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Rixes à Callac le
28 juillet 1790- Les FERCOQ contre la municipalité de
Callac.
La Garde Nationale de Callac ayant voulu arrêter René
Calvez, volontaire qui se refuse de monter la garde et qui
est aussi domestique chez Pierre Joseph Fercoq,
administrateur du Département, une rixe se produisit entre
des membres de la Garde Nationale et le dit Fercoq avec
coups réciproques. Jacques Marie FERCOQ, cadet de Pierre
Joseph et Procureur de la commune de Botmel, muni de son écharpe,
étant venu voir ce qui se passait se fait aussi maltraiter
comme son frère. Une enquête menée par Antoine Marie Noël
Julien Vistorte et Guillaume Le Grontec, membres du
Directoire du district de Guingamp est menée jusqu'au 22 août
1791.
Lettre
de Pierre Joseph Fercoq
A Messieurs les administrateurs du département des Côtes
du Nord.
Messieurs,
De temps immémorial, la petite cité de Callac enclavée
dans la trêve de Botmel, n'a eu avec celle-ci qu'une seule
te même administration. Aujourd'hui vous n'ignorer pas
qu'il règne cette division entre ces deux endroits et il
semble que le fait de la discorde ne fait que s'irriter de
plus en plus, au point même qu'il est à craindre qu'il n'y
survienne des suites fâcheuses, si vous ne prenez des précautions
pour arrêter l'effervescence où sont les esprits.
Deux municipalités, une Garde nationale et des volontaires
nationaux, établis dans un endroit, où jusqu'à présent
on avait été uni, sont les faits qui que produit cette
division. Mon but, Messieurs, n'étant pas de venir
entretenir ici de tous ces objets, je me bornerai à vous
faire un simple détail de ce qui peut me concerner
avec ma famille et du péril dans lequel nous sommes exposés
par la malignité et le mal vouloir de certains personnages
que l'on ne doit pas craindre à appeler des malfaiteurs et
des perturbateurs.
Jusqu'ici je puis assurer avoir été aimé et toute ma
famille par presque la généralité des habitants de la
petite ville de Callac et je ne sais aujourd'hui, par quelle
fatalité cette amitié vient de se convertir en haine !
Il y a déjà longtemps que j'étais en but ainsi traité de
mes confrères dans l'ordre judiciaire. Je n'avais de
communication avec eux qu'autant que les circonstances
l'exigeaient absolument. Une rivalité d'état était
l'objet de leur froideur et de leur inimitié, ils n'avaient
cependant pu le faire éclater par l'aveu de regret de de
regret de subordination qu'ils avaient encore pour les différentes
places de juge que j'occupais.
Les choses étaient en cet état lorsqu'au mois de janvier
1789, j'osais me rendre dans une délibération que prévoit
la trêve de Botmel pour adhérer aux arrêtés pris à
Rennes, à Nantes et à Quimper, relativement aux États de
Bretagne. Monsieur l'abbé Floyd, recteur de Plusquellec,
ayant appris que cette délibération devait avoir lieu,
vint exprès de la paroisse pour publier lui-même au prône
de la grand-messe de la trêve, un espèce d'arrêt de
Parlement, portant défense à tous corps de s'assembler
pour délibérer.
Malgré cette publication, les trêviens de Botmel étaient
résolus ; ils considérèrent cet arrêt comme un non être
et se disposèrent à délibérer. Monsieur Floyd, qui par
sa qualité de recteur, avait voix délibérative, se présente
à la délibération ; il y étala beaucoup de de
raisonnement pour vouloir prouver que la trêve devait
garder le silence dans cette circonstance, si elle ne
voulait attirer sur elle la haine du Parlement et de la
Noblesse. Les sieurs Guiot, procureur fiscal et Le Guillou,
procureur et délibérant pour Callac, furent les seuls à
écouter ses raisons et à se retirer en protestant contre
toute délibération contraire à l'arrêt du Parlement.
Si les sophismes de M. Floyd ne perturbèrent pas les
trêviens, son autorité eut plus de furie, car ils se retirèrent,
par crainte, de la chambre des délibérations.
