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Callac-de-Bretagne |
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MOULIN DE CALLAC.
Le moulin de
Callac établi sur la rivière de l’Hyère, était le principal moulin
inclus dans la ville, on y accédait par le petit chemin du Puilledoux,
abrupt et glissant dans les mois d’hiver. Mes ancêtres, les LE
GARS, tenaient ce lieu depuis les années 1750 et Jean Le Gars qui
venait de prendre la ferme[1] en février 1791, comme nous le verrons
dans l’acte ci-dessous, y décéda à l’âge de 61 ans en avril de la même
année.
L’administration de Callac, sous la Monarchie non absolue (1789-1791) dépendait alors du district de Rostrenen.
Extrait du registre des Baux à ferme des Biens Nationaux tenu par le Directoire du District de Rostrenen.
L'an 1791, le 8
février à 10 heures du matin, nous, Jean Marie Jouan et Yves
Duquellenec, membres du directoire du district de Rostrenen,
commissaires en cette partie, nous nous sommes transportés avec le
procureur syndic dans la salle d'assemblée du district où étant
assistés du sieur Louis Mahé secrétaire.
Le procureur
syndic au nom et comme délégué à cet effet par le Procureur général du
Département nous a requis de faire procéder conformément au décret de
l'assemblée nationale du 3 9bre(novembre) dûment sanctionné par lettre
patentes du roi du 17 du même mois, aux publications et réception
d'enchères indiquées à ce jour , heure présente, par une affiche écrite
qu'il a fait apposée dans les lieux et endroits nécessaires par Joseph
Le Gall, héraut du district ainsi qu'il résulte du procès-verbal du dit
Le Gall pour la ferme et adjudication du moulin de Callac aux charges,
clauses et conditions y énoncées.
Et faisant droit
sur le réquisitoire dudit Procureur syndic qui est remis sur le bureau,
l'original de la dite affiche, nous en avons fait lecture par le
secrétaire Mahé et nous avons annoncé que conformément à ladite
affiche, il allait être procédé aux dites publications et réceptions
d'enchères.
En conséquence,
il a été d'abord fait criée et publication de la ferme du moulin de
Callac près Callac en la paroisse de Plusquellec, avec ses
appartenances et dépendances consistant en un courtil.
Le sieur
Guiot[2] a mis la première enchère à 150 Livres, le premier et les
seconds feux allumés et éteints, personne n'a mis sur enchère.
Pendant la durée
du troisième feu, la dite enchère a été successivement portée par le
sieur Vauchel[3] à 165 Livres, par le sieur Guiot à 171 Livres. Par
le sieur Vauchel à 180, par le sieur Pierre Le Joncour[4] à 190, par
le sieur Guiot à 192, par le sieur Le Gars à 210 Livres, par le
sieur Guiot à 216 Livres et par le sieur Le Gars à 240 Livres et le
troisième feu éteint et par ce que personne n'a poussé l'enchère plus
loin, nous, commissaires susdits, oui et le consentant le Pr syndic,
avons déclaré le dit Le Gars dernier enchérisseur et adjudicataire
définitif du bail à ferme du moulin ci-dessus, en conséquence, lui
avons adjugé la ferme du moulin susdit pour trois ans à commencer le
1er janvier 1791 pour finir à pareil jour les dits trois ans révolus à
charge et condition :
1.
De payer à l'échéance de chaque année au receveur du district de
Rostrenen la somme de deux cent quarante livres
2. De tenir compte de la souche principale au propriétaire de 500£
3.
D'entretenir la chaussée en bon père de famille ainsi que les canaux et
voies d'eau, le foyer et les logements en état de réparation locative
4. De fournir caution requérante? et solvable
5. Renoncer à toute indemnité résultante de la vente qui pourrait être faite des dits droits
6.
D'entretenir un lieu sec et convenable pour les dépôts de farine et
grains, de tenir les poids et balance suivant les règlements, de plus
il sera procédé par expert à la ferme du dit moulin contradictoire avec
l'ancien et le nouveau fermier, le tout aux frais du nouveau fermier
sauf un recours vers l'ancien si celui-ci y était assujetti.
7.
L'adjudicataire susnommé ne pourra prétendre aucune indemnité ou
diminution du prix de son bail en aucun cas même pour sévérité,
inondation, grêle, gelée ou tous autres cas fortuits acquittera outre
le prix de son bail.
8.
Toutes les charges annuelles auxquelles le dit moulin est assujetti,
rapportera dans la huitaine la soumission de sa caution par acte
authentique si elle n'est pas faite au secrétariat de tout faire et
remplir, s'oblige le dit Le Gars sous la responsabilité de tous ses
biens meubles et immeubles présents et futurs ainsi que de ceux de la
caution.
Fait et donné le dit jour 8 février 1791 et a le dit Le Gars, adjudicataire, signé avec nous et le procureur syndic.
Le registre
signé de Jean Le Gars[5], MM. Jouan, Duquellenec, membres du Directoire et
Gueudet, procureur syndic au registre à Rostrenen le 14 février 1791,
reçu quatre livres dix sols.
Collationné : R. L. Mahé, secrétaire
Sources.
AD22- 1 Q art.159- Biens Nationaux.
Notes.
FERME, Convention par laquelle le propriétaire
d'un droit en abandonne la jouissance à un tiers, pour un temps et un prix
fixés.
VAUCHEL, Yves, propriétaire à Landugen.
[4] JONCOUR(LE), Pierre, meunier au Moulin Neuf de Plourac’h.
GARS(LE), Jean, d’une famille de meuniers de
Callac, décède en avril de la même année. (Généalogie LOHOU)
Joseph Lohou ( avril 2011)
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