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La
descente des cloches à Callac en 1794
La Convention Nationale(1792-1795), dans son décret n° 1256 du 23
juillet 1793, ordonne que les cloches des églises et
chapelles de France soient déposées pour être fondues et
puissent servir à la confection des canons.
A Callac, sous la pression de l’agent national, Pierre
Joseph Fercoq et avec un certain retard, l’administration
communale se décide enfin à suivre les ordres de la
Convention. Ce ne fut pas sans une certaine opposition des
callacois, attachés à leurs cloches qui rythmaient depuis
des siècles les heures de la journée.
La cloche d'alarme et de rassemblement, le tocsin, constitue
une menace potentielle pour les autorités. Imposer le
silence au clocher appelant aux cérémonies religieuses désacralise
le temps et l'espace en dessinant un nouveau territoire
municipal, voire fait taire le fanatisme et la superstition.
Enfin la fusion des cloches en canon atteste la détermination
de la Nation contre l'ennemi extérieur. Mais toutes les
cloches ne semblent pas s'être tues dans ce département où,
dans un certain nombre de villages, elles ont continué à
sonner l'angélus et, parfois, les baptêmes et les sépultures.
« Fait à la maison commune
de Callac ce dix huit pluviôse an deux (6 février 1794) de
la République Française, une et indivisible.
Sur ce qu’il a été remontré
par l’agent national qu’il est plus que temps d’exécuter
en cette commune la loi du 23 juillet 1793 partant qu’il
ne sera laissé qu’une seule clauche(sic) dans chaque
paroisse.
Le Conseil général, égard à la dite remontrance arrêté définitivement
que toutes les clauches dont et le transport sont exigés
par la Loi du 23 juillet 1793
seront descendues et mises à mettre d’être transportées
dans le plus court délai considérant cependant que les
frais relatifs à cette descente doivent être fixés au
plus bas possible et que le seul moyen d’y parvenir est de
procéder à leur adjudication par un bail à rabais fait à
éteinte de chandelles avec le moins offrant et dernier enchérisseur ;
considérant de plus qu’il est nécessaire de fixer les
conditions au moyen duquel le bail sera adjugé et le nombre
et la nature des cloches à descendre, le lieu de leur
transport et le jour de l’adjudication, considérant
encore que la Loi du 23 juillet 1793 n’a pas attendu
comprendre les cloches qui dans les différentes communes
servent de timbre pour les (h)orloges et qu’elle n’a là
eu vu que les seules cloches qui servent de sonnerie dans
les différentes paroisses.
Arrêté :
1°- que les deux cloches servant de timbre aux (h)orloges
de Botmel et de Callac dans l’étendue de cette commune ne
seront pas comprises dans le nombre de celles à descendre.
2°- que la seule petite cloche qui se trouve à Botmel connue sous
le nom de « Laurence » sera conservée pour
l’utilité de la communes, que la grande cloche au vole du
dit Botmel, sera descendue avec celle au vole de la chapelle
de sainte Catherine à Callac, celle de la chapelle sainte
Barbe au dit Callac, celle de la chapelle de saint Pierre de
l’Isle et celle de la chapelle de saint Nicolas à saint
Treffin seront descendues en conformité de la Loi prodattée
3° qu’il sera fait une adjudication par bail à rabé(ais)
pour la descente des cinq cloches sur dénominées au moins
offrant du dernier enchérisseur et à éteinte de
chandelles, auquel effet l’agent national reste de faire
diligence pour appeler tous ceux qui voudront de prendre
adjudicataires de se trouver le 21 courant à neuf heures du
matin en la chambre au dessus de la sacristie du dit Botmel
où on proposera à la dite adjudication à la charge premièrement
à l’adjudicataire de toucher le prix de l’adjudication
après avoir consommé l’ouvrage du trésorier du district
de Rostrenen, secondement de constater de son civisme avant
d’être admis à la dite adjudication, troisièmement de
s’obliger solidairement avec une caution restante et
solvable au cas seulement que le conseil général était de
voir et d’exiger à descendre les dites cinq cloches sans
les détériorer, ni les fendre que le moins possible, de
les dépouiller de leur marbre et ferrages et de les
transporter le tout à l’exception de la seule cloche de
Botmel dans la chapelle de sainte Catherine à Callac, le
tout dans la huitaine de l’adjudication dont le même
adjudicataire paiera les droits et timbres… »
Notes sur la loi du 23 juillet 1793 concernant l'enlèvement des
cloches.
Les
dirigeants du district de Rostrenen étaient fermement décidés
à appliquer la loi et un certain François Marbaud, agent
national auprès du district parcourait bourgs et
villes de son secteur pour faire pression sur les conseils
municipaux. A Callac, il rédige de sa propre main sur le
cahier de la municipalité le texte suivant :
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"
Au nom de la République, je requiers la Municipalité
de Callac de mettre à exécution le décret du 23
juillet 1793 (vieux stile) qui porte qu'il ne sera
laissé qu'une cloche dans chaque paroisse, que les
autres seront descendues pour être fondues en canon
; de plus qu'il ne soit laissé en aucun endroit des
armes qui puissent encore rappeler le souvenir de
l'orgueil des despotes.
Signé : François Marbaud, agent national pour
le District de Rostrenen.
A
Callac le 16 nivôse de l'An 2 (5 janvier 1794)
de la République, Une et Indivisible."
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Cloche
de Botmel(1644), l'une des grandes cloches actuelles
de l’église saint Laurent, dénommée
"Charlotte en juillet 1644.
Parrain : Écuyer Allain HUON, sieur de
Kermédan.
Marraine : Dame Charlotte de la BOISSIERE, Dame du
Modeste.
Présents : Messire Jan GUEBINEC, curé, Louis CADIC
et MORVAN, fabriques
Facteur : Jacques LE LOUARN
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Joseph Lohou(juillet 2006)
Sources.
AD22 –Série L –cote 15 L 1- Registre municipal de
Botmel-Callac.