Un curé constitutionnel dans le canton de Callac.
Historique
La Constitution Civile du Clergé du 12 juillet 1790
Après
avoir nationalisé les biens du clergé, aboli les voeux
monastiques, fermé un
grand nombre de couvents, l'Assemblée constituante décidé de réorganiser l'Église
de France, sans toutefois toucher aux questions spirituelles. Cette constitution
civile du clergé, d'inspiration gallicane, élaborée par un comité, donna
lieu à de longues et âpres discussions entre les députés. Malgré les
objections de divers membres de la droite, elle fut votée le 12 juillet 1790.
Elle transformait d'abord les circonscriptions territoriales ecclésiastiques,
ramenant le nombre des évêchés de 134 à 83. Mais elle ne se bornait pas à
des changements administratifs. Il était décidé que les
évêques seraient désignés par les électeurs du département,
les curés par ceux des
districts, l'investiture canonique étant donnée à l'évêque
par le métropolitain, au curé par l'évêque. Interdiction expresse était
faite aux prélats de demander une confirmation au pape : celui-ci recevait
uniquement l'avis l'élection. Évêques
et prêtres seraient rémunérés par l'État, devenant ainsi de
simples fonctionnaires. Face à ce projet de loi, le roi, bouleversé dans sa
conscience, passa par toutes les affres de l'indécision. Finalement, il accorda
sa sanction le 24 août 1790, mais en en gardant beaucoup de regrets, sinon de
remords. Quelques mois plus tard, le pape Pie
VI condamnait en bloc toute la Constitution civile du clergé (
mars 1791). A cette date, le schisme était consommé et les passions
religieuses s'ajoutaient aux passions politiques. La Constituante avait exigé
de tous les prêtres un serment d'obéissance à la Constitution. Beaucoup le
refusèrent (ou se rétractèrent après avoir connu la décision de Rome) : on
les appela réfractaires ou
insermentés,
les autres étant nommés constitutionnels
ou jureurs.
Au début
de 1791, à peu près la moitié du bas clergé avait consenti au serment. Tous
les évêques sauf sept ( dont Talleyrand) avaient refusé. Il fallut les
remplacer. Talleyrand
fut, au début, le seul à accepter d'investir les nouveaux évêques élus. Le
24 février 1791, il consacra les évêques de Quimper et de Soissons, puis Gobel,
évêque de Paris, consacra à son tour 36 évêques.
Le 29
novembre 1791, l'Assemblée législative décréta que les réfractaires
seraient tenus pour suspects : les persécutions commençaient contre les
catholiques fidèles à Rome. Elles allaient s'aggraver sous la Convention, sans
épargner l'Église constitutionnelle elle-même lors de l'entreprise de déchristianisation
des années 1793-1794. Après Thermidor, la Convention accorda la liberté du
culte (21 février 1795), mais le schisme continuait. En 1796, la nouvelle
administration du canton conduite par le citoyen Joseph Even effectua une
recherche des prêtres réfractaires. (Voir le procès verbal de cette
recherche)
Le problème ne fut résolu
qu'en 1801, par la signature du Concordat.
La prestation du serment
« Le 20 nivôse de l’an 7(9 janvier 1799)
Séance du Conseil du canton de Callac tenue par
Yves Le GARS, Président, Claude Quénechdu, Claude Le Dihollen, Corgat, agents,
Daguenel et Derrien, adjoints.
Présent :
Le citoyen Jean Yves Guillou, Commissaire du Directoire Exécutif.
S’est présenté le citoyen Jean Conan,
ministre assermenté du culte catholique, natif de Plourac’h, ex-curé de
Melgven et Plonéour-Lanvern, grand vicaire du dernier canton, lequel a déclaré
se présenter devant l’administration à l’effet de faire sa soumission aux
Lois de la république et en obtenir l’autorisation d’exercer dans l’étendue
du canton , l’exercice de son culte.
L’administration ouie le Commissaire du
Directoire Exécutif recevant la soumission du dit citoyen Conan, lui a donné
acte ainsy du serment qu’il a prit devant elle comme lu en ces termes :
« Je
jure haine à la Royauté et à l’anarchie, fidélité et attachement à le République
et à la Constitution de l’An trois et permet en conséquence au citoyen Jean
Conan, ministre du culte catholique d’exercer librement son culte dans l’étendue
de ce canton à la charge de se conformer aux lois de la République et a le dit
Conan signé :
J : CONAN, ministre du culte catholique »
Jean CONAN, n’est donc resté prêtre assermenté
à Callac que deux ans environ jusqu’à la signature du Concordat le 27
messidor de l’AnVII( 16 juillet 1801) par Joseph Bonaparte pour le premier
Consul et par le cardinal Consalvi pour le Pape Pie VII. Il est ensuite remplacé
par François GEORGELIN en 1803.
Clergé
de Callac de 1803 à nos jours.
