Callac-de-Bretagne


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                                            Une résistante, Marie Françoise Le Roch-Sécardin.



 

Le Hampden(1) 1 X 3132 OL-L du Squadron 83, basé à Scampton, piloté par le Sgt C.B. James s'écrasa au village de Poulouarn en La Chapelle-Neuve (Côtes ­d'Armor). Au cours du crash, deux des quatre membres de l'équipage trouvèrent la mort: Sgt WA. Millar et Sgt N.S. Weir. Les deux autres purent s'évader ou échapper aux recherches. Le premier, le Sgt C.B. James, fut fait prisonnier. Blessé grave­ment au bras gauche, les autorités médicales allemandes prirent la décision de pratiquer une amputation. Mais, en dépit de cette blessure, James parvint à s'éva­der et revint en Angleterre le 4 mars 1942. Pour son courage et sa détermination, il reçut la Military Medal. Il poursuivit le combat et perdit plus tard la vie victime des chasseurs de nuit de la Luftwaffe 91. Quant au Sgt D. Mac Callum, son aventure exceptionnelle vaut la peine d'être narrée.

Ce 21 mars 1941, premier jour du printemps sous l'Occupation, Marie Le Roch, jeune sage-femme de 25 ans révolus, venait de pratiquer un accouchement au petit jour. Fiancée au docteur Sécardin qu'elle devait épouser un mois plus tard, elle se rendit au ravitaillement dans une ferme de La Chapelle-Neuve où l'on devait lui remettre une motte de beurre. Il faisait frisquet et la jeune femme vint se blottir au coin du feu. Au cours de la conversation engagée avec ses hôtes, elle apprit qu'un avion anglais s'était écrasé près du village de Poulouarn. Il y avait deux morts et deux blessés dont l'un était hébergé au village voisin. Elle s'y rendit immédiatement et constata que l'aviateur en question n'avait qu'une égratignure à un doigt. Marie Le Roch alla chercher de l'essence afin de le conduire d'abord chez un oncle, cultivateur à Plougras, en forêt de Beffou, puis chez elle, à Callac, où il allait demeurer une huitaine de jours. Son futur mari et deux de ses confrères, mis dans la confidence, apportèrent leur aide: vêtements, chaussures et coiffure. Elle décida de le prendre en charge et de le convoyer jusqu'à la ligne de démarcation. Tous deux prirent le train à Guingamp pour rejoindre Le Mans puis Tours. En gare de Tours, Mlle Le Roch se vit conseillée de passer par Cormery. C'est dans cette localité qu'ils découvrirent un passeur qui leur permit de franchir cette nouvelle frontière, tout près d'un poste allemand, à travers des vignobles boueux. Une camionnette les mena à Loches, puis un train à Châteauroux, où on leur suggéra de s'adresser au consulat des États-Unis à Lyon. A Villeurbanne, ils furent aidés par M. Caude (Kurt) Salomon de Callac, un industriel d'origine israélite. Un bijoutier les interrogea afin d'éviter une infiltration d'agent ennemi.

L'aviateur fut emmené seul jusqu'au consulat américain où le consul, admiratif, voulut à tout prix faire la connaissance de la convoyeuse. L'entrevue se déroula le lendemain et le diplomate la félicita pour son acte courageux. Mac Callum aurait même souhaité qu'elle l'accompagnât en Angleterre via Marseille. Elle préféra regagner la campagne bretonne et redevenir la sage-femme bientôt épouse du docteur Sécardin. De son côté, Mac Callum fit partie d'un autre équipage, à nouveau abattu, au-dessus de l'Allemagne cette fois, et termina la guerre dans un camp de prison­niers. L'histoire ne s'arrête pas là. En effet, quelques années après la guerre, un officier de la RAF, le capitaine Garig, découvrit à la mairie de Vieux-Marché une affiche allemande relative à la disparition de son compatriote l'aviateur Mac Callum. Il la remit à Mme Sécardin avec une dédicace: « Veuillez accepter ce souvenir de votre courageuse aventure et mes remerciements les plus sincères pour l'aide donnée, à de si grands risques, à l'un de mes camarades. » Depuis lors, chaque année, Mme Sécardin reçoit de la RAF Escaping Society, une carte de vœux. Mais il fallut 46 ans pour que les autorités françaises lui remettent une carte de combattant volontaire 93.

