Callac-de-Bretagne

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Quelles sont les raisons de cette émigration ?

Après avoir dissout les monastères irlandais en 1539 et redistribué les biens du clergé aux chefs gaéliques, Henri VIII, roi d'Angleterre protestant, se fait proclamer roi d'Irlande en 1541 et com¬mence ainsi "l'anglicisation" du pays.
Celle-ci se traduit par l'implantation dans toute l'Irlande de colons anglais et écossais et par la con¬fiscation des terres de ceux qui refusent la soumission à la couronne britannique et à la religion protestante. Malgré le soutien que les nobles irlandais reçoivent du roi d'Espagne Philippe II, ceux-ci doivent fuir après la bataille de Kinsale en 1601. Ils trouvent refuge à Rome. Cet épisode, baptisé "la fuite des comtes", qui renforce la domination anglaise et permet une colonisation massive de l'Ulster, est à l'origine d'une vague d'émigration importante de la population irlandaise.
En 1641, la rébellion contre les colons s'organise dans tout le pays et de nombreux mercenaires irlandais retournent chez eux dans le but de récupérer leurs terres.

Mais à partir de 1649, Cromwell débarque près de Dublin avec sa cavalerie forte de 20 000 vétérans, surnommés "Côtes de Fer", afin de mater cette rébellion.
C'est le début d'une longue série de massacres dont sont victimes des milliers d'Irlandais catholiques.
En 1652, le parlement anglais vote un nouveau plan de colonisation, "l'Act of Settlement", qui consiste à confisquer la plus grande partie des terres du pays et à ne laisser aux catholiques que les terres les plus pauvres de l'ouest, celles situées dans le Connacht et le comté de Clare. Cette mesure entraîne ainsi la déportation de milliers de personnes vers ces contrées et provoque un nouvel exode de la population.

En 1685, après l'arrivée au pouvoir de Jacques II, roi d'Angleterre catholique, et l'abolition de "l'Act of Settlement", certains propriétaires irlandais retrouvent leurs terres. Mais la naissance inattendue d'un héritier catholique au trône, Jacques III, conduit ses opposants à faire appel au protestant Guillaume d'Orange III, lequel monte sur le trône d'Angleterre en février 1689.

Avec l'aide de la France, Jacques II tente alors de reprendre le pouvoir. Mais son armée est écrasée en 1690 lors de la bataille de la Boyne, au nord de Dublin.
Il se réfugie alors en France, où il bénéficie de la protection de Louis XIV, son cousin et allié.
La fui de la guerre jacobite, le 3 octobre 1691, après la capitulation de la ville de Limerick, seule à avoir résisté à l'attaquant anglais, provoque le départ de milliers de soldats qui constituent des régiments autonomes et passent au service du roi de France.

Le traité de Limerick, signé en 1691, censé garantir, entres autres, les libertés religieuses, est rapidement violé par les anglais qui continuent de confisquer de nouvelles terres aux catholiques pour y implanter des colons protestants.
À partir de 1695, le parlement britannique vote toute une série de lois réduisant au minimum leurs droits. Ils sont ainsi exclus de la vie politique, de l'armée, de la magistrature, de l'enseignement et ils n'ont plus le droit de pratiquer leur religion, ni de parler leur langue ou bien de jouer leur musique.

Ces événements successifs sont, bien entendu, à l'origine de cet exode, et si une des principales motivations de ces Irlandais était religieuse, il n'en reste pas moins qu'un grand nombre d'entre eux se sont expatriés parce qu'ils n'avaient pas d'autre choix.