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Paul Marie THOMAS, chevalier de la Légion d'Honneur
A
gauche, la rue de la Gare, en face, la rue des Portes ou de Portes
suivant l'époque ; sur la droite, on s'aperçoit que la rue de la
Fontaine, puis rue de l'Ancienne Poste n'esr pas encore percèe. La
maison qui
fait l’angle, ici à gauche, est un ancien hôtel. C’est là qu’est
descendu le Pasteur Davies[1] en 1854 ou 1855 lors d’une partie de chasse
dans la forêt de Duault. L’hôtel était alors tenu par Gédéon Thomas[2],
maître d’hôtel originaire de Guern près de Ploërmel (56) et Marie Le Moigne[3], les
parents de Paul Marie.
Paul
Marie THOMAS, né le 13 janvier 1856 dans l'hôtel de ses parents au
carrefour la route des Portes et de la route de Guingamp et Morlaix. Il
fit une carrière militaire dont nous n'avons pas
connaisance, le dossier étant 'incommunicable" aux Archives Nationales
- Article 213-2 du Code du Patrimoine.
Paul Marie décéda à Laval le 12 mai 1945 à l'âge de 88 ans.
Notes.
[1]E-W-L-DAVIES (OTTER DAVIES)-Chasse aux loups en Basse-Bretagne.
[2]THOMAS, Gédéon Victor Marie Barthélémy (° Guer-56-1808), maître d'hôtel à Callac(1852-1872)
[3]MOIGNE(LE), Marie Jeanne (1823_1863), épouse en 1ère noces de Gédéon THOMAS.
Le
Révérend E.W.L. DAVIES loge chez Gédéon THOMAS et Marie LE
MOIGNE, son épouse dans le seul hôtel valable de la ville de Callac en
1855 et nous décrit ainsi de quelle façon il se logeait à Callac au
carrefour de la route de Guingamp, Carhaix et Morlaix..
Ayant
séjourné, comme je l'ai dit, pendant deux saisons, dans les villes les
moins fréquentées et les plus reculées de Basse-Bretagne, pour chasser
dans ce pays, ma connaissance des hôtels, dont il y en a au moins un
qui a des prétentions dans chaque petite ville, était aussi complète
que celle d'un commis-voyageur tombant de Brest ou d'un autre port de
mer avoisinant. Chez M. Gédéon Thomas, j'avais souvent passé la nuit ;
et connaissant bien l'installation de ses chambres à coucher, je me
demandais comment il arriverait à nous caser tous confortablement,
comme l'avançait Saint-Prix, dans les limites de son étroit domaine. En
dehors de notre groupe comprenant Keryfan, Shafto, le louvetier et moi,
quatre autres messieurs s'étaient joints à nous, tous décidés à ne pas
retourner chez eux avant que les chiens n'aient regagné leur chenil
près de Morlaix. Trois chambres composaient le local réservé aux
voyageurs pour la nuit ; et bien que deux lits, l'un en face de
l'autre, garnis de fournitures propres et blanches comme de la neige,
fussent installés dans chaque chambre, il en manquait deux pour caser
tout notre groupe.
Pendant
qu'on discutait sur cette difficulté, M. Thomas entra et proposa une
solution qui le montra comme un hôtelier obligeant. Il proposa
d'abandonner la chambre que Mme Thomas, et lui occupaient et de
s'installer dans une chambre du rez-de-chaussée. Sur le Continent,
surtout chez les Français et les Allemands, le rez-de-chaussée, à cause
de son insalubrité pendant la mauvaise saison, n'est occupé que par
ceux que les circonstances forcent à dormir sous les escaliers. Cette
offre fut de suite acceptée, non sans que Saint-Prix, pour reconnaître
le sacrifice consenti par le couple méritant, ait fait beaucoup de
façons et traitât Mme Thomas comme la première Duchesse du pays.
Je
découvris dans la suite que la chambre du rez-de-chaussée n'était autre
que la cuisine et leur couchette un trou dans le mur, à six pieds
au-dessus du sol ; recoin ordinairement destiné à loger la batterie de
cuisine, mais actuellement converti en dortoir, assez semblable dans sa
forme d'excavation à l'un de ces oculi[1]) dans lesquels on peut voir
un couple de squelettes reposant côte à côte, dormant le long sommeil
de la mort dans quelque catacombe italienne ; mais Thomas et sa femme
étaient rien moins que des squelettes; et comment l'un et l'autre
purent tenir dans cet étroit espace, sans tomber, restera pour moi un
mystère jusqu'à la fin du chapitre. Cet arrangement, incommode pour
eux, nous donna à nous complète satisfaction, mais aussi assura le
réveil matinal de l'hôte et de l'hôtesse, résultat important puisque
lui faisait les fonctions de cuisinier et elle celles de servante dans
l'établissement, et cela d'une manière parfaite, rarement égalée.
Aussi, avant le point du jour, un déjeuner substantiel, composé de
côtelettes de mouton et d'omelettes, fut cuit en un instant et un café
bouillant fuma sur la table ; et Keryfan lui-même, bien que déconcerté
par l'absence de ses ustensiles habituels de toilette, était prêt à
partager l'avis de Saint-Prix sur l'hôtel et déclara, que malgré ses
prétentions modestes, il avait trouvé là une meilleure chère et moins
d'inconvénients que dans beaucoup de plus grands hôtels de Bretagne.
Sept
heures venaient de sonner à la vieille horloge de la salle à manger, et
notre repas avait été si vite dépêché que les pipes avaient déjà été
allumées et les trompes mises autour du corps dans le but d'un départ
immédiat pour Duault, quand Louis Trefarrec, entrant, rapporta qu'un
cheval d'équarrissage, tué pour les chiens la veille et mis à vingt
mètres de la porte du chenil, avait été dévoré pendant la nuit par les
loups et qu'il ne restait plus de l'animal que les os pour signaler la
chose.
«J'avais
bien entendu, dit le piqueur, les chiens aboyer furieusement au milieu
de la nuit et plus d'une fois je fus tenté de me lever pour connaître
la cause du bruit. Si je l'avais fait, j'aurais sauvé la viande et
rétabli la tranquillité dans le chenil.
«
Et puis les chiens auraient été plus frais pour leur travail de la
journée, dit le louvetier, grandement excité par ces nouvelles. »
«
C'est vrai, dit le rusé piqueur ; mais les loups, ayant eu le temps de
se gorger de toute la viande, se trouveront lourdement chargés quand
ils seront chaudement poursuivis et cet avantage, je pense, pèsera
rudement dans la balance en faveur des chiens. »
Notes.
[1] tombes collectives dans l'Antiquité.
Joseph Lohou(février 2013)