIOT fut qualifiée de fille posthume à son père). Après la mort de ses parents que le secrétaire de la mairie de Lanvollon le 26 novembre 1890 situe en 1792, bien que les registres postérieurs à 1792 jusque et y compris l’An VI, ne fassent pas mention du décès de M. GUIOT ou de sa femme) . Victoire Constance fut emmenée à Callac et élevée chez sa grand mère, veuve de Nicolas GUIOT.
Le 27 janvier 1812 on maria l’orpheline à Jérôme LE ROUX, greffeir de la Justice de Paix de Callac où il était né le 4 juin 1787. Sans postérité.
Extrait d’une lettre adressée le 12 mars 1890 par Virginie GUIOT à son cousin Aîmé GUIOT : « Je vois que cette date(1792-mort de Victor René) est erronée, car ma mère (Mme Yves Marie GUIOT, née Harel, mariée en 1799, l’a très bien connu ainsi que sa femme qui était dans le commune de St Aaron près de Lamballe. Notre oncle était gendarme et dans cette fonction, il a résidé à Lanvollon. A-t-il changé de situation  dans les dernières années de sa vie, c’est ce que j’ignore, mais sa femme habitait toujours la campagne et en avait conservé le costume. A l’époque du mariage de leur fille Constance, on a du savoir le lieu de leur décès et les fonctions de notre oncle Victor qui n’était pas le plus intelligent de la famille, mais avait les qualités de ses frères pour la bonté, on le disait d’un caractère fort doux. »
Et d’une lettre du 21 avril 1791 … » dans ce temps (entre 1792 et 1799, ils, (Victor et sa femme) habitaient la commune de Saint Aaron près Lamballe où ils exploitaient une petite ferme, soient qu’ils en furent propriétaires ou seulement fermiers. Car ma mère nous disait que sa belle-sœur venait vendre son bétail à Saint Brieuc les jours de foire ; elle était vêtue du costume de paysanne, ce qui, soit dit entre nous, ne flattait pas l’amour-propre de ma mère et son mari était gendarme à Lamballe. Voilà ce que j’ai su par ouï dire de mes parents « .

Par ailleurs, Aîmé GUIOT a noté : GUIOT Victor René, mort en 1811 à Ronzegac, cultivateur et encore « Pierre Laurent GUIOT, mon père, né le 27 janvier 1778, eut pour parrain son frère Victor René, âgé alors de 17 ans et pour marraine sa sœur Fleurie Françoise, âgée de 10 ans. A l’époque de la mort de son parrain (1792 ?), Pierre Laurent, son filleul avait 14 ans ; il avait en occasion fréquente de voir à Callac son frère Victor René et sa femme. Il m’a dit plusieurs fois, ce qui m’a été confirmé, que Victor René était un joli homme, sa femme, une jolie femme, tous deux élégants dans leur mise.
Je n’ai trouvé aucun renseignement indiquant que Victor René ait été enrôlé dans la gendarmerie. Cela s ‘appliquait plutôt à son frère Nicolas Marie GUIOT, plus jeune que lui et qui mourut militaire en 1795.

V- Yves Marie GUIOT (n° 6)

         Voir notice particulière, descendance RAFFRAY.

VI- Nicolas Marie GUIOT (n° 10)
           Né à Callac le 2 juin 1767.
         Voir notice  -Sans descendance.

VII- Fleurie Françoise GUIOT (n° 11)

         Née à Callac le 24 août 1768, épouse à Rennes le 21 janvier 1805 (Église Ste Étienne) Jean Louis BAULARD, né le 4 avril 1776 à Bosc-Asselin (Seine-Inférieure), veuf de Catherine Maguet dont il avait une fille Thérèse BAULARD qui mourut à Rennes chez son père et sa belle-mère, âgée de 24 ans et célibataire. M.Jean Louis BAULARD avait à Rennes une importante chapellerie. Après la mort de son mari, Fleurie alla habiter Callac chez son filleul et plus jeune qu’elle, Pierre Laurent GUIOT, percepteur des Contributions Directes(frère d’Aîmé GUIOT). Elle y mourut le 15 novembre 1848, sans postérité.

