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Une forte dispute entre le couple VAUCHEL et Françoise LE PARLANT en 1713.
Callac le 27 octobre 1713
Monsieur Le Sénéchal, seul juge de la juridiction et châtellenie de Callac, fief amorty.
Supplie humblement Messire Pierre Vauchel et Louise Le Gall sa femme,
dessus et plaintifs contre Françoise Le Parlant défenderesse et
accusée, disant qu'ils ont eu le malheur d'acquérir une portion de clos
d'avec la dite Le Parlant à condition de faire ratifier par sa sœur le
contrat par eux ci-devant obtenu d'elle d'autant que l'accusée est en
caution pour sa sœur pour paiement du quel contrat le suppléant luy a
consenti un billet de 120£ et comme l'ay Marie Le Parlant, sœur de
l'accusée n'est pas engagée par ses vingt-cinq ans d'ici Pâques
prochain, l'accusée voit qu'elle ne peut toucher son argent d'ici ce
temps-là.
De concert avec haine et avec furiosité si grande contre les suppliants
qu'elle ne peut les endurer en nul endroit dans les attaquer ce
qu'elle a fait en plusieurs occasions entre autres. Il y a
environ six semaines que votre suppliante estant allé porter des linges
à laver à une fille qui estoit avec elle à travailler auprès de l'eau
qui découle du pont estant au bout de la chaussée du moulin de Callac,
l'accusée y arriva qui commença à blasphémer le saint nom de dieu, luy
proférant plusieurs injures atroces, la traitant de putain, de voleuse
et luy dit que son mary n'étoit qu'un batard ce quelle auroit en leur
breton "outard". Ce qui fut cause que notre suppliante s'en retourna à
la maison pour conter ses malheurs sans pouvoir aider la fille qui
estoit à travailler pour elle. Cette femelle, conservant toujours ses
manières des siens, fut encore quinze jours après d'assaillir vos
suppléants jusques dans leur maison et leur proféra le mêmes injures
que dessus et leur dit qu'ils n'auraient garde de se promener le long
de la maison, de jour n’y de nuit car ils se seroient repentir, mais
les deux suppliants craignant plus grand malheur que tout cela pour
apaiser la colère et s'attirer l'amitié de cette fille ne se sont porté
plainte en justice de tous ces assauts et preuves pour plusieurs
raisons qu'on déduira en temps et lieu, mais comme la dite accoutumée
toujours accusée desseins jusques le vingt sixième jour d'octobre mil
sept cent treize auquel jour environ les neuf à dix heures du matin,
les Vauchel estant allé dans un clos au-delà de la chaussée du moulin
de Callac pour y amullonner de la paille de bled noir qu'il y a, il fut
appelé par quelques particuliers de venir à la maison ce que fut cause
qu'il prit un faix de la paille sur son dos et estant rendu auprès de
la fontaine qui découle du clos, il ne fut jamais plus surpris que de
se voir attaqué par ladite accusée qui luy sauta dessus aux cheveux en
luy disant : » c'est donc toy le voleur et bastard, il y a longtemps
que je cherchais cette occasion, te voilà dans l'endroit ou tu mourras
». Ce que voyant, le Vauchel fut obliger de jeter son faix de paille
par terre pour se défendre de la furie de cette empotée. Lequel auroit
esté assassiné par elle sinon l'aide de quelques personnes qui
interviennent car il a tout le visage égratigné et presque tous les
cheveux arrachés de la teste qui est toute enflée. Les survenants ayant
détachés les mains de l'accusée des cheveux de notre suppléant en
criant à l'aide poursuivit les Vauchel jusques la brèche de son clos à
coups de pierres lequel suppliant estant rentré ans son clos et y ayant
demeuré quelques temps, prit un autre chemin pour revenir à la maison
croyant que l'accusée s'en esté allé chez elle et estant descendu
duquel clos dans le chemin proche la chaussée l'ay réussi à se cacher
et se mit au milieu du pont sur son chemin ayant plein la jupe de
pierres, luy dit qu'il n'avoit pour passer le pont qu'elle ne l'eu en
effet luy déchargea plus de cinquante coups de pierres sans que
jamais le Vauchel luy ordonna aucun sinon luy dire parleur de le
laisser passer et quel ne voulons point avoir à faire avec elle et de
fait il n'eut jamais passer le pont sinon quelques personnes qui
interviennent ce qui est intolérable et oblige vos suppliants d'avoir
recours à l'autorité de notre Justice pour la conservation de leurs
vie, biens et honneur et requérir de Considéré(Qui nécessite le respect
parce que réfléchi, circonspect)
La
chaussée du moulin de Callac près duquel se trouvait le clos du sieur
Pierre VAUCHEL et sur lequel FrançoiseLe PARLANT se tenait avec
son tablier rempli de pierres, déterminée à barrer la route à son
ennemi juré...
