Callac-de-Bretagne

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                                                                 La prison de Callac

 

 La prison de Callac était attenante à la Halle et la porte d'entrée donnant directement sur la place. Cette disposition des lieux avait  facilité l'évasion de trois prisonniers dans la nuit du 28 au 29 Mars 1786. Ils avaient déplacé deux planches fondées de madriers sur une longueur de cinq pieds (environ 1,67 m), et étaient descendus dans la basse fosse à l'aide de leurs draps, après avoir enfoncé le pêne dans la serrure et retrouvé la liberté. Mise en vente en 1806, la maison d'arrêt fut adjugée, comme la chapelle Saint Julien de Coatleau, au sieur Joseph LE BOUÉDEC[1],  receveur de l'enregistrement et des domaines à CALLAC. Le mobilier de l'auditoire se réduisait à des sièges pour trois juges, d'autres à dossier pour le public, une table pour le greffier et une autre petite table à tiroir.

 

                  L'auditoire était devenu le prétoire et le Christ peint par un nommé d'HERBAULT en 1753 resta en place; il  s'y trouvait encore en ]860, à la surprise de S. ROPARTZ de passage à CALLAC. Œuvre médiocre, dit-il, mais dont la composition l'intrigua. Deux personnages en costume du 18° siècle encadraient le Christ. Celui de gauche était un pèlerin reconnaissable à son bourdon, sa gourde, son chapeau et un camail constellé de coquilles de Saint Jacques; il tenait dans sa main droite un objet, bizarre, une sorte de bâton éventré d'où s'échappait comme une graine jaunâtre. Le personnage de droite, à genoux, gentilhomme ou riche bourgeois, levait la main vers le crucifix et semblait prêter serment.

Voici la légende qu'il recueillit auprès des habitants.

Avant de partir en pèlerinage, un riche paysan avait confié sa fortune, plus de 10 000 écus, à un notaire de ses amis. A son retour, il vint réclamer le précieux dépôt. Le notaire, pour le chercher, fit semblant d'être gêné par un bâton noir et le donna au paysan; puis il sortit de la pièce avec une clé  revint, affirmant qu'il lui avait déjà remis ses écus. Le paysan assigna le notaire et tous deux comparurent devant le Sénéchal. Le notaire avait apporté son bâton noir qu'il confia au pèlerin avant de prêter serment. Or, au moment où il levait la main, le bâton s'ouvrit par le milieu et une grande quantité de pièces d'or roulèrent sur le sol. Le sénéchal condamna séance tenante le parjure au dernier supplice. Sigismond ROPARTZ a décrit le tableau dans un article de la Revue Bretagne et Vendée (I860).

                 

                                                                                                                 Joseph Lohou(mars 2006)
Notes.
[
1] Joseph LE BOUEDEC(°Lanrivain 1763-Callac1820), d'une vieille famille de notaires de la région, mariée avec Marie Louise GUIOT, sœur de Jérôme Alexandre GUIOT et grand-père du général Joseph Marie LE BOUÉDEC, commandant du camp de Conlie en 1871.


 

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