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Callac-de-Bretagne |
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Quelques remèdes bretons d’autrefois.
Remède contre la dysenterie.
Prenez un bon
verre de vin le blanc et le vieux est le meilleur. Râpez dedans la
pesanteur d'un liard de racine de néflier qu'on appelle meslier en
Bretagne. Il y en a beaucoup à Guingamp mais la racine de connier vaut
encore mieux. On en peut prendre deux ou trois verres dans 24 heures.
Pour les enfants on partage un bon verre en trois prises.
La seule
attention qu'il faut avoir est de laisser à l'humeur une libre cour
pendant quelques jours, ce n'est qu'après trois ou quatre jours qu'on
donne ce remède. Il arrête le flux et pour empêcher la gangrène dans
les intestins ou ailleurs il faut faire fondre une chandelle entière
dans une pinte de lait doux et donner de fréquents lavements au malade
avec cette mixtion.
Il y en a aucune qui en boit avec succès.
Remède contre toutes sortes de fièvres éprouvé par un particulier de Dinan sur ses enfants.
Prenez pour deux
sols de poudre aux vers, pour deux sols de vif argent que vous
renfermerez dans un morceau de toile fine, en plusieurs doubles pour
qu'il ne passe pas à travers, un bouquet de centaurée, un bouquet
d'absinthe, un bouquet de citronnelle, ou mélisse, une pincée de pavots
des champs ou coquelicots, la moitié de l'écorce d'un citron.
Mettez le tout
ensemble dans un pot neuf de terre vernissé avec une chopine d'eau,
faite le bouillir à petit feu sur les charbons jusqu'à diminution de
moitié. Retirez le ensuite du feu et le passez à travers d'un linge
blanc de lessive. Les personnes attaquées à la fièvre en prendront un
bon verre le matin à jeun et un autre auparavant l'accès. Les enfants
n'en prendront que la moitié ou le quart d'un verre et comme cette
liqueur est fort amère on pourra mettre un peu de sucre. Si les enfants
faisaient la difficulté d'en prendre on la mettrait dans du café ou du
thé. A peine a-t-on pris trois fois de suite ce remède que la fièvre
disparaît et l'appétit revient.
Remède contre la rage.
Prenez 24 grains
de cinabre natif, 24 de cinabre artificiel et 6 de murs bien pur.
Réduisez le tout en poudre très fine, mettez-le en une petite tasse de
thé. Versez par-dessus du rhum ou l'eau de vie, remuez bien et faites
avaler le plus tôt possible à la personne mordue répétez la dose 30
jours après et une troisième fois à la même distance pour plus de
précaution mais si les symptômes de la rage se manifestent déjà, il
faut prendre immédiatement une dose au malade. Le répéter une heure
après et en donner une troisième s’il le faut. Si l'hydrophobe ne peut
avaler du liquide faites lui prendre le remède en pilules formées avec
du miel et répétez la dose de trois en trois heures jusqu'à parfaite
guérison.
On a guéri
quantité de personnes par l'usage de ce spécifique et le chevalier
Baronnet en a sauvé deux chez lesquelles la rage était déjà déclarée.
Remède contre l'épilepsie.
Prenez fleurs de
Buglose, tout récemment cueillies, trois poignées ; faites les infuser
dans une livre d'esprit préparé avec de la lie de vin : laissez le tout
en macération pendant trois jours dans un vaisseau de verre exactement
bouché ; exprimez et passez au filtre. Un enfant prendre une cuillerée
tous les matins.
Ce remède tiré d'une dissertation du docteur Ladislas Bruz et appuyé sur plusieurs observations dont voici les principales.
Un homme âgé de
35 ans a donné aux lettres, d'une taille moyenne et d'un tempérament
sanguin et bileux, n'avait jamais eu d'autres maladies que l'épilepsie
dont il éprouvait ordinairement deux paroxysmes tous les ans en cela
depuis sa plus tendre jeunesse, à l'exception d'une année pendant
laquelle il n'en
ressentit aucun accès en 1760. Il prit pendant deux mois tous les
matins une cuillerée ordinaire du remède spiritueux suivant la formule
précédente et depuis ce temps les paroxysmes ne sont plus revenus.
Un jeune homme
de 17 ans d'un tempérament sanguin étant au service d'un homme de
distinction devint épileptique à la suite d'une peur qu'il éprouva. On
lui fit prendre une cuillerée de l'infusion spiritueuse qu'il continua
tous les matins. Depuis ce temps-là les accès ne sont plus revenus.
Joseph Lohou (janvier 2002)
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