Une tutelle et curatelle bien
mystérieuse chez les GUÉZENNEC de Kerdiriou.
Tutelle et curatelle[1].
"La tutelle et la
curatelle n'étaient pas toujours des charges bienvenues. En
effet, nous avons peut-être tendance à idéaliser le
"modèle familial" d'autrefois ; Il faut comprendre que se voir nommé tuteur ou curateur d'enfants
revenait pour nos ancêtres à assumer autant de bouches de
plus à nourrir, sans compter la gestion de leurs biens,
toujours épineuse. Certes, dans le cas des enfants des
familles les plus aisées, le tuteur/curateur avait
probablement tendance à se servir dans les biens de son
pupille, "pour compensation ». Mais en règle générale,
le tuteur risquait de ne pas s'y retrouver. L'enfant, lui, y
perdait tout ou presque : ses parents par le décès et ses
biens par la tutelle/curatelle. Si celle-ci n'avait pas été
dévolue lors du testament du dernier survivant, elle
risquait d'être encore moins bien supportée par la
personne désignée."
Les
GUÉZENNEC[2] de Kerdiriou
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Cour
intérieure du manoir, la partie droite du bâtiment
est de rénovation récente et devait être à
l'origine une tour à vis qui menait au premier
étage vers la pièce principale équipée d'une
magnifique cheminée ancienne. A gauche, grande
porte d'accès aux communs de la ferme. |
La
vue sur le chemin. Cette façade présente des
traces d'une autre maison autrefois accolée au
manoir. |
l'entrée
du manoir avec les entourages de la fenêtre et des
deux portes en granit d'une origine extérieure au
pays. |
Les GUÉZENNEC de Plusquellec, selon toute vraisemblance,
ont habité
ce village de Kerdiriou depuis le 16° siècle, tout
au moins la branche qui nous préoccupe dans ces quelques
lignes. Le premier couple, pour lequel nos sources sont
certaines et prouvées, est Jean GUÉZENNEC et sa femme Jacquette LE DOT,
en raison d'un contrat de mariage passé en 1664 à
Plussulien lorsqu'ils marient leur fils Jérôme à
Mathurine CHEVANCE[3]. Cette famille influente de hobereaux
domine à cette période la vie politique et religieuse de
Plusquellec ; ils signent, filles et garçons, tous les
actes des registres. Le fils aîné Philippe est greffier et
notaire de la Juridiction de Paulan, marié une première
fois à Catherine GUÉGUEN et puis au décès de cette
dernière, à Barbe LE DISSEZ de Morlaix. Deux autres frères,
Jean et Jacques sont prêtres à Plusquellec et une fille
Geneviève, célibataire est appelée "honorable
femme" sur les registres paroissiaux.
Dans l'évènement qui nous préoccupe en ce
récit, c'est la descendance du fils Jérôme et de
son épouse
Mathurine CHEVANCE, ménagers au manoir et mariés depuis
l'année 1666 à Plussulien et qui font souche à Plusquellec.
Trois filles et cinq garçons naissent à Kerdiriou en 22
ans entre 1666 à 1688 ; les filles Jacquette et Françoise reprennent
contact avec la paroisse de leur mère, Mathurine CHEVANCE
et épousèrent à Plussulien, respectivement Mathurin LE
TALLEC[4] en 1688 pour Jacquette et Mathurin TILLY en
1700 pour Françoise. Philippe le frère cadet et Yves
Pierre, le dernier fils prennent épouse dans la région,
Philippe à Locarn et Yves à Carnoët. Le frère aîné
Allain, ainsi que Jacques et Joseph restent
célibataires. Mais venons-en à la dernière des filles,
Geneviève, née en 1682 et qui est le mystère ou plutôt
l'énigme de ce récit, mais d'abord nous allons relater
cette période de "petit âge glaciaire" qui décima
la population de Kerdiriou et
Plusquellec en 1699.
La grande mortalité de 1699.
