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François Charles Louis Marie de la JAILLE
Conseiller général du canton de Callac de 1863 à 1883.
Les de la JAILLE, une
famille de notaires originaires de la Guadeloupe qui habitait à la
Baie-Mahault située à l'est de la Basse-Terre et intégrée à
l'agglomération de Pointe-à-Pitre ; faisant office de porte d'entrée
pour l'île de la Basse Terre lorsqu'on vient de la Grande Terre.
François Charles Louis Marie de la JAILLE naît en ce lieu le 19
octobre 1822. Il est le fils de Charles André (°1796), officier et
marquis, et de Caroline Françoise Camille des BOIS de la SAUSSAYE
DESTRELAN. Comme son père, il choisit le métier des armes et gravit
tous les échelons d’une carrière militaire. Nous le trouvons chef
d’Escadron au 2ème Régiment de Dragons en 1850, Lieutenant-Colonel de
cavalerie en 1864, Colonel en 1877 et il termine sa carrière comme
Général de brigade en 1880.
Il épouse le 25 janvier 1858 à Morlaix, Émilie Marie TIXIER DAMAS
de ST PRIX, dernière fille de Charles Joseph André Marie, conseiller
général et d’Émilie Barbe Marie GUITTON (° Callac-1789), comtesse de ST
PRIX.
C’est ainsi qu’il fait la connaissance de la famille GUITTON de Callac,
tabellions et notaires fortunés alliés aux LE DENMAT-KERVERN,
commerçants en la ville de MORLAIX. Ses fréquents séjours à Callac
attiré par les rendez-vous de châsse organisés par son
beau-frère, Charles TIXIER DAMAS de ST PRIX, louvetier à Morlaix, le
font connaître des personnalités en vue de la cité.
Sollicité par les notables, il accepte de se
présenter à l’élection cantonale de 1864 où il est facilement élu
comme conseiller général du canton de Callac, remplaçant le maire Jules
PHILIPPE, bonapartiste et adversaire politique de Pierre Marie
GUIOT.
Avec son épouse, Emilie Marie, la fille de la comtesse de ST PRIX[3] ils décident de construire une
vaste demeure, un manoir ou château comme l’appelle les gens du cru,
sur leur terre au village de Kerbournet en Saint Servais, distant
d’environ 10 lieues de leur demeure principale en Ploujean près de
Morlaix.
Le château ou manoir de Kerbournet en St Servais.
La carrière politique de François Charles de la JAILLE, comme
conseiller général du canton de Callac se poursuit et il est réélu en
1869 et en 1877, mais au renouvellement de 1883, il est confronté au
radical, le Dr Olivier QUÉRÉ et il est battu d’une courte tête, très
affecté comme nous le verrons dans le lettre suivante qu’il adresse aux
autorités du département, préfet et sous-préfet.
Protestation de M. Le Général de la JAILLE
contre l'élection de Monsieur QUÉRÉ
comme conseiller général du Canton de Callac(Côtes-du-Nord) en 1883.
Conseiller général du canton de Callac depuis vingt ans, j'avais cru de
mon devoir de répondre à la confiance dont les électeurs de ce canton
m'avaient toujours honoré en leur demandant, le 12 août, le
renouvellement de mon mandat.
L'élection a donné le résultat suivant : Électeurs inscrits.........3583
Votants. 2810
Monsieur QUÉRÉ, médecin ....................................1446
Monsieur de la JAILLE............................................1337
Je viens protester contre l'élection de Monsieur QUÉRÉ.
1. -Parce qu'elle est le résultat d'une pression
officielle qui s'est manifestée, avant, pendant et après la période
électorale, par les faits nombreux, notoires, scandaleux.
2. - Parce qu'elle a été viciée, non seulement, par
des graves irrégularités, mais par des actes d'intimidation et de
corruption révoltants.
1° Pression Officielle.
