Page
Retour
André BOTELLA, un héros méconnu dans les évènements
de la bataille de la forêt de Duault en juin 1944.
Préface.
André
BOTELLA naît à Blida en Algérie le 20 novembre 1913, . Ayant rejoint les Forces Françaises Libres en Angleterre, il
fut volontaire pour servir dans le Service Air Spécial (4eSAS
- 2e RCP)
où il reçut la formation de commando parachutiste. Au mois
de juin 1944, le 5 à 23h40, il sautait avec deux sticks sur
le terrain de réception (Dropping Zone) "SAMWEST"
au lieu dit
Ty Coz en bordure de la Forêt de Duault, dans le triangle
formé par les villages de Duault, Saint Servais et Locarn
dans les Côtes d'Armor. Commandant cette première vague de
parachutistes, le second stick étant commandé par le
Lieutenant Deschamps, ils furent reçu au sol, par des éléments
du Maquis Régional dirigé par le "Commandant
Alain" Louis Pichouron. Surpris, il ne s'attendaient
pas à voir une telle organisation et demandèrent le
largage d'un armement considérable, qui fut parachuté le
lendemain avec un renfort de 144 parachutistes commandés
par le Capitaine Leblond, afin de mener au mieux les
missions qui leur incombaient et dont une grande part
avaient été déjà faites quelques jours avant par les
Maquisards régionaux, bloquer les communications partant de
la région de Brest.
|
Dropzone
"SAMWEST", située au village de Ty Coz en
St Nicodème, en bordure de la forêt de Duault.
(Carte IGN 0717est-Maël-Carhaix-1/25 000°) |
L’affaire de Kerhamon en Duault
Le 10 juin, à la suite d'une erreur d'un jeune civil qui croyait
bien faire et qui avait inversé les panneaux indicateurs au
croisement de la route de Saint Servais allant sur Callac,
afin d'égarer d'éventuels véhicules vers le lieu dit de
Kerhamon, une voiture allemande avec quatre passagers
parvient en plein dispositif des Parachutistes Français et
des Résistants. Après un court accrochage où le Feldwebel
Munch (adjudant) sous les ordres du Major Fueller (PC
Guingamp) est légèrement blessé, les passagers de la
voiture, une Citroën repeinte "Caca-d'Oie", le
feldwelbel, le chauffeur, un sergent et un traître nommé
"Mr Joseph" réussissent à se dégager et à
donner l'alerte. Ils réagissent en force car derrière eux
s'égaraient également deux camions qui suivaient la première
voiture avec deux sections d'allemands. Vers 18h30, ils
tombent dans une embuscade tendue par les SAS et les
Maquisards. Les éléments basés à "SAMWEST" se
dispersent le 12 juin après un troisième et violent
accrochage le 11, et les parachutistes se replient sur la
base "DIGSON" dans le Morbihan à Saint Marcel,
afin de rejoindre les sticks des Lieutenant Marienne et
Deplante et le Commandant Bourgoin dit "Le
Manchot". Les parachutistes déplorent 5 tués et 9
blessés, dont les Lieutenants Botella et Lasserre grièvement
blessés, 8 otages civils seront assassinés par les
allemands qui auront de nombreux tués et blessés. Le
Lieutenant Botella sera sauvé par le Docteur Lebreton et
une jeune fille Edith Moquet, soigné et protégé par la
population et les maquisards. (Extrait de notre historique
familial - G.Coatanroc'h - Penn ar Voas –( Locarn)
A
genoux à gauche, le Lt André Botella
La campagne d’Indochine.
Le 21 avril 1954, il est nommé Chef de Bataillon et prend le
commandement du 5e Bataillon
de Parachutistes Vietnamiens (BPVN, les Bavouans) à Dien
Bien Phu, sur "Eliane 4" avec comme adjoint le
Capitaine Alain Bizard. Il rejoint le Commandant
"Bruno", Marcel
Bigeard et
son 6e Bataillon
de Parachutistes Coloniaux, celui-ci sera nommé Lieutenant
Colonel, au PC du Colonel Pierre Langlais qui commande les
troupes parachutistes du Camp Retranché. Il sera de ceux
qui cessèrent le combat le 8 mai 1954 et qui seront fait
prisonniers par l’Armée du Vietminh, qu’à bout de
forces et de munitions.
De
gauche à droite :Cne
André Botella du 5ème BPVN,
Cdt Marcel Bigeard »Bruno » du 6ème
BPC , Cne Pierre
Tourret du 8ème BCP
,Colonel Pierre
Langlais, Cdt le GAP2,
le staff du réduit central à Dien Bien Phu vers le
20 mars 1954.
(Cliché extrait du livre : »La Guerre d’Indochine »
de Pierre Buisson-Ed. Albin Michel)
(Extraits de l'ouvrage de Jules Roy
"La Bataille de Dien Bien Phu" - 1963 René
Julliard)
« … trois hommes vêtus de boue,
hagards, le visage noir de barbe et de fumée, arrivent en
titubant et se laissent tomber sur le sol. Bigeard se penche
sur l’un d’eux, lui prend la main. Pleure-t-il ?
Cela n’a pas d’importance à ce moment où tout est dépassé,
où la grandeur de l’épreuve donne le vertige à ceux
qu’elle frappe, où les mots ne peuvent servir qu’à
ceux qui observent, de loin, l’agonie de Dien Bien Phu…
- Mon pauvre Lepage… mon pauvre Lepage…
C’est toute une chevalerie massacrée
vainement… il se doute vaguement que le désastre en
devoir d’accomplissement n’aura servi qu’à un
crucifiement dont tant d’anciens hauts-commissaires, secrétaires
d’Etat ou présidents du conseil se lavent déjà les
mains avec une délicatesse affectée… les hommes à cause
de qui les batailles sont perdues ne sont pas ceux
qu’elles tuent…
- Ne matraquez plus… hurle Bréchignac…
- "Bruno" de "Dédé"…
"Bruno" de "Dédé"…
- "Bruno" écoute…
"Bruno" de "Dédé"…
c’est fini… ils sont au PC… dis au gars
"Pierre" qu’on l’aimait bien… je fais sauter
le poste… »
Prenant parti pour la cause de l’Algérie Française, condamné
après le Putsch de 1961 à un an d’emprisonnement avec
sursis, André Botella
sera rayé des cadres de l’Armée.
Quelques
notes bio.
-
André
BOTELLA (1913-1992)
-
Marcel
BIGEARD, "Bruno" (Toul 1916-2010)
-
Pierre
LANGLAIS ( Pontivy 1909-1988)
-
Pierre
TOURRET ( 1919-1991)
-
Jean
BRÉCHIGNAC, "Dédé" (1914- 1984)
Joseph
Lohou(juillet 2010)
(Mise à jour octobre 2010-novembre 2014-mai 2015)
Notes de la rédaction.
André Botella raconte son arrivée à la base "Samwest" .
Jedburgh
Retour sur "RÉSISTANCE"