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Louis
KERAUTRET dans la tourmente électorale
de l’après guerre(1950-1951)
Originaire du département,
Louis KERAUTRET en lançant son journal « L’Indépendant
des Côtes-du-Nord » ne s’imaginait pas les
difficultés de faire paraître un organe de presse de
combat politique dans cette région quelques années après
les années troubles de la fin de la guerre.
Déjà dans le
1er numéro, un appel était lancé pour soutenir
le journal, mais les encouragements ne furent pas à la
hauteur de la tâche et de 1950 à 1955, cet organe de
presse ne publiera qu’une vingtaine de numéros.
Par le contenu de ses
articles, le journal ne fut qu’un organe de combat,
laissant de côté les informations locales.
Louis
KERAUTRET et les élections cantonales d’octobre 1951 et
de 1955.
Engagé sous l’étiquette du RPF, Louis KERAUTRET
est candidat au 1er tour à St Brieuc-midi où il
arriva en deuxième position. Au second tour, il obtint 3
129 voix en troisième position derrière Eugène RAHUEL
(MRP- 5 719 voix) et Édouard Prigent ( PC- 4 427 voix) . A
la suite de cet échec électoral et de l’état précaire
de son journal, il fut contraint d’interrompre sa parution
en 1952.
En avril 1955,
à l’occasion des élections cantonales du 17 et 24 avril,
« l’Indépendant » fit sa réapparition pour
soutenir la nouvelle candidature de son directeur. Il voulut
se présenter à Saint Brieuc-Nord au nom de l’URAS (Union
des Républcains d’Action Sociale ), mais la place était
déjà prise par Georges GALLAIS, il décida alors de se présenter
à Saint Nicolas du Pélem, face au communiste Auguste LE
COENT. Il fut très largement battu.
Profondément
affecté par tous ces insuccès politiques en Bretagne,
Louis KERAUTRET en profita pour arrêter son journal et de
retira au Kremlin-Bicêtre en région parisienne où il décéda
en 1976.
Fac-similé
de l’article de M. Yves Guillauma dans « La Presse
électorale du RPF en Bretagne »
Mémoire de la société d’histoire et d’archéologie de
Bretagne.(2000)
L'Indépendant
des Côtes-du-Nord
«Cinq
ans après la fin de la guerre, les différentes tendances
politiques qui le souhaitaient avaient pu lancer un
journal dans les Côtes-du-Nord pour faire connaître
leurs idées et défendre leurs programmes. A droite, seuls
les Indépendants, réapparus plus tardivement que les
autres formations dans le paysage politique, n'en possédaient
pas. Cette lacune fut comblée en décembre 1950 lorsque
Louis KERAUTRET lança
L'Indépendant des Côtes-du-Nord qui devint un organe du
RPF
à partir du septième
numéro (mai 1951). Bien que demeurant dans la région parisienne,
son promoteur pouvait se prévaloir d'être originaire du département,
Il avait déposé le titre auprès du procureur de la République
de Blois le 20 novembre 1950 et, dans le dossier qu'il
adressa le même jour aux services de l'Information pour se
faire attribuer le papier nécessaire à
son impression, il annonçait son intention de le
tirer sous forme mensuelle à 3 000 exemplaires sur quatre
pages à I'imprimerie
R. Sillé à Blois2S.
Deux raisons le poussaient à se lancer dans cette aventure
journalistique. Tout d'abord le succès remporté par les
Indépendants dans le département aux élections
cantonales de mars 1949. La consultation avait été marquée
par un glissement à droite à la suite de l'élection de
six conseillers modérés et indépendants de droite.
Conscients de l'importance de la nouvelle donne à l'intérieur
de l'assemblée départementale, ceux-ci avaient constitué
un comité de liaison «Indépendants et Paysans» et
avaient pour tête de file le sénateur Henri Cordier
Comme ils ne
disposaient pas d'une tribune régulière pour faire
entendre leurs voix, ils furent intéressés par le projet
de Louis KERAUTRET. Celui-ci manifestait de son côté
quelques ambitions pour les élections législatives de
1951, sans que l'on puisse toutefois le situer d'une manière
précise sur l'échiquier politique. «M. KERAUTRET est
"indépendant", indique le préfet des Côtes-du-Nord,
mais n'appartient à aucun parti, même pas au groupement
des Indépendants auquel il n'a pas adhéré. Il se
situait en réalité plus à droite que tous ceux qui se réclamaient
de l'étiquette indépendante et il voulait regrouper autour
de lui tous les électeurs de cette sensibilité.
