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Biographies
Marc Antoine
BALDINI
Peintre et doreur
italien
« Un européen
avant la lettre, un callacois d'adoption »
'O sole mio'
(1898
Che bella cosa na jurnata 'e sole
(Que c'est beau une journée de soleil)
Originaire de Lucques, ville italienne de
Toscane, Marc Antoine Baldini, naît
Place San Michèle à
Lucques
dans
cette ville en 1740. Il est le fils de Bathélémi et de Marie
Jeanne Simoni et est baptisé dans l'église saint Jean-Baptiste,
mais les détails de son baptême ne nous sont pas connus. Il
est attiré par la peinture dans une ville tout entière tournée
vers les arts et renfermant quelques beaux palais, une belle
cathédrale saint-Martin « San Martino » et
plusieurs églises, dont celles de saint-Michel et saint-Jean
Baptiste, remarquables par leur architecture et leurs nombreux
objets d'art. Ces édifices ont été décorés non seulement par
les artistes auxquels la ville a donné naissance, tels Pompéo
Batoni (1708- 1787), contemporain de Marc Antoine, et les
Carrache
mais aussi par les peintres étrangers, dont quelques français,
parmi lesquels Jacques Soufflot et Pierre Trémolières. Naître
dans une région si engagée dans les arts, riche des apports de
la Renaissance, appartenir à la patrie de Pétrarque, Boccace
et Dante ne pouvait laisser Marc Antoine insensible à l'art.
Cette terre aux mille visages a largement marqué la
civilisation européenne. C'est donc ainsi, qu'il fréquente les
écoles de peinture et qu'il apprend le métier de doreur.
Les Lucquois sont
nombreux et forcément obligés d'émigrer pour aller chercher de
l'ouvrage, que d'ailleurs ils trouvent facilement car ils sont
forts connus en Italie pour leur zèle au labeur.
Marc Antoine, vers
l'âge de 16 ans et
après sa formation, prend à son tour ses pinceaux et
son matériel de doreur afin de rejoindre un groupe d'artistes
en partance pour le royaume de France ; un lieu de
destination fort emprunté durant les siècles précédents,
surtout sous le Grand Roi Louis XIV, qui accueillit le célèbre
peintre Gian Lorenzo Bernini dit Le Bernin.
« David »,
par Le Bernin
Musée Fesch.
Ajaccio
(Art baroque du
XVIIe siècle)
.
Nous sommes en 1756,
sous le règne de son petit-fils, Louis XV, Marc Antoine
traverse l'Italie et toute la France pour arriver par le plus
grand des hasards dans une petite bourgade de la Bretagne
centrale, Callac vers 1770, soit un parcours de prés de 1 500
km. Ces quatorze années de pérégrinations à travers le pays
lui font acquérir
une langue étrangère et par ailleurs atteindre la maîtrise
dans sa nouvelle spécialité, peinture et dorure des statues
des chapelles et églises. Il a maintenant trente ans, c'est un
magnifique et beau jeune homme de 5 pieds, 3 pouces et 6 lignes, environ 1,61
m Quoique d'une taille moyenne, il a des cheveux, sourcils et
barbe châtains, un menton rond dans un visage d'un bel ovale
avec des yeux gris et un front haut.
Travaillant dans la région ou comme il
est indiqué sur l'acte de mariage " depuis plusieurs années
errant et exerçant son art sur les différentes paroisses du
diocèse", il prend pension à l'auberge de Nicolas
Borny
sur la place du Martray; Nicolas, mosellan d'origine de
la paroisse d'Aboncourt, baillage de Thionville, diocèse de
Metz.
Marc
Antoine fait ainsi connaissance avec la fille de l'hôte, Anne
Louise Mathurine Borny de seize ans sa cadette et qu'il épouse
en 1776. Anne Louise
et Marc Antoine ont respectivement 20 et 36 ans. Il
poursuit ses travaux de peintre et doreur dans toute la
Bretagne et
nous le trouvons à Ergué-Gabéric en 1766, à Lanriec en 1772 et
1778. Il peint le retable
de la chapelle Saint-Lubin à Kergrist-Moëlou.
