Page
d'Accueil
LA FABRIQUE
La
fabrique
qui existait dans toutes les paroisses de France était une
association de laïcs qui gérait les biens de la paroisse
qui étaient nombreux, surtout avant la Révolution.
Cette
gestion demandait des compétences. Il fallait tenir à jour :
- les
rentes sur les maisons ou les fermes qui avaient
été léguées à la fabrique du vivant des propriétaires,
afin de dire des messes ou faire des annonces en chaire
rappelant leur mémoire ( en relation avec la date de leur
mort ou de leur fête, etc.…). L’argent était versé au
curé en proportion du travail à accomplir selon un tarif défini
par les testamentaires ou au vicaire ou au chapelain
responsable d’une chapelle particulière comme Ste Barbe,
Ste Catherine ou St
Pierre de l'Isle. C’était un lourd travail pour récupérer
ces rentes auprès des locataires ou des héritiers pas
toujours coopérants. Les descendants avaient la possibilité
légale de racheter le capital de rentes en versant une
grosse somme d’argent pour se débarrasser une fois pour
toutes de ces charges ancestrales et contraignantes. En général,
les fabriciens n’apprécient guère cela à cause des
complications administratives.
- les bancs
étaient loués ou concédés à prix forts aux familles de
la paroisse. On pouvait hériter de l’utilisation d’un
banc à l’église paroissiale. A cette époque, peu de
gens pouvaient s’offrir une place assise et réservée.
Posséder un banc était signe de richesse.
La fabrique s’occupait
aussi :
- des travaux
d’amélioration ou d’entretien de l’église :
agrandissement, embellissement, achat de cloches, vitaux,
statues, dalles…
Tous les ans, le procureur de la fabrique rendait ses
comptes détaillés. Certains de ces comptes ont été
conservés aux archives départementales si bien
qu’aujourd’hui nous avons la possibilité de nous faire
une idée de la gestion de la Fabrique selon la personnalité
de leur procureur. Un exemple nous ait donné dans le
document suivant qui est une remise des registres
paroissiaux à l'autorité civile : Remise
des registres de 1693 et 1694
Au 19e siècle
et avant la guerre de 1914, les dons pour les œuvres
charitables comme l’aide aux indigents ne vont plus
beaucoup à la fabrique mais au bureau de bienfaisance crée
sous le Consulat, le 1er Thermidor an XI (
20.07.1803 ) d’après les Archives communales, à
l’instigation de la préfecture. L’enseignement,
maintenant à la charge des communes, enlève du prestige à
l’Église dont c’était une vocation importante sous
l’Ancien Régime. Bientôt la lutte se fait âpre entre
l’Église et l’État. A Callac, comme partout ailleurs
des conflits naissent, reflets de l’évolution des
mentalités. Qui aura le plus d’influence sur la jeunesse :
l’enseignement privé ou l’enseignement public ?
Qui aura raison du maire
ou du curé au sujet de la possession d’un drap
mortuaire et du brancard pour les cercueils « lors
des cérémonies funèbres du culte catholique » ?
La fabrique et le bureau
de bienfaisance ont donc à partir du 19e siècle,
une action sociale en concurrence et comme les riches donateurs font des legs ou
versent des rentes pour les pauvres secourus par le bureau
de bienfaisance, le rôle des procureurs de la fabrique perd
son importance. Même si le curé est membre du bureau de
bienfaisance, on sent très bien que les rapports se tendent
entre le presbytère et la mairie. La Révolution, en
bouleversant complètement les institutions a modifié les
pouvoirs sur les communes ; l’Église a perdu une
grande partie du rôle social dont elle a quasiment le
monopole sous l’Ancien régime, d’où les frictions avec
les municipalités, ravivées particulièrement au moment de
la séparation de l’Église et de l’État.
Le
procureur de la fabrique
Il
était le mandataire des habitants, élu par eux tous les
ans, ou plus exactement par un certain nombre d'entre eux,
ceux probablement que nous nommerions aujourd'hui les plus
imposés. Il lui était permis de commettre un autre
personnage à sa place, tout en restant personnellement
responsable. II entrait en fonctions, le jour de Pâques, et sortait de
charge, l'année suivante, à pareille fête.
