François Jaffrennou est né à Carnoët, dans la Haute-Cornouaille des Côtes-du-Nord, en 1879.
François Jaffrenou en 1930.
Après
des études classiques à l'Institution Notre--Dame de Guingamp et au
Collège Saint-Charles de Saint Brieuc, il fit son droit à Rennes. Il y
fonda avec Le Berre; de Kerangue, Sagory et Le Menn, une Fédération d'
Étudiants bretons.
A 20 ans, il a déjà publié deux volumes de vers et parcouru le Pays de Galles.
La Presse l'attirait : il est rédacteur à l’Ouest-Eclair et écrit dans
de nombreux journaux des appels enflammés à la Croisade des Jeunes pour
la renaissance de la Bretagne, et le salut de sa langue et de ses
costumes. Son service militaire terminé, son père le destine au
Notariat. Mais sa vocation fut différente: il retourna à la Presse en
1903 et fonda, avec Le Goaziou, une imprimerie, un journal et une
revue, à Carhaix, point central de la Basse-Bretagne, où, jusqu'à la
guerre il déploya une grande activité sociale.
Son imprimerie imprima des centaines de brochures, des
milliers de tracts de propagande ; lui-même
édita ses oeuvres qui sont nombreuses et variées: chants, théâtre, histoire,
etc. En 1912, l'Université de Rennes lui décerna le grade de Docteur- ès-Lettres
Celtiques.
Son oeuvre personnelle de Presse prit fin à
la Guerre. En 1919, en présence de nouvelles circonstances, il se fit commerçant,
et se retira quelque temps de la lutte. Après une éclipse, Taldir réapparaît en
1922, avec un troisième volume de Barzaz qui édite l’Ouest-Éclair. Puis, il se consacre â l'Histoire
locale, Carhaix, La Tour d'Auvergne, l'Amiral Emériau, Olivier Souvestre, etc.,
sont l'objet de ses recherches.
Les relations
inter-celtiques ayant été renouées au Congrès de 1924, à Quimper, en 1925, en
1927 et en 1929, Taldir est de -nouveau le pèlerin de l'entente celtique.
Il parcourt l'Ecosse, l'Irlande, les Galles, la Cornwall, bien accueilli
partout.
Avec la reconstitution du Gorsedd, en 1926,
les Bardes se regroupent solidement, et appuyé par eux, Taldir reprend la
propagande dans le public par la création d'une revue régionale bilingue, par
des fêtes et des concerts.
Le Barde Taldir est bien le type du Breton
Armoricain, enraciné dans son sol, comme le chêne des talus. Marié à une
Bretonne, ses enfants ont appris à parler breton d'abord. S'il sort un
instant de son pays, c'est pour la guerre, ou bien pour quelque croisade
celtique : logique, il y revient toujours. N’a-t-il pas chanté dans ses Barzaz :
Ennout on ganet,ennout vevin,
Ennout e c'hoantean mervel ;
Dindan da zouar sioul e kouskin,
Ken flour ma bez hag eur c'havel
« Ici je suis né et vivrai
Ici j’aimerai mourir,
Sous la terre calme, je dormirai
En un cercueil, aussi doux qu’un berceau »
Joseph Lohou (juin 2015)