Monsieur le Ministre de l'Intérieur avait déclaré que le Gouvernement,
respectueux de la liberté du suffrage universel, garderait dans les
élections départementales une stricte neutralité. Cette neutralité
devait être d'autant plus facile à mon égard et j'avis d'autant plus le
droit d'y compter, que m'occupent l'affaires et non de politique, j'ai
toujours eu au conseil Général, une attitude dont la correction toute
militaire, déjà attestée par mes votes, seraient unanimement affirmée.
J'ose le dire, par tos mes collègues, même républicains. Hors,
l'administration a ouvertement transgressé, contre moi, les
instructions du Gouvernement. Je ne citerai pour l'établir que des
faits dont tout le canton déposerait au besoin et qui me semblent
particulièrement caractéristiques.
1°- Le jour des opérations du Conseil de révision à Callac, Monsieur le
sous-préfet de Guingamp fit de pressantes instances auprès de Monsieur
DÉBORDES, maire de Calanhel, pour le décider à se présenter contre moi,
sur son refus formel, il dut choisir monsieur QUÉRÉ, qui, seul dans le
canton, consentit à opposer sa candidature à la mienne.
Quelques jours après, Monsieur QUÉRÉ commençait ses visites
électorales, déclarant aux maires d'abord et ensuite aux électeurs,
qu'il était, d'ores et déjà, le candidat du Gouvernement.
Monsieur GUIOT, maire de Callac, Monsieur DÉBORDES, maire de Calanhel,
Monsieur COURTOIS, maire de saint Servais et d'autres encore pourraient
le certifier.
2° Je me suis toujours occupé beaucoup des chemins de mon canton
et, chaque année, à l'issue de la session d'avril, j'avais l'habitude
de les visiter en compagnie de l'agent voyer, à qui ma présence a été
souvent utile pour obtenir des cessions de terrains ou triompher des
résistances irréfléchies.
J'ai fait cette année, comme à l'ordinaire, Monsieur François TRÉGOAT,
agent voyer, m'accompagna chez les maires de quatre communes qui ont
des chemins en projet ou en cours de construction,
Ceci se passait, je le répète, immédiatement après la clôture de la
session d'avril, alors que personne ne songeait encore aux élections
départementales et que je n'avais aucune raison de pressentir que
l'administration me susciterait un concurrent.
Or, dès que Monsieur QUÉRÉ eut posé sa candidature, et sur une
dénonciation de sa part, Monsieur L'agent voyer fut appelé à la
sous-préfecture, où Monsieur le sous-préfet le réprimanda pour m'avoir
accompagné et le menaça s'il recommençait, de lui faire perdre sa
place. Cet honorable et laborieux fonctionnaire ne dut d'être épargné
qu'à la bienveillante intervention de quelques-uns des membres de sa
famille, connus comme lui pour leurs opinions républicaines.
3° A
mon arrivé à Callac, avant quinze jours avant l'élection, j'appris que
les instituteurs de Carnoët, de Plusquellec, de Saint Servais, de
Calanhel et de Bulat-Pestivien faisaient en faveur de Monsieur QUÉRÉ
une propagande aussi ouverte qu'active.
Le 24 juillet, entrant avec deux personnes à l'hôtel, vers six heures
et demie du soir, mon attention fut attirée par le bruit que faisait,
dans une salle de café contiguë à la pièce où je me trouvais, plusieurs
consommateurs. C'était, me dit l'aubergiste, Monsieur LIÉGARD, gendre
de Monsieur QUÉRÉ, l'instituteur de Calanhel, celui de Bulat-Pestivien,
le maître adjoint et le fils de l'instituteur de saint Servais.
Ignorant ma présence, ils parlaient si haut, que, sans prêter
l'oreille, nous entendions clairement, mes amis et moi, ce qu'ils
disaient. Ma candidature était sur le tapis et je n'ai pas besoin
d'ajouter qu'en se partageant les rôles pour la combattre, ils la
déclaraient d'une belle façon. L'un des instituteurs me faisait, entre
cent autres, le reproche "d'être incapable d'obtenir quoique ce fut du
Gouvernement, de n'avoir pu faire ouvrir un chemin réclamé depuis huit
ans par la commune de Bulat-Pestivien et d'avoir, par indifférence ou
dédain, laissé huit ou dix lettres su maire sans réponse"
Je note ce langage apercue ? qu'il indique celui que les
mêmes agents ne cessaient de tenir aux électeurs. Monsieur Le Maire de
Bulat-Pestivien, dès qu'il eut connaissance de cette scène, dont
j'étais, à dessein, de tristes détails, voulut bien m'exprimer ses
regrets, en protestant contre toutes les attaques imméritées dont
j'avais été l'objet, dans un lieu public, de la part de son instituteur.
