|
Callac-de-Bretagne |
|
Page Retour
Le Manoir de
Keranlouant
Le manoir de Keranlouant, "Keralouan",
"Kerranllouan"
en Callac était un
manoir classique breton du 16° siècle, une cour carrée,
un four à pain, un puits et sa grande auge qui servait à
approvisionner le manoir et ses dépendances, un corps de
logis à deux étages avec l'échaugette au-dessus de la
porte d'entrée et l'absence d'ouvertures sur l'extérieur.
Le premier seigneur de
Keranlouant connu, qui soit venu à notre connaissance, se
nommait Maurice de la Boissière, né vers 1480 et faisant
fonction de sénéchal de la seigneurie du Cludon en
Plougonver sous Jean du Cleuz.
La montre de l'évêché de Cornouaille faite à Quimper le
15 et 16 mai 1562, nous indique que François
de la Boëssière est le sieur de Keralouan et dans un acte
de 1583, il est procureur de Louis de la Boissière,
seigneur de Languic et propriétaire de Kergadou.
En
1630, Charlotte de la Boissière, héritière de Keranlouant, épouse
Jean du Cleuz, Conseiller du roi en sa Cour à Metz, sr du Modest, de
Keranlouant, des Salles. Leur fille Françoise épousa en février 1657 à
Rennes Sébastien de Robien, né à Robien le 26 juin 1633 et y décède le
5 mai 1691, vicomte de Plaintel et conseiller au parlement de Bretagne
de 1655 à 1684.
En 1682, Maître René le GUIADER, Procureur fiscal de la
Châtellenie de Callac se rend à Carhaix et rend les aveux
de la seigneurie devant les notaires royaux. Nous savons
ainsi que le manoir de Keranlouant était possessionné par
Julien LE SÉNÉCHAL et son épouse Dame Charlotte de la
Boissière, fille d'Yves et de Marie du PONT.
En 1746, le propriétaire en était Paul René LADVENANT de
KERISAC, avocat à la cour, sénéchal de Callac de 1735 à
1774 et seul
juge de la Juridiction et Châtellenie, exerçant également
à Coatleau en Plusquellec. Son épouse, Anne Charlotte
Yvonne MICHEL de RÉZAL lui donna 16 enfants ; son fils Yves
se maria avec Marie Françoise MAHÉ en 1786 à
Plestin-les-Grèves et sa fille Charlotte avec Louis Allain
LE GUILLOU de Douarnenez en 1773. Les bois qui
entouraient le manoir étaient sujet aux vols et rapines, ce
qui nécessitait la présence de gardes ; en 1780, Louis
ALLAIN occupait cette fonction.
Au 19° siècle vers 1836, le manoir revint à Joseph Marie
Jean LAVANANT, greffier de la Justice de Paix de Callac qui
se maria avec sa cousine germaine Marie Anne GUIOT de Saint
Brieuc. Joseph Marie, également conseiller municipal et
adjoint au maire Jules Anne Marie PHILIPPE en 1857, se vit révoqué
pour une dispute au marché de Callac avec le personnel
chargé de percevoir les droits de place. En 1906, au
recensement de Callac, les trois filles septuagénaires de
Joseph Marie, Marie, Anne et Angélique habitaient encore au
nouveau manoir.
Les plus anciens se rappelleront que les allées du château
étaient bordées de magnifiques rhododendrons et qu'à la
saison d'automne les callacois se pressaient pour la cueillettes
des "luces" que les vosgiens appellent
vulgairement "brimbelles" , le fruit de l'airelle
myrtille.
|
Révocation
de Joseph LAVANANT le 2 octobre 1857 par l'Empereur
Charles Louis Napoléon (1852-1870) |
|
|
|
Le manoir de Keranlouant se situe à la
lisière du bois de Maroux, près de la route menant
à Calanhel. On remarque le ru qui sépare le bois et
se jette dans le ruisseau de Guervilly alimentant l'étang
de Callac.
(Cadastre de 1833- AD22)
|
Le
château de Keranlouant, après la démolition du
manoir vers 1945 |
Le
manoir de Keranlouant, tel qu'il a été dessiné par
le comte Henry FROTIER de la MESSELIERE le 19 octobre
1931 |
Souvenirs d'enfance.
Le
moulin de Keranlouant que l'on aperçoit sur le cadastre
ci-dessus, qui utilisait comme force motrice l'eau du
ruisseau de Guervilly, fut modernisé dans les années 1930,
par l'installation d'un moteur thermique au diesel. A cette
époque, nous rendions souvent visite à nos cousins Caignard,
Joséphine Guénégou, ma grande tante avait épousé un
Claude CAIGNARD et ses fils Yves et Joseph était donc cousins germains
de ma mère. Le couple avait aussi une fille, Albertine
Caignard qui, née en 1904, avait le même âge que ma
mère.
A chaque fois que mes pas me conduisent vers cet endroit,
les souvenirs se ravivent brusquement; c'était délice que
de se rapprocher du moulin, d'entendre le bruit sourd et
saccadé du moteur qui entraînait toute la machinerie sur
les deux étages. A cent mètres déjà, les effluves qui
tapissent les narines de souvenirs, cette fragrance de la
farine de froment qui flottait dans l'air ; de rencontrer le
cousin Joseph, cheveux blanc de farine, qui surveillait le
chargement incessant des charrettes paysannes, déjà
pleines de sacs remplis de blanche farine et de son, les
premiers destinés à la confection de ces fameux pains
pliés de 12 livres que j'appréciait tant et les derniers
à l'alimentation des porcs, son que l'on mélangeait aux
pommes de terre dans ces immenses marmites à couvercle de
fonte noire.
Tout un passé qui s'enfuit à tire d'aile.....
|
|
© Tous Droits Réservés (Joseph Lohou) |