Callac-de-Bretagne

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                            Le clergé du canton de Callac en 1796


            Un peu d’histoire

Un Régime bourgeois
La Constitution de l'an III était précédée d'une Déclaration des droits imitée de celle de 1789, mais aussi de la définition des devoirs du citoyen. On y stipulait, entre autres choses : «C'est sur le maintien des propriétés que reposent la culture des terres, toutes les productions, tout moyen de travail et tout l'ordre social.»  

De fait, les droits politiques étaient réservés aux possédants. Tout électeur au premier degré devait être contribuable (le sixième environ des hommes en âge de voter), ce qui éliminait les plus pauvres. Les électeurs au second degré, qui choisissaient les députés, les administrateurs locaux, les juges, devaient avoir plus de vingt-cinq ans et justifier d'un revenu au moins égal à deux cents journées de travail. Ce régime censitaire, qui réduisait le nombre d'électeurs au second degré à trente mille, établissait donc le privilège de la fortune.

 



Le 26 octobre 1795, la Convention cède la place au Directoire.

Ayant renversé Robespierre le 27 juillet 1794, les conventionnels modérés, ou Thermidoriens, mettent fin à la Terreur. Ils décrètent une amnistie générale, abolissent toutes les poursuites judiciaires «portant sur des faits purement relatifs à la Révolution» et élargissent les détenus politiques à l'exclusion de ceux qui ont participé à l'insurrection royaliste de Vendémiaire, trois semaines plus tôt. Dans les faits, ces promesses ne seront pas tenues...

De l'amnistie subsistera seulement le changement de nom de la place de la Révolution, ci-devant place Louis XV, pour celui de place de la Concorde. C'est encore le nom que porte ce haut lieu de Paris où fut installée la guillotine sous la Terreur.
E
n août 1795, fut appliquée la constitution de l’an III par laquelle le Directoire fut institué et qui réduisit le nombre des municipalités à une seule par canton (octobre 1795).

                           La séance du 24 avril 1796

Le 24 avril 1796, l’administration du canton est réunie sous la présidence de Joseph Even, accompagné des agents du canton, Jérôme Alexandre Guiot de Callac, Claude Le Dihollen de Plusquellec, Jacques Le Guiader de Calanhel et Mathieu ? de Landugen.
Le commissaire du directoire exécutif auprès de l’administration assemblée est Joseph Laurent Even, fils du président.
Le président fait lecture d’un extrait des délibérations du département du 2 avril 1796 et qui exige la liste des prêtres du canton. Le commissaire ayant requis l’exécution de cet arrêté, l’assemblée en délibère comme suit :

« 1- Il existe dans la commune de Plusquellec un prêtre nommé Joseph Abgrall[1] qui n’a pas prêté le serment d’égalité et de liberté prescrit par la loi du 16 août 1792. Mais ce prêtre est presque octogénaire(72 ans), il est infirme et dans un état d’enfance et de nullité ; il y a quelques mois, il fut arrêté par des volontaires aux ordres du chef de brigade Descourban, commandant de la place de Carhaix . Sur le rapport de son infirmité, le chef de brigade le laissa au domicile de ses parents sous leur responsabilité et la surveillance de l’agent de la commune , Claude Le Dihollen

Il a encore existé dans la même commune un dénommé Claude Le Noan[2], prêtre insermenté et dans la commune de Botmel un nommé René Marie Guillou, aussi prêtre insermenté[3] ; les deux sujets à déportation. Mais depuis environ cinq mois leur résidence actuelle est inconnue et les fréquentes recherches qu’on a faîtes donne la probabilité de leur absence du territoire du canton.
2- Il existe à Callac, un ecclésiastique régulier qui a prêté le serment d’égalité et de liberté et qui ne s’est pas retraité ; mais il n’a pu faire la déclaration exigée par la loi du 29 septembre 1795. Il n’exerce aucun culte comme il n’a pas les moyens de se conduire par lui-même, ses parents font les frais de son entretien. Cet ecclésiastique s’appelle Jean-Marie Le Denmat.

3- Il a existé dans la commune de Calanhel un nommé Christophe Lannou, prêtre qui a fait tous les serments prescrits, excepté la déclaration exigée par la loi du 16 août 1792 et il a exercé pendant quelques mois les fonctions du culte catholique sans avoir fait cette déclaration, mais depuis le mois de février, il a quitté la commune et est allé demeuré à Lannion.
L’administration ne connais point de prêtre sur son territoire qui soit dans les cas des autres articles de l’arrêté.

Signent : Joseph Even, Jérôme Alexandre Guiot, Claude Le Dihollen, Jacques Le Guiader, Joseph Laurent, fils, commissaire exécutif… »






                                                                    
Joseph Lohou (juillet 2006)


Sources.
AD22- Série L- cote 15 L1 –Registre des délibérations de la commune.  
AD22- série L-cote 1 L 190



[1] Abgrall, Joseph(°Plusquellec 1724-+1796), fils de Jean et de Marie Le Faucheur. Curé de Plusquellec en 1792, décède au village de Kerthomas chez Vincent Lallour, époux de sa petite fille Marie Joseph Abgrall.

[2] Le Noan, Claude Louis (° Calanhel 1761), curé de Calanhel en 1792,  fils du notaire de Calanhel,  M° Joseph Vincent et Marie Le Guilloux.  

[3] Guillou, de Penpoullou(°Botmel 1751-1818), Prêtre en 1786, secrétaire greffier de la municipalité de Callac en 1790,insermenté, émigré à Jersey en 1792, recteur de Plusquellec au Concordat.


  

 

 

 

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