A Châteauneuf du
Faou le 8 octobre 1781, il prête serment devant noble maître
Jean-Marie Le Pennec, conseiller du Roy, son sénéchal et
premier magistrat au siège royal de la ville. Avec le maçon
Michel Riou, Marc Antoine, peintre doreur, ils
promettent, mains
levées, « de se bien et fidèlement comporter en leur
commission, chacun suivant sa profession pour les
réparations à faire aux statues, autels et fonds de l'église
paroissiale et de la chapelle saint Michel ».
Signature de Marc
Antoine
Pendant ce temps à Callac, la famille
s'agrandit, Guillaume le fils naît le 29 juillet 1777 suivit
de deux filles, Pélagie en 1778 et Marie Yvonne en 1780. Marc
Antoine ajoute à ses deux précédents métiers, celui
d'aubergiste et son « industrie » ayant prospéré, il
achète une maison sur la place du Martray. Il est maintenant
un citoyen connu et fort estimé et figure dans l'élection du
28 février 1790 sur la liste des citoyens actifs et
notables de la
ville de Callac avec
Joseph Even, maire et ancien subdélégué. Le 26 août 1793,
il est convoqué au Conseil municipal avec un certain nombre
d'autres habitants afin de fournir aux volontaires les habits
uniformes dont ils sont propriétaires. Dans son nouveau
commerce, Il est dans l'obligation d'apprendre une troisième
langue ou tout au
moins d'en acquérir quelques rudiments du langage du pays, le
breton.
Sous la Terreur, le 10 mars 1794, il obtint, sans
problème, de la part de ma municipalité un certificat
de civisme et d'hospitalité, une sorte de passeport, ce
qui ne l'empêcha pas de siéger dans plusieurs municipalités
suivantes.
Son fils Guillaume
n'a aucune attirance pour la profession de son père Marc Antoine et
il est donné comme marchand sur la place de Callac. Il convole
en justes noces avec Marie Jeanne Augustine Le Camus le 19
février 1798 à Gurunhuel,
fille d'Yves Le
Camus
et Marguerite
Gyronnay. Yves Le Camus, célèbre personnage de Gurunhuel, tour
à tour sieur de Goas An Rouzic, forestier à Scrignac,
régisseur des forêts à Coat an Noz et Coat an Nay, emprisonné
le 14 mars 1793, maire de Gurunhuel de 1805 à 1808 et remarquable
instigateur de la culture de la pomme de terre dans sa
région.
La postérité des Baldini
Un premier fils naît
de cette union le cinq pluviôse de l'An treize (24.06.1805),
Jean Baptiste Lucien Marie, qui fera une brillante carrière
d'ecclésiastique.
Par
ailleurs, Marc Antoine, le grand-père décède le 4 février 1818
à Callac à l'âge de 76 ans, ses deux voisins proches sont les
témoins de l'acte ; le sieur Pierre Louis Charles Yves
Quilliou, praticien et le
boucher Pierre Le Roy ; Joseph Laurent
Even
étant maire de la ville.
Jean
Baptiste fait ses études au petit séminaire de Plouguernével et son
premier ministère est effectué à Plourivo qu'il quitte après
14 années pour la cure de Rostrenen en
1854, nommé par Monseigneur Jean-Pierre Le Mée, évêque de
Saint-Brieuc. Le 9 juillet 1875, il est élevé au
canonicat
par l'évêque de saint Brieuc, Monseigneur Augustin David, et
devient ainsi chanoine capitulaire de la cathédrale de
Saint-Brieuc. Jean Baptiste décède à son domicile,
rue de la Corderie à Saint Brieuc le 29 janvier 1882 à l'âge
de 77 ans.
Le Chanoine
Jean Baptiste Baldini
-(archives
familiales)
Et
parmi les témoins cités dans l'acte, nous avons la surprise de
découvrir que Jean Baptiste avait un frère, Jérôme Marie,
lieutenant-colonel en retraite, officier de la Légion
d'Honneur, âgé de 74 ans en 1882 et habitant à Saint Denis
dans le département de la Seine. En interrogeant le fichier
"Léonore", fichier de la Légion d'Honneur, Jérôme Marie
apparaît bien avec sa date et son lieu de naissance indiquée
du 4 juillet 1808 à Callac.