La
deuxième raison pour laquelle l'ancien maire de Vanves Cinq
ans après la fin de la guerre, les différentes tendances
politiques qui le souhaitaient avaient pu lancer un
journal dans les Côtes-du-Nord pour faire connaître
leurs idées et défendre leurs programmes. A droite, seuls
les Indépendants, réapparus plus tardivement que les
autres formations dans le paysage politique, n'en possédaient
pas. Cette lacune fut comblée en décembre 1950 lorsque
Louis KERAUTRET lança L'Indépendant des Côtes-du-Nord qui
devint un organe du RPF à partir du septième numéro (mai
1951). Bien que demeurant dans la région parisienne, son
promoteur pouvait se prévaloir d'être originaire du département.
Il avait déposé le titre auprès du procureur de la République
de Blois le 20 novembre 1950 et, dans le dossier qu'il
adressa le même jour aux services de l'Information pour se
faire attribuer le papier nécessaire à son impression, il
annonçait son intention de le tirer sous forme mensuelle à
3 000 exemplaires sur quatre pages à l'imprimerie R. Sillé
à Blois.
Deux raisons le poussaient à se lancer dans cette aventure
journalistique. Tout d'abord le succès remporté par les
Indépendants dans le département aux élections
cantonales de mars 1949. La consultation avait été marquée
par un glissement à droite à la suite de l'élection de
six conseillers modérés et indépendants de droite.
Conscients de l'importance de la nouvelle donne à l'intérieur
de l'assemblée départementale, ceux-ci avaient constitué
un comité de liaison «Indépendants et Paysans» et
avaient voulait lancer un journal découlait des positions
prises par René Pleven à l'égard du gouvernement à la
suite de son échec pour rapprocher le RPF et la Troisième
Force, et du fossé qui se creusa à l'intérieur de l'UDSR
entre les gaullistes et les partisans du gouvernement. Louis
KERAUTRET pensait que René PLEVEN accepterait de prendre,
en vue des prochaines élections, «la tête d'une liste
anti-marxiste, qui comprendrait des éléments du
Rassemblement et des Indépendants». Dans ce but, il prit
contact avec son directeur de cabinet. Mais le député des
Côtes-du-Nord, qui était alors ministre de la Défense, ne
daigna même pas répondre à cette proposition. Devant
cette fin de non-recevoir, Louis KERAUTRET estima que
l'heure des Indépendants avait sonné. «Une belle et
magnifique tâche appelle les Indépendants! Et ce sont tous
ceux qui en ont assez de la malfaisante politique des
partis, des plus louches combinaisons, des scandales périodiques,
toujours étouffés. Ce sont tous ceux qui en ont assez de
l'incompétence qui règne sous la responsabilité de
ministres mal préparés à leurs tâches d'administrateurs,
du manque de courage de ces Excellences et dont les résultats
de gestion se traduisent par des augmentations
scandaleuses d'impôts! Nous faisons donc appel à tous ceux
qui veulent se grouper sous un programme minimum à réalisation immédiate. Pour mener à
bien son projet, il entendait s'appuyer sur les milieux
catholiques et celui des anciens combattants. Il leur
proposait comme programme de lutter pour une réforme de l'école,
de la fiscalité et des mœurs politiques du pays. Dans le même
temps, il invitait ses sympathisants et ses lecteurs à
lui apporter leur concours non seulement en s'abonnant au
journal, mais encore en lui apportant des fonds pour qu'il
puisse persévérer dans son entreprise … »
Sources.
GUILLAUMA, Yves, Dr en sciences de la communication-Section
Histoire (Presse et pouvoir de 1944 à 1958, Paris II, 1993)
- La presse électorale du RPF en Bretagne.
J.L (janv. 2010)