La dernière demi-douzaine d'années du 17° siècle(
c'est-à-dire les années 1690) avait correspondu aux six
années consécutives de temps désastreux, au cours
desquelles la récolte ne voulait pas mûrir. Le pays
n'avait pas les moyens d'acheter de la nourriture à
l'extérieur de sorte que les gens mouraient de faim. Des
paroisses, dont Plusquellec et Botmel, connurent ainsi une
baisse de leur population. Elle débuta début septembre et la
moyenne annuelle des décès qui était de l'ordre de 25
personnes grimpa à 63, soit environ 2,5 fois plus avec une
pointe extrême de 23 décès en novembre. La trêve de
Botmel ne fut pas épargnée et la moyenne des décès qui
était d'environ de 20 morts en période normale, atteignit
100 en 1699. A Kerdiriou, malgré
le niveau économique relativement supérieur à la
moyenne, le sort frappa en août en la personne du jeune
Jacques, âgé de 16 ans, puis Alain disparut à 25 ans,
début septembre. Leur mère; Mathurine CHEVANCE, âgée de
50 ans les suivit deux jours plus tard. Barbe LE DISSEZ,
âgée de 66 ans, l'épouse de Maistre Philippe, frère
aîné de Jérôme mourut fin septembre ; enfin Jérôme,
le père âgé de 69 ans décéda le 10 octobre ; une vraie
hécatombe.
Les mariages des jeunes enfants
de Jérôme GUÉZENNEC.
La fille aînée Jacquette,
déjà mariée à Plussulien, ayant échappée au sort de
ses parents, il restait à Kerdiriou quatre enfants, deux
filles, Françoise, 22 ans et Geneviève, 16 ans ,
deux garçons, Philippe, 21 ans et le dernier
des fils , Yves Pierre, 12 ans. Maître Philippe GUÉZENNEC,
maintenant veuf avec six enfants, prit en charge ses neveux
et nièces, il ne pouvait attendre, la maison manquait de
bras.
Philippe, en sa qualité de notaire,
avait de nombreuses relations professionnelles et il en profita
pour marier sa jeune nièce de 17 ans, Geneviève, avec un
notaire de Plounévez en l'évêché de Tréguier, Yves LE
ROUX. Ce qui fut fait à Plusquellec en février 1700.
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Mariage
de M° Yves LE ROUX et Geneviève GUÉZENNEC le 8 février
1700.
La promesse de mariage d’entre Maître Yves LE
ROUX de la paroisse de Plounévez en Tréguier et
honorable fille Geneviève GUÉZENNEC de Plusquellec
en Cornouaille ayant été proclamez par trois
divers jours solennels sans empeschement et controllés
au bureau à Besile(Belle Ile) le septième feuvrier
à la septième chasse et au bureau de Callac le
septième feuvrier, j’ay soubsignnant, missire
Jean GUÉZENNEC, pbre, prins leurs mutuels
consentements et conjoints en mariage par parole du
présent en présence des soubsignants le huitième
du dit feuvrier et le tout en l’an mil sept cent-
en interligne « chasse? » approuvé.
Signent : marie du pontho,
geneviève guezenec, Maisonblanche quenier,
Jacques guezenec, pbre, françoise Guezenec
Jean guezenec, ptre,
Ph
Guezenec
Note : une curiosité de plus dans l'acte, M° Yves
Le Roux signe "Maisonblanche quenier";
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Pour l'aînée des filles de son frère Jérôme,
Françoise, il fit appel à sa sœur
aînée Jacquette, mariée à Mathurin LE TALLEC de
Plussulien et ceux-ci lui trouvèrent un excellent parti en
la personne de Mathurin TILLY, marchand de bœufs à Corlay.
Le mariage eut lieu à Plusquellec en septembre 1700, moins
d'an après la disparition des parents de Françoise,
Jérôme et Mathurine CHEVANCE.
L'aîné des garçons, Philippe
suivra la carrière de son oncle et parrain ; il deviendra
notaire après son mariage à Locarn en septembre 1700 avec
Anne LORIQUER et prendra la charge du manoir en 1705 au
décès de son oncle.
Il restait le jeune Yves Pierre, un peu trop jeune
pour convoler en juste noces, mais il tarda guère à
changer de condition. En février 1705, Yves Pierre et
Marie LE GALL se marient à Carnoët en février 1705, ils
ont respectivement 16 et 15 ans. Carnoët, où naîtront les
trois premiers enfants, Marie Jeanne en 1706, Corentine en
1707 et Jean en 1710 ; puis le couple revient s'installer à
Kerdiriou en 1711 pour la naissance de Joseph en 1712, de
Jérôme en 1713 et Anne Louise en 1716.
A Kerdiriou en juillet 1705, le
"patriarche", le notaire Philippe GUÉZENNEC
décède à 75 ans, sa postérité sera assurée par son
fils Mathurin qui se mariera à Botmel en 1706 avec
Charlotte LE BRICON, d'une vieille famille de notaires. Son
fils Jérôme deviendra prêtre comme son oncle Jacques.
L'affaire Geneviève
GUÉZENNEC.