4° - Le
lendemain, je crus devoir écrire à Monsieur l'Inspecteur d'Académie
pour lui signaler la conduite des instituteurs du canton et lui
demander s'ils étaient libres, au cours de l'année scolaire, de quitter
leurs écoles pour se livrer, au détriment de leur dignité
professionnelle, une sorte de courtage électorale, Monsieur
l'Inspecteur me répondit, avec un empressement dont je lui suis très
reconnaissant, que le Gouvernement recommandait au personnel enseignant
de se tenir en dehors des luttes électorales et qu'il venait de
rappeler ses subordonnés à l'observation d'une neutralité qui leur
était imposé comme un devoir.
Les instituteurs
du canton de Callac reçurent en effet, une circulaire dans ce sens.
Celui de Plusquellec, plus exalté que les autres, alla la communiquer à
Monsieur le sous-préfet de Guingamp, qui lui répondit que ses collègues
et lui n'avaient rien à craindre et qu'ils pouvaient continuer, de
qu'ils firent. L'instituteur fier de cette réponse, s'empressa de la
répéter à tout le monde ; je les tiens de nombreux témoins, parmi
lesquels il me suffira de citer Monsieur Noël GUÉNÉGOU, maire de
Plusquellec.
Les électeurs n'en doivent pas conclure que Monsieur QUÉRÉ était bien,
comme il s'en était vanté dès le premier jour, le candidat du
Gouvernement ?
5° - Monsieur QUÉRÉ,
sans doute, n'a pas pris dans sa profession de foi, la qualité de
"candidat officiel" : mais il y laissait clairement entendre, sans
qu'on eut besoin de lire entre les lignes, qu'il l'était réellement et
que seul, à ce titre, il serait capable d'obtenir pour le canton les
faveurs du gouvernement et de l'administration.
6° - Enfin, et je cite
ce fait, bien qu'il soit postérieur à l'élection, parce qu'il achève de
caractériser l'attitude de l'administration, dans la nuit qui suivit le
vote, vers une heure du matin, c'est à dire aussitôt après en avoir
appris le résultat, Monsieur le sous-préfet envoyait à Monsieur QUÉRÉ
une dépêche qu'il irait, le jour même, lui demander à déjeuner et le
féliciter de son succès, Monsieur François Joseph QUÉRÉ fils colporte cette dépêche
dans la ville de Callac, sans doute avec l'intention cruellement déçue,
d'organiser une manifestation en faveur du nouvel élu.
Malgré qu'il y ait huit lieues de Guingamp à
Callac, Monsieur le Sous-Préfet arriva, n effet, vers dix heures et
demie ; il vint, en compagnie de Monsieur QUÉRÉ, de son fils, de ses
gendres et de trois ou quatre amis, prendre le madère à l'hôtel où je
logeais, et, après le déjeuner qui eut bien lieu chez mon heureux
concurrent, il fit avec lui, dans la ville, une longue promenade comme
pour bien démontrer aux incrédules que, malgré les instructions
ministérielles et au mépris de toute justice, Monsieur QUÉRÉ avait bien
été dans la lutte, le vrai, l'unique candidat du Gouvernement.
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II- Irrégularités ; actes de corruption et d'intimidation.
Les irrégularités ont été nombreuses ; quelques-unes,
particulièrement graves, suffisent à prouver qu'on a de parti pris,
d'une manière flagrante, presque éhontée, supprimé la liberté et, par
conséquent, détruit la sincérité du vote, une enquête seule pourrait
les faire connaître toutes.
