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Procès-verbal
de séquestre passé au presbytère de Plusquellec le 23
mars 1792.
L’an mil sept cent quatre vingt douze, le vingt trois mars
environ les dix heures du matin, nous Jean-Marie Le
Pollotec, commissaire nommé par arrêté du directoire du
District de Rostrenen du neuf au courant, pour remplir le
but de la loi relative au séquestre des biens des émigrés
dans les cantons de Callac et de Carnoët, nous nous sommes
transportés accompagnés du sieur François Lucas, maire de
la paroisse de Plusquellec jusque à la demeure du sieur
Armand Floyd où nous avons trouvé Demoiselle Jeanne Floyd
à laquelle nous avons exposé le sujet de notre commission.
Elle nous a
observé que monsieur son frère, n’étant pas absent du
Royaume, est hors le cas prévu par la Loi concernant le séquestre
des biens des Émigrés, et au soutien de ce qu’elle
avance, elle produit une pièce sous seing privé datée du
vingt janvier mil sept cent quatre vingt six signée G. R.
A. Floyd et Jeanne Floyd, sa sœur enregistré à Callac le
trois du courant. Sans nous arrêter au billet sus daté
renfermant cession de la part du sieur Floyd de ses meubles
à Demoiselle Jeanne Floyd, sa sœur ; vu que cette pièce
n’a d’authenticité que du jour de son enregistrement,
nous avons passé outre à la continuation de notre
commission malgré les protestations de la Demoiselle Floyd
que cet acte étant passé entre frère et sœur, il n’était
pas d’usage de le rendre public en le faisant passer aux
droits, que c’eût été dévoiler les secrets de famille,
que de plus elle se flatte de produire le certificat de résidence
du sieur Floyd dans le Royaume tel qu’il est requis
par l’article deux de l’arrêté de l’arrêté du département
des Côtes du Nord du deux mars présent mois.
Procédant
donc à notre susdite commission, nous avons remarqué dans
la salle du ci-devant presbytère de Plusquellec quelques
chaises, un paravent avec deux tables et un buffet.
Dans
le salon, deux armoires et un lit.
Dans
la cuisine, deux lits, une maie à patte et une armoire,
deux douzaines de vaisselles d’étain, neuf casseroles,
une case, une tourtière avec sa couverture, une table,
trois marmites, trois douzaines de vaisselles de terre, six
couverts d’argent, deux cuillers à ragoût.
Dans
la chambre au-dessus de la cuisine, deux armoires, un lit,
un prie-dieu, un bureau, quelques chaises, neuf douzaines de
serviettes, douze nappes, vingt quatre draps de maître, une
douzaine et demie de gros draps, deux douzaines de souilles
d’oreillers.
Dans la petite chambre, au-dessus de l’entrée, un lit
complet, une armoire et une table.
Dans la chambre au-dessus de la salle, deux lits complets,
une table et un coffre.
Nous avons trouvé de plus, deux vaches et deux chevaux. Des
quels effets, nous avons laissé la garde à Demoiselle
Jeanne Floyd sous sa responsabilité.
Nous avons visité les greniers et n’y avons point trouvé
de bleds.
La Demoiselle Floyd, interpellée de déclarer si le sieur
Floyd a du bien sous le district de Rostrenen, a répondu négativement
et a dit qu’il y avait dans la paroisse de Plusquellec,
plusieurs métairies provenant de la succession de son père
et qu’elles sont échues en partage à elle et à sa sœur,
qu’il n’y a pas de partage écrit et que le sieur
Floyd, son frère, est saisi de tous les titres, que son
bien est sous le district de Saint-Brieuc, principalement
dans la paroisse de Plourhan.
De
tout quoi, nous avons rapporté le présent procès verbal
pour servir ainsi qu’il appartiendra sous toutes les réservations
de droit sous la protestation de la Demoiselle Floyd de se
pourvoir pour que le billet ci-dessus mentionné ait son
effet et sous notre seing, celui du sieur François Lucas,
maire de Plusquellec et celui de la Demoiselle Floyd, nous
avons laissé le double du présent, dûment certifié par
nous, commissaire, le dit jour et an, ainsi signé sur la minute déposée
au secrétariat du District de Rostrenen.
Jeanne Floyd, Lucas, maire, Le Pollotec, commissaire.
Collationné :
R.L Mahé, greffier.
Sources.
AD22- série L- 15 L
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Joseph
Lohou(mars 2007)