Callac-de-Bretagne

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La Troisième Chouannerie ou Guerre des Chouans de 1799-1800 à Callac.



Introduction.

Par réaction contre les années d’austérité et de terreur, une frénésie de plaisirs traverse les milieux riches. Le brigandage généralisé par des bandes monarchistes atteint même la région centrale de Bretagne. Nous sommes au début du Consulat, Bonaparte étant 1er  consul avec Jean Jacques de Cambacérès et Charles François Lebrun. La garde nationale de Callac venait d’être transférée à Guingamp sur ordre des autorités préfectorales et c’est donc la raison qui entraîne de la part des fonctionnaires de Callac cette urgente supplique. 

Les fonctionnaires publics et les patriotes réfugiés de Callac, département des Côtes-du-Nord aux citoyens composant l'Administration Centrale des Côtes du Nord à Port-Brieuc.

Guingamp le 14 nivôse An 8ème  Républicain.(4 janvier 1800)

Citoyens.

Fuyant une patrie si chère à nos cœurs à laquelle nous attachons nos plus douces et nos plus intimes convictions, abandonnant nos familles et nos propriétés, pour éviter les poignards des brigands, prêts à fondre sur nous, nous nous sommes retirés au départ de la force armée sur la commune de Guingamp, notre peu de fortune ne nous y permet qu'aux séjours momentanés et nos nombreuses familles désolés, n'ayant d'autres secours que nos bras, demandent à grands cris, notre prompt retour.

Attachés, comme par malheur, dès le principe au chaos de la Révolution, nous n'avons par notre conduite politique, attirés sur notre têtes les peines réservées à tous les républicains par nos ennemis intérieurs ; c'est pour y échapper que nous avons fuient nos familles consternées et des propriétés....
Nous avons espérés que votre humanité et votre bienveillance, mettrait sans délai, un terme à nos catanulés(?) ; en vous chargeant par la présente de demandes près le Général à Port-Brieuc le renvoi sur Callac du détachement en poste avec un renfort disponible pour protéger le reste de nos propriétés atteintes certes maintenant et l'existence de nos familles compromises par l'évacuation de la troupe sur Guingamp.

Nous avons fait part au Commandant de place de Guingamp, ainsi qu'à l'Administration municipale de la situation de Callac beaucoup menacée et du besoin d'y rétablir promptement un cantonnement plus considérable et nous vous prions instantanément, au nom de plus de cent malheureuses familles de vouloir bien prendre et faire rendre en très grande considération au Général Commandant la subdivision, notre position plus que déplorable. Nous aimerions à croire et nous nous espérons fermement même d’après les preuves que vous nous avez tant de fois données sur vos soins et votre zèle à recommander le rétablissement prochain d'un cantonnement à Callac, ainsi que sur une réponse de votre part pour quémander votre décision et le parti que vous pourrez de concert avec la Général prendre, à l'égard des habitants malheureux et abandonnés de Callac.

Salut Respectueux et Fraternel.

Signent :
Le Gars, président. [Yves Marie Le Gars,(° Botmel 1759),  sergent et général d’armes, x Marie Coquil]
Guillou, commissaire.[Jean Yves Guillou (°Guingamp 1758), notaire et maire de Callac, x Toussainte Le Gouez]
Cordé, agent municipal. [René Cordé, (°Botmel 1758), agent municipal, x Marie Léon]
Le Bouédec.[Joseph Louis Le Bouédec, (Lanrivain 1763), Receveur de l’Enregistrement, x Marie Louise Guiot]
Delafargue, fils.[Jean Marie Delafargue (°Botmel 1780), Receveur buraliste, célibataire]
Le Gars, aîné, secrétaire de Duault. [Yves Marie Le Gars (°Botmel 1755), notaire, x Marie Françoise Goéry]

AD22- série-1 L art. 568













Joseph Lohou(22 janvier 2012)    

















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