Nous
ne saurions dire exactement sur quelles personnes le choix
des électeurs se portait. On devait, selon toute apparence,
nommer un homme possédant une certaine surface, et capable,
le cas échéant, de répondre sur sa propre fortune, des dépenses
dans lesquelles il engageait les paroissiens. II ne recevait
d'ailleurs aucune rétribution. …mais
on l'indemnisait pour les pertes de temps que lui
imposait l'exercice de sa charge. Ce n'était point
une sinécure. Aucune terre n'était louée, nul produit n'était
vendu, rien n'était acheté
ni entrepris, aucun travail ne s'exécutait, que le
procureur n'y fût présent
Nomination
de marguilliers à Callac en 1804.
Dans une séance du conseil municipal du 21 novembre
1804 tenue par Jean Yves Guillou, maire.
»Vu l’arrêté des 13 nivôse de l’an 12 et du
deux vendémiaire de l’an treize de Monsieur Le Préfet du
Département des Côtes-du-Nord, portant la nomination de
Messieurs Jean Marie Le Graët-Kerouvriou, Louis Bercot et
François Le Pourhiet pour marguillier de cette paroisse.
Vu l’arrêté du Gouvernement du 7 thermidor an onze, arrête
d’installer les dits administrateurs dans leurs fonctions,
en conséquence ils ont individuellement la main séparément
levée, juré obéissance aux Lois de l’Empire et fidélité
à l’Empereur ; Et de remplir avec honneur et probité
les fonctions qui leur sont attribuées ; Déclare que
les dits administrateurs sont bien et dûment installés
dans les dites fonctions. Copie du présent sera transmis en
tête de leur registre, ainsi que les arrêtés de leur
nomination »
Signent : Le Graët Kerouvriou, F : Le
Pourhiet, L. Bercot
Le maire : Guillou.
Le
renouvellement du Conseil de la fabrique à Callac en 1828.
Dans le document ci-dessous, le maire en place, Yves Pierre
Benoît Delafargue répond à une demande du Préfet des
Côtes-du-Nord qui s'inquiète du fonctionnement de
la fabrique de la commune de Callac.
"Callac
le 26 avril 1828
Monsieur,
En
réponse à votre lettre du 24 de ce mois relative au
renouvellement du Conseil de fabrique, je vous donne ci-après
l'état des personnels
du fabriciens de Callac-
-Yves LE RESTE- Je n'ai pas pu connaître l'époque de sa
nomination ; mais j'ai vu qu'il a pris part à une délibération
du 17 juillet 1814 qui est la plus ancienne que j'ai pu
trouver.
- Arthur VISTORTE, nommé le 7 juillet 1820
-Guillaume
LE ROUX, nommé le 6 août 1820
-François
FERCOQ, nommé le 3 juin 1822
-
Hippolyte COURTOIS, nommé le 20 février 1824
- Joseph Philipe, nommé en 1828
J'ai l'honneur de présenter des candidats à Monsieur Le Préfet
mais que la durée en fonction
du nombre élu de trouver faire 6 ans, que tous ont dépassé
ce jour à la réserve d'un seul, ce qui réduit le Conseil
à trois membres et comprenant les deux membres de droit.
Monsieur
GUILLERMIC,
notre curé, avec qui j'avais conféré, avait adressé à
Monseigneur l'évêque, une liste de candidats. Il lui écrit
encore aujourd'hui. Je joins sa lettre à mon paquet
Et
vous prie de la faire parvenir le plus tôt possible.
Je
suis, avec le plus profond respect, votre très humble
serviteur.
B. DELAFARGUE
maire
Autorisation de la vente des matériaux
après destruction de la chapelle Sainte Catherine par le Conseil de
Fabrique en vue de la construction de la nouvelle église en 1875.
J.LOHOU( 24 juin 2011)