Callac-de-Bretagne

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Le Printemps
  

 

Fleurs de Vendée.

 

Voici la saison chérie :

L'épine noire est fleurie,

Saluez le gai printemps !

 

L'aubépine s'est couverte

D'une robe blanche et verte

Qui fait le vent embaumé,

Comme la déesse antique

Dont la robe balsamique

Laisse un souffle parfumé.

 

Que ton destin s'accomplisse,

Fleur de la ronce, calice

D'où sort ce fruit savoureux,

La mûre, la noire perle,

Pour qui l'enfant et le merle

Ont des regards amoureux.

 

O senteurs du chèvrefeuille,

Sucs que l'abeille recueille,

Que boivent les papillons !

O l'arôme qui s'épanche

Du troêne à grappe blanche,

Ce lilas de nos vallons !

 

Le liseron court, s'enlace,

Et jamais il ne se lasse

De grimper, de festonner !

A voir sa cloche argentine,

Lorsque le zéphyr l'incline,

On pense : elle va sonner !

 

Le sureau dresse sa tige,

La demoiselle y voltige,

Sachant que son miel est doux ;

Le lézard vert dans la haie,

Au moindre bruit qui l'effraye,

Se glisse à travers les houx.

 

L'araignée industrieuse

Tend sa toile captieuse

Entre deux brins d'églantier ;

Plus fine que la dentelle,

D'un sylphe on dirait une aile

Dont il perdit la moitié.

 

Et plus bas maintes fleurettes

Découpent leurs collerettes

D'azur et d'argent et d'or :

 — La primevère hâtive,

La violette craintive

Qui dérobe son trésor,

 

La véronique céleste,

Et la bruyère modeste,

Au calice délié ;

Le myosotis qu'on donne

A l'ami qu'on abandonne,

Pour n'en pas être oublié !

 

 

M.E. GRIMAUD

 

 

 

 

 

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