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La
commune de Duault en 1860 par Nicolas LE BRAS.
Inroduction.
Dans les années 1850, Joachim Gaultier du Mottay
, entreprend d’écrire une géographie du département des
Côtes-du-Nord. Dans ce dessein, il est encouragé
par le ministre de l’Instruction Publique et des
Cultes de l’époque, Gustave Roulaud,
qui rappelait les avantages qu’il y aurait à enseigner
dans les écoles publiques des éléments de la géographie
locale.
Aussitôt, Gaultier du Mottay, correspondant de L’Instruction
publique à St Brieuc,
rédige un formulaire en 36 questions envoyé,
fin 1859, aux instituteurs du départements par
l’intermédiaire de l’Inspecteur primaire des Côtes-du-Nord,
Joseph Rousselot. A la réception de ce questionnaire, les
instituteurs, devant l’ampleur de la tâche, y répondent
avec plus ou moins d’enthousiasme. Mais à Duault, Nicolas
Le Bras,
père d’Anatole, le futur écrivain,
se prend au jeu et réalise un travail remarquable
pour un trégorrois en place depuis peu et étranger aux
subtilités de l’Argoat cornouaillais.
En fait, il rédige deux textes, un premier répondant fidèlement
au questionnaire demandé et un second qui semble une mise
au propre du premier avec de sensibles variations et que
nous reproduisons in extenso ci-dessous :
« Topographie-
La commune de Duault, bornée au nord et au
nord-est par Pestivien, à l'est par Maël-Pestivien, et
Peumerit-Quintin, au sud-est par Trémargat et Kergrist-Moëlou,
au sud par Locarn, au sud-ouest par Carnoët et à l'ouest
par Callac, forme un immense triangle à côté très irréguliers.
La plus grande longueur, du nord au sud est de 9700 m, sa
plus grande largeur de l'est à l'ouest, de 13500 m et son périmètre
de plus de 45 kilomètres. Sa superficie est de 6198
hectares 57 ares se subdivisant ainsi :
1.
Terres labourables
2800 ha 10
2.
Prés
700 ha 20
3.
Bois
525 ha 50
4.
Jardins et vergers
110 ha 40
5.
Landes et pâtures
1839 ha 42
6.
Pièces d'eau
1 ha 27
7. Maisons,
routes
161 ha 95
Son revenu cadastral qui est environ le
tiers du revenu net, est de 64 061, 92 F et sa population,
d'après le dernier recensement de 2892 habitants. Il y a
540 maisons contenant 560 ménages disséminés dans 149
villages.
Elle est divisée en trois grandes
sections ou paroisses, savoir :
1. Au nord, St Servais,
érigé en succursale par décret impérial du 2 mai 1855,
renferme 241 maisons, 256 ménages et 1260 habitants. Ce
bourg où se trouve la maison commune, contenant l'école et
la mairie, est située à 4500 m au nord-est de Duault, à
6200 m, nord-ouest de St Nicodème, 4000 m sud-est de
Callac, 26 km, sud-ouest de Guingamp et 46 km,
ouest-sud-ouest de St Brieuc en ligne droite.
2. Au sud-ouest, Duault, la paroisse primitive, compte 54 villages,
209 maisons, 205 ménages et 1033 habitants. Le bourg, qui
ne se trouve qu'à 400 m de la limite occidentale de la
commune, est à un peu plus d'un kilomètre de la route de
grande communication N°13, il est à 6 km au sud de Callac,
à 30 km au sud de Guingamp et à 52 km ouest-sud-ouest de
St Brieuc, les distances prises à vol d'oiseau.
3.Enfin, au sud-est, St Nicodème, succursale depuis 1842, a 21
hameaux, 96 maisons, 99 ménages et 539 habitants. Le bourg
est placé sur un plateau découvert au bord du chemin d'intérêt
commun N°31, à 1500 mètres de la route à grande
communication N°11. Il se trouve en ligne directe, à 7500
m, est-sud-est de Duault, à 10 km au sud-est de Callac, à
30 km au sud-ouest de Guingamp et à 49 km au sud-ouest de
St Brieuc.
