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Yves Le Trocquer. Homme d'État.
(Photo parue dans "La Bretagne, mars 1938, coll. Bernard Lebeau)
Né à Pontrieux (Côtes-d'Armor), le 7 octobre 1877 ; mort à Paris le 21
février 1938.Il est fils d'un capitaine de la Marine marchande. Entré à
18 ans à l'École Polytechnique, il fait dans le corps des Ingénieurs
des Ponts et Chaussées une carrière brillante, rapide et est nommé
ingénieur en chef à 36 ans. Dans ces fonctions, il s'occupe des
travaux des ports de Nantes et de Saint-Nazaire. À partir de 1910, il
est directeur technique de trois ministres des travaux publics. En
1915, il est nommé directeur du service des trans-ports, de
l'exploitation militaire et de l'Office national de la navigation.
Le 11 mai 1919, il est élu député des Côtes-du-Nord à la tête de la
liste d'Union Républicaine. En novembre 1919, il est nommé dans le
deuxième cabinet Clemenceau, sous-secrétaire d'État à la liquidation
des stocks. Le 20 janvier 1920, il devient ministre des travaux
publics, fonction qu'il conserve quatre ans et demi dans sept
gouvernements successifs. Cette continuité lui permet de réaliser une
oeuvre remarquable de reconstruction des voies de communications. Il
joue un rôle important lors de l'occupation de la Ruhr et de la remise
en état des mines de la Sarre. Le Trocquer, maire de Pontrieux, fait
mettre à la largeur normale la ligne de chemin de fer Guingamp-Paimpol.
Il réalise le barrage de Guerlédan et est l'un des premiers à
s'intéresser à la production d'électricité par énergie marée motrice.
En 1929, il est élu sénateur des Côtes-du-Nord.
Yves LE TROCQUER
M. Yves LE TROCQUER, sénateur des
Côtes-du-Nord, maire de Pontrieux, est mort à Paris, en son domicile de la rue
de Tokyo, le 21 février. Il était âgé de 60 ans et demi, étant né le 4 octobre
1877.
Fils d'un officier de marine, il étudia au
collège Saint-Charles de Saint-Brieuc et entra à l'Ecole Polytechnique à 18
ans. Il fit sa carrière dans les ingénieurs des Ponts et Chaussées. Plusieurs
ministres des Travaux publics le choisirent comme directeur de leur cabinet.
Mobilisé comme officier
supérieur du génie en 1914, il passa en 1915 à la direction du Service des
Transports militaires et de la Navigation, et en 1918, directeur général du
cabinet des Travaux publics.
Il fut élu député des
Côtes-du-Nord au scrutin de liste de 1919, et nommé sous-secrétaire d'Etat aux
Finances, chargé de liquider les stocks. En 1920, il devint ministre des
Travaux publics et le resta quatre ans.
Il fut élu sénateur
radical en 1929. Il était président de l'Union Douanière Européenne, de la
commission du Tunnel sous la Manche, et du comité France-Grande-Bretagne;
officier de la Légion d'honneur.
Son œuvre en faveur des intérêts bretons fut
considérable, pendant son passage au ministère des Travaux publics. On lui
doit la mise en chantier de l'usine hydro-électrique de Guerlédan; des usines marémotrices
de l'Aberwrac'h et de la Rance, qui, lui tombé, ne furent pas
réalisées.
Il voulait mettre à voie large tous les
petits chemins de fer Economiques de Bretagne, réalisa Guingamp-Paimpol, mais
n'eut pas le temps de faire aboutir les autres. Les Transports Routiers, dont
il dirigeait le Conseil Supérieur, firent aussi l'objet de ses occupations.
Au point de vue
culturel breton, M. Le Trocquer se montra l'ardent partisan de notre
particularisme; lecteur du Foyer Breton depuis le début, il fut des premiers à
réclamer l'enseignement du breton, qu'il parlait couramment.
On se rappelle le discours breton qu'il
prononça du haut du balcon de M. le maire Jacques Laloue, pendant le Festival
des Syndicats d'Initiatives du Huelgoat, en septembre 1921...
Il fit acte de présence au Gorsedd de
Perros-Guirec; c'était un homme d'une réelle simplicité, compétent en toutes
choses et qui sera vivement regretté de tous ceux qui suivaient son inlassable
activité.
Extrait
du Journal "An Oaled" ( Le Foyer Breton )-second semestre de
l'année 1938. (Rédaction de François Jaffrenou, dit "Taldir")
Joseph Lohou ( 13 avril 2013-10 août 2015)