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Autorisation Royale de la vente des
pierres
du château de Callac en 1619.
Nous
avons vu dans l'histoire de Callac que le château avait
subi au cours des siècles précédents un certain nombre
d'avatars ; une première démolition sur les ordres du roi
fou Charles VI en 1393, puis une reconstruction vers 1475
sous le dernier duc de Bretagne François II
et enfin, 80 ans plus tard vers 1551-1552, la dernière
destruction et démantèlement du château eut lieu sous
Henri II, roi de France et duc de Bretagne.
Il ne fallut qu'une cinquantaine d'années pour
que cette place forte, laissée à l'abandon et soumise aux
vandales de tout acabit, dans une période troublée, ne
soit plus que ruines, délabrements, remparts et murs
effondrés. Cette période dura pendant plus de trois décennies,
de 1561 à 1598, et vit une alternance de massacres et
de trêves. Le peuple pâtit indirectement de ce long
conflit du fait de massacres occasionnels et d'une mauvaise
administration, et la population de Callac en subit
également les effets.
A cette époque le seigneur de Callac était un
GONDI, Henri, le troisième du nom, qui avait succédé
d'abord à son père Albert, puis à son oncle Pierre.
Henri, cardinal de Retz, fut informé de l'état délabré
du château par l'abbé Guillaume Charrier de l'abbaye de
Sainte Croix de Quimperlé. Il en avertit son roi et cousin
Louis XIII.
Par
lettre patente du roi Louis XIII et un arrêt de la Cour de
Paris du 14 août 1619, sa démolition fut ordonnée, non
par Richelieu comme le suggère certains auteurs mais par
Charles Luynes, marquis d'Albert et duc de Luynes, en cour
à cette époque, en l'absence de Marie de Médicis.
Le tableau ci-dessous affiche en deux parties
distinctes le parchemin de la lettre patente du roi Louis
XIII datée du 14 août 1619.
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|
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| 1-Louis,
par la grâce de Dieu, Roy de France et de Navarre
à nos aimés et feaults con l'ai.
2- salue notre cher & bien aimé cousin Con(seiller)
en not(re) conseil Le Cardinal de Retz, Évêque de
Paris ...
3- Callac auquel lieu y a eucy devant un chasteau
& place forte qui avoit été ruyné durant les
guerres
4- pour les emploier à faire faire une halle au
Bourg dudit Callac requérant à cette fin nos Cours
5-permis et permettons par ces présentes signées
de notre main à nostre cousin faire vendre
6- audit bourg de Callac sy vous mandons et
enjoignons noz p...l... de permission vous
7- ..... & empeschement au contraire lesquels si
faictz ....
8- ....jour de juillet l'an de grâce mil six
cens dix neuf.
Par le
Roy
LOUIS
(Transcrit par Pascal LORANT)
| 1-
...nos cours de parlement ... en Bretagne et à
tous...nos...officiers qu'il.
2- et abbé de l'Abbaye de Sainte Croix de
Quimperlay nous a fait remontre qu'à cause de
l'Abbaye de sainte Croix de il est seigneur de la
terre de..
3- civilles du royaume de manière qu'il n'en reste
plus que quelques pierres lesquelles pour estre
inutiles se ... faire vendre
4- de permissions nécessaire à ces causes
désirant lui subvenir Avons de notre grâce
spéciale plaine puissance te autorité royalle.
5- les pierres provenant de la desmolition dudit
chasteau de Callac pour la ... des deniers en
relevant estre employés à l'édification d'une
halle
6- faictes enregistrer et du contenu en icelles
Jouir et user nosd. cousin plainement et
paisiblement cessant et faisant asser(?)
7- plaine et entière délivrance et au premier
estat et deub car tel est notre plaisir donné et
...a la Cour le
-enregistrer pour en jouir
l'impétrant bien
-deubment suivant la vollonté du Roy
par arrest
-de la cour de ce jour aud. charges
portées
-par led. arrest faict en Parlement
-de Rennes le quattorziesme jour d'aoust
- mil six cent dix
neuf. |
L'annonce
de la mise en vente des pierres du château fut faîte à
la Cour de Callac, deux ans après la lettre patente
ci-dessus, soit le le 11 juin 1621. Une partie de ces
pierres servit à l'édification de la cohue ou halle de la
ville et le reste dispersé au plus offrant.
Détails de la vente des pierres du château de Callac .
| Sur
cette carte postale des années 20, représentant la
partie supérieure de la place, on remarque une
maison haute qui donne sur la rue du four,
anciennement rue du four banal. Cette maison a
été construite avec de
magnifiques pierres issues de la démolition du
château en 1619. Elle appartenait dans les années
1930 à la famille BERTRAND qui donna à l'église
deux prêtres, et comporte actuellement au
rez-de-chaussée l'ancien bénitier de la chapelle
sainte Catherine. Les vieux callacois remarqueront
également la forme originale de l'ancienne
boucherie LE BUFFLE, face à aux halles. |
Joseph Lohou (février 2006)
(mise à jour août 2007)
(mise à jour juillet 2012)
Sources
AD22 - série B-art. 193
Cartes postales - collection Michel Rivalain |