 

 Notes.

Extrait du livre de Roger Huguen, Coop Breizh " La Bretagne dans la bataille de l'Atlantique"

ISBN 2-84346-175-8

  (1) Hampden, bombardier bimoteur britannique en service jusqu'en septembre 1942, construit par Handley Pape avec un équipage de quatre hommes.

 

 

 

 

 

 

Mme LE ROCH-SÉCARDIN Marie-Françoise, PLOURAC'H

PLOURAC'H - CARNOËT CARHAIX - TAVERNY (95). Nous avons la douleur de vous faire part du décès de Mme Marie-Françoise[C] SÉCARDIN survenu dans sa 93 ème  année. De la part de Francis et Germaine Le Roc'h, son frère et sa belle-soeur ; ses neveux et nièces, ses petits-neveux, sa petite-nièce, toute la famille et ses amis. La cérémonie religieuse sera célébrée mardi 15 juillet, à 17 h, en l'église de Plourac'h. Visites à son domicile, à Coat-Bloc, en Plourac'h. Ne recevant pas de condoléances, la famille remercie très sincèrement toutes les personnes qui prendront part à sa peine, et tout particulièrement le docteur Le Men, son médecin traitant ; Nadine, son aide à domicile, et Mme Marie Jégou, son amie, pour leur gentillesse et leur dévouement. Cet avis tient lieu de faire-part et de remerciements. PF Le Madec, Callac tél. 02.96.45.57.81



 

 


Pierre Sécardin

 

Pierre Sécardin, fils de Pierre Ange Joseph Jules Sécardin, docteur à Callac depuis 1920 et de Euphrasie Le Davet, né à Lamballe le 24 novembre 1924, était étudiant en pharmacie à Clermont-Ferrand.
Le 15 juin 1944, il prit l'autocar de liaison Angers-La Flèche afin de revenir dans les Côtes-du-Nord pour rejoindre sa fiancée qui habitait  Plounévez-Quintin. Le 11 juillet, Pierre est pris dans une raffle à Canihuel et emmené à Bourbriac avec une douzaine ou plus d'autres jeunes gens dans la cave du notaire Soulimant, réquisitionnée par la Gestapo.

Pendant plusieurs jours, ils furent enfermés et torturés dans cette cave par les agents de la Gestapo et les miliciens, concernant Pierre Sécardin, les enquêteurs voulaient savoir l'endroit où se cachait son père, le Dr Sécardin.

Puis le dimanche 16 juillet, 7 personnes, dont Pierre, furent chargés dans une camionnette et conduit vers la route de Guingamp à Callac. Sans raison précise, au carrefour de Bulat-Pestivien, le véhicule prit le chemin menant au village de Garzonval. Les jeunes gens furent conduits dans la prairie attenante à la voie de chemin de fer et abattus d'une balle dans la nuque.

 

  

 

 

 

                                                         













Le monument des fusillés de village de Garzonval en Plougonver, 
situé au passage à niveau de la ligne de chemin de fer reliant 
Guingamp à Carhaix.

                     Listes des martyrs.

                     1- CORBEL, Jean Louis, 28 ans, (°02.111923 - Maël-Carhaix),  ouvrier agricole
                     2- LE BERRE, François, 20 ans,(° 04.01.1911-Penvenan), ouvrier agricole
                     3- LE BERRE, François Marie, 33 ans, (° 04.01.1911-Plouguernével), ouvier agricole
                     4- MAILLARD, Pierre, 24 ans,(°26.02.1920 Paris), tourneur, de Plounévez-Quintin
                     5- SÉCARDIN, Pierre, 27 ans, (° 24.11.1924-Lamballe), étudiant - Callac-de-Bretagne
                     6- SANGUY, Marcel, 35 ans, (°23.12.1908 Angers),  marchand forain, de Rostrenen
                     7- TORQUÉAU, Albert, 24 ans, instituteur public (°23.07.1920- Brest) deRostrenen

 

 

Sources.
MORVAN, Françoise-"Miliciens contre maquisards" - Éditions Ouest-France-2010.
Voir : Chanson de François Le Gall " Maleuriou ar vro"


 

                                  





                                    Joseph Lohou(juillet 2008)
                                     (mise à jour octobre 2008)
                                    (mise à jour octobre 2010)


 

© Tous Droits Réservés (Joseph Lohou)