En parcourant les dossiers de
tutelle et curatelle des archives départementales, nous
sommes attirés par une liasse de 1709 concernant
Geneviève GUÉZENNEC et sa désignation par un conseil de
famille en tant que tutrice et curatrice de ses deux enfants
issus de son mariage avec le notaire Jean LE ROY, sénéchal
de la Juridiction de Paulan. Celui-ci figurait dans la liste
des notaires de la juridiction de Callac et ne semblait
avoir aucune relation de parenté avec les LE ROY de
Plusquellec ou de Callac, de plus entre 1700 et 1704, il est
parrain à quatre reprises sur les registres de naissance de
Botmel.
Nous en étions resté
au mariage de Geneviève avec le notaire de Plounévez, Yves
LE ROUX en février 1700, mais après bien des recherches
nous n'avons trouvé de traces de postérité, tant à
Plounévez-Moëdec qu'à Plusquellec. En outre, Geneviève,
était plusieurs fois citée comme marraine à Plusquellec
dans les premières années du siècle, donc présente à
Kerdiriou.
Le document de tutelle
établi par Maître Claude LE MAISTRE, notaire de
Plusquellec, indique la présence de eux enfants, Claude
Gabriel et Jacques Gabriel, le premier âgé de cinq et le
second de trois ans et demi, soit nés l'un en 1704 et
l'autre en 1706. Le registre des naissances de Botmel
indique la seconde naissance au 31 juillet 1706 avec comme
parrain et marraine, le chevalier du Gage Jacques Charles du
Cleuz et Gabrielle du Cleuz. Le marquis du Gage et son
épouse Charlotte de LÉMO, était à
cette époque propriétaire du manoir du Quellennec en
Plusquellec et habitait au château des Salles à
Guingamp.
La présence des de Cleuz du
Gage est-elle un indice que Jean LE ROY soit originaire de
Guingamp, tout laisse à le supposer lorsque Maître Claude
Le MAISTRE fait intervenir les parents de l'estoc paternel
des deux enfants.
" Devant Maître Yves ANSQUER,
avocat à la cour de Guingamp, sont présents , les oncles
germains du défunt, Jean et Jacques LE ROY, Henri ROPERZ et
Isabeau LE ROY, tante germaine du défunt, Pierre BUCHOU,
aussi oncle représentant sa femme, Marie LE LOYER, Jacques
LE COMTE et son épouse Françoise LE LOYER, mère du
défunt d'un premier mariage, Gabriel BUCHOU, parent au 3ème
et au 4ème degré, puis nobles gens Yves BODQUÉZEL et Jean
TURGOT, sieur de
Keryvon, mari et époux de Catherine BOTQUÉZEL,
marchands de draps et soyes(soies) à Guingamp.»
Ils déclarent qu’ils sont d’avis que la dite
Geneviève GUÉZENNEC soit tutrice des enfants mineurs de Maître
Jean LE ROY"
En résumé, Jean LE ROY, époux décédé
de Geneviève GUÉZENNEC, était né, certainement dans la région de Guingamp,
malheureusement toutes nos recherches concernant sa
naissance du défunt, son mariage avec Geneviève, sa
date de décès, sont, pour le moment, restées vaines.
La personnalité de Geneviève GUÉZENNEC est
incontestable, Le notaire Claude LE MAISTRE de Plusquellec, son parent par
alliance, réunit à l'audience du 5 décembre 1709 les
parents de l'estoc maternel : d'abord Messire Jan
GUÉZENNEC, prêtre, et Philippe GUÉZENNEC, ses frères
germains, Mathurin LE TALLEC, de Plussulien, époux de
sa sœur aînée Jacquette, puis son oncle prêtre, Jacques
GUÉZENNEC et son cousin germain Mathurin GUÉZENNEC de
Botmel.
Le troisième mariage de Geneviève
GUÉZENNEC.
De 1709 à
1715, Geneviève, jeune veuve, habite la ville
de Callac et élève ses deux garçons, Claude Gabriel et
Jacques Gabriel, mais là encore, autre mystère,
aucune trace de ces deux enfants. Geneviève fait alors, à
32 ans la
connaissance d'un jeune homme de 27 ans, Louis Julien
DAGUENEL, de Dinan, domestique ou plutôt notaire ou
greffier, depuis un an,
chez le marquis Jacques de CLEUZ et son épouse Charlotte de
LÉMO ; une curieuse coïncidence lorsqu'on se rappelle les
parrains et marraine du fils Jacques Gabriel LE ROY en 1706
à Botmel. Après les promesses, début novembre, ils se marient
à Botmel le 11 novembre 1715, après avoir reçu de l’évêque
de Quimper, François Hyacinthe de PLOEUC, une dispense de
bannies. Leur premier fils, Charles, naît au village
« Les Dineux » à Trémeur près de Dinan en
1719.
