Callac-de-Bretagne

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SI L'USC M'ETAIT CONTÉE !...  

 

 

Quand je suis née, j'avais déjà pour vocation de ras­sembler, ne vous étonnez pas, l'on m'appela UNION. Il y avait en moi tant de santé, d'ardeur et de vélocité que l'on me dit alors SPORTIVE. C'était en terre d'Argoat, à Callac précisément, l'on me fit donc CALLACOISE, et Dieu sait si j'en suis fière!

  1919. Rendez vous compte! l'horizon enfin se déga­geait, je ne demandais qu'à vivre, et je dois vous l'avouer, j'ai bien vécu depuis, toujours entourée de joueurs vaillants, de capitaines héroïques, de dirigeants et de supporters pleins d'attention et de passion.

  J'ai mis au monde de beaux artilleurs, des canonniers redoutés, Lévénez, Chauvel, Le Bail, Brignonen, Jaguin, mis au monde aussi de fins relayeurs, des concepteurs, en un mot des animateurs, des stratèges. Souvenez vous des Bocher, Tigréat, Poulichot, Le Brun, Morin, Quelen, Garnier, Prigent, Le Meur, Huon, Huitorel, Caradec, Larhantec, de ces infatigables pourvoyeurs, hargneux et obstinés, solide base logistique pour mis­sions souvent périlleuses que furent nos Le Bihan, Follézou, Le Fur, Lagadec, Lescoat, Rumen, Le Gall, Le Lay, Journaux qui se sont illustrés dans ces zones intermédiaires, théâtre de combats souvent indécis et d'âpres corps à corps.

  Je me souviendrai toujours de ma garde prétorienne, dernier rempart contre les assauts répétés de l'ennemi, prête au sacrifice quand les lignes de devant venaient à être débordées pour avoir la veille au soir trop goûté au breuvage divin.

  Ces illustres Auffret, Raoul, Follezou, Gahinet, Le Caz, Le Normand, Melscoët, Milbeau, Le Scanve, Fichou, Guénégou, Le Goff, Le Troadec, Rolland, Pasquiou, Herpe, Guyader, Jacq et Berthou, qui sais-je encore, étaient de grands seigneurs bien redevables à leurs grands serviteurs de la défense, petits, râblés, opi­niâtres, ces fidèles au grand cœur que l'histoire du club a oublié de coucher sur son livre d'or.

Et puis, tout derrière, les gardiens du camp qui, dans la boue et dans les airs, firent des miracles, ces héros anti-missiles qui ont pour nom Bébert Montfort, Le Gall, Bocher, Berthou ainsi qu'Edouard Bihan, insolent de classe et de brio qui s'illustra lors de la Bataille de Corlay en 1953.

Souvenez-vous aussi de Jeannot de St-Malo, ce Nicolas aux semelles de vent qui fut à l'USC ce que.

Rimbaud est à notre poésie, de Bocher l'Empereur, de Morin le Pro, de Harnay le Roc et de Noël Bemard, kidnappé par nos adversaires bégarrois tant il était bon! je vous le dis, des chefs, des meneurs d'hommes, mes enfants, mes fils, ma fierté.

  "Participer" disaient les uns, "Fair Play" disaient les autres, c'était là un vocabulaire peu coutumier, un tan­tinet dandy, vocabulaire de Paris et d'ailleurs, honni par Yves Huon et Jean Pallier pour qui le football était bien autre chose qu'un galop printanier de jambettes et trotte-menus. Héritiers des grandes valeurs patriotiques qui portèrent le pays à la victoire, Yves et Jean firent du football à l'USC une pratique noble, mâle et virile qui interdisait à chacun relâchement et manque de vigilan­ce. Ainsi naquit à Callac un football combattant pour la victoire et pour l'honneur.