Quoique je n'était pas l'un des 12 délibérants et que je
n'avais d'entrée dans les délibérations que parce que j'étais
l'un des plus anciens avocats de la trêve, je fus moins
craintif que les Messieurs de Callac qui abandonnérent
honteusement le champ de bataille. Je proposais aux trêviens
de se retirer dans mon cabinet où je rédigeai pour
eux un arrêté et adhésion qui fut adressé& par la
poste à Monsieur Brisard à Rennes.
Le bruit circule bientôt que les trêviens avaient pris par
cet arrêté une délibération vigoureuses. Dès lors, je
devais être dépossédé de toutes les places de judicature
que je tenais de différentes seigneuries. Je devais perdre
la confiance qu'ils m'avaient accordé et dont je venais de
faire un si grand abus, en violant et en faisant à toute
une trêve violer la teneur d'un arrêt du Parlement.
Plusieurs marguilliers à Rennes venaient d'être décrétés,
celui de Botmel le serait aussi et moi sur ce que j'avais prêté
ma plume et mon cabinet. Enfin, Messieurs, tout fut imaginé
à mon sujet à Callac, vu qu'on avait publiquement qu'il
valait mieux leur perdre cent louis que d'avoir fait ce que
je venais de faire. J'avais encore signé avec les jeunes
gens de Carhaix le pacte d'union, nouvelle raison pour qu'on
dut me regarder comme un homme perdu. La convocation du Roy
pour les États Généraux put à peine me justifier et
faire sur ces bruits, je devais absolument être pendu.
Plusieurs paroisses des campagnes voisines me recherchent
lors de cette convocation pour dresser et leurs pouvoirs et
leur "falloit" au code. A Callac, il ne trouvait
personne en état d'en faire. Je fus député à cet effet
pour les jeunes gens de Carhaix. J'ai été l'un des représentants
de la jeunesse de Callac à Pontivy et je fus nommé premier
capitaine de la garde. Callac, à l'imitation de toutes les
villes avait formé un comité municipal, mon frère et moi,
y furent les premiers nommés. L'Assemblée Nationale présente
une réforme dans les municipalités. Callac, qui n'en avait
jamais eu, devait se joindre à sa trêve de Botmel
pour ne former avec elle qu'une seule municipalité. Les
habitants de Callac font cependant un effort pour y réunir
toute la paroisse de Plusquellec et ses trêves, ayant refusé
il ne leur restait d'autre porte que celui de rester uni à
leur trêve.
Les habitants des campagnes ne paraissent pas bien disposés
à faire tomber leur choix sur les habitants de Callac, si
vous en excepter mon frère et moi. Cette "prédilation"
irrita ces bourgeois. Il ne fallait pas davantage pour
supposer et dire que nous avions cabalé(sic) ; mais ils ne
réfléchissaient pas à la conduite nulle qu'ils avaient
tenue avant la convocation du roi et qu'ils étaient tous
agents des seigneurs. Ils avaient oublié que j'étais le
seul de Callac à prêter ma plume aux campagnes et que mon
frère était en Droit à Rennes y avait été exposé? les
journées des 2 et 7 , où il fut sur le point de perdre la
vie. Peut-on supporter en habitant les campagnes, sans ....?
et sans reconnaissance...
toujours eu dans la trêve. Ils n'étaient pas disposés à
se voir exclus d'un lieu, où par habitude ils donnaient des
lois, l'un comme juge de Callac, l'autre comme procureur
fiscal, un autre comme délibérant, et les avocats avaient
entrée aux délibérations, il était cruel que l'Assemblée
Nationale n'ait pas songé à leur conserver des places.
Enfin, Messieurs, dans cet état, je fus élu procureur de
la commune de la trêve ; il ne fallait pas davantage pour
finir d'irriter des personnes qui ne connaissaient aucune
subordination. En se séparant de la trêve pour former
entre eux une municipalité, il était indispensable de
prendre mon frère et moi comme des "mal vaclouté".
Nous dédaignions, dirait-on, les habitants de la ville pour
nous joindre par préférence à une troupe de paysans.