VIII- Marie Louise GUIOT (n° 14)

        Née à Callac le 5 octobre 1772, épouse le 20 décembre 1794 à Joseph Louis LE BOUÉDEC, né à Lanrivain le 11 janvier 1763, receveur de l’Enregistrement à Callac. Il y mourut en février 1821 et sa femme le 26 décembre 1836 ayant eu 7 enfants.

                          ( Voir tableau annexe page 15)  

IX- Pierre Laurent GUIOT(n°17)

      Né à Callac le 27 janvier 1778.
(Notes d’Aîmé GUIOT)
 
      «  Le 22 février 1780, il perdit son père, sa mère dont il était le 17ème enfant comptait à cette époque 43 ans et son frère aîné Jérôme Alexandre, âgé de 20 ans, suivait à Rennes pour 5 ans les cours de Droit.

    Pierre avait eu pour parrain son frère Victor René, âgé de 17 ans et pour marraine Flerie Françoise, âgée de 10 ans.

   En 1791, étant dans sa 12ème année, il fut envoyé au collège de Plouguernével où les études étaient bien gérées, la discipline sévère et le régime très sobre, où tous les professeurs et surveillants étaient ecclésiastiques.

     En 1793, son frère aîné qui avait été envoyé à la Convention(voir notes de Sullin COLLIN) pour représenter le district de Rostrenen, le fit conduire à Paris, avec une douzaine d’adolescents nés dans ce district, pour être élève à l’école ….. établit au camp des Sablons dans le but de les préparer à devenir sous-officiers et plus tard officiers. Ils y étaient vêtus à la romaine, une partie de la poitrine, les jambes nus, les bras à moitié nus, logés dans des tentes, couchés sur la paille dans des sacs, nourris frugalement, rompus à des exercices fatiguants tantôt de jour, tantôt de nuit.
Le 13 juillet 1793, il était, pendant quelques heures de garde à la porte de la maison où Marat venait d’être poignardé dans sa baignoire par Charlotte CORDAY.

     Cette école, fondée par ROBESPIERRE, ayant été supprimée à la fin de 1794, Pierre Laurent fut renvoyé à Callac par son frère aîné et réintégré au collège de Plouguernével où il reprit ses études avec succès jusqu’à la classe de 3ème exclusivement(1801). Il fut alors, sur la recommandation et le patronage de son frère, le Conventionnel( ?) admis comme surnuméraire à la Direction de l’Enregistrement à Saint Brieuc. Le directeur de ce service fut remplacé en mars 1802 par M. COHER, directeur de l’Enregistrement à Gap qui amena en qualité de premier commis Jean Antoine TAILLET, né à Embrun le 26 septembre 1782… Pierre Laurent et lui devinrent très bons amis bien qu’il y eut 4 ans de différence entre leurs âges.

     En 1804, Pierre Laurent quitta la direction de l’Enregistrement et fut admis comme surnuméraire à la Direction des Contributions Directes, préférant par goût la fonction de percepteur à Callac à celles d’Enregistrateur. Vers le milieu de l’année 1805, il fut nommé percepteur à Callac, où son frère Jérôme Alexandre était devenu notaire et maire.

     Le 20 novembre 1805 M. TAILLET fut nommé receveur de l’Enregistrement à Saint Nicolas du Pélem où il resta jusqu’en 1811, date à laquelle il fut nommé vérificateur à Hambourg, l’une des villes hanséatiques occupées par les Français.