A
Bulat-Pestivien, par exemple, Monsieur PRIGENT, conseiller municipal,
qui faisait partie du bureau, se levait de temps à autre pour aller,
dans une pièce voisine de celle où l'on votait, distribuer aux
électeurs qui arrivaient des bulletins de Monsieur QUÉRÉ, dont il
pouvait en reprenant sa place au bureau, constater par lui-même le
fidèle dépôt dans l'urne.
A
Plusquellec, l'adjoint au maire, Monsieur LAGATTU, qui siégeait au
bureau, recevait les votes, où il faisait entrer les électeurs dans la
cuisine du maître d'école, séparée par un couloir de la salle du vote.
Là, sous sa direction et avec l'aide de son fils, on examinait les
bulletins. Les miens étaient, cela va sans dire, impitoyablement
déchirés, et, quand l'électeur était muni d'un bulletin QUÉRÉ, on le
suivait de l’œil jusqu'à l'urne. Mis en demeure par les électeurs
indignés de réprimer ces menées, le maire se contenta de répondre, en
haussant les épaules : "Eh, bien! Que Monsieur de le JAILLE en fasse
autant! "
Le jour de
l'élection, les cabarets ne suffisant pas, on avait installé dans les
maisons particulières, chez des parents ou les amis de Monsieur QUÉRÉ,
des buvettes où l'on faisait boire les électeurs, en leur répétant que
Monsieur de le JAILLE, étant combattu par le Gouvernement, ne pourrait
plus désormais rendre aucun service au canton, tandis que son
concurrent, s'il était élu, ferais diminuer le prix, du tabac,
obtiendrais des dispenses pour les réservistes et les territoriaux,
ainsi que la réduction du tarif de l'octroi de Callac et la suppression
du droit de place aux foires et marchés, etc...
A Callac même, une de ces
buvettes, qui fonctionnait d'ailleurs avec une activité particulière,
était établie chez Monsieur TRÉMEL, un des gendres de M. QUÉRÉ.
Aussitôt que des électeurs arrivaient, des agents les faisaient entrer,
on leur servait de la bière ou de l'eau-de-vie et d'autres agents les
conduisaient jusqu'aux abords de la mairie, où le fils de mon
concurrent les attendaient pour les accompagner lui-même jusqu'à la
porte.
L'enquête, si elle était jugée
nécessaire, établirait que ce n'était pas seulement avec des
promesses et de la boisson qu'on achetait les votes.
Voilà l'explication la seule plausible, la seule vraie, de la
majorité de 59 voix, obtenue par M. QUÉRÉ dans un canton que j'ai
l'honneur de représenter depuis vingt ans, où j'ai la conscience
d'avoir rendu des services et de compter beaucoup d'amis, et où, le 4
novembre 1877, j'étais réélu, sans opposition, à l'unanimité de 2209
voix.
L'écart, entre M. QUÉRÉ et moi, n'est, malgré tout,
que de 59 voix. Un déplacement de 30 voix, m'assurait la majorité.
Après avoir lu ma protestation, qui n'avance pas un
fait dont je ne sois prêt à fournir la, et celle dont un groupe
de républicains du canton a spontanément pris l'initiative, vous direz
si les agissements et les manœuvres dirigés contre ma candidature n'ont
pas pu avoir pour résultat, dans un canton comme celui de Callac, de
déplacer des centaines de voix au profit de mon concurrent.
Vous annulerez l'élection du 12 août, parce qu'elle a été foncièrement
viciée par la pression administrative, par des actes de menace ou de
corruption. Et, en l'annulant, vous aurez fait un acte de justice
et un exemple. Les pratiques auxquelles M. QUÉRÉ doit ce qu'il appelle
improprement son succès dénotent des mœurs électorales perverties,
contre lesquelles il importe de réagir au plus vite, dans l'intérêt et
pour l'honneur du suffrage universel.
Dinan le 18 août 1883
Signé : Général de la JAILLE.
Ancien Conseiller Général du Canton de Callac de Bretagne.
