Callac-de-Bretagne

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François Jaffrennou est né à Carnoët, dans la Haute-Cornouaille des Côtes-du-Nord, en 1879.



Après des études classiques à l'Institution Notre-Dame de Guingamp et au Collège Saint-Charles de Saint-Brieuc, il fit son droit à Rennes. Il y fonda avec Le Berre, de Kerangue,  Sagory et Le Menn une Fédération d'Etudiants: bretons.

A 20 ans, il a déjà publié deux volumes de vers et parcouru le Pays de Galles. La Presse l'attirait : il est rédacteur à l’Ouest-Éclair et écrit dans de nombreux journaux des appels enflammés à la Croisade des Jeunes pour la renaissance de la Bretagne, et le salut de sa langue et de ses costumes.


Le barde "Taldir" en 1934.


 Son service militaire, terminé, son père le destine au Notariat. Mais sa vocation fut différente: il retourna à la Presse en 1903 et fonda, avec Le Goaziou, une imprimerie, et une revue, à Carhaix, point central de la Basse Bretagne, où, jusqu'à la guerre, il déploya une grande activité sociale.

Son imprimerie imprima des centaines de brochures, des milliers de tracts de propagande; lui-même édita ses œuvres qui sont nombreuses et variées: chants, théâtre, histoire, etc. En 1912, l'Université de Rennes lui décerna le grade de Docteur ès Lettres Celtiques.

Son œuvre personnelle de Presse prit fin à la Guerre. En 1919, en présence de nouvelles circonstances, il se fit commerçant, et se retira quelque temps de la lutte. Après une éclipse, Taldir réapparaît en 1922, avec un troisième volume de Barzaz qu’édite l'Ouest-Éclair. Puis, il se consacre à l'Histoire Locale, Carhaix, La Tour d'Auvergne, l’Amiral Emériau, Olivier Souvestre, etc., sont l'objet de ses recherches.
Les relations inter-celtiques ayant été renouées au Congrès de 1924, à Quimper, en 1925, en 1927 et en 1929, Taldir est de nouveau le pèlerin de l'entente celtique. Il parcourt l'Écosse, l'Irlande, les Galles, la Cornwall, bien accueilli partout.

Avec la reconstitution du Gorsedd(*), en 1926, les Bardes se regroupent solidement, et appuyé par eux, Taldir reprend la propagande dans le public par la création d'une revue régionale bilingue, par des fêtes et des concerts.
Le Barde Taldir est bien le type du Breton Armoricain, enraciné dans son sol, comme le chêne des talus. Marié à une Bretonne, ses enfants ont appris à parler breton d'abord. S'il sort un instant de son pays, c'est pour la guerre, ou bien pour quelque croisade celtique ; logique, il y revient toujours.

N’a-t-il pas chanté dans ses Barzaz (**):

Ennout on ganet, ennout vevin,
Ennout e c'hoantean mervel

'Dindan da zouar sioul e kouskin,
Ken flour ma- bez hag eur c'havel.


(Une traduction libre, très libre !)

Naître et vivre  dans ce pays,
 Choisir d'y mourir,
Sous cette paisible terre, y dormir,
Dans une belle tombe bien choisie!

Notes.
(*) GORSEDD,
fraternité des Druides. (www.gorsedd.fr)
(**) BARSAZ, chants populaires bretons.

Article paru dans le Journal "An Oaled " en 1934.


Joseph Lohou (décembre 2014)