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Callac-de-Bretagne |
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Gildas Jaffrenou,harpiste
Gildas
Jaffrennou, alias Gildas Guinamant (13 novembre 1908 à Carhaix - 1er
août 2000 à Vannes), est un luthier et harpiste français fils de
François Taldir-Jaffrennou1.
Il
apprend à jouer de la cornemuse écossaise des Highlands en 1930 et fut
le premier à en jouer en Bretagne. En 1934, il fit venir d'Écosse la
harpiste populaire Héloise Russel-Fergusson qui donna un grand concert
de harpe celtique au Gorsedd de Roscoff, suivi d'autres concerts à
Morlaix, Quimper et Saint-Brieuc. En 1935, il prit les mesures de la
harpe écossaise et en construisit une première dans son atelier de
Carhaix (elle ne sonnait pas bien car les cordes étaient mal adaptées
et elle fut abandonnée).
Après
la Seconde Guerre mondiale, il s'installe en Grande-Bretagne où il
poursuit des études au collège de Harlech au nord du Pays de Galles. Il
passe le concours d'entrée à l'École normale d'instituteurs de Corsham
Court (en), Somerset, et devient plus tard professeur de travaux
manuels dans des écoles secondaires à Londres, puis dans le Kent.
Il s'intéresse aux travaux de M. Arnold Dolmetsch, spécialiste de
construction de copies d'instruments anciens, qui venait de déchiffrer
les tablatures de musique galloise ancienne de Robert Ap Huw (en) (cf.
Alan Stivell « Renaissance de la harpe celtique »). Dans le but de
démontrer ses recherches, M. Dolmetsch construisit une harpe dans les
années 1935. Après la mort de son mari, Madame Dolmetsch et ses enfants
prirent la suite. C'est sous leur direction qu'il construit en 1947 sa
deuxième harpe celtique, meilleure que la première.
Son
éloignement ne lui permit pas d'influencer, dans un premier temps, la
renaissance de l'instrument en Bretagne. Mais son travail eut un réel
impact par la suite.
Il
publie en 1954 sous le pseudonyme de Gildas Guinamant, ses travaux dans
un livret avec plan joint dont une bonne trentaine (sur les 500
exemplaires tirés) furent vendus en Bretagne. En 1948, il aurait reçu
une lettre d'un compatriote, Jorj Cochevelou, père d'Alan Stivell, qui
recherchait des informations sur la harpe galloise dans le but de
recréer une harpe bretonne; mais il serait erroné de dire que Jorj
Cochevelou se serait inspiré de son travail pour construire les harpes
qui vont déclencher la renaissance bretonne de l'instrument.
Il prend sa retraite de professeur en 1968 et se retire à Deal dans le
Kent, au sud de l'Angleterre, dans un village dont il devient le maire,
premier breton à être maire d'une commune de Grande-Bretagne. En 1971,
il publie une série d'articles avec plans sur la harpe celtique dans le
magazine international « Woodmaker » (ouvrier du bois), édité à
Londres. D'après ces plans, la firme japonaise [Aoyama] lance sur le
marché une harpe celtique réalisée en grande série.
En 1973, il publie un autre ouvrage sur la construction des harpes
populaires (bardiques, celtiques, ménestrels et paraguayennes) « Folk
harps » fut publié. C'est aussi en octobre 1973 qu'à l'invitation de
plusieurs amis et de la maison Salvi, un voyage aux États-Unis ou il
donna plusieurs causeries sur la harpe celtique en Oregon, Washington
et à Vancouver (Canada). En juillet 1977, il revient s'installer à
Arradon dans le pays vannetais.
Il ouvre en 1978 une section fabrication de harpes celtiques à
l'institut consulaire de Vannes et au cercle Armor-Argoat de Lorient
où, sous sa direction et d'après ses conseils, de nombreux amateurs
purent créer leur propre instrument (25 harpes furent faites à Lorient
et 18 à Vannes)Son éloignement de la Bretagne ne lui a pas permis de
participer à la renaissance proprement dite (lancée par Jord Cochevelou
et son fils Alan Stivell en 1953-1954).
Mais il a contribué, en tant que facteur d'instruments, au ré-enracinement de la harpe celtique en Bretagne et ailleurs.
Il fut membre fondateur et président de « Telennourien Vreizh-Harpistes de Bretagne ».
Joseph Lohou (janvier 2018)
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