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Fête
de la Saint Napoléon.
Du 15 août 1808,
Nous,
Jérôme Alexandre GUIOT, maire, Guillaume BALDINI,
adjoint de la commune de Callac, arrondissement de Guingamp,
département des Côtes-du-Nord,
rappellent que le
dimanche 14 août 1808, aux 9 heures du matin, nous
avons fait publier sur la place et dans les carrefours , à
son de caisse, la Fête de Saint Napoléon, du rétablissement
du culte catholique et de la conclusion du Concordat, pour
le lendemain 15 août, avec ordre de la Garde Nationale de
se réunir à deux heures de l’après-midi sous le
commandement du commandant POURROCHE, la gendarmerie de la résidence,
aller assister à la procession solennelle et au Te Deum
dans l’église de Botmel aux trois heures de la relevée
de ce jour. Nous avons fais même publication à la suite de
la Grand Messe paroissiale et donner même ordre aux gardes
nationaux de la campagne de venir se joindre à ceux de la
ville.
Nous avons donné ordre de sonner à la volée toutes les
cloches pour annoncer plus solennellement au peuple la
grande fête du lendemain aux deux heures et
donner de ce jour la Garde Nationale et la
Gendarmerie se sont réunis sur la place au milieu d’un
grand concert de spectateurs.
Ils ont escorté le maire, l’adjoint, le Juge de Paix, son
greffier et autres autorités locales et les ont conduits au
son du tambour et du fifre Jacques à Botmel, qui s’est faîte
avec pompe la procession solennelle autour du bourg et où
on a chanté le Te Deum.
Le
même cortège a reconduit les dites autorités jusqu’à
la porte de la Maison commune où la Garde nationale et
Gendarmerie ont exécuté une décharge générale de fusils
et de mousquets.
On s’est séparé aux cris de « Vive Napoléon ! ».
Il
y a eu enfin une illumination générale depuis 8 heure
jusqu’à 9 heures du soir.
On a remarqué que la grande joie du peuple était un peu
altérée par la nouvelle que sa Majesté l’Empereur et
Roi a été à Nantes et s’en ai retourné sans être venu
honorer de sa présence le département des Côtes-du-Nord
où son cœur paternel loin d’avoir à s’affliger du
spectacle de la misère, n’aurait entendu que quelques
plaintes, peut-être sur la rareté du numéraire et une
trop grande abondance de denrées.
Heureux le Roi qui n’a pas à entendre de son
peuple que de pareilles plaintes !
Heureux le Peuple qui n’a
gardé de pareilles plaintes à porter à son Roi §
Fait et Rapporté en
mairie de Callac ce 15 Août 1808 aux dix heures du soir.
Signent : Guillaume BALDINI, adjoint J.A. GUIOT, maire
Sources.
AD22-série L. cote 15 L 2, page 147
Joseph Lohou (déc.2006)