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INVENTAIRE
DES MONUMENTS MÉGALITHIQUES en 1880(Canton de Callac)
Petit
historique :
Un mégalithe
est un monument constitué d’une ou plusieurs pierres de
grandes dimensions répartis en cercles, érigées (ou levées)
par les hommes, généralement au cours de la préhistoire,
sans l’aide de mortier ou de ciment pour fixer la structure.
Si le terme de mégalithe peut être utilisé pour décrire des
monuments érigés partout sur la planète à différentes
époques, il va de soi que l'attention des chercheurs se
concentre sur les monuments les plus anciens correspondant
aux périodes néolithique, chalcolithique ou même l'Âge du bronze, suivant les
régions.
Il y eut au début du 20ème siècle une théorie archéologique
reliant la totalité de ces monuments à une seule
civilisation, mais les méthodes modernes de datation
l’ont réfutée.
CANTON DE CALLAC.
Calanhel. - Tumulus au village de La
Roche.
Un menhir existait près du village de Kerudou, au
nord-ouest de la commune; il avait environ 6 mètres de
hauteur. Il n'en reste aucune trace aujourd'hui.
Carnoët.
-
Menhir, au village de Lincarnoët, de 5 mètres de
haut.
Duault.
- Dolmen, au village de Kerivoal : simple, formé d'une
grande table reposant sur la pointe d'une énorme roche de
20 mètres de diamètre à la base et de 2 mètres au
sommet.
Cette
table affecte la forme d'une ellipse mal faite de 9 mètres
de longueur et de 2 mètres d'épaisseur.
M. Gaultier du Mottay signale en outre un certain nombre de
menhirs que nous n'avons pu constater et qui ne nous ont
été jamais été signalés.
Lohuec. - Dolmen à Kernescop.
Maël-Pestivien
-Aucun
monument mégalithique n'existe dans celte commune;
cependant, plusieurs pierres sont à signaIer :
1.
Au
village de Kerohou, gros roc sur lequel on voit comme
l'empreinte d'un homme étendu, avec emplacement pour la tête ;
ce roc est improprement appelé dans le pays dolmen;
2.
Deux énormes rocs, sis à côté l'un de l'autre,
et surmontés d'une pierre d'une immense grosseur, au
village de Coat-Maël ;
3.
Trois pierres de 2 mètres de hauteur, posées
à côté l'une de l'autre, au village de Kermorvan,
connues sous l_ nom de Ty-ar- Groac"h, la
maison de la fée.
C'est dans cette commune que, le 6 décembre
1876, ont été trouvés dans une tourbière, au village
de Guern-an-Floc'h, un disque et une tige recourbée, le
tout en or.
.
M.
V. Micault, à l'occasion de cette trouvaille, a fait un
travail des plus intéressants, que l'on trouvera dans les
Mémoires de la Société d'Émulation, vol XIV, 1877, p.
138.
Saint-Servais-Dolmen, dit
La Roche-des-Sept-Fontaines,
dans la partie de la forêt de Duault comprise dans cette commune, à 500 mètres de
Kerivoal et à 300 mètres de la lisière ouest de la forêt.
Simple, posé sur un autre roc, il forme un quadrilatère
irrégulier de 8m 25 de long et de 4m 50 de large.
Sur la table on
remarque sept creux ou fontaines, ayant en moyenne de Om40
à 0m50 de profondeur, et présentant des formes variées
difficiles à décrire.
Au même lieu,
mais à environ 400 mètres du convenant Bercot, menhlr de
10 mètres de hauteur, 3 mètres de largeur, 2 mètres d'épaisseur.
Sur le versant nord de la montagne de Bas-Roz, non loin de Kerpinson,
à l'est, existe une roche appelée la Roche de L'Ermite.
Elle présente une chambre de 5 mètres de profondeur, de 3
mètres de large et 2 mètres de hauteur. Cette roche était
supportée par trois dalles dressées. La dalle midi est
tombée et a amené la chute d'une table qui s'est brisée.
L'ouverture regarde le couchant. Deux autres tables de
recouvrement, la 1ère
de 12 mètres de long sur 6 mètres de large, la 20 de 6 mètres
sur 5 mètres, restent dans leur
position primitive, et présentent à leur surface quatre réservoirs
profonds de 0m30, dont trois à peu près ronds et l'autre en forme de
poire. .
Une galerie précède
cette chambre: à rentrée de cette galerie est posée une
pierre en forme de siège, surmontée d’une autre placée
verticalement et servant de dossier.
