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Callac-de-Bretagne |
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Anne Marie Quéméner.
Anne-Marie
Quéméner a piloté sans accroc la 30e édition du Space, son baptême du
feu comme commissaire générale du salon. La fille de paysan est arrivée
comme stagiaire, parlant espagnol et anglais.
Vendredi,
pour le dernier jour du Space, Anne-Marie Quéméner s'est offert une
petite pause familiale. « J'ai déjeuné avec mon père et mon frère. Tous
les ans, ils viennent me voir, c'est sympa. » La nouvelle commissaire
générale du salon a grandi dans la ferme familiale à Plusquellec, près
de Callac (Côtes-d'Armor). Alors hier, cette maman de deux enfants (14
et 10 ans) a apprécié ce moment de répit, à table, après une semaine
marathon. « Tous les ans, c'est la course. On rentre à minuit et on se
lève à 6 h ! »
Pendant
quatre jours, il faut veiller à ce que tout se passe bien : accueillir
les délégations étrangères, les ministres, les candidats, avoir un œil
sur tout... Sur les défenseurs du bien-être animal, qui tentent de
déployer leurs banderoles à l'entrée du salon. Sur ces quelques
exposants pressés de partir en week-end, qui commencent à plier bagages
dès 15 h... en plein salon.
« Toujours faire mieux ! »
Le
risque, quand on est aux commandes du deuxième plus gros salon de
l'élevage en Europe, c'est de se faire happer par mille détails
d'organisation. « Alors le conseil que je donne à mon équipe en charge
de la communication et de l'international, c'est de déléguer pour
passer du temps avec les exposants, être à l'écoute. Pour toujours
faire mieux l'année prochaine, c'est ce qui nous guide. »
Mine
de rien, Anne-Marie Quéméner a déjà consacré la moitié de sa vie au
Space. « Je suis arrivée ici à 23 ans et ça fait 23 ans », dit-elle
avec le sourire qui ne la quitte jamais. Même si cette année, il est un
peu triste. « Cette 30e édition a été marquée par la disparition de
Joseph Jouzel. C'est lui qui m'avait embauchée en 1993. À l'époque, ils
étaient deux salariés. » L'objectif est alors de développer à
l'international le salon fondé sept ans plus tôt par Jean-Michel
Lemétayer, Georges Le Tellier et Joseph Jouzel, premier commissaire
général du salon.
Licences d'anglais et d'espagnol.
Anne-Marie
a le CV idéal : licences d'espagnol et d'anglais à l'UCO d'Angers, un
3e cycle de commerce international à l'ESC, Ecole supérieure de
commerce de Rennes. « La première fois que j'ai pris l'avion, c'était
pour aller à l'Expoaviga de Barcelone. » Sa mission, faire connaître le
salon breton, auprès des professionnels de la presse spécialisée.
Mardi soir, le dîner de la presse internationale a accueilli 90
journalistes. « Quand j'ai commencé ils étaient cinq ! », précise
Anne-Marie Quemener, qui a succédé en janvier à Paul Kerdraon, qui
était aux commandes du salon depuis vingt ans. Elle mesure le chemin
parcouru. « C'est le résultat du travail de toute une équipe.
Ici, tout le monde est soudé et depuis toujours, c'est la clef du
succès. »Ce long chemin collectif doit beaucoup à Jean-Michel
Lemétayer, l'ancien président décédé en 2013. « J'ai eu une chance
extraordinaire de travailler avec lui », témoigne Anne-Marie Quéméner.
« Il avait une aura qui a permis aux hommes et aux projets d'avancer
Note de la rédaction.
Sans rentrer dans les détails généalogiques qui m'ont accaparé
ces trente dernières années, je peux, à la rigueur, vous mentionner
quelques détails concernant l'entourage familial d'Anne Quéméner, née à
Kerambreton, village où habitait dans les années d'avant-guerre, mon
oncle Joseph et ma tante Marie. Cet oncle, grand blessé de guerre
14-18, était féru d'histoires bretonnes qu'il me racontait avec
un certain humour, telle celle du vieux chasseur breton, peu versé dans
le langage des gens de ville : " Combien la bécasse ? demandait le
personnage ; et le vieux chasseur breton, répliquait, en n'ayant pas
compris un traître mot de son demandeur, "Ha, ya, aotrou, honz va tapez
gant ho las" (Ah! oui monsieur, cet oiseau a été pris au lacet). Et la
suite à l'avenant, j'en pleurait de rire.
Anne Marie vient de perdre sa maman et nous lui présentont nos sincères condoléances !
J. Lohou.
Joseph Lohou (nov.2016)
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