»Autorisation de tutelle par les parents de
l’estoc paternel
Nous, soussignants,
Nobles Gens Yves BOTQUÉZEL et Jan TURGOT, sieur de
Keryvon, mari et époux de Catherine BOTQUÉZEL,
marchands de draps et soyes(soies) à Guingamp donnons
procure et prialle? au Maître Claude LE MAISTRE, procureur
en la Juridiction de Callac de se présenter pour nous au
tablier du greffe de la même juridiction en l’endroit de
la commission assemblée des parents tant paternels que
maternels des enfants mineurs du défunt Maître Jean LE
ROY, sénéchal de la juridiction de Paulan et vivant
procureur de Callac de son mariage avec Demoiselle Geneviève
GUÉZÉNNEC, veuve et de déclarer pour nous en qualité de
parents en l’estoc paternel des mineurs, que nous nommons
la dite GUÉZÉNNEC, tutrice et curatrice des enfants et
qu’en cette qualité, elle accepte d’ouvrir la
succession du feu Sieur LE ROY leur père durement et
simplement au surplus qu’elle se gouvernera par l’avis
du conseil indiqué par les autres parents consentants que
la présente soit de parler au greffe pour valoir délibération.
A Guingamp, ce jour dixième décembre mil sept cent neuf. »
Signent : Catherine Phelippe à l’obéissance de mon mari
BOTQUÉZEL, parent allié au quart de degré.
Jan TURGOT
(Fac-similé du
dernier feuillet du procès verbal de la réunion du conseil de
famille tenue en décembre 1709) |
La
seconde promission[5]
" Du 9 juin 1717.
La seconde
promission des enfants mineurs du défunt Maistre Jean LE
ROY et Demoiselle Geneviève GUÉZENNEC, sa veuve et à présent
épouse en troisième noces su Sieur DAGUENEL et sous son
autorité tutrice continue pour les dits mineurs.
Du neuvième jour de juin mil sept cent dix sept par devant nous
Maistre Claude LE MAISTRE et trois praticiens de la
Juridiction de Callac en l’absence de Monsieur le Sénéchal.
A comparue ce
jour commis d’office suivant l’exploit signifié le
vingt neuf, trente et trente troisième de mai dernier et
premier de ce mois contre Demoiselle Geneviève Guézennec
et le sieur Louis Julien DAGUENEL à présent son époux et
ci-devant veuve en seconde noces du défunt Maistre Jean LE
ROY, Jacques LE COMPTE, époux de Françoise Le LOYER, mère
du dit LE ROY, noble gens Simon de BOTQUEZEL et Jean TURGOT,
sieur de Keryvon, Jean et Jacques LE ROY, Henry ROPERS,
Missire Jan GUÉZENNEC, pbre, Philippe et Mathurin GUÉZENNEC,
Yves GUÉZENNEC, Mathurin LE TALLEC, Mathurin TILLY, tous
parents tant paternels que maternels des enfants mineurs de
la dite GUÉZENNEC de son second mariage avec le dit feu
Maistre Jean LE ROY. Tous lesquels en susnommés le dit
sieur commis d’office a fait assigné en cette juridiction
pour faire
leurs déclarations positives s’ils sont d’avis de
continuer la dite GUÉZENNEC en la charge de tutrice et
curatrice pour les dits mineurs sous l’autorité du dit
sieur DAGUENEL à présent son mari. Ainsi d’accepter et
continuer la dite charge…
Jeanne Claude LE COMTE, mi-sœur du défunt LE ROY, Jacques LE
ROY, oncle germain du LE ROY , Henry ROPERS, mari et
procureur de droit d’Isabeau LE ROY, sœur du père du dit
LE ROY, Pierre BUCHOU, mari et époux de Marie LE LOYER,
tante germaine du père des dits mineurs ; tous présents,
jurés séparément et alternativement interrogés ont
unanimement et ensemble dits et déclarés continuer la dite
Geneviève GUÉZENNEC et le dit Sieur DAGUENEL à présent
son mari, tutrice et curatrice des enfants mineurs….
