Callac-de-Bretagne


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 La commune de Callac en 1878.

 

 

Introduction.

 

Dans les années 1850, Joachim Gaultier du Mottay , entreprend d’écrire une géographie du département des Côtes-du-Nord. Dans ce dessein, il est encouragé  par le ministre de l’Instruction Publique et des Cultes de l’époque, Gustave Roulaud, qui rappelait les avantages qu’il y aurait à enseigner dans les écoles publiques des éléments de la géographie locale.
Aussitôt, Gaultier du Mottay, correspondant de L’Instruction publique à St Brieuc,  rédige un formulaire en 36 questions envoyé,  fin 1859, aux instituteurs du département par l’intermédiaire de l’Inspecteur primaire des Côtes-du-Nord, Joseph Rousselot. A la réception de ce questionnaire, les instituteurs, devant l’ampleur de la tâche, y répondent avec plus ou moins d’enthousiasme. Mais à Callac, le maire confie le travail au directeur de l’école congréganiste, le Frère Prosper et qui répond au questionnaire avec un manque de connaissance évident sur la toponymie des lieux.  

Le lecteur ne manquera pas de relever la curieuse explication concernant la signification du nom de la ville de Callac !




Questionnaire relatif aux bâtiments communaux adressé le 23 février 1878 à Monsieur le Maire.

Lettre de demande de transcription toponymique sur Callac en 1878, arrondissement de Guingamp en le priant de vouloir bien le renvoyer directement, dans la huitaine, à la Préfecture, à Saint-Brieuc.


DEMANDES    RÉPONSES

1-La mairie a-t-elle été construite de 1867 à 1878.    Non
2-La mairie et l’école sont-elles dans le même bâtiment.    La mairie, la Justice de Paix et l’école sont réunis dans le même bâtiment dont la construction remonte à 1854.
3-Même question pour l’école    L’école des Filles construite en 1863-1869
Dépenses de construction : 58 000fr
Prix du terrain           : 4000fr
Dépense des matériaux : 1000fr
Architecte : M. Guépin  
4-Église    Construite ne 1875, 1876, 1877
Dépense de construction : 234 000fr
Prix du terrain           : 8 000fr
Elle n’est pas encore meublée
Architecte M. Angier
5- à 12-.    non
   
   
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HISTOIRE CIVILE    RÉPONSES

1-Étymologie du nom de la commune    Impossible(voir annexe 1)
2-Y parle-t-on le breton ou le français ?    Français en ville, breton à la campagne
3-De quelle circonscription féodale faisait-elle partie avant la Révolution ?    Callac relevait de l’Abbaye de Ste Croix de Corlay( ?) et de a Cour Royale de Carhaix.
4- Y rencontre-t-on quelque monument druidique, menhir, dolmen, tumulus ?    Non
5- S’y trouve-t-on quelques restes d’anciens châteaux ?    Non
6- Y connaît-ton quelque fragment devoie romaine ?    Non
7- La commune possède-t-elle des châteaux modernes ?    Non
8- La commune a-t-elle fourni dans les temps passés quelques personnes remarquables par leur talent, leurs vertus ?    Non
9- Indiquer les maires depuis 1790    Jean GUILLOU, Jérôme Alexandre GUIOT, Laurent EVEN, Benoît DELAFARGUE, Charles DESJARS, François FERCOCQ, Pierre Marie JORET, François Louis CAPITAINE, Pierre Marie GUIOT, Jules PHILIPPE, Pierre Marie JORET.
10- La commune a-t-elle été le théâtre de quelque évènement important ?    Non
11- Quelles sont les routes impériales, départementales ou de grande communication qui traversent la commune ?    La route départementale n° 9, chemin de grande communication n° 51



HISTOIRE RELIGIEUSE    RÉPONSES

13- Quel est le patron de l’église    Saint Laurent
Fête célébrée le dimanche le plus prêt du 10 août
14- Y-a-t-il des chapelles dans la commune et la date des fêtes.    Sainte Catherine et Sainte Barbe, purement civiles le 4ème dimanche de juillet, c’est la pardon de la ville. La Sainte Barbe , le lundi de la Pentecôte. La Saint-Nicolas le 4ème dimanche d’août, La Saint Pierre, le premier dimanche de juillet. La Saint Jean à Landugen, le 24 juin. 
.15- Y-a-t-il des pardons près de ces chapelles    oui
16 à 19-    Non
20- Y-a-t-il dans la commune des établissements religieux et quels sont-ils.     Oui
21-Dates de fondation et ordre religieux    Écoles des Frères (1830)et des Sœurs 1833- La Congrégation des Frères de l’Instruction Chrétienne à Ploërmel (Morbihan) et la Congrégation des Filles du Saint-Esprit à Saint-Brieuc. Leur mission à l’une et à l’autre est l’instruction primaire et plus pour les Sœurs, le soin des malades pauvres ? Ces deux établissements reçoivent des pensionnaires. La commune possède un Bureau de Beinfaisance.