Quelques villages de Duault ont été
jadis très important, entre autres :
Trefflez(Trefflay),
où l'on voit un très beau placître, une belle croix de
granit, une fontaine garnie de pierres de taille et deux ou
trois maisons construites en magnifiques pierres qui ont été
la demeure de quelque haut personnage dont le souvenir même
est perdu.
Kerléanez
que la tradition dit avoir été une ville à marché antérieure
à la formation de Callac. Ce hameau, où l'on trouve encore
des débris de poterie enfoncés dans la terre, se trouve près
d'un mur d'enceinte de l'ancien parc de Duault.
Et surtout le Bourgneuf qui occupe le
milieu d'un parallélogramme de 600 m de longueur, sur plus
de 500 m de largeur dans l'intérieur duquel on trouve
partout des restes d'anciennes constructions ayant entre
elles un certain alignement et dont quelques-uns avaient
plus de 30 m de long, on y voit surtout un grand nombre de
pans( on en connaît plus de 20)
An nord-ouest du parallélogramme se trouvent deux pièces
de terre qui paraissent avoir été des jardins, le buis qui
formait les allées existe encore. A côté, dans les N°
1236 et 1237, section A du plan cadastral dit "parkou
ar gouent"(champ du couvent) se trouve un monticule
entièrement composé de débris de construction. Aussi
place-t-on là un ancien monastère de moines
rouges(Templiers). Dans un de ces champs, on a souvent trouvé
des briques à rebords, et de larges dalles de pierres. Il y
a une quinzaine d'années, on y trouva un pot à large
ventre et goulot étroit(une urne) en grès gris sale.
Dans le siècle dernier existait dans la
pièce appelée "Liors ar pesket dû" (courtil des
poissons noirs), où l'on voit encore les traces d'un
vivrier, un bâtiment en pierres de taille appelée la
prison, dont les matériaux ont servi à la construction de
la tour de Plusquellec.
On trouve en divers endroits des terres
calcinées, aussi dit-on que le premier village a été détruit
par le feu. Mais les documents manquent sur l'époque de ce
sinistre aussi bien que sur l'histoire de cette localité,
car on ne peut admettre que difficilement la tradition qui
place là une ville du nom de "Ker Ahès" qui
serait antérieure à Carhaix même et sur les ruines de
laquelle le hameau actuel aurait été établi.
Histoire
La commune de Duault est formée de la paroisse de ce
nom, qui était, dit Albert Le Grand, une des plus anciennes
de la Bretagne, moins la trêve de Locarn (Loc harn, lieu de
St Hernin) érigée en commune et celle de Landugen (Lan
Eugen,
territoire ou église de st Eugène, parce qu'il y avait une
chapelle dédiée à ce saint, dont on voit encore les
ruines) annexée à la commune de Callac en 1791.
Cette ancienne paroisse comprenait entre
les deux trêves dont je viens de parler ; celles de
Burthulet et de St Nicodème qui ont subsisté jusqu'en 1794
; elles avaient leurs prêtres particuliers qui étaient
sous la dépendance du recteur de Duault et portaient le nom
de curé qui est le mot breton par lequel on désigne les
vicaires.
En 1790, lors de l'organisation des administrations
municipales, Duault fut érigé en canton faisait partie du
district de Rostrenen et comprenait les communes de Duault,
Carnoët, Maël-Pestivien et Locarn. Il existe à la mairie
un registre contenant les décisions prises par
l'administration cantonale du 13 février an IV au 22
prairial an VIII, époque à laquelle le canton fut supprimé
et la commune réunie à celui de Callac et à
l'arrondissement de Guingamp.
Note. Le nom de Quélen que l'on voit souvent ajouté
à celui de Duault me semble venir de ce que la terre
et seigneurie de Rest-Quélen, haute,
moyenne et basse justice, en Locarn, appartenait en
1460 à Olivier de Quélen que le Duc François II, par ses
lettres données à Nantes le 7 janvier de cette année, créa
grand maître de son artillerie, capitaine général et
gouverneur des francs archers et arbalestriers élus des
paroisses du Duché de Bretagne. Car j'ai trouvé, dans un
acte de 1636, Locarn désigné sous le nom de Quélen ;
puis, dans un autre acte du 20 janvier 1675, sous celui de
Quélen-Locarn, enfin Locarn en 1725.
