Callac-de-Bretagne

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 La Fête de la Fédération du 14 juillet 1790 à Paris.  


Fête de la Fédération

 

            Pour célébrer avec faste l'anniversaire de la prise de la Bastille, l'Assemblée Nationale décide de tenir au Champ de Mars à Paris un grand rassemblement le 14 juillet 1790. Cette commémoration  appelée" Fête de la Fédération", réunit la famille royale, l'Assemblée et 100.000 gardes nationaux en uniforme venus des départements, 260 000 spectateurs sur les gradins, 200 000 autour ; 300 prêtres(ceints de l'écharpe tricolore) entourent l'évêque d'Autun, Talleyrand, qui dit la messe sur l'autel de la Patrie ; La Fayette fait répéter par la foule le serment fédératif :

 

" Nous jurons de rester à jamais fidèles à la Nation, à la loi et au roi, de maintenir de tout notre pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée Nationale et accepter par le roi et de protéger conformément aux lois la sûreté des personnes des propriétés, la circulation des grains et des subsistances dans l'intérieur du royaume, la prescription des contributions publiques sous quelque forme qu'elle existe, et de demeurer unis à tous les français par les liens indissolubles de la fraternité" .

 

Pierre Joseph Fercoq, nouvel administrateur du département des Côtes du Nord et procureur de la commune de Botmel, désireux de participer à la Fête de la fédération, réunit en hâte le Conseil général de la municipalité de Botmel afin de former une milice nationale dont il sera, bien entendu, le commissaire et aussi pour ne pas être de reste avec la municipalité de Callac, conduite par le notaire Joseph Even et le procureur fiscal Jérôme Alexandre Guiot, également major de la garde nationale. Le compte rendu de cette réunion, reproduit in extenso ci-après, montre de toute évidence, la domination du procureur Pierre Joseph Fercoq, dit sieur de Kerleau, sur le conseil municipal composé exclusivement de cultivateurs.

Le district de Rostrenen et les administrateurs du département à Saint Brieuc eurent le choix de la décision, qui se porta sur le major de la Garde Nationale de la ville de Callac, Jérôme Alexandre Guiot, au grand dam de Pierre Joseph Fercoq. Pour la petite histoire, Jérôme, peu argenté, revint à pied et en trois semaines de Paris à Callac.

  Formation de la Milice de Botmel

Les états généraux sont à peine réunis que l'on commence à voir des ennemis partout, à l'extérieur comme à l'intérieur du pays.
Aussi dans les villes comme dans les campagnes, l'on en vient vite à la création d'une milice. La municipalité de Botmel, pour l'intérêt et la sûreté des citoyens du corps commun de leur ville et paroisse, décide d'établir une garde,  tant de nuit que de jour, et surtout la nuit, pour veiller à la tranquillité publique, au bon ordre, à toute surprise de la part de toute sorte d'ennemis."

 

Celui que refusera de monter la garde sera condamné à une amende, qui sera employée en partie à payer le remplaçant du réfractaire et le surplus distribué aux pauvres ou consacré à l'achat de munitions. Le procureur, enfin, aidé du greffier, devra établir la liste des hommes de garde.

 

 

"Du treize juin mil sept cent quatre vingt dix,

Extrait du Registre de délibération de la Municipalité de Botmel.

 

Assemblée du Conseil général de la municipalité de Botmel présidée par Yves Le cam, Maire, où se sont trouvés messieurs Yves Le Cam, maire, Maurice Daniel, Joseph Le Joliff, Guillaume Rinquin, Guillaume Le Barbier, Pierre Le Milbeau, Officiers municipaux;

  Et Messieurs Nicolas Gouranton, Jean Lallour, Pierre Le Béniguer, Yves Huitorel, François Le Normand, Vincent Le Follézou, Jean Calvez, Jean Philippe, François Le Graët et François Le Floch, Notables.

