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Callac-de-Bretagne |
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Le neveu de Fulgence Bienvenue[1], Albert Marie François Auguste Bienvenüe
est inhumé à Callac en 1931.
Introduction.
Consultant
les archives du journal « L’Ouest-Éclair »[2], nous avons été
imperceptiblement étonné de l’annonce nécrologique suivante :
L’Ouest-Éclair du 1 mai 1931.
NÉCROLOGIES.
CALLAC-DE-BRETAGNE.- Vous êtes prié de bien vouloir assister aux convoi, service et inhumation de
Monsieur Albert Marie François Auguste BIENVENUE,
Décédé
à Asnières le 4 mai 1931 dans sa 64ème année, muni des sacrements de
l’Église, qui auront lieu le jeudi 7 mai, à 10 heures, à
Callac-de-Bretagne (C.-du.N.). On se réunira à la gare de Callac.
De la part de : Mme Albert Bienvenue, née Le Bris ; Mme Vve Le Bris ;
M. et Mme Yves Morel, enseigne de vaisseau, et Mme André Bienvenue ; M.
Pierre Morel ; et les familles Bienvenue, Le Briero, Le Bris et André.
Cette
communication relative à des personnes connues de notre part, en tant
que callacois ; les Bienvenue ; Le Bris, Morel et André nous
conduisirent à explorer l’ascendance de ces familles.
Les « BIENVENUE ».
Albert
Marie François Auguste Bienvenue, né à Plourin-lesMorlaix le 10 juillet
1867, était le fils d’Albert Antoine, avocat à Saint Brieuc et d’Anna
Marie Bienvenue, (sa cousine germaine). En remontant son
ascendence, nous constatons qu’Albert Marie François est le neveu du
célèbre architecte Fulgence Marie Auguste Bienvenue (°1852 St
Brieuc-Paris 1936), père du Métro Parisien, ayant leurs
grands-parents, Fulgence Frédéric Bienvenue ( °1802 St Brieuc) et Marie
Louise Nouet (°1812 Carhaix), fille d’un maire de Carhaix, Thomas
Nouet, communs.
Remontant
dans l’ascendance des Bienvenue, une famille de tabellions, receveur
des domaines, d’avocats, d’avoués, de notaires royaux, de capitaines au
long cours, souvent dotés de prénoms peu usités : Cajetan[3],
Zozime[4], Florian, Fulgence, qui à partir de la commune de
Bazouges-sous-Hédé[5] en Ille-et-Vilaine près de Rennes vers 1700 , a
essaimée vers Saint-Malo, Plancoët, Plénée-Jugon, Saint-Brieuc,
Morlaix, Uzel, Plérin, Asnières et Paris…
Les « LE BRIS ».
Une
recherche plus facile dans l’Argoat profond, concernant cette famille,
nous conduit à Callac où naît le 30 décembre 1883 à Callac Marie Rose
Françoise Yvonne Le Bris, épouse d’Albert Marie François Auguste
Bienvenue.
Elle
est fille de Pierre Marie Le Bris, né à Duault en 1856, d’une famille
de propriétaire-cultivateur, et qui ayant effectué de brillantes
études, devint juge de Paix, d’abord à Callac, puis à Tréguier et enfin
à Bannalec dans le Finistère. Sa mère, Rose Marie Françoise Quéré, née
à Callac en 1862, appartenait à une famille qui avait fortement marquée
l’histoire politique et la médecine de la région ; en la présence de
son père Ollivier Quéré et de son frère François Joseph, dit
»Josons[6], tous les deux médecins et officiers de santé, qui de
1850 à 1921, furent des personnalités callacoises des plus actives de
la ville de Callac.
Le
mariage eut lieu à Bannalec en 1904 dans le Finistère, où la famille Le
Bris s’était établie après la mutation du père, Pierre Marie, juge de
Paix, de Tréguier à Bannalec, au sud-est de Quimperlé.
Les « MOREL »
Le mariage de Louis Morel et d’Aglaé Le Troadec à Callac le 1er septembre 1912.
Au
premier rang, de gauche à droite, Louis Augustin Morel et son épouse,
Jeanne Marie Le Poulain de Châtelaudren, les mariés, Louis Morel,
négociant et futur maire de Callac en 1925 et son épouse, Aglaé Le
Troadec, puis sa mère, Marie Yvonne Lagattu, épouse de Louis Le
Troadec, corroyeur-tanneur à Callac et entre son épouse et lui, une
jeune femme et sa fille, une parenté inconnue. Aglaé
Mais
le personnge qui nous préoccupe se trouve sur le deuxième rang, à la
quatrième place à partir de la gauche, il s’agit du frère du marié,
Yves Morel, qui épousa en 1923 à Asnières, la fille d’Albert Bienvenue,
Suzanne Lucie Bienvenue.
Il
a 20 ans et porte beau avec sa moustache anglaise, son col cravaté et
sa raie de cheveux bien alignée. Trois ans plus tard, en 1915, le
caporal Morel est blessé le 28 mai 1916, il sera cité à l’ordre du
régiment avec croix de guerre et étoile de bronze. Le couple s’installe
au Havre et en 1935 devient négociant en porcs, comme ses frères, Louis
et Félix, son cadet. Nous leur connaissant, un fils Pierre, qui est
présent à Callac le jour des obsèques.