Qu'il vous plaize, mon dit Seigneur, ayant égard à ce que dessus
recevoir la présente plainte et en conséquence permettre aux suppliants
d'informer d'office des faits y couchés pour passer de ce estre par
vous ordonné ce que fera vu appartenir aux différentes à la cause de
leurs médire ici ne faire les preuves qui enheur et démettre les
suppliants et leurs biens...
Signent : Guillaume Floyd sénéchal, Pierre Vauchel, Bosquet.
27° octobre 1713
Du 5° 9bre 1713(5 novembre 1713)
Monsieur le Sénéchal et seul juge de la juridiction de Callac,
supplient humblement Mr Pierre Vauchel et Louise Le Gall sa femme
Contre Françoise Le Parlant défenderesse et accusée, disant que leur
sort est bien malheureux et à plaindre d'avoir jamais eu affaire à
cette femme de bordée qui non contente d'avoir attaqué vos suppliants
trois ou quatre fois pour les juinter a la frapper et par
ce moyen extorquer d'eux quelques sommes d'argent comme elle a fait et
comme ils ont informé devant nous, poussé sa haine en ses méchantes
inclinations si avant que jeudi dernier neuvième du courant, elle fut
chez le nommé Pierre Jullien Denis en cette ville de Callac où il avait
plusieurs personnes et selon toutes les apparences, ayant eu quelques
paroles touchant le procès, l'accusée dit en présence de tous : "Ceux
qui y estoit, , qu'elle ne se soucions de personne et en renonçant le
Saint nom de Dieu, son baptême, tous ses sacrements et tous ceux qui
l'avoient mis au monde, que sans tarder elle auroit fait couper les
bras a votre suppliant le traitant de fils de : « putain, de
bastard, de voleur et de faussaire".
Votre justice aura la bonté de prouver que cette honneste femelle en
l'an 1710 le 12° décembre. accouchas d'un enfant illégitime qui fit
baptisé le 13° de mois et an par Missire Jan Guiader, prêtre et que nos
contrôle d'avoir delégué une fois s'est encore abandonnée à un
cavallier de la compagnie qui est à présent en cette ville auquel elle
a attribué l'enfant dont elle accoucha le 6° octobre dernier aussy se
justifie par extrait daté en la délivrance du treize du courant et
signé les deux de G. Guiader, prêtre et que cette femelle est soustenue
par ce cavalier à l'appui duquel elle fait tous les dimanches qu'elle
fait à l'appui de plusieurs autres qu'elle sert tant en qualité de
blanchisseuse et de boulangère qu’autrement.
Mais comme ces sortes de gentz sont capables par la passion d'une
femelle de ce calibre de faire un affront à toutes personnes pour luy
complaire, c'est pourquoi les suppliants se voyent dans l'obligation
d'avoir recours à l'autorité de votre justice pour pouvoir arrêter les
pernicieux desseins de cette créature débordée qui n'a plus foy, ni
loy, qui menace continuellement vos suppliants de leur faire ôter la
vie de sorte qu'ils n'osent sortir n’y jour n’y nuit pour vacquer à
leurs affaires et de requérir "Ce Considéré".
Qu'il vous plaise Monseigneur voir les débats cy-dessus datée duement collationnés et contrôlés et y ayant égard ...
Nous avons reçu la plainte, permis d'informer des faits y contenus et
autres en résultants, et avons mis les suppliants en la sauvegarde du
Roy et protection de la Justice, enjoint au premier sergent requis de
faire les signifiants à peine de prison le 15° novembre 1713.
Signe : Guillaume Floyd, sénéchal.
Sources.
ADCA-22- série B -art 223.
Joseph
Lohou(avril 2012)