Outre le menhir du
convenant Bercot, il en existe cinq autres :
Ordre
|
Hauteur(m)
|
Largeur(m)
|
Épaisseur(m)
|
1
|
7
|
2
|
1,90
|
2
|
8,30
|
2
|
1,70
|
3
|
5,50
|
1,80
|
0,60
|
4
|
2,50
|
1,80
|
0,60
|
5
|
7,40
|
2,50
|
1,40
|
A 50 mètres du
village de Cloyou(Clozou), deux autres menhirs. l'un
en pyramide rectangulaire, de 0 m 60 de haut, 1 m 88 de
large, 0, 65m d'épaisseur; l'autre à base triangulaire, de
3 m 50 de haut; la façade couchant,
1 m 90; les deux autres, 1 m 55 et 1 m 10.
Enfin,
un dernier menhir, dans le pignon mitoyen de deux
maisons du même village; il a 5 à 6 mètres de hauteur et 1 mètre de
largeur.
Le tombeau d'Adam et Eve- Souvenirs d'Hervé Catta (1995)
Joseph
Lohou(août 2009-mars 2011-mai 2011)
Sources.
Société d'Émulation des Côtes-du-Nord- tome XVII (1880).
Inventaire des Monuments Mégalithiques compris dans le
département des Côtes-du-Nord.
par M. Ernoul de la Chenelière, juge au Tribunal Civil.
Compléments à l'article :
Une seule
certitude en ce qui concerne les mégalithes (du grec "grande pierre") :
ils ont été construits dans une période s’étendant environ entre 4600
et 3500 avant J.-C., celle que les archéologues appellent le
Néolithique moyen.
"Néolithique",
vous avez dit "Néolithique" ? Au début de cette période, entre 5100 et
4600 avant notre ère arrivent dans le bassin parisien d’aujourd’hui des
groupes de paysans venus d’Europe centrale avec leurs céréales et leur
cheptel. Certains vont s’implanter là, d’autres continuer jusqu’à
l’Atlantique ou s’arrêter en route. Ces groupes de colons sont
aujourd’hui considérés comme les premières populations d’agriculteurs
sédentaires.
Au départ,
hommes et femmes du Néolithique édifient des sépultures en terre.
Certaines atteignent une taille monumentale, jusqu’à plusieurs
centaines de mètres dans certains cas ! "On enterrait là des personnes
dont on voulait marquer le statut dans la mort", explique Richard
Cottiaux, archéologue à l’INRAP et spécialiste de la période. Ces
personnes étaient parfois inhumées avec des objets fabriqués dans des
matériaux venus de très loin. En Bretagne, on a ainsi retrouvé des
haches taillées dans de la jadéite, pierre importée… des Pyrénées !
Vers 4600
commence la grande époque du mégalithisme. On voit alors fleurir des
sépultures sous forme de dolmens, gros blocs debout recouverts d’une
dalle. On voit aussi apparaître des menhirs, en l’occurrence des
pierres levées. "Ceux-ci présentent un aspect volontairement monumental
et n’ont pas de fonction funéraire", souligne Stéphane Hinguant, l’un
des découvreurs du site de Belz (voir article). En Bretagne, où ils
sont aujourd’hui encore très nombreux, les mégalithes ont été
moins détruits qu’ailleurs dans la mesure où le paysage de bocage a été
mieux protégé jusqu’au XXe siècle.
Entre 3500 et
2000 avant J.-C., à l’époque dite du Néolithique finale, apparaissent
des "allées couvertes", sorte de longs dolmens qui servent de
sépultures collectives à toutes les classes d’âge, hommes et femmes
confondues, sur de longues périodes. A certaines époques, les ossements
anciens y étaient déplacés pour faire place nette à des personnes
décédées plus récemment. "L’ensemble est parfois un véritable mikado
d’os", rapporte Richard Cottiaux.
Après 3500,
l’édification de menhirs semble d’arrêter. Dans certains cas, les blocs
ont été réutilisés pour d’autres usages. C’est notamment le cas pour
les grands mégalithes de Locmariaquer (Morbihan), réemployés pour
certains dolmens, notamment dans l’île de Gavrinis.
Reste à savoir à
quoi servaient ces gros blocs de pierre quand ils furent édifiés. Là,
le mystère reste entier. Ou presque… "Aujourd’hui, on tend à penser
qu’ils avaient une fonction sociale et politique. On constate ainsi
qu’ils n’étaient pas installés sur des sites d’habitat. Ils
étaient parfois dressés près de sépultures. Ils pouvaient être
isolés ou placés par paire. On les trouve également regroupés en
alignements qui pouvaient atteindre jusqu’à un kilomètre de long et se
terminer par une enceinte, jouant ainsi peut-être un rôle symbolique",
souligne Richard Cottiaux. Reste à savoir lequel…