De ce temps il fut probablement arrêté que nous n'avions
plus d'intérêt pour la ville et qu'il fallait nous
assommer. En effet, Messieurs, je me suis vu au moment d'être
la victime de leur fureur. Il était naturel que faisant
parti de la municipalité de Botmel, je ne devais connaître
de troupes nationales que celles qui auraient prêté le
serment devant cette municipalité.
J'avais un domestique enrôlé dans les volontaires
nationaux de Callac, au lieu de prêter serment devant la
municipalité formée en ville, il le fit devant celle de
Botmel, malgré son refus de prêter serment avec les
volontaires de Callac. Ceux-ci avaient résolu de lui faire
monter la garde avec eux, ils savaient tous qu'il était enrôlé
dans la Garde Nationale de Botmel différentes fois, on
l'avait tracassé à ce sujet sans cependant oser en venir
à une contrainte.
Je voyais bien que ce n'était pas à mon domestique qu'on
en voulait, mais bien à moi et à ma famille. Surtout
depuis que j'avais eu l'honneur d'être nommé membre du département,
la fureur avait augmenté. Toutes les personnes les plus
distinguées de la ville, sont membres de la prétendue
municipalité et doivent figurer en personnes dans ces scènes
quoique en grande partie, ils soient en même temps
officiers de la Garde Nationale. Les employés aux Devoirs
leur paraissent propre à servir d'acteurs ; le neveu, qui
il ya un an avait refusé de faire tout service dans la
troupe des volontaires et qu'il s'était retiré était un
homme à bonne aventure. Déjà il avait sur le corps différentes
décrets pour affaires nocturnes et polissonnes. Il était
essentiel de la graduer pour le mettre à la tête de la
bande, il ont fait capitaine commandant. Un ambulant qui à
peine était à Callac depuis huit jours est pris pour major
ou supposé tel.
Le 20 juillet, jour d'une grande foire à Callac, cinq à
six fusiliers bien choisis, bien choisis, se présentent
environ les 6 heures du soir à ma porte à Callac, où René
Calvez, mon domestique était bien occupé. Ils veulent le
forcer d'aller avec eux au corps de garde, il s'y refusa en
présence de plus ce cent personnes. Quand tout le monde se
fut retiré de la foire, environ les huit heures et demie du
même jour, le sieur Rivière ambulant se présente aussi à
ma porte, avec huit fusiliers ; y ayant frappé, je me présente
pour lui ouvrir et lui demander ce qu'il cherchait à ma
porte à cette heure ; il me dit qu'il voulait mon
domestique. Je lui répondis que mon domestique avait prêté
le serment avec la garde de Botmel, ne se rendrait pas parmi
votre troupe insubordonnée telle que celle des volontaires
nationaux de Callac.
Sur cette réponse, le sieur Rivière se retira ; mais ce n'était
que pour former le projet le plus odieux. Il était décidé
que je devais être assommé avec mon frère et mon
domestique. Le 28 juillet, jour d'un marché à Callac, le
sieur Gillorain, receveur des Devoirs, s'amuse à boire avec
des scélérats de Callac ; il leur dicte leur leçon. Il
savait que j'avais des terres hors ville et que je faisais
manoeuvrer ; il savait que René Calvez, mon domestique ne
manquerait pas de s'y rendre pour prendre les bestiaux qui y
étaient. Armé d'un gros bâton et accompagné du sieur
Nicolas Guiot et de quatre hommes portant chacun un fusil,
le même Gillorain se rend à huit heures et demie du soir
à l'entrée de ces terres qui donnent sur un chemin de
servitude détourné des routes pratiquées? Là, il dressa
une embuscade et se met au guet à pend? .Lors que mon
domestique se disposait à conduire les bestiaux, il le
prend au collet, le menace de le faire assommer s'il ne se
rendait à ses devoirs.
