Callac-de-Bretagne

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Des restrictions politiques aux grands concours en 1934.

A St Brieuc le 8 juillet 1935.

Demande :

Note de Monsieur le Préfet des Côtes-du-Nord à Monsieur le Sous-Préfet de Guingamp.
« Je vous prie de faire connaître l’avis à consigner sur une demande de bourse à l’école vétérinaire de Maisons Alfort présentée en faveur du jeune LANCIEN Yves de Plougonver.
   Signé pour le Préfet
             Le Chef de Division Délégué


  Réponse : Virgret( ?)
Comme suite à votre demande ci-dessus, j’ai l’honneur de vous faire connaître que le maintien l’avis défavorable que j’ai émis à la date du  9 août 1934 pour les motifs suivants : « Les parents de ce jeune homme exploitent un commerce de chaussures au bourg de Plougonver.
 Leur situation est excellente, ils ont élevé 3 enfants ; une fille célibataire âgée de 29 ans, un garçon de 22ans, clerc de notaire,  candidat objet de la présente lettre. Leur père est sacristain de l’église et s’est toujours montré un adversaire acharné contre le gouvernement de la République.

En conséquence, j’estime avec le maire qu’il n’y a pas lieu de donner une suite favorable à la demande présentée.

                      Le sous-préfet de Guingamp :Jean( ?)
Devant ce rejet  d’une aide à un jeune candidat désireux d’accéder à une prestigieuse école supérieure, nous avons voulu en savoir un peu plus sur cette famille de Plougonver.


Famille LANCIEN.

Cette famille Lancien est connue à Plougonver depuis l’aube des registres paroissiaux, c’est à dire vers les années 1580, sous l’appellation « Lantien ou L’Antien », ainsi mes Sosa 2332 et 2333, Aliette L’Antien et Pierre Poulichot se marient  le 20 février 1643 à Plougonver.

Dans le cas d’Yves Lancien, âgé de 22 ans en 1934, clerc de notaire et désireux de se présenter à l’examen de vétérinaire et qui, en raison de la profession de son père, François, cordonnier et « sacristain » de la commune de Plougonver, se voit écarter d’une profession qu’il désirait ardemment.

François Lantien, né en 1879 à Plougonver, fils de Yves Marie, également sacristain et de Jeanne Fercoq, se marie avec Francine Moysan en 1904. Jeanne, leur premier enfant, naît en 1905  et Yves en 1912. La lettre de refus parle de la profession du père comme marchand de chaussures, mais à Plougonver en 1934, les locaux de la commune achetaient plutôt des sabots, socques ou bottes, fournitures qui étaient bien adaptés aux chemins ruraux de l’époque !
   Le refus ou l’affront subi par la famille Lantien provenait vraisemblablement d’un différend politique avec le maire de la commune de Plougonver…   


 
Joseph Lohou (mai 2014)