Duault, le 9 janvier 1860.
Signé : Lebras Nic.
Étymologie du nom de la commune.
A moins que remontant au temps des Druides, on ne
fasse venir Duault de "Dû"(noir) et "ault"
(autel, en latin, altar), amors le nom primitif aurait été
"Dû auter", dont on aurait plus tard supprimer
les deux dernières lettres. Dans la prononciation "Duaot",
qu'on aurait dans la suite écrit "Duault".
Quelques-uns uns font venir "Duault" de Tugduati
parce que St Maudez, patron de l'église paroissiale était
disciple de St Tugdual, évêque de Tréguier qui mourut en
564.
D'autres le font dériver de Dualtitudime
(deux hauteurs) parce que différents cours d'eaux forment
au milieu de la commune une vallée assez profonde dominée
d'un côté par les hauteurs de la forêt et de l'autre par
une chaîne de collines sur laquelle se trouve le bourg.
Enfin les battues fréquentes que l'on faisait dans cette même
forêt pour en chasser les bêtes fauves qui y abondaient,
battues que l'on appelle en breton hû ont fait donner une
autre étymologie "hû ! hô! hû ! hô !
D'où ce parc qui appartenait aux rois et ducs de
Bretagne et contenait jadis près de 2000 hectares de terre
entièrement entourée d'un mur en pierres sèches dont on
voit encore bien des vestiges, aurait été appelé dans
l'origine le parc hû hô
et plus tard de Duault.
Ces étymologies ne sont probablement pas exactes, mais
l'orthographe du nom de la commune, qui ne varie pas depuis
1510, ne prête pas du tout à en donner une qui soit
acceptable.
De quelle juridiction féodale
faisait-elle partie avant la Révolution de 1789 ?
Ces seigneurs, dont les armoiries se trouvaient
dans la chapelle de St Servais avait haute, moyenne et basse
justice. Leurs fourches patibulaires étaient placées à
l'endroit dit " Justissou" (justice) , "ar
Lann ar griminalet" ( Lande des criminels), N° 478 et
479, section C du plan cadastral. Les audiences se tenaient
à St Servais dans la chambre dite "des archives"
qui enfermait également tous les titres. On aurait trouvé
là de précieux documents si une bande de Chouans ne les
avait brûlés avec tous les papiers de l'administration
municipale le 8 nivôse de l'An VIII (29.12.1799) Il n'échappa
au désastre que les registres ecclésiastiques de baptêmes,
mariages et sépultures que le chef même des destructeurs
parvint à faire respecter (Délibérations du corps
municipal du 30 pluviose an IX à l'inventaire du mobilier
de la mairie)
Il y avait autrefois à Duault une juridiction royale
qui fut incorporé à celle de Callac par édit du roi
Charles IX du 29 mai 1564. Il ne s'y exerçait plus, en
1780, qu'une moyenne justice. La dernière partie de
l'ancien baillage de Duault réuni au domaine du roi sur le
ressort de Carhaix a été le canton du Bourgneuf.
Note. Dans le traité entre le duc de Bretagne et le Comte
de Penthièvre, le duc donna, entre autres gages, la châtellenie
de Duault pour onze cent livres.
Duault était autrefois habité par un grand nombre
de seigneurs, mais n'y ayant point de principes de fiefs; il
n'y avait point de juridiction.
Y rencontre t-on quelque monument
druidique, dolmen; menhir, tumulus ?
Désigner les villages près desquels ils
se trouvent ?
Les deux plus grands des menhirs sont celui qui
se trouvent à l'entrée de la forêt, il est très incliné,
ce qui l'empêche de le voir, et celui qui est au-dessus du
village de Kerbernès, ils ont chacun 8 m de hauteur et plus
de 7 m de contour.