STATISTIQUES et QUESTIONS DIVERSES  

22 et 23     Néant
24- Combien d’usines, de moulins et de cabarets    Onze moulins et quarante-sept cabarets, cafés ou débits de boissons
25- Se tient-il un marché dans la commune, avec bestiaux et produits divers    Le marché se tient le mercredi de chaque semaine, il y a aussi quelques foires, celle de la Trinité qui est la plus renommée.
Animaux de boucherie, seigle, avoine, blé noir, volailles et gibiers, beurres.
26- Quels sont les marchés où la commune s’approvisionne.
Sur quels points sont-ils écoulés   :  La commune s’approvisionne au marché hebdomadaire, céréales désignées, beurre et volailles et gibiers à Morlaix et Pontrieux.
27- Quelle est la culture dominante dans la commune :  Les céréales et l’élevage du bétail.
28- Le sol de la commune est-il montagneux, plat, fertile, stérile, sec, humide marécageux…    Le sol classé comme schiste moileux(sic) est plutôt plat que montagneux et très fertile.
29-30    Néant
31- La commune est-elle traversée par des rivières ? Noms, sources, poissonneuses    La commune est traversée par l’Aulne, l’Aven et l’Hyère. La première a sa source au Pérentez dans la commune, la deuxième au Goascaër dans la commune et la troisième en Calanhel au village du même nom que la rivière. Celle-ci reçoit, sur sa rive gauche, l’Aulne, au moulin du Veuzic, à 2 km de Callac, et l’Aven, 2 km plus bas et sur la même rive, au manoir de la Rivière en Plusquellec (Ces rivières sont peu importantes)
32- Y-a-t-il dans la commune des forêts, des bois importants ? Noms, bêtes fauves.
La commune est-elle giboyeuse ?    La commune a trois bois, savoir : Le bois de Maroux, de Keranllouant et du Launay, habités à certaines époques par des loups. Elle est aussi très giboyeuse en perdrix et en lièvres.
33- Y-a-t-il des étangs, des marais ?    Il n’y a  ni étangs, ni marais.
34- La commune est-elle le siège de quelques maladies se produisant régulièrement ?    Non
35- Conserve-t-on dans la commune des croyances superstitieuses ?    Non
36- Y-a-t-il quelque légende ou histoire merveilleuse des temps passés ?     Non

Le Frère Prosper, directeur de l'école congréganiste de Saint Laurent.

Devant les difficultés de répondre aux questions difficiles pour un religieux qui n'appartient aucunément à la région, le Frère interroge le recteur de la paroisse, l'abbé Jean Baptiste Moignet.
Vous trouverez ci-dessous sa réponse qui ne manque pas de sel !!





Mon très cher Frère Prospère,

Vous me demandez l'étymologie du mot Callac, voici ce que je pense, contrairement ou du moins parfaitement inapplicable à tout ce qu'en a déjà écrit sous le rapport.

Callac, on le sait, était un petit fort, appartenant aux Montmorency et dont les deux tiers quasi était entouré d'eau. Le Coztang qui remontait jusqu'au Pont-Ar-Vaux entre Callac et Botme, et le propre étang du moulin de Callac attenant au premier, sud-est; nord-est, te prouvent clairement.

Le Château se trouvait sur un rocher à pic, escarpé, auprès d'une chapelle dédiée à Ste Catherine

(En marge gauche :" Tachez de bien lire tout à l'avenant?" Signature,)

En breton, Cathel on Caël.
Dans de vieux parchemins; on trouve écrit "Caël Lac". Dans le livre intitulé "Pèlerinage de N.D. de Guingamp, Mr Ropars, avocat, on trouve ces mots : "Dans cette affaire, (Mr Ropars parle d'un combat contre les Anglais dans le 15ème siècle) les seigneurs de Keranlouant et de Pluscaëllac furent tués... Il y aurait mille morts, je le suis à dire là-dessus...A chacun sa manière de voir, voici la mienne.

 Le mot Lac venant du latin, s'explique clairement, c'est un amas d’eau, Cal ou Caël ou Cathel, signifie au vue de tous ici, Catherine. Ne peut-on pas dire, que Callac vient de ces mots, Laccaël ou Caëllac dont par abréviation on aura fait en estropiant les noms comme les notaires, Callac : c'est-à-dire de Castellac, tournure latine, qui est clairement : Lac, eau de Ste Catherine.

(En marge gauche : J'ai soumis cette petite difficulté à plusieurs étymologistes et ils m'ont tous dit : que mon opinion était beaucoup plus vraisemblable que tout ce qu'ils entendent chaque jour sous le même rapport.)

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Sources.
AD22







    J.LOHOU(13 août 2011)

















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