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-Louis Claude Yves MARIETTE (° Guingamp-1890-Callac-1959)
Introduction.
Le vétérinaire
callacois bien connu de la région est Louis Claude Yves Mariette, né à
Guingamp le 12 mars 1890 de l'union de Guillaume Marie, menuisier de
son état et de Marie Marguerite Lalauze, sage-femme de 1ère catégorie,
mariés à Guingamp le 7 janvier 1889. Le patronyme Lalauze est assez
rare en Bretagne et provient du père de Marie Marguerite qui dans les
années 1850 arrive à Guingamp comme gendarme à cheval venant de
Villeneuve-de-Berg, petite commune de l'Ardèche et patrie d'Olivier de
Serres, père de l'Agronomie. Notons que le père de Marie Marguerite,
Eugène La Croix André Louis Lalauze, se marie en février 1850
avec Marie Charlotte Perrot, sage-femme de 1ère classe
et le couple eut cinq garçons et une seule fille,
Marie Marguerite qui prit le même chemin que sa mère en
devenant elle-même sage-femme.
Cursus scolaire.
Louis Claude,
enfant unique, suit le parcours habituel d’un jeune garçon guingampais
privilégié et fréquente jusqu’à l’âge de huit ans l’école
primaire catholique de St Dominique( ?), proche de son domicile ; puis
à 9 ans, il est admis au collège Notre-Dame en 1899 dans la division
élémentaire, la 8ème. Le processus est engagé et de 1900 à 1908 ; Louis
Claude franchira, sans défection, un parcours idéal vers un
baccalauréat de philosophie qu’il réussira brillamment en fin d’année.
Il se présente au mois d’août 1908 à l’examen des écoles vétérinaires qui avait lieu chaque année à Saint Brieuc.
Louis
Claude est admis à l’école vétérinaire de Toulouse le 15
octobre 1908 à l’âge de 18 ans avec le n° 16 par arrêté ministériel du
21 septembre 1908 et reçoit le n° matricule 90.
Louis Claude est
bachelier de l’enseignement secondaire (Latin/Grec) et présent à
l’école du 22 octobre 1908 à la fin de l’année scolaire de1912.
En première
année 1908-1909 il reçoit la médaille de bronze, en seconde année
1909-1910, une médaille de vermeil ainsi que le prix offert par
l’Association des anciens élèves : une trousse d’opérations.
En troisième année, il reçoit la médaille d’argent, puis la même médaille d’argent en fin d’études.
Son parcours
universitaire dans cette école réputée est en tout point d’une
excellence parfaite, et en fin de première année, il est classé
troisième sur 37 élèves avec une moyenne de 15,10/20 et une note de
conduite portant la mention : » Très bien ». Une seule réprimande
concernant l’élève Louis Claude : il se trouve en retard de 11 heures à
la rentrée de permission. Un avertissement sévère pour ce délai de
quelques heures, le conseil de l’ordre de l’école devait ignorer les
difficultés de transport ferroviaire entre Guingamp en Bretagne et
Toulouse en cette année de 1909 !
La seconde année
lui fut la plus difficile mais les notes générales atteignirent 16,79
sur 20 et son classement, 4ème sur 37 élèves, sans aucune
remarque du conseil de l’ordre (discipline). Il passe ainsi en 3ème
année.
La
troisième année, l’année de ses vingt ans, Louis Claude, à peine
rentré à Toulouse, apprend avec tristesse la disparition en octobre de
son cher grand-père maternel, Eugène Lacroix André LALAUZE, décédé le
11 octobre 1900 à l’âge de 82 ans, 22, rue du Pot d’Argent à Guingamp :
son « ardéchois » de grand-père, ce vieux soldat né dans le Vivarais à
Villeneuve–de-Berg en 1818 et ayant vécu dans cette ville bretonne
depuis 60 ans, chevalier de la Légion d’Honneur et titulaire de la
Médaille Militaire.