Le plus élégant est auprès de
Kercourtois, c'est un prisme rectangulaire assez régulier
ayant 5,60 m de hauteur et 3,50 m de périmètre. Le plus
curieux est celui de Picaigne qui est également
prismatique, sa hauteur est de 7,60 m, et il est posé sur
une base de 0,40 m de hauteur, hors de terre.
Le dolmen qui se trouve en face de Rosvilliou a été brisé,
mais ce qui en permet de juger de ses dimensions. Celui de
Kerpinson est un plateau de 2,60 m de côté posé en plan
incliné sur une autre pierre de mêmes dimensions. Dans la
face supérieure se trouvent plusieurs creux de différentes
grandeurs. Celui du milieu, qui est en quelque sorte le
moule d'un homme étendu sur le dos.
S'y trouve t-il quelques restes d'anciens
châteaux ou d'anciennes fortifications ?
Ce château aurait été, dit-on, habité par le Duc
de Bretagne et surtout par la Duchesse Anne. Un peu plus
bas, au-dessous du moulin de Kerroux se trouvent deux ou
trois prairies qui portent encore aujourd'hui le nom de
"Prés du Duc".
D'après la tradition, il y aurait eu
aussi, à une époque très reculée, un château à Kerloc,
mais on n'en voit presque plus de traces.
Dans une lande sur la lisière de la forêt; près du dolmen
de Rosvilliou existe un petit espace entouré de fossés en
terre.
Enfin, sur le bord du chemin conduisant de Runanguen (Ru de
l'angoisse) à St Nicodème, entre le Pigon Ilec et
Kerbelgouez(Kerbolgué), un petit monticule artificiel
aujourd'hui couvert de broussailles, paraît avoir été un
petit fort défendu d'un côté par un petit ruisseau et
commande le passage de la route. Ce chemin assez large sur
tout son passage de ...
en ligne droite sur la forêt de Kergrist-Moëlou.
Y connaît-on quelque fragment de voie
romaine ?
Cependant, si la voie romaine allant de Carhaix
à Tréguier, passait par Landugen et par Pont-Melvez, elle
devait nécessairement traverser une partie de la commune de
Duault. Dans la partie comprise entre la croix de Landugen,
et la Ville-Neuve Jolin ; le chemin y ressemble assez. Peut-être
se dirigeait-elle de là sur Kerviou, passait à Bourgneuf
pour filer ensuite à Pont-Melvez en passant au levant de la
montagne St Michel. Toujours est-il que cette route plus
ouverte que ne le sont ordinairement les chemins de
traverse, aboutit aux points indiqués.
La commune possède t-elle des châteaux
modernes ayant une certaine importance.
Il y a encore Lespoul et Rosvilliou qui ne sont
que deux maisons de Coatgoureden appartenant pour la première
à Mme de Coatgoureden et la seconde à Mme de
Saint-Prix.
Les anciennes demeures seigneuriales de Kerivoallen, de
Kerfichant, de Lesmabon, de Goas an Aman ne sont plus que
des fermes.
La commune a-t-elle fourni quelques
personnes remarquables ?
Il faut ajouter les Bahezre,
sieur de Kerfichant et de Rosvilliou qui, à la fin du 16ème
siècle et au commencement du 17ème ont fourni plusieurs
conseillers du roi et des lieutenants à Carhaix.
La commune a-t-elle été le théâtre de
quelques évènements importants ?
Il y a quelques années on a trouvé dans cet
endroit plusieurs pièces de monnaie triangulaires qui
furent vendues à Guingamp environ 240 f.
Sous la république la commune était constamment
parcourue par les chouans. Ils coupèrent les cheveux à
plusieurs habitants de la commune, afin que plus tard ils ne
puissent les reconnaître. Ils assassinèrent aussi dans sa
maison, le débitant des tabacs du bourg
de Duault.
L'église a t-elle un monument remarquable
?
Porte t-elle quelque date sur ses murs,
l'indiquer !