Mon domestique ainsi détenu, est traîné vers la ville. On
vient m'instruire, je courre aussi tôt à son secours. Je
me rends à l'entrée de de l'allée de Keranlouant, où le
sieur Gillorain et le nommé Pinson le tenais par le collet
comme un criminel. Je somme ceux-ci de le lâcher, au lieu
de réponse, je reçois un coup de pied du sieur Guiot et un
coup de mourade du sieur Gillorain avec le gros bâton qu'il
tenait entre les mains et aussi tôt je me sentis saisir par
derrière et pris aux cheveux par un homme qui me traîna en
me terrassant à cinq ou six pas. Cet homme, dit Toussaint
Le Graët, cordonnier de profession, est un champion comme
pour être propre à toute expédition et avait été soûlé
ce jour même par le sieur Gillorain. Terrassé et traîné
de la sorte, je fus encore assailli de coups par le dit Le
Graët et par le sieur Gillorain et Guiot et par le sieur
Borny, aubergiste se disant commander la Garde et chez
lequel on avait bu pendant le jour et sans doute formé le
projet odieux qu'ils venaient d'exécuter. Je pus à peine
me relever et prendre mon chapeau qui était tout abîmé
et mon habit déchiré, que le sieur Gillorain d'un ton
suffisant me commanda de conduire à la garde avec mon
domestique et mon frère qui au bruit de l'émeute formée
en ville et dans la trêve de Botmel et où il est Procureur
de la commune, était annoncé en écharpe, ni le caractère
dont nous étions tous deux revêtus, ni ma marque des
situations dont mon frère était orné en ce moment, ni les
sommations qu'il fit de ce sur toute émeute et de se
retirer ; rien ne put arrêter la fureur de ces forcenés.
Les sieurs Guiot et Gillorain en prenant l'écharpe de mon
frère d'une manière de dédain et comme pour la déchirer,
crièrent encore plus haut qu'ils se f...(foutait) de nous
et de l'écharpe que portait mon frère, ils ordonnèrent
derechef de nous conduire et non aimablement par derrière
de coups de pieds et de poings.
Le GRAET en saisissant au collet d'un côté et le sieur
Gillorain de l'autre me traînèrent ignominieusement par un
chemin détourné et de là à travers le Martray et au
milieu d'une nombreuse populace. Bientôt on me conduit dans
leur corps de garde, où il n'y avait ni soldats, ni feu, ni
chandelle. On m'y laissa seul avec le scélérat Le Graët
et sans que je me trouvais assez fort pour y lutter avec
lui, je crois qu'il m'aurait assommé.
A mes cris accoururent bientôt quelques personnes aux quels
je demandais en vain et du feu et de la lumière. Les sieurs
Gillorain et Guiot et le sieur Rivière en habit
d'ordonnance entrèrent tôt à trois heures, se font un
plaisir de me plaisanter sur ma situation. Le sieur
Gillorain, prenant bientôt le ton d'un juge, se met en
devoir de m'interroger. Sur ce, je lui dis que je ne lui
connaissais aucune qualité pour me questionner comme il
faisait. Le sieur Rivière lui dit d'aller s'habiller, à
quoi il répliqua qu'il n'était pas foutu..d'interroger un
polisson comme moi.
Dans ce moment, on faisait battre une caisse autour de la
ville pour assembler tout le monde sur la place. Mes
examinateurs ayant sortis et s'étant rapproché de la porte
de ce lieu sombre et obscur, je fus dans un grand étonnement
de voir dans la foule du peuple le Demoiselle Christine Le
Coz, nièce du prétendu maire de Callac et procureur de la
commune. La Demoiselle Guiton, sa nièce, les femmes et
enfants des autres prétendus officiers municipaux de la
ville.
Il n'est propos les plus indécents que je n'entendis dans
cette foule à mon égard. Tantôt les uns disaient qu'il
fallait me mettre au cachot, d'autres disaient qu'il valait
mieux m'assommer avec toute ma famille.
J'ignorais à quel dessein on assemblait à neuf heure du
soir et par quel ordre toute la population de Callac. Ce
qu'il y a de certain, les prétendus officiers municipaux
semblaient autoriser cette convocation puisque aucun ne
parut pour sommer le peuple de se retirer.
On ne me laisse pas longtemps dans le doute ; mes juges, les
sieurs Gillorain et Guiot étaient encore rentrés dans le
corps de garde, mon domestique reçoit ordre de se retirer
et sur ce que je lui commandais de ne pas m'abandonner seul
dans ce lieu ; on commanda quatre hommes pour le forcer à
sortir et par ce que je me plaignis que je sentais une
douleur à la cuisse gauche et à la joue droite et que je
demandais un chirurgien, on me força de sortir avec mon
domestique.