Malgré ce proche
deuil, Louis Claude entreprend ses études avec une énergie renouvelée ;
il devient le second de la classe avec une moyenne générale de 17,33,
sa conduite est irréprochable ; la mention : « Très bien » vient le
combler d’aise lors de son retour à Guingamp pour ses vacances d’été.
La dernière année de Louis Claude à Toulouse, ses résultats.
Entrer le
1er octobre 1911, Louis Claude fait figure d’ancien, il a juste 21 ans
et le premier semestre le voit atteindre la seconde place du classement
sur les 36 élèves restant, un de ses condisciples n’ayant pu franchir
l’examen de troisième année.
Par contre, sa
conduite se relâche, le 4 octobre 1911, une réprimande du conseil
d’ordre le punit sévèrement pour la raison suivante : »Louis Claude a
pénétré dans la cuisine sans que son service l’y appelle, il a
été inconvenant envers l’économe par une tenue débraillée et ses
paroles déplacées ».
Il récidive le 7
novembre et le 22 du même mois, la réprimande, cette fois, vient
de la Direction de l’école pour n’avoir pas observé le silence pendant
l’étude du soir, puis pour un retard de 15 minutes à l’étude du matin.
Après une
observance stricte de la discipline toute militaire de l’école, il est
de nouveau puni en avril et mai 1912, cette fois-ci pour une
valise non rangée dans sa chambre depuis sa rentrée de congé et
son lit non-fait malgré les observations qui lui ont été faites.
Sa dernière punition, sentant l’approche de la fin de ses études, il chante fort dans sa chambre après l’extinction des feux !
Malgré ces
quelques rébellions propre aux étudiants de cette époque, sa conduite
est notée : Assez bien »et ses notes restent excellentes 17,64 sur 20
et 3ième du classement final.
L’année 1912,
Louis Claude présente sa thèse d’examen de vétérinaire devant un
aéropage de professeurs venant de l’école de Lyon et de Maisons-Alfort
; il est reçu et en 1912, il rejoint l’armée pour suivre son service
militaire dans un régiment de cavalerie comme le font en grande partie
les jeunes vétérinaires. Malgré nos recherches, cette période avant la
Grande Guerre de 14-18 a échappé à notre quête.
Louis Claude, vétérinaire à Callac.
Nommé
à Callac en 1913, il se marie juste avant de partir aux armées avec
Joséphine Kerhervé, née en 1893, également fille unique d’Eugène, son
père qu’elle ne connut point, car décédé subitement à l’âge de 27 ans
en 1894. Elle fut donc élevée avec sa mère Léontine Gouranton au manoir
de Keramédan, près de la rivière de l’Hyère. Son oncle par alliance
Yves Marie Kerhervé, marié à sa tante Marie Louise, était à cette
époque, maire de Callac et négociant en bois.
Un premier fils
leur naît en 1915, Claude Eugène, qui reçoit les prénoms des deux
grands-pères maternel et paternel comme l’exigeait l’influence
familiale. Claude Eugène deviendra, comme son père, également docteur
vétérinaire dans les années 30 à Paris.
Après la période
de la guerre, où Louis Claude fut mobilisé( ?), un deuxième fils, Louis
Yves naquit en 1921. Il deviendra docteur-médecin dans les années 40 à
Paris. Puis Michel, né en 1923, également docteur, restera dans la
région en épousant une demoiselle André, fille d’un ardoisier de
Maël-Carhaix.
Le dernier fils
Paul, né en 1930, devint un ami d’enfance et nous fûmes très proche
après le décès de sa maman en 1937, deuil qui le marqua profondément.
Il avait à Keramédan, dans la maison familiale maternelle, un
canoé-kayak et nous faisions de magnifiques promenades sur la rivière
proche, l’Hyère…
Louis Claude se remarie.
En
1938, Claude Louis prend une seconde épouse en la personne d’Anne Le
Roc’h, fille d’Auguste Le Roch, commerçant quincailler sur la Place du
Centre ; et famille alliée au pharmacien Pierre Louis Le Gac qui avait
pris la succession de Louis Adolphe Liégard, le premier pharmacien
callacois. La première fille de la famille, Annie naît en 1939.