Au-dessus de la petite porte qui donne sur l'entrée,
dans l'aile midi de l'église de Duault, on lit :
(Louis
Guénégou, fabrique (trésorier alors, 1589, fait icelle
par Monsieur Bénéat)
Note. Le beau vitrail peint qui se trouve en face de
cette porte et dont j'ai déjà parlé est dû à la
magnificence d'Écuyer Maurice Bahezre, Conseiller du roi et
son lieutenant à Kerhaes(Carhaix) mort à Duault et enterré
dans l'église le 1er juin 1623.
Il y a sur le clocher une autre inscription ainsi conçue
: "Fait
faire par M... de Coatgoureden, sieur de Lespoul, Messire
François Corbel, recteur de Duault en 1770" A l'intérieur
du portail on trouve la date : 1721.
Sur l'église de St Servais, il y a plusieurs
inscriptions :
1- Au-dessus de la porte midi.
(Messire
Yvon Le Jar recteur de Duault - l'an mil cinq cent et dix
par Jean Le Bonté, commencé la trêve de St Servais.....Le
reste est indéchiffrable pour moi)
2- Au-dessus de la porte nord :
( L'an 1558, ce fut fait, J. Bontez pour lors
gouverneur, met? Guillier trésorier, G. Jézéquel ouvrier)
3- Sur le seuil de la porte au-dessous du clocher :
( Par Allain Le Mouzer A: 1560
4- Sur le reliquaire ou charnier.
Note. La tradition rapporte que cet Allain Le Mouzer,
auquel on attribue aussi la belle croix de pierre qui se
trouve à 200 m de St Servais sur la route de Maël-Pestivien,
était tisserand de profession. Cette opinion justifie la présence
de la navette que l'on voit sculpté tant sur la base de la
croix que sur le seuil de l'église.
5-
Au fronton du baptistère, construit l'année dernière, on
a placé une inscription en lettres gothiques ainsi conçue
: 1859 - Mgr Martial-évêque - MM Beaudoin, recteur,
Courtois, maire.
Existe-t-il quelque légende au sujet de
l'église ou de son patron,
des portraits, des chapelles ? les raconter !
Dans une maison on coupait deux morceaux de
pain, un grand et un petit. Les deux enfants devaient lutter
alors et le vainqueur, quel qui fût, recevait la grosse pièce.
C'est en punition de cet usage que les habitants de Vannes
et de Quimper doivent aussi se battre à l'église de St
Servais, et le parti qui remporte la victoire a la plus
belle récolte.
Ces légendes sont tout à fait apocryphes car il résulte
de la biographie de St Servais que j'ai trouvé dans une Vie
des Saints, imprimé en 1688, que cet évêque n'est jamais
venu dans l'Armorique.
D'après les hagiographes, St Servais qui était le
neveu de Ste Anne et aussi cousin germain de St
Jean-Baptiste, naquit sur les confins de l'Arménie. Il vécut,
dit-on, plus de 300 ans, gouverna l'église de Tongres
pendant 176 ans et mourut
à Utrecht le 13 mai 383.
Dire si les chapelles renferment quelques
vitraux,
statues, ou autres objets dignes de
remarques.
Un mur sur lequel sont sculptées deux haches d'armes
placées dos à dos. A côté de l'enfeu qui se trouve dans
le bas-côté midi, un fragment d'écusson portant trois
rangées verticales de macles comme ceux de Rohan et des
Montauban.
Ce qui a de plus curieux dans cette chapelle, c'est
un bas relief en bois représentant les principales scènes
de la vie de St Jean-Baptiste, depuis le mariage d'Élisabeth
et de Zacharie jusqu'à la décollation du prophète.
La commune est-elle traversée par des
rivières ?
Quels sont les noms de ces rivières ?
(L’Hyère) dessous du moulin de Pont-Hellou, puis
sert de limite entre Duault et Carnoët, passe au près de
la belle propriété de Lochrist, près de Carhaix et va se
jeter dans l'Aulne à Pont-Treffin (Finistère)
L'autre rivière prend sa source près le village de
St Derrien, limite la commune au sud-est et au sud, et la sépare
de Peumerit-Quintin, Trémargat, Kergrist-Moëlou et Locarn,
et va tomber dans l'Hyère un peu en dessous de Kerdaguet,
à l'extrémité sud-ouest de la commune, comme je l'ai déjà
dit. Les
ruisseaux de la commune ont une pente assez rapide ce qui
explique le grand nombre de moulins qu'ils font tourner.