Avec cela, USC a toujours rimé avec santé. Jugez-en! le football ne suffisait pas à nos Lucia, Lallour, Poulichot, Le Bon, Stephan, Steep, Jean et Jojo, il leur fallait en plus du vélo, du poids, du sprint et du cross! ils participaient, c'était bien, ils gagnaient, c'était beau­coup mieux. Je vous le dis, tous des demi-dieux!

  Après 1945, ce furent les années « Champion[1] », du nom de notre premier expert en stratégie offensive. Quand sur la touche, il te criait: "Shoote fort, dégage". Quand l'écho de sa voix, répercuté sur les hauteurs du Mont St Michel et du Mené Bré parvenait à ton oreille, d'instinct, tu sentais l'ordre du chef et tu t'exécutais. Quel que soit son domaine d'intervention, en tant que joueur, diri­geant ou arbitre, Champion faisait toujours pencher la balance, du côté local bien sûr. Est-ce. un mal d'aimer son club et de le montrer? Référence éternelle pour l'USC, incontournable et sympathique Champion que nous regrettons.

  Cependant, avec Bocher et la filière plougonvéroise des Coantiec, Menou, Chubilleau et Dantec, le football allait enfin sortir du Moyen Age. C'était la Renaissance grâce à Bin Meur[2] qui inventa le tableau noir. Le calla­cois, vous le savez, est fort, robuste, inusable comme le granit, dites-lui qu'il est le meilleur (ce qu'il ne manque jamais de prouver), il devient alors imbattable! L'origine, je vous le dis, est si bonne ici, en terre d'Argoat.

  Comme à Callac, il y a toujours eu ce qu'il faut, bien inutiles ces emprunts à l'Angleterre "Kick and Rush, fair play, W M", connais pas.

 

L'USC avait déjà ses penseurs et ses exécutants quand arrivèrent les années 60 qui imposèrent le 4 -2 -4. Années agitées s'il en fut, bouillonnantes de vie, la boom génération était là, fantasque, généreuse et si talentueuse! Hélas, pour avoir été si souvent éprouvée par la fièvre du samedi soir, elle ne pesa pas comme elle aurait pu le faire sur le palmarès pourtant envié de notre club.

  Comme elles furent belles ces années 70 qui portèrent l'USC au pinacle de l'excellence! Et ces années 80 - 90 aussi, bien que plus mitigées, qui alternèrent gloire et angoisse, doutes et certitudes.

Quoiqu'il en soit, pour avoir su , au fil des ans, cultiver l'humilité, l'USC est bien sereine aujourd'hui en ce début d'année 1995 - 96. Une sérénité bien méritée avec en plus la confiance et le plaisir d'être à une famille unie et fort sympathique.

  1919 - 1995, nous y sommes, 76 années de jeunesse, toujours renouvelée, je vous le dis, je vous l'assure à vous tous qui êtes de l'USC, je vous aime d'un amour sans partage. Je vous ai donné la vie, vous m'avez donné la joie et mon coeur ne cesse de frémir de vous sentir près de moi.

  Mémento 1995-1996 « LES NAOUSSIENS »(Ce mémento écrit avec tant de passion et ferveur "footballistique" vient de retrouver son rédacteur en la personne de Jean JACQ(3)

 

                                                 Joseph Lohou(février 2009-juillet 2009-2016-déc. 2016)

[1] GUYADER, René, dit « champion », (°1911-1993)

[2] MEUR(LE°, Joseph, dit « Bin Meur », (1915-1996 Callac), joueur et dirigeant, tailleur de profession.

(3) JACQ, Jean, fils d'Yves, président de 1966 à 1998. Professeur d'anglais retraité. Voir l'équipe de 1964.

Monsieur Joseph LOHOU
24, Avenue des Rosaires
22190 PLÉRIN
Tél : 02 96 74 53 12
Mobile : 06 23 91 67 10
Mel : lohou.joseph@neuf.fr
                                                                                                 Plérin le : dimanche 18 décembre 2016


                

  

 

 

 

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