Louis Claude s’intéresse à la politique.
Son oncle Yves
Marie, avait été maire entre 1910 et 1912, remplacé par le Dr François
Joseph Quéré en 1912, il devient deuxième-adjoint au maire,
puis est réélu come maire en 1921 après le décès subit du Dr
François Joseph Quéré en 1921 et le restera jusqu’en 1925.
Louis
Claude était donc baigné dans la conduite administrative de la cité et
aux élections de 1925, il rejoint avec son oncle, une liste de radicaux
socialistes conduite par le négociant Louis Morel contre la liste des
Droits Radicaux et Socialistes et comprenant de nombreux communistes
emmenés par l’instituteur socialiste, Trémeur Burlot.
La liste de
Louis Morel est largement élue et Louis Claude Mariette, ainsi que son
oncle Yves Marie Kerhervé sont en tête des suffrages exprimés. Mais la
profession de Louis Claude comme vétérinaire du canton, ne lui laisse
que peu de temps libre au sein de l’équipe municipale. Les élections de
mai 1929, avec comme adjoint Louis Toupin, le feront démissionné de son
mandat avec plusieurs autres élus en mai 1930, peut-être également en
ayant quelques divergences de vues avec Louis Morel…
Quelques affiches de sa canditature :
CALLAC
VOTONS POUR M. MARIETTE !.
On se demande, de plus en plus, s’il a réellement manqué deux voix à M. Mariette pour être élu.
Plusieurs
personnes ont essayé de se rendre compte de la vérité des chiffres
proclamés, en consultant les procès-verbaux des communes.
Elles
n’y ont réussi ni à Callac, ni à Guingamp, ni à Saint-Brieuc ! Le
procès-verbal de recensement est introuvable. Il court d’une ville à
l’autre, pour être…complété, mis en état, etc…
C’est
le seul canton du département où pareil fait se passe. C’est aussi le
seul canton où notre candidat a été mis en ballotage à deux voix près.
M.
Mariette a probablement été élu au premier tour. La proclamation seule
lui a manqué, et c’est son cocurrent qui devait la faire comme maire du
chef-lieu de canton.
Puisque,
malgré ce qui s’est passé, on recommence dimanche prochain, que tous
les amis de Louis Mariette lui continuent leur appui, leur concours et
il sera élu à une grosse majorité.
Le
canton de Callac n’aura qu’à se féliciter d’être représenté au Conseil
Général par un homme dévoué, compétent, éclairé comme M.
Mariette… (Ouest-Éclair du 24.07.1925)
Affiche de la campagne de 1929.
Louis Mariette, candidat aux élections sénatoriales.
«
Et que dire de Louis Mariette, le conseiller général de Callac,
pondéré, travailleur, réfléchi et enthousiaste avant tout dévoué au dur
travail de sa profession, l’ami des cultivateurs, le bon conseil des
éleveurs de notre région ?
Lui
aussi c’est un jeune. Et si les délégués l’envoient siéger au Sénat, il
sera, à ne pas en douter, le plus jeune sénateur de France et l’orgueil
de son département…
Louis Claude et sa vie professionnelle.
La réputation du
vétérinaire Louis Claude en ces années 30 franchit les limites du
canton de Callac et on vient l’appeler d’au-delà de Loguivy-Plougras et
de Plounévez-Quintin. L’homme est franc de collier, malgré qu’il impose
par sa grande taille, son physique de « rugbymen » , sport qu’il a
pratiqué à Toulouse à l’école vétérinaire, sa voix de stentor avec son
inimitable accent guingampais qu’il tient du côté maternel par les «
Lalauze ».