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Maires du canton en 1883-1884
-
Calanhel, Jean DEBORDES
-
Callac , Pierre Yves Marie GUIOT
- Carnoët, François Marie VAUCHEL
- St Servais, François COURTOIS,
- Duault, Alexandre PRIGENT,
- Lohuec, Louis CONAN
-
Plusquellec, Noël Marie GUENEGOU
- Plourach, Louis PLUSQUELLEC
-
Bulat-Pestivien, Louis Marie LE MOIGNE
- Maël-Pestivien, Pierre PHILIPPE
- St Nicodème, Louis Marie LE MÉNER
Gendres d'Olivier QUÉRÉ :
- Louis Adolphe LIÉGARD, pharmacien , X Marie Ambroisine Quéré
-
TRÉMEL, François Louis Marie, commerçant, X Joséphine Marie Quéré
-
HERVÉ, Yves Marie , commerçant, X Marie Louise Quéré
Notes.
[1] JAILLE de la, François Charles Louis, Militaire, St Cyr, Chef
d’Escadron au 2ème Régiment de dragons, Conseiller général du canton de
Callac de 1864 à 1883. (° Bois-Mahaut 1822- + 1899 Ploujean{29})
[2] QUÉRÉ, Olivier Marie, médecin, Officier de santé, Conseiller général du canton de Callac.
(° 1830 Pommerit-le-Vicomte –1886 Callac)
[3] Émilie Barbe GUITON, comtesse de Saint -PRIX (1789
Botmel-Callac-Morlaix 1869), épouse de Charles Joseph TIXIER DAMAS de
SAINT PRIX. (1775 Brest- 1849 Paramé-35)
La Comtesse de Saint-Prix. (Lien vers le site)
Annexe-1
La Guadeloupe est un territoire de l'hémisphère nord situé en Amérique
du sud, dans les Caraïbes, entre le tropique du cancer et l'équateur.
Elle est positionnée à 16°15' de latitude Nord, soit la même latitude
que la Thaïlande ou le Honduras, et à 61°35' de longitude Ouest, à peu
près celle du Labrador et des îles Malouines.
Cette localisation place l'île à 6 200 km de la France métropolitaine,
à 2 200 km au sud-est de la Floride, à 600 km des côtes de l'Amérique
du sud, et plus précisément en plein cœur de l’arc des petites Antilles.
La Famille de La Jaille de Baie-Mahault à la Guadeloupe.
Louise Pauline Caroline, (° Baie-Mahaut 19.12.1829) est
l'une des 12 enfants (6 filles et 6
garçons) de
Charles André de LA JAILLE.
Son mari est Félix Maurice de LA ROCHE MACÉ et non ROCHE MARÉ.
Son frère Eugène (1840-1897) a, en effet, épousé Félicie CAUSSADE.
De ses 5 autres frères, tous militaires, 3 furent officiers généraux : le premier, François (1822-1889), dans la
cavalerie; le deuxième, Charles André, dans l'artillerie;
enfin Charles Édouard (1836-1925), dans la
marine. Ce
dernier fut sénateur de la Loire-Inférieure de
1901 à 1920. Charles André (1824-1892), artilleur, fut le premier
sénateur de la Guadeloupe de 1876 à 1885. C'est lui qui a donné
son nom, il y a 25 ans, au camp militaire où sont
maintenant casernés le régiment d'infanterie de marine et
le commandant militaire de la Guadeloupe. Le camp de
la Jaille et son voisin, le camp Dugommier (réservé au
service militaire adapté), sont installés, à Baie-Mahaut, sur
les terres de l'habitation, démembrée, du
marquisat de Houëlbourg, qui fut, aux
XVIII° et XIX° siècles, par
héritage de père en fille, la propriété des LECOINTRE de
BERVILLE puis des BEAUQUET de GRANDVAL et entra dans
la famille de LA JAILLE à la suite du mariage, à Londres, le11
février 1795, de François Charles de LA JAILLE (mort en mer en 1801) et
de Madeleine BEAUQUET de GRANDVAL.
J.P. Hervieu.
Notes.
