Callac-de-Bretagne

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                                          Le grand puits de la Place du Centre


Il était de notoriété publique qu’un puits important avait existé sur la place du Martray, puis place du Centre après la disparition de la chapelle Sainte Catherine vers les années 1880-1890.
Malgré une consultation sérieuse du cadastre de 1833, ce monument n’apparaissait nulle part.


En interrogeant quelques anciens callacois et callacoises octogénaires et nonagénaires, un de ces derniers se souvint que dans les années trente, il avait aperçu dans un jardin du centre ville ce fameux puits avec une date gravée sur la margelle. Malheureusement, le ou la propriétaire interrogé(e), pour des raisons inexpliquables, ne voulait à aucun prétexte ouvrir son jardin. Mais soyons patient, peut-étre trouverons-nous une solution à cette énigme !


puits
 
Puits ancien

Le 3 juillet 1828- Le puits commun à Callac.

 L'an dix  huit cent vingt huit cinq juillet, nous, Yves Pierre Benoît Delafargue[1], maire de la commune de Callac, en vertu des publications et annonces portant fixation à ce jourd'hui de l'adjudication des travaux à faire pour finir le puits établi au milieu de la place du chef lieu de la commune, avons au bureau de la mairie, procédé à la dite adjudication au rabais et aux conditions ci-après :

Le puits dans son col ou « engorgure » sera de forme ronde et aura un mètre trois cent vingt sept millimètres(1,327 m)( quatre pieds) de diamètre en dedans.
Le col du puits sera composé de quatre assises des pierres rendues sur la place de la hauteur d'un pied chacune, chaque assise sera formée de trois pierres, elles seront piquées à fin et taillandées. Sur l'une des pierres sera gravée le millésime de l'année, les pierres de chaque assise seront fixées par des crampons en fer joignant l'extrémité de chacune et retenant aussi par un bouton, l'assise supérieure.

La quatrième assise aura un bourrelet ou une monture dont le dess(e)in sera fourni à l'adjudicataire, de chaque côté et diamétralement opposé, on placera une pierre de taille piquée en hauteur suffisante pour servir de marche-pied, l'assise inférieure devra déborder de deux pouces les assises du milieu.

 
La dernière assise ou corniche sera jointe par un cercle en fer d'un pouce carré en hauteur et deux pouces en largeur et pour recevoir le cercle. La superficie de la dernière assise sera creusée de la même profondeur que l'épaisseur du cercle.

L'intention de la commune étant de placer un couronnement au-dessus du puits, ce cercle ainsi que les pierres de cette dernière assise seront percées dans quatre pointes diamétralement opposées pour soutenir un entablement en fer et quatre consoles. Le tout sera cimenté à soufre, plomb chauffé sablé, le déblaiement du matériau qui se trouve autour du puits, les échafaudages "nacelles" pour le placement des assises qui de la corniche seront  aussi fournie par l'adjudicateur.


La présente adjudication sera soumise à Monsieur le sous-préfet et les travaux ne pourront être commencés qu'après son approbation, mais aussitôt que cette approbation sera obtenue et quelle sera connue de l'adjudicataire, les travaux seront de suite commencés et ne pourront être suspendus, ni discontinués.

 L'adjudicataire ne pourra exiger les payements du prix à l'adjudication qu'après examen et réception du travail. L'adjudicataire paiera les frais du présent chèque et rabais ne pourra être en dessous de cinq francs et la première soumission au-dessus de cinq cent vingt cinq francs.

 Nous avons donné lecture de tout ce que dessus et avoir fait allumer une première bougie pendant la durée de laquelle Jean Plouzennec s'est offert à faire les travaux ci-dessus mentionnés pour la somme de cinq cent vingt francs (520 Francs) ; Sébastien Pinson  pour cinq cent quinze francs (515 francs), Jean Plouzennec pour cinq cent dix francs (510 francs), Sébastien Pinson pour cinq cent cinq francs (505 francs). Cette bougie, il a été successivement allumé une seconde et une troisième qui s'étant éteinte sans que personne n'ait fait d'autre soumission, en conséquence, nous maire de la commune de Callac avons déclaré le dit Sébastien Pinson, demeurant à Callac adjudicataire des travaux dont au Ces...(?)

 

Fait et passé en mairie à Callac, le dit jour et an que devant après renouvelé lecture sous notre seing, le dit Sébastien Pinson ayant déclaré ne savoir signer de ce interpellé.

 

               Benoît Delafargue.

Vu à la sous préfecture de Guingamp, le 12 juillet 1828.

Le sous préfet :
Geffroy de Villeblanche.
Vu et approuvé par nous, Préfet du Département des Côtes du Nord
les clauses et conditions de la présente adjudication.

A St Brieuc le 23 juillet 1828
 Signe :
Enregistré à Callac le vingt cinq juillet 1828.
Reçu cinq francs soixante douze centimes.

 

Notes.

Archives Départementales des Côtes d’Armor- Série O- 2 O 25 art.7

                                       Joseph Lohou(28.11.2010)

 





Sources.
[1] Delafargue, Yves Pierre Benoît (°1776 Callac), fils de Maître Jean Julien, huissier et de Marguerite Merle, maire désigné de Callac après la disparition de Joseph Laurent Even en 1828 jusqu’en 1837, date de son décès.






  





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