  Monsieur Pierre Joseph Fercoq, procureur de la commune présent  ayant pris parole a dit :

                   Messieurs,

Vous avez à statuer sur différents objets,

           

1.       Les jeunes citoyens de cette trêve dont l'amour pour leur patrie s'est, depuis longtemps manifesté, viennent encore vous en donner une preuve éclatante. Le sieur de Kerleau, leur commissaire, a déposé sur le bureau une requête tendant à demander votre agrément pour se former en milice nationale et pour que vous les autorisiez à députer au chef lieu du District dans l'assemblée qui doit s'y tenir le vingt de ce mois ; d'où l'on doit encore députer  à la ville de Saint Brieuc,  chef lieu du département des Côtes du Nord, pour de là envoyer dans la capitale du Royaume concourir au pacte fédératif qui doit s'y former au quatorze du mois prochain entre tous les jeunes citoyens français, sous les yeux de nos représentants et de notre père commun.

2.       Insultés et méprisés par deux particuliers de Callac lors de la procession du sacre le dix de ce mois, vous rapportâtes un procès verbal que je déposai entre les mains de votre secrétaire greffier et que celui-ci vient de remettre sur le bureau.

3.       Le refus que fit le sieur Gillorain, receveur des Devoirs et distributeurs des liqueurs en la ville de Callac, de livrer un pot d'eau de vie le même jour dix juin dernier, vous fîtes encore rapporter un procès-verbal qui a été déposé en ce greffe et remis sur le bureau par votre secrétaire greffier.

 

Le Conseil général de la municipalité de Botmel délibérant sur les objets ci-dessus dénoncés- oui le rapport du procureur de la commune sur les deux chefs concernant la pétition des jeunes citoyens de cette trêve et du procès verbal rapporté de la conduite de deux particuliers à notre égard lors de la procession du dix de ce mois.

Oui, aussi le rapport de Nicolas Gouranton, père, premier notable concernant notre procès verbal rapporté sur le refus de l'épouse du sieur Gillorain de livrer un pot d'eau de vie de son bureau, attendu le rapport du procureur de la commune sur ces chefs, avons arrêté et arrêtons :

1.       De permettre aux jeunes citoyens de cette trêve de se former en milice nationale pour la défense de la Patrie, de ses représentants de la Loi et du Roi ; parce qu'il se conformeront à tous les décrets émanés ou d'émaner de l'Assemblée Nationale ; de députer vers leurs frères à l'assemblée qui doit se tenir le vingt de ce mois en la ville de Rostrenen, chef lieu du district.

2.       De remettre entre les mains des administrateurs du département et district une copie de notre procès verbal du dix de ce mois concernant la procession du sacre pour qu'on y avise aux moyens de réprimer l'insolence des deux personnes y dénommées.

3.       De faire tenir copie par extrait de la présente et de notre procès verbal dudit jour dix juin dernier à Monsieur le Directeur des Devoirs à Carhaix et à Messieurs les Fermiers généraux, lesquels nous invitons de faire ordonner au sieur Gillorain, Receveur des Devoirs à Callac de ne refuser personne d'eau de vie dans les heures réglées de tenir son bureau ouvert, d'être plus décent et plus circonspect vers les personnes qui s'y représenteront, de s'abstenir à l'avenir de tous propos indécents, menaces et injures.

 

 

Fait et arrêté en la chambre de la sacristie de la trêve de Botmel, lieu ordinaire de nos assemblées sous le seing de ceux qui savent signer, les dits jour, mois et an que devant ainsi signé :

 

Y. Le Cam, maire, Nicolas Gouranton, Jean Lallour, Guillaume Rinquin, Joseph Le Joliff, Maurice Daniel, Guillaume Le Barbier, François Marie Beaudoin, secrétaire greffier.

 

 

Sources : AD22, cote 9 L 8( district de Rostrenen)

            Quid- La fête de la Fédération.

                                                                              J.Lohou (Octo. 2004-mars 2017)  

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