Presque tous débordent en hiver, mais aucun ne tarit en été.
Ces rivières sont-elles poissonneuses ?
Dans tous ces cours, même dans les plus petits,
on trouve des truites en assez grande abondance, mais je
n'ai jamais vu qu'on ait
pêché d'anguilles.
Y a-t-il dans la commune des forêts, des
bois importants ?
Quel est leur nom, Sont-il abondant en bêtes fauves ?
Quelles sont-elles ?
(César René de Choiseul)
revendit la forêt en
1837, avec le château et la forêt de Lorges, à
Monsieur Jean Marie Allénou, négociant à Quintin, qui en
est le propriétaire actuel, moyennant le prix total de
1.150.000 F. Sa contenance est de près de 500 hectares.
Autrefois il y avait beaucoup de chevreuils mais depuis
qu'on a fait des abattis considérables de bois pour
l'alimentation du fourneau du Parc.
Leur nombre a bien diminué ; on en trouve encore
cependant quelques-uns uns, mais on ne peut les chasser
qu'avec la permission expresse et écrite du propriétaire.
Les sangliers ont aussi complètement déserté cette forêt,
où depuis quelques temps un certain nombre de loups ont élu
domicile. Les lapins y pullulent.
La commune est-elle giboyeuse ?
Les lièvres, les lapins et les perdrix grises
abondent ; on trouve quelques perdrix rouges, et dans la
saison un grand nombre de bécasses et de halebrans.
Duault
le 10 janvier 1860.
L'instituteur
Le Bras N. »
Tous ces formulaires, plus ou moins bien
remplis, furent collationnés par Joachim Gaultier du
Mottay, corrigés et mis en forme, puis imprimés pour
devenir l’ouvrage « Géographie historique des Côtes-du-Nord »
par Guyon Frères, édité à St Brieuc, par GUYON Frères.
Nous laisserons aux lecteurs passionnés d’histoire locale
en Argoat le soin de vérifier et de porter un jugement sur
le texte de ce jeune instituteur trégorrois, Nicolas Le
Bras, sorti de l’École normale de Rennes en 1843,
confronté au parler breton cornouaillais dans un
environnement de tradition orale démuni de ressources
d’archives.
On peut comprendre ainsi, 150 ans après, son étrange essai
de toponymie celtique concernant le nom de Duault…
Joseph Lohou.
(Juin 2008)
(Septembre 2009)
(octobre 2016)
* Les notes de bas de page émanent de la
rédaction.
Sources et bibliographies.
ADCA – série T
– art 1 T 400. série J – art. 99 J.
GAULTIER du MOTTAY, Joachim, VIVIER Édouard, ROUSSELOT
Joseph, « Géographie départementales des Côtes-du-Nord »-
Éditions GUYON Frères- Saint Brieuc-1862. (ADCA –
cote 1 Bi- art. 312)
Note.
Ce texte est paru dans la revue du
Pays d'Argoat, Revue d'Histoire et d'Archéologie des
cantons de L'Argoat, N° 49 -1er semestre 2008.p, 13 à 20.
ISSN 0753-2490-Imprimerie ANGER- Guingamp.
Nicolas LE BRAS, (1825-1901)
Nicolas, qui fut successivement instituteur à PENVENAN, St
SERVAIS, PLOUMILLIAU de 1861 à 1872, puis à PLEUDANIEL, de
1872 à 1874, périt dans le naufrage de la
"Marie-Thérèse" à l'embouchure de la rivière
de Tréguier, le Jaudy, le 20 août 1901. Il était
conseiller municipal de la ville de Tréguier.
Sources : "Anatole Le
BRAZ et L'Amérique" de Georges Le MOUEL. ISBN
2-9513165.
BAHEZRE, Charles Maurice Bahezre, Sgr. de
Kerfichant nommé le 20 Juin 1585 par le Roy Henri IV,
Lieutenant Général de la sénéchaussée de Carhaix.
(+ Duault le 1er juin 1623.)