J'étais persuadé, Messieurs, qu'à l'exception des sieurs
Gillorain, Guiot, Le Graët, et Richard, connus pour
marchands, je n'aurais pas reçu de mauvais traitement au
corps de garde. Il s'y seraient trouvés plusieurs qui
n'auraient peut-être eu le désir de me maltraiter ; mais
ils n'auraient pas osé le faire s'ils n'avaient eu à leur
tête l'un des précédents, car sans me flatter qu'aucune
de mes actions n'a été propre à m'enlever l'estime de mes
concitoyens et si j'ai perdu leur amitié ce n'a été que
par la faction de quelques envieux.
Mis avec mon domestique hors le corps de garde, je me vois
entourer d'un peuple insolent et conduire jusqu'à ma porte
par les huées les plus insultantes. On voyait que la garde,
qui doit mettre la police, était la première à
occasionner le désordre, aussi j'ose ajouter que la Garde
que l'on fait à Callac, n'est qu'une occasion de dérangement
et de malheurs.
Il m'est appris que le sieur Guiot l'aîné à sollicité et
obtenu 60 fusils de Monsieur de la Tour du Pin, ministre. Si
ces fusils tombent entre leurs mains, il se pourrait qu'il
arrivât quelques malheurs. La Garde Nationale de la trêve
ne peut se faire avec les volontaires de Callac ; ceux-ci
sont abhorrés de tous les paysans des paroisses voisines.
Jugez, Messieurs, quelle peuvent être les suites si vous
n'intervenez pour établir la paix. Les campagnes indignées
des mauvais traitements que ma famille et moi souffrons à
Callac, se seraient déjà révoltés contre cette ville, si
je ne les avais retenus ; mais je ne réponds pas de ce qui
pourrait arriver si vous ne faites y établir une garnison
et faire renvoyer les employés aux Devoirs qui sont à la tête
de tous ce qui se fait de mal à Callac. Gillorain a déjà
différents décrets sur les bras pour mauvaises affaires.
Les dits Toussaint Le Graët et Richard ne sont pas
originaires de Callac, ils peuvent être renvoyés. Au
surplus, Messieurs, cette affaire peut devenir d'une sérieuse
conséquence et si l'intérêt de ma famille et tumulte fait
à un officier municipal en exercice menacé d'être égorgé
à chaque instant, ne vous touche pas, considérez au moins
l'intérêt d'une trêve exposée aux tracts d'une ville où
il ne se fait aucune police. Il y a nombre d'années,
plusieurs personnes assommées et assassinées en ville et
dans les environs ; il n'y a eu aucune suite. Il n'y pas de
semaine qu'il ne se commet dans les parages plus de dix
vols. D'après ces considérations je me flatte, une
peise? qu'ayant égard à ma plainte et d'après les
informations que vous ferez prendre sur les lieux par le
district de Rostrenen, par ce que le sieur Jouan se
refusera, sa femme étant parente du sieur Guitton au second
degré, il vous plaira, Messieurs,
- 1)
Solliciter le changement des employés des Devoirs de
Callac, notamment du sieur Gillorain.
-2) Faire
renvoyer dans leur lieu natal Toussaint Le Graët et
Bertrand Richard.
-3)
Solliciter un détachement de troupes de lignes qui ira en
garnison à Callac pour demeurer jusqu'à ce que la
fermentation se soit passée et la paix rétablie, ce qui ne
tardera pas après les renvois des faits susnommés.
-4) Ordonner
que ceux des citoyens de Callac qui se seront trouvés
coupables de m'avoir outragé et insulté et notamment mon
frère avec son écharpe et dont le procès-verbal à parler
à mots .... ci-joint, soient déclarés incapables de jouir
du droit de citoyen actif ; le tout pour la réservation de
tous mes droits et dus par ailleurs et la réclamation de
ces dommages et intérêts devant la justice.
Signé :
FERCOQ.

Joseph Lohou(modif. février 2012)