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Callac-de-Bretagne |
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ALFRED LAJAT (°1872-1958)
Alfred
Lajat, né le 10 août 1872 à Quintin (Côtes-du-Nord) et mort le 26
octobre 1958 à Nantes, est un directeur de journal et imprimeur
français et une personnalité du Mouvement breton. Il signait parfois de
son nom bardique Mab An Argoat (« Fils de l'Argoat »).
Fils
d'un pharmacien de Quintin, il fait ses études à l'Institution
Saint-Joseph de la ville, puis à l'École Saint-Charles de Saint-Brieuc,
où il avait comme condisciples Yves Le Trocquer, Louis de Chappedelaine
et Joseph Paul-Boncour. Voulant être prêtre, il part au séminaire
français de Rome, puis entre dans l'Ordre de Saint-Benoît. Abandonnant
tout projet ecclésiastique, il devient clerc de notaire.
Sur
le conseil de François Vallée, il se tourne vers le journalisme et
devient propriétaire et directeur de l'hebdomadaire catholique, La
Résistance, à Morlaix qu'il achète, en 1898, à Auguste Cavalier. Il
deviendra parent de François Jaffrennou en épousant, le 23 avril 1901,
une des cousines de celui-ci, Marie-Angèle Jaffrennou.
En
1904, il quitte la Résistance pour aider François Jaffrennou dans le
lancement du journal bilingue Ar Vro, dont il assure l'administration,
tant que l'impression se fait à Morlaix. À la fin de 1906, il achète à
J. Létréguilly l'Imprimerie Haslé à Morlaix, laquelle avait été aussi
l'Imprimerie Guilmer fondée sous la Révolution.
En
1905, il crée un hebdomadaire régionaliste L'Écho du Finistère, qui est
sous-titré journal régionaliste indépendant pour la défense des
intérêts industriels, commerciaux et agricoles du pays et qui paraît
jusqu'en 1912. Certains articles sont publiés en breton. Les deux
premières années, il en confie la direction à Auguste Bocher.
L'ayant
renommée de son nom, Il en sera le responsable jusqu'à a retraite en
1926 et, au milieu de sa production ordinaire en français, il aura à
cœur de faire un certain nombre d'impressions en breton assez soignées,
comme le recueil de poésies Bleuniou Yaouankiz (Fleurs de la Jeunesse)
d'Auguste Bocher imprimé en 1909.
En
octobre 1919, il imprime aussi Mouez ar Vro-La Voix du Pays),
sous-titré Hebdomadaire breton français. Organe du relèvement national
de la Bretagne. Régionaliste, artistique, économique, fondé et dirigé
par son ami morlaisien Francis Gourvil, dont il a édité deux chansons
en breton.
L'imprimeur Alfred Lajat en 1910 à Morlaix
Lors
d'une rencontre d'anciens élèves de l'école Saint-Charles, il rencontre
François Jaffrennou et fonde avec lui Ti Kaniri Breiz (Maison des
chanteurs de Bretagne) qui veut remettre à l'honneur les chants anciens
en breton et qui est la préfiguration du Gorsedd de Bretagne. Il se
produira en public avec les autres bardes et principaux membres du
Gorsedd lors de fêtes bretonnes comme celles données à l'occasion du
congrès de la Fédération régionaliste de Bretagne à Douarnenez en 1912.
En
1900, il est admis dans le Gorsedd de Bretagne, avec le nom bardique de
Mab an Argoat, et, en 1926, il en sera le « Druide porte-bannière ». Il
est présent au premier Congrès panceltique de Dublin en 1901, après
avoir participé à l'Eisteddfod de Merthyr Tydfil et être reçu par le
Gorsedd des bardes de l'Île de Bretagne en compagnie de François
Jaffrennou, Léon Le Berre et François Vallée. En 1903, il est, avec les
prêtres du lieu, l'organisateur d'un grand concert de musique celtique
au patronage catholique de Saint-Martin-des-Champs, à Morlaix. Selon
François Jaffrennou, ce fut probablement le premier concert de ce genre
en Bretagne2.
En
1905, il devient vice-président de l'Union régionaliste bretonne, mais
il en démissionne en 1909. Ayant pris sa retraite en 1926, il va
habiter Nantes et, avec le professeur de pharmacie, Édouard Guéguen, et
le compositeur, Paul Ladmirault, y fonde, en 1929, le Cercle celtique
de Nantes. Sous le patronage de cette association, il donne des cours
d'Histoire de la Bretagne à l'Institut des Lettres de Nantes.
En
mars 1932, lors du « Congrès breton » du Gorsedd de Bretagne tenu en
commun à Vannes avec la Fédération des cercles celtiques réunis, Alfred
Lajat, lors d'un débat sur la fixation de la fête nationale bretonne,
rappelle que le duc de Bretagne, Alain Barbe-Torte, avait demandé que
sa victoire sur les Normands en 939 soit solennisée à perpétuité.
Devant l'objection de la trop grande ancienneté de l'événement, il
s'incline devant les arguments des tenants de la Saint-Yves.
Sources.
Lucien Raoul, Un siècle de journalisme en Bretagne, Guilvinec, Le Signor, 1981.
Joseph
Ollivier, Catalogue bibliographique de la chanson populaire bretonne
sur feuilles volantes, Quimper, 1942, pendant la guerre. Il en est
aussi un des commanditaires, mais la publication cesse en janvier 1921.
En
1919, il accueille aussi le mensuel de Pierre Mocaër et Joseph
Ollivier, Buhez Breiz (La Vie de la Bretagne) (10 numéros en 1919 et
reprise de 1922 à 1926). Gourvil et Mocaër étaient aussi membres du
Gorsedd de Bretagne1.
Fac-similé de l'acte de décès de M. Alfred Lajat en 1958à Nantes.
Joseph Lohou (4 mars 2016)
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