Noms
des curés
|
Prénoms
|
Périodes
|
GEORGELIN
|
François Jean
Gervais
|
1803-1820
|
GUILLERMIC
|
Placide Claude
|
1820-1838
|
GOASTER(LE)
|
Ange
|
1838-1847
|
GOFF(LE)
|
François Louis
|
1847-1860
|
MOIGNET
|
Jean Baptiste Marie
|
1860-1866
|
PONSIN(LE)
|
Pierre Jean Marie
|
1866-1875
|
ROUX(LE)
|
Toussaint
|
1875-1877
|
RICHARD
|
Guillaume
|
1877-1883
|
QUÉNÉCAN
|
Louis
|
1883-1896
|
CANIVET
|
Yves Marie
|
1896-1902
|
MEN(LE)
COZLER(LE)
DIOURON(LE)
DANIEL
BARS(LE)
CABOCCO
FORGET
|
Yves Marie
Louis
Jean Marie
Pierre
Arthur
Marcel
Hubert
|
1902-1919
1919-1940
1940-1963
1963-1981
1981-1993
1993-2004
2004-2015
|
Notes.
A partir de novembre 1791, les derniers registres paroissiaux de
la commune de Botmel-Callac sont signés par le curé constitutionnel Joseph
HAMON dont nous ignorons l'origine.
Liste des Évêques
de Saint Brieuc.(1790-1906)
Noms
|
Prénoms
|
Dates
|
Notes
|
JACOB
|
Jean
Marie
|
1790-1801
|
Évêque
constitutionnel
|
CAFFARELLI
|
Jean
Baptiste Marie
|
1802-1818
|
1er
Évêque 19°
|
GROING
de la ROMAGERE
|
Mathias
|
1819-1844
|
|
LE
MÉE
|
Jean
Pierre
|
1844-1858
|
|
MARTIAL
|
Guillaume
Élysée
|
1858-1861
|
|
DAVID[2]
|
Augustin
|
1862-1882
|
|
BOUCHÉ
|
Eugène
Ange Marie
|
1882-1888
|
|
FALLIERES
|
Pierre
Marie Frédéric
|
1889-1906
|
|
Les recteurs de la Paroisse mère Plusquellec
DATE |
NOMS |
Prénoms |
Titre-Fonction |
Notes |
1496 |
KERGOUALEN
DE |
Jan |
Recteur |
°
ca 1417 |
1588 |
BISSEC |
Guillaume |
Recteur |
(+Plusquellec
17/10/1619) |
1614 |
GUILLAUME |
Louis |
Recteur |
(+Botmel
12/10/1735) |
1637 |
COMPADRE |
André |
Recteur |
|
1639 |
ROUX(LE) |
Mathieu |
Recteur |
(+Botmel
1643) |
1642 |
EVREAC |
Guillaume |
Recteur |
(+Botmel
1647) |
1666 |
DROUALEN |
Morice |
Recteur |
|
1675 |
PARTHENAY
de |
Jean |
Recteur |
(+03.06.1675Plusquellec),
sieur du Plessix |
1685 |
PLOESQUELLEC
de |
François
René |
Recteur |
(+Plusquellec
05/01/1710) |
1709 |
TOUCHAR |
Charles
René |
Recteur |
|
1710 |
CRECHRIOU
de |
? |
Recteur |
Vicaire
Général |
1714 |
BERRE(le) |
Yves |
Recteur |
Bachelier
de Sorbonne et Rect. de Mûr en 1724 |
1721 |
RIGOLE
de |
Bernard
François |
Recteur |
Sieur
de Kerleurien et Vic. Gal en 1729-1730 |
1733 |
LESQUEN |
? |
Recteur |
|
1744 |
SOUBENS |
Mathias
Claude |
Recteur |
Docteur
en Sorbonne et chanoine de StBrieuc |
1754 |
HEUSSAFF
d'OIXANT |
Joseph
Louis |
Recteur |
Puis
recteur de Crozon(29) |
1776 |
FLOYD |
Guillaume
Armand |
Recteur |
(°Pestivien1733.+St
Brieuc 1821) |
1834 |
RUDULIER(LE) |
Guillaume |
Recteur |
(°1784)
Plusquellec |
1911 |
CHAUX(LE) |
Henry |
Recteur |
(Ste
Tréphine-29) Plusquellec |
Vicaires Callac
1885
Yves LE GUILLOU
J.Lohou (déc.2004)
Mise à jour (juilltet 2007)
Mise à jour (janvier 2012)
Mise à jour (juin 2015)
Mises à jour (mai 2017)
Sources
AD22
– Série L –cote 15 L 2 – Registre des délibérations de la commune de
Callac.
ROLLAND, Jean-Paul- Monographie de l'église
Saint-Laurent -Mars 2007.
Hérodote-Histoire.
La Constitution Civile du Clergé.