Le callacois
Victor Le Tertre, cultivateur à Kerellec, singulier personnage et grand
spécialiste des postiers breton en parle encore avec émotion de Louis
Claude :
« A
Callac, il n'y avait qu'un seul vétérinaire, Mariette, une vraie force
de la nature, qui assumait sa fonction souvent au-delà du canton. Dans
les fermes, on ne le sollicitait qu'en cas d'extrême nécessité car
l'argent faisait défaut. Mais à la saison des poulinages, en
particulier de mars à mai, il ne dormait pas souvent dans son lit. On
le prévenait comme on pouvait, le téléphone n'était pas monnaie
courante, on se rendait à son domicile à bicyclette, on avisait sa
femme et ensuite il arrivait avec son automobile. Parfois il était
obligé de laisser sa voiture à une bonne distance de la ferme, venir à
pied, tellement le chemin était impraticable. Quand le poulinage se
passait mal, il sauvait la jument, coupait le poulain dans le ventre de
sa mère, morceaux par morceaux. Pour les vaches, il procédait de même. »
«
On dit, qu'avant-guerre, ils (marchands du Léon) achetaient les chevaux
plus chers que les autres. Ils donnaient la moitié du prix le jour de
la foire et l'autre moitié après avoir testé l'animal. Les cultivateurs
se rendaient ensuite dans le Léon récupérer leur dit Mais souvent ils
leur rétorquaient que leur cheval était soit gourmeux (maladie
spécifique du cheval caractérisée par une inflammation des voies
respiratoires, donnant lieu à la toux, à une forte fièvre, à une
abondante sécrétion catarrhale) ou boiteux et ainsi le prix était revu
à la baisse. Le docteur Mariette avait mis fin à cette malhonnêteté. :
Suite à une transaction de ce type, il se rendit dans le Léon avec le
vendeur d'une jument qu'il garantissait sans défaut. Lorsqu'ils
arrivèrent chez le maquignon, la jument était gourmeuse ! Muni d'un
revolver, Mariette abattit la jument et l'autopsia et trouva dar ses
bronches de petites plumes de volaille qui lorsque l'air passait
pouvaient faire penser à un cheval gourmeux. Pour le boîtage, il
suffisait de mettre un clou un peu de travers dans les chairs… »
Un personnge hors du commun, une vie bien remplie....
FP N° 506121
Eugène Lacroix André Louis LALAUZE (1818
1900)
-État Civil - - - - -
NAISSANCE : le 03/05/1818 à Villeneuve-de-Berg (7341)
MARIAGE : le 13/02/1850 à Bégard (22004), avec Marie Charlotte
PERROT
DÉCÈS : le 10/12/1900 à Guingamp (22070)
Acte du 12/10/1900 à Guingamp (22070)
Registre de l'année de décès en Salle Virtuelle
MÉTIER(S) : Gendarme à cheval - Receveur buraliste à Guingamp (22070)
DISTINCTION(S) : Légion d'Honneur, Médaille Militaire
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Faits de vie
Eugène Lacroix
André Louis LALAUZE (1818-1900) est né le 3 mai 1818 à
Villeneuve-de-Berg (07341) dans un village de l'Ardèche, patrie
d'Olivier de Serres et père de l'Agronomie ; d'un père André et d'une
mère Marie AURIOLLE.
Eugène Lacroix
André Louis s'engage dans la gendarmerie et se retrouve dans les années
1850 à Bégard , ville dans laquelle il se marie en 1850 avec une
sage-femme, Marie Charlotte Perrot, originaire de Pontrieux, puis
rejoint la ville de Guingamp où naissent ses derniers enfants.
La particularité
de cette famille Lalauze est qu'elle représentée par 6 fils et 2
petits-fils du patriarche Eugène Lacroix André Louis :
1)-
Jean-Eugène (FP 142712), Jean Louis (FP 143512), Lucien (FP 146522),
Jean Marie (187933), Pierre Arthur (FP 264276), André Louis (FP 155885)
2)- André Yves (FP 192425) et Louis Joseph Marie (FP 255870).
Eugène est décoré de la Médaille militaire le 26 décembre 1854 et de la Légion d'Honneur le 13 mars 1869.
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Fiche créée par LOH1057 le 2019-04-30 11:35:31
Modifiée par LOH1057 le 2019-04-30 11:49:51
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