Callac-de-Bretagne

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Piéta de St Nicodème


Piéta du calvaire:

Sur la face est: la Vierge de Pitié ou Pietà. Marie, mère de Jésus Christ, porte sur ses genoux le corps de son fils descendu de la croix. Sa main droite soutient la tête tandis que la gauche enserre le poignet du Christ. Le Christ est allongé de tout son corps sur les genoux de Marie, seules ses jambes tombent en oblique dans le vide; le bras droit pend le long de la jambe de sa mère, son bras gauche repose le long du corps. Les pieds de la Vierge reposent sur la tête d'un personnage qui symbolise Satan.



A droite, Marie Madeleine, sainte femme, libérée des «7 démons» par Jésus, elle le suivit pour se mettre à son service, ainsi qu'à celui des disciples. Lors de la Passion elle a assisté de loin au supplice du Christ, elle était présente lors de la mise au tombeau. Elle tient dans ses mains un pot d'onguents, elle est prête à embaumer le corps du Christ. On distingue bien ses longs cheveux tressés.

A gauche, St Jean, «le disciple bien-aimé», le préféré de Jésus à qui il aconfié Marie, sa mère.


Tous ces personnages ont une anatomie conçue dans le canon médiéval à savoir: tête plate et ronde, yeux droits et peu saillants, nez droit, joues creuses, bouche incisée d'une courbe montante, menton arrondi, pas de cou, épaules massives, corps rectangulaire. La frontalité est propre aux sculptures médiévales.

Malheureusement l'érosion continue son travail de destruction et nous prive d'un certain nombre de détails anatomiques et vestimentaires et certainement des expressions des visages que le sculpteur avait inscrites dans la pierre.



Pietà, au fond, à droite dans l'abside:

En bois polychrome. Notre Dame de Pitié trône dans son élégance de la fin du XVIème alliée à la simplicité d'expression populaire.

«Ce que Jésus souffrait dans sa chair, Marie souffrait dans son cœur»

La Vierge, assise, sereine, adopte une attitude de consolatrice laissant présager la Résurrection.

Elle porte sur ses genoux le corps sans vie de son fils. Sa main droite soutient la tête de Jésus, sa main gauche retient par le poignet du Christ ce corps inerte. Le bras droit du Christ pend le long de la jambe de sa mère; son corps maigrelet laisse apparaître ses côtes, son aisselle est bien creuse...

La Vierge porte la cape traditionnelle du deuil, excepté la couleur verte, symbole de l'espoir et de l'immortalité, doublée d'un tissu de couleur bleue symbole de la pureté de Marie, forme sur ses genoux comme une assise sur lequel repose le postérieur du Christ. Une robe longue, rouge qui évoque le sang du martyr, agrémentée de corolles de fleur couleur or. Son visage ressort d'une écharpe blanche. Son regard profond et soutenu est bien mis en évidence par une représentation de ses yeux, ses cils et ses sourcils d'une façon réaliste.

Le Christ porte un simple périzonium posé sur les reins. Sur sa tête, une couronne d'épines aux cruelles torsades retient les longues mèches de sa chevelure qui descend dans son cou. Son visage porte un collier de barbe semblant issu de ses cheveux. Seule la plaie de son flanc droit est très bien visible. Elle fut provoquée par le coup de lance du légionnaire Longin, la balafre rectiligne laisse couler trois gouttes de sang en forme de virgule.

Cette statue est de facture artisanale, le corps de la Vierge est bien proportionné, par contre celui du Christ ne l'est pas: buste court, grandes mains.

La Vierge de Pitié résume le mieux le mystère de la Passion et sa participation à la Rédemption. Cette souffrance n'est pas celle du désespoir, car Marie avait pleine conscience du sens du sacrifice volontaire de son fils. C'est pourquoi, elle participe à l'œuvre de Rédemption et, dans une certaine façon, a permis la continuité de l'Eglise alors que la plupart des apôtres avaient fui.

Cette représentation n'est pas évoquée par les évangélistes. Elle reste pathétique et sentimentale; le contenu théologique et mystique est élevé.

Jean Paul Rolland.

NDLR : Gageons que plus d'un lecteur de Mouez d'ici et d'ailleurs aura gardé la collection (comme le font certains pour d'autres motivations) pour cette suite de deux années sur toutes les « pièces » de la paroisse, ce qui les invitera à venir les (re) découvrir