L'ETANG DU BLAVET
Quand s'étend sur l'étang l'étendard du brouillard
Les sources du ruisseau chevrotent une chanson
Et l'herbe des prairies se pâme de bonheur
Quand les nymphes vêtues de brumes alanguies,
Coiffées d'étoiles d'or, gagnent au soir tombant
La chaussée du moulin cachée par les roseaux
Où se pose aussitôt le vol des libellules.
Alors les faunes roux s'avancent en cortège
Et les oiseaux se taisent pour écouter leurs flûtes
Lancer au vent du soir l'hymne de la forêt.
A la nuit descendue, dans un voile de tulle
Accourt Reine des fées, qui danse, majestueuse,
Dessinant sur le fond de la nuit lumineuse
Des volutes frôlant les herbes volubiles,
Pâmées et parfumées où la rosée scintille.
Diaphane elle s'en va par-delà la colline
Pour s'envoler bientôt bien plus loin que la lune,
Vers le firmament, le cosmos, le Paradis,
Telle un ange radieux, féminin, féministe
Edmond Rébillé-1968- "LAVIE N'EST-ELLE QU'UN LONG POÈME ???