Ce sont aussi présentés, Philippe et Yves GUÉZENNEC, frères
germains de la mère des mineurs, Mathurin GUÉZENNEC,
cousin germain de la mère des mineurs, Guillaume CONAN et
Julien MORVAN, mari et procureur de droit de Marie CONAN,
iceux parents au tiers degré des mineurs. Tous présents,
jurés séparément et alternativement interrogés ;
ont ensemble déclarés nommer Geneviève GUÉZENNEC et son
mari tutrice et curatrice des enfants mineurs…
En l’endroit aussi comparu Maistre Guillaume LE BARS comme
porteur d’une procure
par lettre missive du sieur Jean TURGOT, sieur de
Keryvon en date du huit de ce mois, lequel assisté de
Maistre Jean FERCOQ sont d’avis de nommer tuteur et
curateur en la personne de Jacques LE COMTE, ayeul des
mineurs et en cas de décès de nommer
Pierre MARJOL, son gendre se trouvant utile et
capable de gérer la dicte charge….
De tout quoi avons acte décerné et ouy le dit sieur commis
d’office en ses conclusions verbales et ayant égard aux délibérations
des parents et ayant ouy de la déclaration des dits sieurs
DAGUENEL et Geneviève GUÉZENNEC son épouse, auront a
continuer comme tutrice et curatrice Geneviève GUÉZENNEC,
sous l’autorité du sieur DAGUENEL son mari. Ils
promettent par serment qu’ils nourriront et
entretiendrons, tant de bouche que d’habits, sain et
malade et leur éducation au collège s’ils veulent
estudier jusqu’à l’entrée au séminaire ou autre éducation
qu’il conviendra à leur condition comme les mineurs requéreront
pour la somme de cent vingt livres par an, à prendre dessus
le principal du montant de leurs inventaires….
Cette
seconde promission, neuf ans après la première,
nécessitée par son troisième mariage avec Louis Julien
DAGUENEL, maintenant son procureur suivant la coutume,
apporte quelques informations supplémentaires :
1- Les deux enfants Jacques Gabriel et Claude
Gabriel LE ROY sont toujours vivants mais toujours aussi
mystérieux quant à leur domicile et leur postérité.
2- Dans l'estoc maternel, Yves GUÉZENNEC,
frère de Geneviève accompagne son frère Philippe et son
cousin Mathurin, avec en outre une parenté au troisième
degré, Guillaume CONAN et Julien MORVAN, époux de Marie
CONAN, dont nous ignorons la paroisse d'origine.
3- Dans l'estoc paternel, peu de changement à
part Simon de BODQUEZEL qui accompagne le notaire Jan TURGOT
de Guingamp. On peut ajouter la tentative de M° Jan TURGOT
qui veut modifier la tutelle en la transférant à l'aïeul
Jacques LE COMTE et au décès de ce dernier, à son gendre
Pierre MARJOL, un menuisier de Guingamp. Mais le conseil des
parents resta sourd à cette exigence et la tutelle resta à
Geneviève et à son mari DAGUENEL.
C'est ainsi que le hasard d’une découverte dans la série B des
archives départementales, nous a fait découvrir le second
mariage de la Demoiselle Geneviève GUÉZENNEC avec le notaire Jean LE
ROY, la naissance de ses deux garçons, ses relations privilégiées
avec la famille CLEUZ du GAGE, dont une petite fille
épousera un marquis de KEROUARTZ et la connaissance de toute la parenté
des deux familles, celle de Guingamp et celle de
Plusquellec.
Joseph
Lohou (avril 2006)
(Mise à jour nov.2011)
Cet article est paru dans le "KAIER AR POHER" -
Cahier du Poher N°16 de Juin 2006
Voir également "Un contrat de mariage à Plusquellec en 1696" , par Maistre Vincent Le DOT
Sources.
AD22 – série B -art.204, 205 et 206.Tutelle et curatelle- Juridiction de
Callac. 1708-1714
LE ROY LADURIE, Emmanuel -Histoire du climat
depuis l'an mil- Collection "Champs- Édition
Flammarion-1983
Notes.
[1]-Tutelle-Curatelle- Régime de protection
prévu par la loi, conférant à un tuteur assisté d'un
conseil de famille et d'un subrogé tuteur, le pouvoir de
prendre soin de la personne et des biens d'un mineur.
[2]« Les Guézennec de
Plusquellec- Paul Guézennec et Gilles Le Penglaou-
LIZHER AR POHER n°17-octobre 2004.
[3]- Un contrat de mariage en 1664 -Joseph
Lohou- PAYS d'ARGOAT - Revue d'Histoire et
d'Archéologie des cantons
d'Argoat- ISSN 0753-24906 -N° 21
du 1er semestre 1994.
[4]- Un
paysan breton sous Louis XIV, Mathurin Le Tallec(1663-1722)
- Jean LE TALLEC- Éditions des Montagnes
Noires- ISBN
2-91395
3-50-6.
[5]- Promission - sub. féminin- vx et
littéraire- su lat. promissio - promesse