Dans
la rubrique « Nécrologies », citée plus haut, Yves Morel apparait comme
« enseigne de vaisseau », ce titre appartient au fils du défunt, André
Lucien Pierre Marie Bienvenue, qui était à Asnières le 4 mai 1931, lors
de la déclaration en mairie et qui âgé de 24 ans signait l’acte comme
officier de marine, habitant Brest au 31, rue Voltaire.
Épilogue.
Ainsi,
après ce tour d’horizon des familles, les personnages présents à Callac
ce jour de l’enterrement nous sont presque tous connus : Madame Albert
Bienvenue est Marie Rose Françoise Yvonne Le Bris ; Madame Veuve
Bienvenue est vraisemblablement la belle-sœur du défunt, Paule Marie
Bernay, une lorientaise, qui avait en 1911, épousée René Lucien
Bienvenue, né à Loudéac en 1870, frère cadet d’Albert, qui fit une
belle carrière au Maroc en devenant Procureur général de la Cour
d’Appel de Rabat ; M. et Mme Yves Morel, frère cadet de Louis Morel,
marié à Suzanne Lucie Bienvenue, fille du défunt ; Madame André
Bienvenue et Pierre Morel, restent, malgré toutes nos recherches,
les inconnus de la cérémonie funéraire.
Une
remarque sur la famille André, Marie Rose Bienvenue avait une soeur
cadette,Suzanne Marguerite qui avait épousé un fils André de la famille
des carrières d'ardoises de Maël-Carhaix (Milin-Lan), Albert André et
qui étaient les grands-parents de Mme Joëlle Derrien, alias Sabine Daiscamp, auteure.
Ainsi la dépouille d’Albert Bienvenue repose, depuis 84 années, dans la terre callacoise du cimetière de la rue de l’Allée.
Joseph Lohou (février 2015)
Notes.
[1]
Ingénieur français né en 1852 à Uzel (Bretagne), Bienvenüe colonel de
réserve d’un régiment du génie à consacré 35 ans de sa vie à la
réalisation du métro parisien. Il faut savoir qu’il a pris sa retraite
le 6 décembre 1932, à l’âge de 80 ans !!! S’il n’est pas l’inventeur
des transports souterrains, on peut dire sans se tromper qu’il est le «
Père du métro parisien ».
Le
projet lui a été confié dès 1895 et il en mena l’étude jusqu’en 1898.
Le 18 juillet 1900, la première ligne de métro voyait le jour. Pour cet
exploit, il fut élevé au grade « d’Officier de la Légion d’Honneur ».Le
2 août 1914, Fulgence Bienvenüe désire être mobilisé pour la 1ère
Guerre Mondiale, il a quand même 62 ans !!! Mais on n’accepte pas cette
demande, car on le juge plus utile à son poste. Il continue donc ses
travaux du métro et en 1926 le Maréchal Foch l’élève au grade de «
Grand-Croix de la Légion d’Honneur ». La presse n’en parle même pas, il
faut dire qu’elle a été presque toujours hostile au métro.
Son goût pour le latin et le grec nous vaut cet hexamètre symbolisant sa réalisation majeure :
Jovis erepto fulmine, per inferna vehitur Promethei genus.
« Par la foudre ravie à Jupiter, la race de Prométhée est transportée dans les profondeurs ».
Le
6 décembre 1932 Fulgence Bienvenüe prend une retraite méritée à l’âge
de 80 ans. En 1933 la station et la place du Maine prennent son nom par
décision unanime du conseil municipal de Paris. Il décède le 3 août
1936 et est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise dans la plus stricte
intimité. Ses obsèques seront occultées par celles de Louis Blériot. Il
aura eu en tout et pour tout 4 ans de retraite.
Fulgence Bienvenue. Wiki.
[2]
L'Ouest-Éclair est un ancien quotidien régional français, publié de
1899 à 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine), avec un rayonnement sur tout
l'Ouest de la France (Bretagne, Normandie, Anjou, Maine et Poitou). Il
est créé par deux Bretons animés d'une profonde foi chrétienne et d'une
sensibilité républicaine et sociale : l'abbé Félix Trochu, prêtre en
Ille-et-Vilaine, et Emmanuel Desgrées du Loû, avocat d'origine
vannetaise installé à Brest.
[3] Cajetan, traduction anglaise de Gaétan, fêtée le 7 août.
[4] Saint Zozime, prénom d’origine grecque ; C'est un saint de l'Église catholique romaine fêté le 26 décembre.
[5]
Bazouges-sous-Hédé (35130), à 24 km de la ville de Rennes, où se
situe l’impressionnant alignement des 11 écluses successives, séparées
de seulement 200 à 300 mètres entre elles, assurant la transition du
canal d‘Ille-et-Rance de chaque côté des bassins versants de la Rance
et de la Vilaine. Patrie d’Alfred Anne-Duportal, (Hédé 1837-St Brieuc
1916) Membre de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine depuis 1863.
[6]
QUÉRÉ, François Joseph Olivier Marie, fils de QUÉRÉ Ollivier
Marie, médecin originaire de Pommerit-le-Vicomte, et de (LE BARBIER)
Marie Françoise. Né le 17/07/1856 à Callac (22), décédé en 1921 à
Callac (22) à l'âge de 64 ans.Profession : Docteur en médecine et Maire
de Callac.
Site de Callac : http://joseph.lohou.perso.sfr.fr/Callac-de-Bretagne/quere.html
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