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Lettre de Joseph Laurent Even du 13 novembre 1799.- Évasion de la prison de Saint-Brieuc.
» Prisonnier, je fuis, comme les autres forcés de
les suivre, qu’à la forêt de Lorges, je fus obligé de
prendre une arme que me présenta le général malgré que
je lui eu observé que mon projet était de rentrer dans le
sein de ma famille, que forcé de les accompagner, tenant
toujours à rentrer dans ma commune ? Je les ai quitté
à la première occasion qui s’est présentée en leur
abandonnant l’arme qu’ils m’avaient forcé de prendre.
Qu’après avoir quitté les chouans, j’ai pendant
plusieurs jours erré dans les parages de mon canton en
attendant le moment favorable de me rendre, que je n’ai
tardé à venir faire cette déclaration que parce que
l’adresse du département du 15 vendémiaire de l’an 8 (
7 octobre 1799) n’amnistiant que les artisans, manœuvriers
, ou cultivateurs, et me trouvant ni dans l’une ni dans
l’autre classe, je voulais m’assurer que sans courir les
risques de nouvelles persécutions, je pouvais rentrer dans
ma commune, qu’ayant reçu cette assurance pour le
sauf-conduit du département en date du 20 de ce mois, je me
suis empressé de me présenter à mon administration ;
que je désire résider dans ma commune pour y jouir, au
sein de ma famille d’une vie paisible et tranquille
toujours soumis aux lois de la république. »
Signé : Even , fils
Nous,
administrateurs et commissaire du Directoire Exécutif
susdites, avons donné acte au citoyen EVEN de la déclaration
ci-dessus.
Arrêtons qu’une copie lui sera délivrée sur le champ.
Signé : Y.
Le Gars, président, J.Y. Guillou, commissaire, J.M. Loy,
adjoint, Corgat, agent.