    A l’époque, de 1802 à 1806, où Pierre Laurent habitait Saint Brieuc, s’y trouvait M. Yves Marie JÉGOU et sa femme Françoise d’HERBELINE de RUBERCY. Celle-ci était la cousine germaine(5ème degré) de Pierre Laurent par sa mère Louise Martine GAGNERON, veuve en premières noces de Michel SAVAUX LAMARRE, dont elle avait déjà eu 5 enfants.
(Mme GAGNERON, née BOSSARD, sœur de Marie Yvonne BOSSARD, épouse de Nicolas GUIOT)

M. JÉGOU avait recueilli sa belle-sœur Jeanne Perrine d’HERBELINE de RUBERCY, née le 10 juin 1790, orpheline depuis la mort de sa mère en 1801 et lui avait fait, à la mort des on père en 1800, donner pour subrogé tuteur, son cousin né de germain, Pierre Laurent, plus âgée de 12 ans, qui l’épousa à Saint Brieuc le 8 juillet 1806. La mariée, âgée de 16 ans, n’avait fait qu’une apparition avec son beau-frère et sa sœur  dans la société de Saint Brieuc où elle avait été trouvée charmante . Pierre Laurent avait fréquenté la société de Saint Brieuc avec sa belle-sœur, Mme Yves Marie GUIOT, née HAREL.

De 1808 à 1838, Jeanne Perrine (Jenny pour les siens eut à son tour 17 enfants. Huit moururent en bas âge, les neuf autres sont :

1.    Aîmé Joseph Louis (17 novembre 1808 Callac)
2.    Pierre Yves Marie( 8 septembre 1812-11 octobre 1886) x Pauline COIRRE
3.    Zoé marie Aîmée (Callac 8 septembre 1816 x 22.08.1837 Édouard COIRRE
4.    Jérôme Alexandre Benoît (11 février 1817- 9 mars 1881)
5.    Charles (4 août 1821 – dcd de fièvre typhoïde Collège libre Vendôme 13.07.1837
6.    Marie ( 22 mars 1824 – 06 juin 1875) , célibataire
7.    Yves Marie Ludovic ( 15 mars 1828-1 janvier 1861) Rec. Enregist. Quintin.
8.    Jenny Marie Caroline (15 déc. 1830- 31 août 1857) x Toussaint DUVAL.
9.    Anne Martine ( 7 mai 1833- 17 février 1853) , célibataire.

Pierre Laurent mourut à Callac le 11 juillet 1861, âgé de 83 ans, et sa femme à Rennes le 7 juillet 1869, âgée de 77 ans, chez sa fille Mme Édouard COIRRE.

   Les enfants de Pierre Laurent GUIOT.

   I- Aîmé Joseph Louis.
 
   II- Pierre Yves Marie GUIOT, né à Callac le 8 septembre 1812 et décédé le 11 octobre 1886, notaire, maire de Callac pendant 29 ans, membre du Conseil Général des CdN pour le canton de Callac. A fait construire l’église paroissiale actuelle de Callac. Marié à Rennes le 22 août 1837 à Pauline COIRRE, arrière petite fille de Nicolas GUIOT le fondateur, fille de sa cousine Germaine Charlotte CAVÉ (Mme Pierre COIRRE) et sœur d’Édouard COIRRE, mari de Zoé GUIOT, sa sœur.

            Leurs enfants :
                        
1.    Paul GUIOT(26 juillet 1840-27 juin 1924)
     x Louise GOURONNEC (2 juin 1853-16 février 1922)
         de qui descendent :
                         GUIOT- BARDIN(voir Mme HEIBLIZ)
                         GUIOT- TASSEL de Lannion et DAYOT d’Erquy
                         GUIOT- LE HOUÉROU-KÉRISEL
2.    Pierre GUIOT (29 mars 1842- 18 octo.1922)
           X Marie GOURONNEC (6 août 1851- 4 sept. 1925)
           De qui descendent les DELACOUR de St Malo.
3.   Alice GUIOT x Édouard COIRRE, double cousin germain
           De qui descendent les COIRRE de Rennes
3.    ? GUIOT- MARTIN de Loudéac dont le fils Ernest GUIOT est mort d’une explosion à bord du « Jules Michelet » à Toulon le 27 juin 1912( ?).
Panygérique par Mgr de la VILLERABEL, portrait au parloir de St Charles à Saint Brieuc. Et donc la fille est Mme Marie LE FOLL, mère du Dr Maurice LE FOLL, transfusion sanguine à Rennes.

(A suivre)
 
Sources.
                                                                                                                     Haut de Page
Fonds familial de Riols de Fonclare.


                                                                                                            Joseph Lohou( janvier 2011)

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