En attendant de
retrouver les
descendants présumés de Jérôme Marie, le second fils de
Guillaume et Marie Jeanne Augustine Le Camus, nous terminerons
ici cette modeste saga des Baldini, qui vit un petit peintre
italien, originaire de Toscane, être à l'origine d'un chanoine
briochin et d'un colonel de l'Armée française décoré de la
Légion d'Honneur.
Sources:
Archives municipales
de Callac.
AD 22- séries E, L,
Q.
Léonore-
Fonds de la Légion d'Honneur.
Archives
familiales(Jean-Louis Baldini)
Annexe
1-
Géographie
Internationale
Un peu
d'histoire.
Lucques, en italien « Lucca «, ville de la
Toscane à 65 km à l'O-N-O de Florence sur la rive gauche de la
rivière de Serchio, tributaire de la mer de Ligurie, station
de chemin de fer entre Bologne et Pise.
Ancienne ville
étrusque, prise par les Romains pendant la deuxième guerre
punique, elle en
subit toute la domination. Du XVIe siècle, se
constitua une république aristocratique qui dura jusqu'en
1799.
Napoléon en fît un duché
qu'il donna à sa sour Élisa, femme du Prince Baciochi. En
1815, ce duché fut remis à Marie Louise de Bourbon,
ex-duchesse de Parme, puis la ville revint à la Toscane en
1847. L'annexion au royaume d'Italie est réalisée au mois de
mars 1860.
Annexe-2
LA
COLLÉGIALE de
Rostrenen
A l'origine
cette église est la chapelle seigneuriale attenante au château
des barons de Rostrenen. Elle dépend de la paroisse de Moëlou.
Les armes en alliance de Jeanne de Rostrenen et d'Alain VII,
vicomte de Rohan, qui figurent sur l'édifice, permettent de
situer la construction de l'église dans la première moitié de
XIVe siècle. En 1483, à la demande de Pierre IX, baron de
Rostrenen, le pape Sixte IV accorde l'érection de l'église
seigneuriale en collégiale, Ronan de Coëtmeur, frère du baron,
en est le premier doyen. De 1886 à 1888, l'église est
restaurée sous l'épiscopat de Mgr Bouché, né à Rostrenen en
1828
Annexe -3
(mai 2009)
Lucques,
la magnifique
Entourée de
collines, Lucca vaut vraiment le détour. Cette ville de 85
000 habitants, anciennement célèbre pour sa fabrication et
sa commercialisation de la soie, est un petit bijou.
d'architecture gothique et renaissance. Dans ses pierres,
l'histoire est omniprésente, héritage des Romains du lie
siècle avant J.-C. à Élisa Bonaparte*, princesse de
Lucques, sœur d'un certain Napoléon. Rien de mieux que la
bicyclette pour s'offrir une petite promenade sur les remparts
et se perdre dans le dédale de ces ruelles étroites
(d'autant que la circulation y est très réglementée). Ici,
c'est promis: on oublie le temps!
Note.
Élisa Bonaparte
(née Maria-Anna le 3 janvier 1777 à Ajaccio, morte le 6 août 1820 à Trieste), princesse française, était la sœur de Napoléon Bonaparte.
Grâce à une bourse, elle a fait son éducation à la demeure
de St Cyr.
Elle fut successivement princesse de Piombino et de Lucques, puis
grande-duchesse de Toscane. Élisa
est la seule sœur de Napoléon à avoir possédé de réels
pouvoirs politiques. Très intéressée par les arts,
notamment le théâtre, elle les encouragea dans les
territoires sur lesquels elle régna.
Annexe 4-
Jérôme
BALDINI, petit-fils du peintre italien, Marc Antoine, né à Callac le 4
juillet 1808 de Guillaume et de Marie Jeanne Le Camus fit une brillante
carrière dans les armes.
Fac-similé de ses états de services.
Capitaine
adjudant-major au 4ème de Ligne en mai 1857 et chevalier de la
Légion d'Honneur, puis chef de Bataillon au 1er Grenadiers
cette même année et officier de la Légion d'Honneur.
En
retraite à Saint-Denis avec le grade de Lieutenant-Colonel dans le
département de la Seine en 1872, il y décède le 18 mars 1886, laissant
une nombreuse descendance. Il était marié avec Irma Marchand.
Voir Annexe 1- Géographie
Internationale.
La Toscane de Marc Antoine Baldini.