Sur cette famille et ces 12 enfants, il convient de consulter
l'ouvrage du Marquis de Brisay "La maison de La Jaille" Paris
1910 (notamment les pages 415 à 432) conservé à la B.N. (8° Lm
3065) (micro-film 4 Mi 54 des AD Guadeloupe).
Le vice-amiral Charles Édouard de la JAILLE,
né le 7 janvier 1836 à Nantes.
Charles Édouard de la JAILLE, le héros de la famille.
Entré à l'Ecole navale, il en sort le 1/4/1854 au moment de
la declaration de guerre à la Russie. Aspirant,
il fait la campagne de la Baltique et assiste à la prise de Bomarsund et
de Kinburn (oct 1855). Il est ensuite envoyé en Méditerranée d'abord sur le Napoléon,
puis sur la Bretagne.
Il embarque ensuite en avril 1857 pour les mers de Chine
avec la frégate l'audacieuse, puis sur la corvette la Capricieuse
et sur l'état major du Duchayla. Promu enseigne
de vaisseau le 24/12/1857, il est alors désigné pour faire partie
du corps d'occupation de Canton et des iles Chusan.
Sa conduite très remarquée lui vaut la croix de la Légion d'Honneur et le
grade de Lieutenant de vaisseau le24/12/1861.
Il revient alors en France, à Brest, et il prend part aux essais de la Ville
de Lyon et du Magenta. Il sert ensuite deux ans sur le Louix XIV,
vaisseau école de canonnage. En mai 1864, il est nommé chef d'état major
du commandant Tricault sur la Junon, à la division des côtes oreintales de
l'Afrique.
A son retrour en France, il est appelé par le ministre Chasseloup qui le prend
comme aide de camp. Au remplacement de Chasseloup, il prend son premier
commandement sur la canonnière le Scorpion avec laquelle il parcourt
les mers de Chine de mai 1868 à mi 1870.
Il revient en France pour la guerre de 70 et est envoyé à
l'Armée de la Loire à la tête d'un bataillon de fusilliers marins et prend part
aux combats de Thorigné, de Connerré et à la bataille du Mans. Confirmé dans
son grade de Capitaine de frégate le
3/1/1871, il sert pendant quatre ans sur la Gauloise, puis sur la Savoie
en qualité de premeir aide de camp du contre amiral commandant en sous ordres
l'escadre d'évolutions (Off LH janvier 1875).
Nommé en 1875 aide de camp du ministre l'amiral de
Montagnac. Durant deux ans (1878-1878) il est ensuite mis à la tête du croiseur
le Hamelin avec lequel il a à bloquer une partie de la côte du
Dahomey.
Capitaine de vaisseau le
22/6/1878, il commande la Flore, vaisseau pavillon de l'amiral
Galibier à la tête de la division volant d'instruction (1879-1881) puis l'Amiral
Dupperré dans l'escadre d'évolutions. Il entre le 1/1/1884 pour
entrer au conseil de l'Amirauté, puis au début 1885 il est appelé par l'amiral
Peyron (ministre de la marine) à la tête de son cabinet.
Il est promu contre-amiral
le 3/7/1885 et nommé chef de l'état major de la Marine. Com LH 5/7/1887. A
l'arrivée de l'amiral Aube, il quitte son poste et entre au Conseil des travaux
de la marine.
Vice-amiral le 6/1/1891,
il est nommé préfét du 2e arrondissement maritime (Brest), membre du Conseil
Supérieur de la Marine, puis en 1893 à la tête de l'escadre de reserve de la
Méditerranée et du Levant. GO LH 12/94). En 1895 il est nommé Inspecteur
général de la Marine. En 1897 il est nommé préfet maritime de Toulon.
Réserve en 1901. Médaille de la Baltique, Médaille de
Crimée, Médaille de Chine, 3e cl de l'ordre du Nicham Iftikar, 5e cl de
l'ordre du Medjidié. Décédé en 1925.
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État des Services du Général de Brigade Charles André François de la Jaille. (°1822-1889)
Joseph
Lohou(juin 2012-juillet 2014- octobre 2014)