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Association Ares à Plourac'h
Quand la solidarité mène à la randonnée...
Les habitants de Plourac'h
l'ont souvent croisée la faucille à la main, ou les panneaux de
signalisation sur les épaules. Depuis 2005,Anne-Lise Le Guilcher et son
association maintenaient avec ténacité et de maigres moyens le
déroulement de plusieurs randonnées dans les landes de Saint-Maudez.
Aujourd'hui, d'autres les ont rejoints.
Pourquoi vous êtes-vous lancée dans
la création de sentiers de randonnée ?
Il s'agissait de soutenir
l'institutrice dont les élèves échangeaient avec ceux d'une école du
Burkina- Faso. L’Amicale laïque a voulu compléter cette action à
travers l'organisation d'une randonnée pédestre, mais nous partions de
rien. J'étais autant motivée par l'aspect caritatif du projet que par
l'amour de ce paysage.
Comment crée-t-on une randonnée?
Pendant des semaines, j'ai
tourné dans les landes de Saint-Maudez, de Kerlouet et le site du
rocher de Kergus pour établir un circuit. Ce dernier défini, il a fallu
beau¬coup de doigté et de diplomatie pour
convaincre les propriétaires de laisser un passage aux randonneurs.
Puis prendre des faucilles, des débrous-sailleuses et trouver du monde
pour nous aider. Cela a pris des mois mais heureusement, des
agriculteurs et des propriétaires nous ont aidés. Le 14 mai 2005, notre
première randonnée de soutien a pu se dérouler avec trois circuits de 5
à 13 km. Ils sont deve¬nus à la fois pédestres et équestres dès 2006,
l'année de création de notre association.
Quels sont les objectifs de votre association?
Avec une quinzaine d'adhérents, Ares a pour but de mettre en place des
animations valorisant le patri¬moine naturel local et les richesses
culturelles, tout en s'appuyant sur les valeurs de générosité et
d'échanges, afin de soutenir financièrement les actions éducatives et
culturelles au Burkina-Faso ou dans d'autres pays. Ainsi, lors de nos
journées festives, ces randonnées ras-semblaient jusqu'à 150 personnes.
Ces circuits n'étaient ouverts que ponctuellement? Au départ oui, mais
avec l'idée, à terme, de les faire perdurer. Cependant, une petite
association comme la nôtre ne pouvait entretenir quotidiennement ces
par-cours. Au fil du temps, l'enthousiasme s'émousse et on se retrouve
seule sur le terrain. C'est pourquoi, lorsque le Conseil général a
acheté les landes de Saint-Maudez, puis les deux autres sites pour les
préserver, j'avais hâte. En 2006, nous avons eu l'accord du technicien
pour réa-liser certains parcours. Parallèlement, le Conseil général a
créé ses propres sentiers sur la base de ce que nous proposions, en
déviant légèrement pour protéger cer-tains milieux délicats.
Votre implication est différente aujourd'hui?
À partir de 2008, en
reconnaissance de notre travail, la Commune a fini par nous soutenir
techniquement. Puis, elle a fait en sorte que la gestion — entretien,
balisage — soit prise en charge par la Communauté de communes l'an
dernier. Le Conseil général souhaitant que les sites soient reliés par
une boucle, la Communauté de communes a pu bénéficier de subventions
pour réaliser des passerelles et des aménagements. Désormais, notre
association est essentiellement axée sur l'animation: visites guidées
sur le patrimoine et le milieu naturel, visites naturalistes en
compagnie d'un ornithologue et d'une botaniste, visites nocturnes avec
contes et chansons africaines...
Finalement, vous êtes devenue une randonneuse experte ?
Je ne suis pas une
randonneuse, je suis une débroussailleuse ! J'aime beaucoup ce secteur
mais je ne suis pas là pour travailler au développement du tourisme.
Cela a fonctionné parce que nous vivons ici et nous cherchons à créer
nos propres loisirs.
La prochaine randonnée animée au profit d'écoles du Burkina-Faso aura
lieu le 22 septembre à 13h 3o. Au programme, cinq parcours de 2,5,7,10
et 13,5 km. Musique et contes, land art et taxi brousse.
Extrait du magazine "Côyes d'Armor" N°111- juillet-août 2012.
Joseph
Lohou